Château de Mille-Secousses

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Bourg

Le lieu est indiqué sur la carte de Belleyme, environné de vignes.

Selon Pierre Boyries, Jean Guilhem achète le domaine de Mille-Secousses en 1764. Celui-ci avait acquis en 1760 la verrerie de Bourg.

Des bâtiments figurent à cet emplacement sur le plan cadastral de 1825, au lieu-dit Millessecousses. L'origine du toponyme reste mystérieuse : "Le château de Mille-Secousses est ainsi nommé d'ancienne date, sans qu'on sache exactement d'où lui vient ce nom étrange. Est-ce parce que, placé dans l'anse du fleuve, il reçoit directement les vents, parfois très violents de la mer ; ou bien parce que les chemins qui y conduisaient étaient impraticables et qu'il fallait éprouver mille secousses avant d'y arriver ? (Cocks, 1874, p. 398).

La famille Lafitte est mentionnée dans l'édition de 1850 de Bordeaux et ses vins : elle produit 25 tonneaux.

D'après les augmentations et diminutions du cadastre, une augmentation de construction est réalisée en 1857 au "château" pour le compte de Charles Laffite (le revenu passe de 60 à 400 francs). D'autres constructions sont attestées par la suite pour le compte de Nitika Lafitte. Il s'agit sans doute de Marie Elisabeth-Nitika Lafitte, mariée à Antoine Paulin, dit Paul Chenu (1837-1882).

-1856 et 1861 : construction de trois maisons sur la parcelle C 621 et d'une maison sur la parcelle C 632.

-1861 : démolition de trois maisons sur les parcelles C 611, 612 et 619.

Le domaine de 14 hectares est acquis en 1865 par Paul Chenu-Lafitte qui l'étend considérablement. Le Château Millesecousses figure dans l'édition de 1868 de Bordeaux et ses vins, avec une production de 80 à 100 tonneaux.

D'autres constructions sont attestées au nom de Nitika Lafitte :

-1866 : augmentation de construction d'une maison (C 607).

-1867 : construction d'une maison, d'un atelier et de chais (C 605-606)

-1876 : maison convertie en bâtiment rural (C 621)

-1881 : chai converti en bâtiment rural (C 605-606)

-1886 : maison convertie en bâtiment rural (C 607)

En 1874, l'ouvrage Bordeaux et ses vins décrit le domaine comme l'"une des plus belles propriétés du département" avec des celliers "des plus vastes de la contrée" pouvant contenir 4000 barriques.

A partir de 1875, Paul Chenu-Lafitte expérimente avec succès la submersion des vignes pour lutter contre le phylloxéra. Il fait construire digues et écluses, et utilise deux pompes Dumont, mises en mouvement par deux locomobiles. Il plante également des vignes américaines à partir de 1876. Ses vins obtiennent la grande médaille d'argent à l'Exposition universelle de 1878 et la médaille d'or du ministère de l'agriculture en 1880. Le domaine s'étend à cette époque sur 104 hectares pour une production de plus de 300 tonneaux.

Un puits artésien foré jusqu'à 100 mètres donne une eau abondante utilisée pour les jardins, la maison de maître et les bâtiments d'exploitation.

A la mort de Paul, sa femme et son fils, Paul-Auguste-Roger Chenu, né à Bordeaux le 7 avril 1866, reprennent le domaine. Ce dernier achète à la fin du 19e siècle le Château Rider voisin (Cocks, 1898).

En 1922, la propriété appartient au comte et à la comtesse Oberbech-Clausen, qui possèdent également les châteaux Gourdet et Rider.

Dans la seconde moitié du 20e siècle, la famille Darricarrère, de retour d'Algérie, s'installe à Mille-Secousses. En 2010, elle vend le château et 40 hectares du vignoble à une société chinoise.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Les bâtiments sont situés dans les palus, à l'est de la commune, à proximité du ruisseau Le Moron qui constitue la limite avec la commune voisine de Prignac-et-Marcamps, et au bord de la Dordogne, protégés de celle-ci par une digue.

Ils se composent d'un château formé d'un corps de logis principal flanqué de deux pavillons, le tout couvert d'ardoise. La façade sud-ouest s'organise selon 7 travées, la travée centrale étant percée d'une porte et d'une porte-fenêtre avec balcon en plein-cintre et couronnée d'une large lucarne décorative à fronton triangulaire, ouverte d'un oculus. Une balustrade d'attique règne sur l'ensemble de la façade. Les pavillons sont également percés d'une porte et d'une porte-fenêtre avec balcon en plein-cintre, cette dernière surmontée d'un fronton triangulaire : les toitures sont percées de lucarnes en arc segmentaire.

La façade nord-est est marquée en son centre par un avant-corps aux angles arrondis, couronné de créneaux soulignés d'une corniche à modillons, et flanqué de deux tourelles polygonales. La travée centrale est percée d'une porte en plein-cintre avec couvrement à archivolte et d'un oculus traité à la manière d'une rose.

Des bâtiments de dépendance se trouvent dans le parc à l'est de la demeure ; un hangar agricole est construit le long de l'allée au nord ; les parties viticoles sont situées au sud-ouest, sur les bords de la Dordogne. Elles se composent d'un bâtiment de plan rectangulaire ouvert de plusieurs baies cintrées, peut-être un ancien chai converti en salle de dégustation. Un autre bâtiment est également percé de baies de décharge pour la réception de la vendange ; il présente un niveau de comble accessible par deux portes hautes formant pignon sur l'élévation nord-est.

Deux petits édicules de plan carré, construits en pierre de taille, sont adossés à la digue, le long de la Dordogne.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Étages

1 étage carré, étage de comble

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Bourg

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Mille-Secousses

Cadastre: 1825 C2 606-620, 2018 AN 114-126

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