Ecart du Petit Port

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Persac

Le Petit Port appartient au 18e siècle, avec le Grand Port et le Pavillon, à un grand hameau appelé le Port de Queaux. Le dictionnaire topographique de la Vienne de Louis Rédet y mentionne l'existence d'un moulin qui appartenait en 1541 au seigneur de Ressonneau. La carte de Cassini le note sous le nom de "moulin de Queaux", bien qu'il soit installé sur la rive droite de la Vienne. Le 28 juillet 1795, la moitié du moulin est vendue à Pierre Petit, déjà mentionné comme meunier au Petit Port et sans doute propriétaire de l'autre moitié du moulin. Le cadastre de 1811 précise qu'il s'agit d'un moulin à deux roues. En 1803, Pierre Petit vend à son frère Jean un droit sur le tiers du moulin, c'est-à-dire "[...] le tiers de la meule, rouet, chail, roue et bâtiment [...]". Ce tiers de moulin est d'ailleurs affermé à un fermier (Pierre Lairrault) pour quatre ans. A partir de 1811, Pierre et Jean Petit sont propriétaires chacun d'une moitié du moulin et de trois maisons avec servitudes situées tout près du moulin, à l'est. Entre 1851 et 1856, un troisième meunier, Antoine Levrault, vient s'installer avec les deux autres (Louis et Jean Petit). Le moulin comptera jusqu'à quatre meuniers en 1872, pour revenir à trois, puis deux au 20e siècle, toujours dans la famille Petit, associée à Perrin en 1910 pour la moitié amont et la famille Levrault pour la partie aval. En 1911, M. Levrault a obtenu l'autorisation de construire un bâtiment contigu à sa partie de moulin mais les travaux, contestés par M. Petit n'ont sans doute jamais eu lieu. Le moulin semble cesser son activité à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Il est aujourd'hui transformé en résidence secondaire.

An 1811, le hameau comprend également deux fermes. Appartenant au comte de Mauvis de Villars à l'établissement de la matrice en 1825, elles sont vendues au vicomte Emile de la Besge vers 1841. Face au moulin se trouve une grange-étable à façade en pignon dont un des entraits porte la date de 1797, possible date de construction (voir plan en illustrations). Le hameau se transforme surtout dans la seconde moitié du 19e siècle : conversion d'une maison en bâtiment rural en 1849, nouvelle construction et transformations sur le moulin avec Jean Petit en 1856. Le nouveau meunier, Antoine Levrault fait démolir et reconstruire une maison au nord du hameau, en 1875, qu'il agrandit vers1890. Il fait bâtir également une écurie et une grange en 1901 dans le prolongement. Ces bâtiments ont été réunis depuis. En face, un linteau de la grange porte la date de 1866. Enfin, à l'extrémité septentrionale, de l'autre côté de la route, Jean Ranger, qui a acheté la grange et une partie des terres autour, fait édifier un logis déclaré comme achevé en 1856. Il a été agrandi une première fois vers 1900, puis surélevé en 1953-1954 et enfin en 1970.

Périodes

Principale : limite 18e siècle 19e siècle

Secondaire : milieu 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle

Secondaire : 2e moitié 20e siècle

Dates

1797, porte la date

1856, daté par source

1866, porte la date

1875, daté par source

Situé au nord du Grand Port, le Petit Port se développe en bordure de Vienne. On y accède, depuis la route qui descend vers Moussac, par une voie sans issue. Comme au Grand Port, l'affleurement du socle primaire a permis des constructions en moellon de granite, associés au calcaire. Les bâtiments sont pour la plupart enduits, les toits couverts de tuiles creuses ou de fibrociment. Seul le moulin est en partie couvert d'ardoises.

Plusieurs maisons construites par les différents meuniers ont également été repérées : à l'entrée nord du hameau, à l'ouest de la route, une première maison s'élève sur deux niveaux en cinq travées d'ouvertures. Son toit à longs pans et à croupe est orné de deux épis de faitage. Un puits, à margelle circulaire et mécanisme à tambour protégé d'un toit métallique, est visible à l'angle nord-est du jardin, lequel est clos d'un muret. Deux pierres d'éviers saillantes à gauche des portes d'entrée indiquent la présence ancienne de deux logis, aujourd'hui réunis. Sur le pignon sud, en retour d'équerre s'élève un ancien hangar agricole, récemment transformé. De l'autre côté du chemin s'élève une grange à façade en gouttereau. Le linteau en pierre de l'ancienne porte d'étable est gravé du millésime 1866. Le linteau en bois de la porte charretière est orné d'une plaque métallique de la Foncière (compagnie d'assurance). Au bout du chemin, orienté vers le nord, s'élève un groupe de bâtiments ayant tous appartenus aux meuniers du Petit Port, composé de deux logis en rez-de-chaussée et comble à surcroît, et d'un logis avec un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé auquel on accède par un escalier droit extérieur en pierre. Une dernière maison de meunier est construite légèrement à l'écart des précédentes, au sud du hameau, composée d'un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré, grange à façade en gouttereau au fond du jardin.

Deux granges étables à façade en pignon sont encore visibles dans le hameau (voir plan en illustration) : une au nord du hameau, dont le logis, comprenant probablement une pièce avec grenier au-dessus, était initialement construit à côté de la grange. Des agrandissements successifs l'ont fait empiéter sur une grande partie de celle-ci (notamment l'étable à l'est). A l'intérieur, une partie des cloisons en bois est toujours en place. La seconde se trouve face au moulin, ouvrant à l'ouest par une porte charretière et deux portes d'étable. Sur un des entraits de la charpente, sont inscrits le millésime 1797 et les lettres I et M. Les poteaux portant la charpente reposent sur le sol battu et les étables dans les bas-côtés sont délimitées par des cloisons en bois, peintes à la chaux. Une pompe à bras en fonte avec un abreuvoir à côté, est installée entre la porte charretière et la porte d'étable à l'angle sud-ouest. Dans le prolongement de la grange vers le sud s'élève une petite étable au toit en appentis, percée de trois portes et trois jours. Au nord de l'étable se trouve un fournil, avec un four à pain encore en place, bien qu'en partie effondré.

A l'ouest, au bord de la Vienne en contrebas du chemin s'élève le moulin, composé de deux corps de bâtiments, l'un à trois niveau, couvert d'ardoises et au pignon sud essenté, l'autre à deux niveaux, couvert de tuiles creuses. Le rez-de-chaussée accueillait les mécanismes et le premier étage les meules et la bluterie. Il était actionné par une roue à aubes, alimentée par une chute d'eau d'1 mètre.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Persac

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: le Petit Port

Cadastre: 1811 R 69-96, 2022 CH 79-104

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