Ferme dite le Courseau

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Jean-de-Liversay

Le domaine du Courseau ou Coursault apparaît déjà sur le carte de la région par Claude Masse, en 1720. Celle-ci montre un clos de murs entourant un parc, précédé d'un logis en fond de cour, parallèle au chemin, et accompagné d'autres bâtiments autour d'une cour. Le plan cadastral de 1811 ne figure plus qu'un seul corps de bâtiment, perpendiculaire à la voie, comme le sont les dépendances actuelles en arrière du logis (celles-ci ont peut-être d'ailleurs conservé des éléments de cette époque ou antérieurs). Au nord se trouvent un jardin et un vivier.

Le Courseau constitue avant la Révolution une petite seigneurie appartenant à la famille Le Mastin, liée aux comtes de Nuaillé et seigneurs de Ferrières. Le 14 février 1691, Léon Le Mastin, chevalier, seigneur du Courseau, décède à Saint-Jean-de-Liversay. Le Courseau est détenu dans les années 1770-1785 par Pierre Auguste Anne César, comte de Mastin (1721-1784), demeurant à Angoulême, chambellan et fauconnier du duc d'Orléans, époux de Marie Madeleine Le Franc des Essrts. En 1785 est dressé l'inventaire des meubles de sa succession "qui se sont trouvés en son château du Courceau", à la requête de son fils Louis Sylvestre, marquis de Mastin. En 1788, au mariage de sa fille, Marie-Louise avec Jean Quoy, Jean Arsonneau, veuf de Louise Morin, demeure au "château de Courceau", sans doute en tant que régisseur. Le 1er mars 1794 (11 ventôse an II), est dressé l'inventaire des biens meubles du citoyen Mastin, "curé déporté ou absent", sans doute prêtre réfractaire exilé. Ces objets se trouvent au Courseau, "dans une chambre nommée le salon, ayant une porte sur le jardin", puis dans une autre chambre à droite de la précédente, puis une autre, une brûlerie, un chai à côté et enfin une étable. Le tout est présenté aux experts par le citoyen Roy, fermier du domaine, en présence du maire, Nicolas Gaucher, et de Jean Martineau, conseiller municipal. Au cadastre de 1811, le Courseau appartient à Gaston, comte de Mastin, né en 1759 à Angoulême, fils de Pierre Auguste Anne César vu précédemment, époux de Marie-Adélaïde Chardon, officier avant la Révolution, demeurant à Saint-Lô, dans la Manche, chevalier de l'ordre de Saint-Louis.

Le Courseau change de mains dans la première moitié du 19e siècle. Le cadastre mentionne un agrandissement en 1872 pour le compte d'Auguste-Jean vicomte de Beaucorps (1837-1893), demeurant au château de Béceleuf (Deux-Sèvres). Au recensement de 1866, la ferme est exploitée par Jean Boulineau, son épouse Marie Neveu et leurs enfants et domestiques. Elle est acquise en 1883 par Pierre Breillat époux de Madeleine Tardy, puis passe à son gendre, Charles Simonneau (né en 1852), époux d'Honorine Breillat, lequel, en 1886, fait agrandir le logis. Il le fait enfin reconstruire en 1911, lui donnant son aspect actuel (l'aile en retour d'équerre à l'est a toutefois été construite un peu après celles à l'ouest, comme le montre une photographie de l'époque). Le recensement de 1921 mentionne encore Charles Simonneau et son épouse, ainsi qu'une famille de métayers, les Baudoin. Avant le recensement de 1926, le domaine passe à son gendre, Félix Breillat (1897-1974), marié en 1924 avec Régina Simonneau.

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

1911, daté par source

La ferme est située à la fois près de l'entrée ouest du hameau de Luché. Elle surplombe les marais mouillés de Luché, séparés à l'ouest des marais desséchés du Grand Santenay par la digue du même nom. L'essentiel de ses anciennes dépendances (granges, étables) est d'ailleurs lié à l'activité d'élevage qui se pratiquait dans les marais alentours. Ces dépendances s'étirent vers le nord, en arrière du logis et perpendiculairement à lui. Le logis, au sud, est en retrait par rapport à la voie, en arrière d'un jardin fermé par un muret. Celui-ci est interrompu à l'ouest par une porte piétonne dont les piliers sont de plan hexagonal. D'autres communs (fournil ou buanderie, remises...) et dépendances prennent place dans la cour qui s'étend à l'ouest et dans celle située à l'est.

Le logis, aux allures de maison de maître, comprend un corps principal de bâtiment, encadré par des ailes en retour d'équerre. Le corps principal, à un étage, est couvert d'un toit à croupes, couronnée par une crête et des épis de faîtage, et souligné à la fois par une bordure en zinc et une corniche en pierre de taille. La façade est marquée par un bandeau d'appui mouluré. Elle présente cinq travées d'ouvertures, réparties symétriquement autour de la porte centrale. Toutes ces ouvertures ont chacune un encadrement saillant et un linteau en arc segmentaire. L'aile ouest en retour d'équerre est constituée de deux corps de bâtiments parallèles. Ceux-ci, ainsi que celui qui forme l'aile orientale, sont identiques : façade sur le mur pignon, sous un toit débordant avec rive de faîtage, bandeau au niveau du comble qui est éclairé par une petite baie en arc en plein cintre.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile mécanique
Étages

1 étage carré

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Typologie
  1. Ferme à bâtiments jointifs
  2. Maison de maître
  3. 5

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Jean-de-Liversay , 35 rue du Courseau

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Courseau (le)

Cadastre: 1811 D, 2019 YE 117 et 118

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