Villa Le Point du jour
France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saint-Savin
Historique
D'après les matrices cadastrales, une maison est imposée au nom d'André Duchesne père en 1866 sur un terrain non bâti sur le cadastre de 1825 (feuille E1, parcelle 842) et noté " clos de M. de Savatte " sur les plans d'alignement de 1825, puis une maison est construite par Pierre Meunier en 1869. A cette date, André Duchesne père est confiseur à Paris (14e), où son fils André naît le 9 janvier. Le récapitulatif de la matrice donne André Duchesne père comme propriétaire d'une maison située sur cette parcelle en 1879, date où est inscrite une diminution de la valeur cadastrale. Elle est convertie en bâtiment rural (dépendance) en 1880. La propriété est signalée en diminution de Pierre Meunier et en propriété d'André Duchesne père en 1884 (diminution de construction).
En 1885, Joseph Charmel transforme une grange (bâtiment rural) en grange (réserve) pour son commerce, sur la même parcelle.
Une maison est transformée en bâtiment rural (dépendance) par André Duchesne père en 1888.
Elle est réaménagée au début du 20e siècle par André Duchesne, agent-voyer cantonal, qui en devient propriétaire en 1899. La route de Saint-Savin à Châtellerault, nom inscrit sur le plan cadastral de 1825, porte le nom de rue du Point du Jour sur un plan du quartier de l'hospice de Saint-Savin de 1909 dressé par l'architecte A. Goux et la villa ainsi que la fabrique de jardin à l'arrière-plan sont visibles sur les photographies - cartes postales de l'inauguration du monument aux morts de 1870-1871, le 10 septembre 1911. Il est mentionné comme propriétaire en 1899 dans les matrices cadastrales (Archives départementales de la Vienne, 4 P 3194 case 100) et habite dans cette maison dans le recensement de 1901, alors que sa fille ainée, Hélène, est née à Montmorillon en octobre 1899.
André Duchesne construit les balcons sur le pignon occidental et les aménagements du jardin avec un potager, une vigne (visible sur une photographie du fond Henrard, vigne remplacée en 1967 par une plantation de sapins), une grotte en rocaille, une fabrique de jardin en belvédère dont l'eau de toiture était récupérée pour alimenter des bassins et des jeux d'eau.
Détail de l'historique
| Périodes |
Principale : 3e quart 19e siècle (incertitude) Principale : 1er quart 20e siècle |
|---|---|
| Auteurs |
Personnalite :
Duchesne André André Duchesne est né le 9 janvier 1869 dans le 14e arrondissement de Paris, fils d'André Duchesne (1829-1896, confiseur à Saint-Savin, dirige des enquêtes publiques dans les années 1880). Agent-voyer du canton de Saint-Savin en 1898, poste auquel il succède à Yvonnet (cf Annuaire de l'arrondissement de Montmorillon, 1898). Il épouse Camille Boulet à Montmorillon en 1898. Il emménage à Saint-Savin vers 1900. Première mention à Saint-Savin en 1904 pour des travaux à l'abattoir (et en 1909) puis en 1905 pour des travaux dans l'école de garçons, auteur de la mairie-école d'Antigny en 1910, du monument aux morts de 1870-1871 dans le canton de Saint-Savin en 1911 ; du monument aux morts d'Antigny en 1920. Signe en 1926 " agent voyer " sur le plan des grilles du monument aux morts de 1914-1918 à Saint-Savin, etc. Il a également une activité d'architecte sur des bâtiments privés. |
Description
L'ensemble comprend une maison et un jardin avec plusieurs aménagements.
La villa
La maison, construite selon les modèles des villas balnéaires, est située à l'angle de l'avenue du Général-de-Gaulle, sur laquelle elle présente sa façade principale, au sud, à trois travées, et de la rue du Point-du-Jour, à l'est, à laquelle elle a donné son nom et qui est ordonnancée à deux travées. Comme pour la plupart des maisons situées à l'angle de deux rues sur la commune de Saint-Savin, l'angle sud-est a été abattu.
La villa est probablement construite en moellons enduits. Le balcon ouest est en béton moulé, imitant du faux bois. Il pourrait s'agir de " Pierre plastique du Poitou ", matériau utilisé par le propriétaire architecte André Duchesne pour le monument aux morts de 1870-1871, dont une usine annexe avait été construite vers 1913 à l'emplacement actuel de la coopérative agricole près de la gare de Saint-Savin.
En raison de la pente du terrain sur laquelle elle est bâtie, elle comprend un étage de soubassement, formant sous-sol, de plain pied avec la rue du Point-du-Jour, un rez-de-chaussée de plain pied (voire semi-enterré dans sa partie ouest) avec l'avenue du Général-de-Gaulle, un étage et un étage de comble.
La travée centrale de la façade sud, sommée de l'inscription " Le point du jour " comprend un balcon porté par des consoles à volute et protégé par un toit à un pan et croupes latérales au premier étage et un balconnet à garde-corps en ferronnerie couvert par un toit à longs pans et croupe en façade, débordant et à aisselier apparent. Le toit de la villa est à longs pans en tuile en écaille. La travée centrale est couverte, derrière la protection du balconnet sud, d'un toit à longs pans et coupe en façade qui permet de surélever le toit dans le couloir de circulation de l'étage de comble. Les croupes sont marquées par des épis de faîtage en terre cuite.
Le pignon ouest comprend deux fenêtres au premier étage et une porte centrale permettant un accès extérieur à l'étage de comble. Cette porte est protégée par un toit à longs pans descendant très bas et demi-croupe en façade, supporté par des aisseliers apparents. Elle donnait initialement sur un balcon aujourd'hui disparu.
