Maison dite Villa Gischia ou Villa Peyrelongue, actuellement tribunal de commerce

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Dax

D'après la tradition, Peyre-longue (longue pierre) fait référence à un bloc rocheux situé à cet endroit, détruit au 16e siècle et qui aurait été le vestige d'un tombeau romain.

Le nom "Villa Gischia" vient de son premier propriétaire et commanditaire Henri Gischia, directeur de l'usine à gaz de Dax (avec son frère Léon), autrefois située avenue Francis Planté à deux pas de la villa. Le terrain est acheté par Henri Gischia en 1913. L'acte de vente mentionne une ferme au lieu dit "Peyrelongue" composée d'une "maison de fermier, dépendances, cour, jardin, terres labourables, prairies". La demeure est à l'origine connue sous le nom de "villa Peyrelongue" puis appelée villa ou château Gischia par les dacquois. D'après les matrices cadastrales, la dépendance (maison de gardien et écuries), située à l'angle nord-est de la propriété, est achevée en 1921. Il existerait des plans de cette dépendance signés Henri Godbarge et datés de 1913. Les travaux auraient donc été interrompus pendant la guerre. D'après une lettre d'Henri Gischia, la maison semble, quant à elle, achevée ou en cours de construction en 1920. Il n'est pas certain que Godbarge soit également l'auteur de la maison. L'ensemble était situé au nord d'un vaste parc de 8 ha.

Henri Gischia meurt en 1931, laissant la maison à sa femme et à son fils Jean Auguste. Pendant la guerre, la maison et sa dépendance sont réquisitionnées et saccagées par les allemands. L'architecte dacquois Renaud Brocas est chargé des réparations en 1945. En 1958, deux ans après la mort de Jean Auguste, la villa est vendue à l’État pour accueillir le service des impôts. En 1987, c'est le tribunal de commerce et le conseil de prud'hommes qui s'y installent. Quelques travaux d'aménagement ont été réalisés à ce moment là par l'architecte Dominique Ducourau. Le parc est acheté par la société landaise d'HLM pour la construction des immeubles de la cité "Cuyès". La dépendance est vendue et divisée en appartements. Cette villa fait figure d'unicum dans l'architecture dacquoise. Avec son plan à multiples volumes, et ses façades dissymétriques, elle est totalement avant-gardiste à une époque où règne encore à Dax le plan rectangulaire avec façades ordonnancées. Malgré le renouveau des codes architecturaux survenus à Dax vers 1925, le modèle de la villa Gischia restera inimité.

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Auteurs Personnalite : Gischia Henri

Industriel, directeur de l'usine à Gaz de Dax avec son frère Léon. Fils de Jean Gischia (1820-1893), entrepreneur. Né en 1860 et mort en 1931 à Dax.

, commanditaire (attribution par source)

Le plan est composé de différents volumes créant de multiples décrochements de façade. La maison possède une tour carrée à l'angle nord-ouest. Elle comprend un soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés plus un niveau de combles dans la tour. Elle possédait à l'origine un toit terrasse (à garde-corps en béton), sauf pour la tour (?) qui a un toit en pavillon. Les façades sont animées par des baies cintrées, des balcons et jardinières, deux oriels et une pergola. Le rez-de-chaussée est traité en moellons apparents. Un bandeau à ressauts parcourt la partie supérieure des façades. Les baies cintrées sont surmontées d'une archivolte soulignée d'une rangée de briques. Quatre colonnettes décorent les trois baies jumelées de la façade sud. Les garde-corps à balustres en béton des balcons créent des jeux de lignes et de transparence. Leurs consoles rappellent les multiples pannes de l'avant-toit. La majeure partie des menuiseries a été conservée. Un plan du rez-de-chaussée d'après-guerre permet de comprendre la distribution intérieure à cette période (avec peut-être des modifications par rapport au plan d'origine). Les pièces s'organisent autour du grand escalier. En rez-de-chaussée, après avoir passé le porche, on accède au grand hall (et son escalier) desservant grand salon, petit salon, bureau, salle à manger, cuisine. Ces deux dernières pièces sont séparées par un couloir de service conduisant d'un côté au hall, de l'autre au jardin. Le soubassement comportait certainement cave, chaufferie, buanderie et peut-être une chambre de domestique. On peut imaginer les chambres de la famille au premier étage, d'autres chambres au second (dont celles des domestiques) et un grenier.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse mécanique
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en charpente

Décors/Technique
  1. maçonnerie
  2. menuiserie
Décors/Représentation
  1. Representations : rai de coeur


Précision sur la représentation :

Sur la façade nord, un panneau en béton à corniche et denticules avec écu central portait certainement autrefois le nom de la maison.

Décor intérieur : les murs des deux salons sont entièrement couverts de lambris à tables moulurées soulignées de perles et quatre fleurs aux angles. Partie supérieure des murs à corniche avec une frise de rais-de-cœur et une frise de grecques. Encadrement de la porte en anse de panier en ressaut par rapport au mur surmontée d'une corniche à frises de rais-de-cœur, oves et dards et perles ; le tout reposant sur 3 consoles à volute et feuille d'acanthe. Entre les consoles, des guirlandes et chutes de feuilles de laurier retenues par un ruban. Même décor pour la cheminée et l'accès à l'oriel. L'entrée du salon est surmontée d'un entablement orné d'une fleur centrale flanquée de volutes et d'une corniche avec les mêmes frises que précédemment.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Dax , 55 avenue Victor-Hugo

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1825 G 1 37 à 42, 2017 BE 5

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