Café Ambielle ou de la Paix puis pension de voyageurs dit gîte Gabrielle d'Estrées, actuellement maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Laruns

D'après la documentation iconographique, l'emplacement de cet édifice est vierge jusqu'en 1780, bien que l'on ait longtemps considéré cette maison comme la plus ancienne de la station. Elle est même parfois appelée "Maison Jeanne d'Albret", en raison de son allure pittoresque, en réalité courante à la fin du 18e et au 19e siècle. Le plan des lieux dressé en 1780 en vue de la construction d'un premier établissement thermal montre bien le parcellaire du secteur non encore construit. En 1781, un vaste édifice surnommé "le Château" est bâti à cet endroit afin d'accroître la capacité d'hébergement des curistes. Il est toujours inachevé en 1782. Cette construction en rez-de-chaussée avec un étage de comble, semblant constituer un unique édifice, est divisée en quatre habitations mitoyennes de largeurs différentes, dont le futur café Ambielle occupe le premier lot, à gauche de l'actuelle villa Henri IV, et fait face à la maison Burgau dans le prolongement du chemin menant vers la source Minvielle.

Le cadastre de 1815 fait état de cette vaste bâtisse appartenant au dénommé Médevielle-Tourné, et illustrée par une lithographie de Pierre Gorse en 1860. Cette partie de l'édifice est la seule à conserver ses dispositions originelles, correspondant en tout point à la représentation de Pierre Gorse, contrairement aux maisons mitoyennes Henri IV, Les Tilleuls et Mounaix, qui, toutes, ont été surélevées et remaniées dans un goût plus urbain à la fin du 19e siècle.

Après avoir abritée une pension pour voyageurs et une auberge depuis sa construction, cette maison passe aux mains de Jacques Ambielle, cafetier, en 1882, qui y établit le Café de la Paix, établissement renommé. Au début du 20e siècle, un perron à double volée permet d'accéder à l'entrée principale de la façade longitudinale ouest, tandis que la façade latérale nord est percée d'une devanture commerciale. Elle perpétue sa fonction de café et de commerce - notamment de mercerie - jusqu'aux Trente Glorieuses. A cette époque, elle devient résidence pour voyageurs sous le nom de gîte Gabrielle d'Estrées, allusion à la maîtresse d'Henri IV et à l'histoire réelle ou fantasmée des Eaux-Chaudes (pension qui symboliquement jouxte la maison portant le nom du souverain).

En 1969, un documentaire du journal télévisé d'Aquitaine portant sur la station thermale laisse apparaître en arrière-plan le café Ambielle, et en particulier sa toiture et ses emblématiques lucarnes en chien-assis, en cours de réfection. La devanture du magasin et du café localisées sur son élévation latérale sont alors murées pour ne conserver qu'une porte avec perron. Le garde-corps originel dans la cage d'escalier est remplacé par une production de série. Une inscription sur une cheminée rappelle l'inauguration du bâtiment restauré en août 1971.

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle

Secondaire : 3e quart 20e siècle

Dates

1781, daté par source

1971, daté par source

Cette maison se distingue de l'ensemble urbain cohérent des Eaux-Chaudes par son aspect rustique. Empruntant au mode constructif vernaculaire - moellons recouverts d'enduit, encadrements en pierre de taille locale, couverture en ardoises pyrénéennes -, elle adopte des formes éclectiques davantage inspirées de l'imaginaire de la chaumière qui se manifeste particulièrement dans sa toiture et ses lucarnes en chien-assis.

Son élévation principale, sur la place Henri IV, se compose de sept travées dont les baies sont disposées de façon symétrique, proposant une alternance de deux fenêtres simples, puis une porte avec perron, une fenêtre simple, une autre porte avec perron et enfin deux fenêtres simples. Le rez-de-chaussée surélevé laisse apercevoir l'ancien sous-sol éclairé par des soupiraux, actuellement désaffecté. Les combles sont éclairés par une série de six lucarnes en chien-assis à croupe ronde.

Au rez-de-chaussée surélevé, la porte d'entrée de droite ouvre sur un petit couloir et un escalier dont le départ en bois est sculpté. Ce couloir mène de chaque côté à deux espaces de vie, dont celui de gauche conduit en enfilade à l'ancienne salle de café et local commercial. Dans chaque pièce trônent d'imposantes cheminées épurées en pierre blanche (rappelant certaines cheminées dessinées par Viollet-le-Duc dans son Dictionnaire du mobilier). Le sol du rez-de-chaussée est couvert d'un dallage en pierre blanche.

La cage d'escalier, avec palier intermédiaire surmonté par un balcon intérieur, dessert les combles aménagés en trois vastes chambres.

Sur la façade latérale donnant sur un escalier public et faisant face à la maison Burgau, se trouve une petite cour privée mais laissée accessible au public, pavée en pierre grise, où est adossée une fontaine contre un mur de soutènement.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise
Plans

plan carré régulier

Étages

étage de soubassement, en rez-de-chaussée surélevé, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : demi-croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en charpente

Décors/Technique
  1. sculpture (étudié)

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Laruns , Place Henri-IV

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Eaux-Chaudes

Cadastre: 2018 BE 30

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