Le jardin
Le jardin est clôturé au sud, le long de l'avenue du Général-de-Gaulle, par un mur de clôture percé d'un portail et d'une porte piétonne, tous deux à piles maçonnées.
Les aménagements du jardin comprennent un potager, un bois de sapin au nord, qui a remplacé une vigne, une fabrique de jardin installée en belvédère sur le point le plus haut et dont les eaux recueillies par la toiture alimentaient une citerne et des bassins par un système de tuyaux en plomb. L'un de ces bassins se trouve devant une grotte en rocaille, deux autres à l'emplacement de la piscine, à l'ouest du pignon occidental.
La fabrique de jardin en belvédère
La fabrique de jardin, construite en belvédère sur le point le plus haut, avec une vue sur l'abbaye, imite un petit château-fort médiéval. Son élévation sud domine l'avenue du Général-de-Gaulle. La fabrique est accessible par un chemin montant au-dessus de la citerne, passant au-dessus d'un petit pont de jardin à garde-corps en béton (faux bois) puis un pont-levis.
Cette fabrique comprend trois niveaux. De plan rectangulaire, presque carré, avec des pignons à l'est et à l'ouest, elle est flanquée par une sorte d'échauguette dans les angles sud-est et sud-ouest, une tour carrée semi-hors-œuvre dans l'angle nord-ouest et une tour carrée semi-hors-œuvre renfermant les escaliers. De nombreuses " meurtrières " sont percées dans ces quatre ouvrages d'angle. Le rez-de-chaussée de la fabrique est accessible par une porte couverte en arc brisé et protégée par une bretèche. Les eaux s'écoulant du toit, qui était invisible et en métal et devrait être restitué en 2021, étaient recueillies par des gouttières dans un bassin en métal. Le pignon oriental, visible depuis la villa, est sommé par un blason portant trois glands, allusion au nom de la famille Duchesne et similaire (les symboles des couleurs ne se distinguent pas depuis le chemin ou ne sont pas marqués) aux blasons répertoriés dans l'Armorial du Poitou (1911) pour du Chesne " d'or à trois glands de sinople " ou du Chesne de Vauvert et de Saint-Léger " d'azur à trois glands d'or ". Au rez-de-chaussée, un jour à piédroits et linteau chanfreiné est percé dans le pignon occidental et une fenêtre couverte en arc brisé dans le pignon oriental. Un escalier en vis en métal, qui a perdu ses marches, semble avoir desservi le toit.
Le niveau -1 est accessible par un escalier en vis en pierre situé dans la tour semi-hors-œuvre nord-est. Un sarcophage (cf infra) est inséré dans la maçonnerie du mur est. Le plafond est en béton moulé soutenu par des rails en fer.
Le niveau -2 est accessible par un escalier en vis en pierre situé dans la tour semi-hors-œuvre nord-est. La base du mur nord du niveau inférieur (-2) est construite en moyen appareil avec des éléments en remploi dont peut-être deux éléments de colonne.
Le niveau inférieur (-2) de la fabrique se poursuit par un souterrain qui pourrait être un souterrain-refuge (-3) plus ancien. Ce dernier, accessible par une ouverture couverte d'un arc en plein cintre, a servi de dépotoir (nombreux flacons en verre, barbelés provenant de la destruction de la vigne) et son plafond est instable. Il devait être comblé par du sable au cours du premier semestre 2021 pour éviter son effondrement et la poursuite de la déstabilisation de la fabrique.
La fabrique contient deux sarcophages mérovingiens. Le sarcophage d'adulte est mis en œuvre verticalement en remploi dans le mur oriental du niveau -1. Le sarcophage d'enfant est posé verticalement mais hors maçonnerie près du mur ouest du niveau -2. Tous deux ont été creusés dans du calcaire de Chauvigny. André Duchesne étant agent-voyer du canton de Saint-Savin, ils pourraient aussi bien provenir des abords de l'abbaye de Saint-Savin que des abords de l'église, de la place (ancien cimetière où des sarcophages ont été trouvés en 1881) ou de la mairie d'Antigny, également construite selon les plans d'André Duchesne en 1910.
Les photographies du jardin et de la fabrique ont été géoréférencées sur la base de l'orthophographie pour aider à la compréhension du dossier.
Détail de la description
| Murs |
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|---|---|
| Toits |
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| Étages |
étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage en surcroît |
| Élévations extérieures |
élévation à travées |
| Couvertures |
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| Couverts et découverts de jardin |
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| Typologie |
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| Décors/Technique |
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Informations complémentaires
| Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
|---|---|
| Référence du dossier |
IA86011006 |
| Dossier réalisé par |
Dujardin Véronique
Chercheur, service Patrimoine et Inventaire |
| Cadre d'étude |
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| Aire d'étude |
Vallée de la Gartempe, de Lathus à La Roche-Posay |
| Phase |
étudié |
| Date d'enquête |
2016 |
| Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
| Citer ce contenu |
Villa Le Point du jour, Dossier réalisé par Dujardin Véronique, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/c15485ab-f413-42a5-82b8-0e8c1c9913df |
| Titre courant |
Villa Le Point du jour |
|---|---|
| Dénomination |
maison |
| Parties constituantes non étudiées |
jardin d'agrément fabrique en belvédère bassin grotte artificielle citerne mur de clôture portail pont de jardin puits |
| Statut |
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|---|---|
| Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Saint-Savin , 2 avenue du Général-de-Gaulle
Milieu d'implantation: en village
Cadastre: 1825 E1 842, 2018 AC 650, 649 (Parcelle AC 650 villa ; parcelle AC 649 jardin avec fabrique de jardin)