Romazières : présentation de la commune

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Une petite commune avec une histoire

Selon une indication sur un ancien cartulaire, les lieux auraient été occupés dès l'époque gallo-romaine, mais aucune découverte ne permet d'attester ce dire. Le fait le plus ancien remonte au Haut Moyen-Age, avec l'origine du nom de Romazières. En effet, l'étymologie viendrait du nom que portait le village à cette période : Rubras Marcerias, c'est-à-dire, ruines rouges. Cela proviendrait du fait qu'une maison aurait été détruite par un incendie d'une ampleur telle qu'il avait marqué les consciences populaires.

Au 11e siècle, en 1085, Romazières aurait été dotée d'un prieuré qui relevait de la puissante abbaye des Bénédictins de Saint-Jean d'Angély. Sous leur influence, les religieux y font bâtir une église romane au 12e siècle surmontée d'un pignon à deux arcades où étaient logées deux cloches de l'église.

Il faut attendre le 15e ou 16e siècle pour que Romazières apparaisse clairement dans les textes. Situé sur une voie importante entre Chef-Boutonne et Néré, la paroisse dispose alors d'une auberge, ou relais de poste. Cet ancien relais qui fut un temps un logis, où vécu une famille de noble, se distingue par son style Renaissance et est pourvu d'une porte blasonnée qui ouvre sur un escalier de pierre en vis de grande largeur qui dessert quatre salles dotées de belles cheminées à hotte. Si la hotte d'une des cheminées porte la date de 1604, la construction de l'édifice remonterait toutefois au 15e siècle, si on se réfère à l'histoire de Jehan Tailleboeuf qui vint passer la nuit dans cette auberge et qui fut, malgré lui, l'assassin d'un certain Guillaume David, de Fontaine-Chalendray.

Dépendant de la Généralité de Poitiers et de l’Élection de Niort, Romazières se trouvait dans la mouvance du comté de Fontaine Chalendray, dont relevaient un certain nombre de paroisses tels que, outre Romazières, Bazauges, Villiers Couture ou encore Chives. Les habitants ne relevaient d'aucun autre seigneur que celui de Fontaine auquel ils devaient six corvées.

Les archives de la paroisse remontent au 17e siècle, à 1655. Le premier titulaire de la cure de Romazières dont il est fait mention est un certain Jacques Clémot. À cette époque, c'était le curé de la paroisse qui allait, une fois par an, remettre au greffe de Niort le double des actes de baptêmes, mariages et décès, mais à partir de 1791 les registres de l'état civil de Romazières n'étaient plus délivrés à Niort, mais à Saint-Jean d'Angély par le président du tribunal.

En effet, après la Révolution, la commune de Romazières a été rattachée au département de la Charente-Inférieure, au district de Saint-Jean d'Angély, et à un éphémère canton de Néré rapidement englobé dans celui d'Aulnay.

Romazières aux 19e et 20e siècles

La commune de Romazières se compose du bourg auquel un seul hameau lui est rattaché, Bois Giffard. Cette petite localité voit son maximum de population au début du 19e siècle, avec 300 habitants en 1815. Ce secteur ne possède que très peu de vigne, en revanche on sait qu'il y avait une zone artisanale au nord du bourg. D'une superficie d'environ deux hectares, quatre moulins à vent et une tuilerie, au lieu dit la Tuilerie, y étaient présents. On ne sait pas à quelle époque les moulins et la tuilerie ont cessé d'être exploités puis détruits, mais ils sont mentionnés sur le plan cadastral napoléonien de 1835. C'est certainement grâce à cette activité que la commune comptait encore 300 habitants en 1846 et 1851. Malheureusement le déclin démographique s'amorce dès le milieu du 19e siècle, puisque de 293 habitants en 1856, la commune n'en comptait plus que 192 en 1896. Sa situation isolée, loin des villes et des grands axes de communication, en est probablement une des causes majeures.

Romazières connaît toutefois un léger revirement de situation au niveau de sa population avec l'arrivée de la ligne de chemin de fer de Saint-Jean-d'Angély à Civray, en 1896. Les habitants prenaient le train à la gare intercommunale de Saleignes-Romazières, qui contribua à son désenclavement jusqu'à sa fermeture à la fin de l'année 1950. Avec l'adoption de l'école publique obligatoire pour tous au début de la Troisième République, Romazières fait construire son école, en 1878, au nord-ouest du bourg. Comme beaucoup de petites communes du territoire, elle voit son école fermer dans les années 1970.

Comme les communes voisines de Saleignes, les Eduts et Villiers-Couture, Romazières a été durement affectée par le mouvement de l'exode rural au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Elle a perdu plus de la moitié de ses habitants en presque un demi-siècle, en 1982 seulement 102 âmes se partagent le territoire, et elle a connu de grandes transformations de ses paysages. Certes la forêt est encore très présente au nord et au sud de la commune, mais le paysage agricole marque désormais le maillage communal. Le bouleversement de l'agriculture au 20e siècle, dû à la mécanisation des travaux des champs, a fait disparaître les petites exploitations familiales qui maintenaient dans les villages bon nombre de personnes. Quelques exploitations demeurent néanmoins.

Située à l'extrémité nord-est de la Charente-Maritime et en bordure des Deux-Sèvres, Romazières dépend de l'arrondissement de Saint-Jean d'Angély et du canton de Matha. Composée du bourg et d'un seul hameau, Bois Giffard, cette petite commune compte aujourd'hui environ 75 habitants, appelés, depuis 2009, les Romaziens et Romaziennes.

Avec une superficie de 870 hectares, cette petite commune possède un paysage composé de plaines céréalières en son centre et de forêts. Au sud se situe la forêt de Fontaine, qui s'étend sur les communes voisines de Fontaine-Chalendray et Villiers-Couture. La partie nord du territoire de Romazières borde l'extrémité de la forêt domaniale d'Aulnay. Cette forêt, inscrite au pré-inventaire des richesses naturelles de la Charente-Maritime, ainsi que l'ensemble du massif forestier Aulnay-Chizé sont des reliques de l'ancienne "sylve d'Argenson", une immense forêt séparant le Poitou et la Saintonge progressivement défrichée au cours des siècles. En grande partie dévastée par la tempête de 1999, la forêt d'Aulnay panse toujours aujourd'hui ses plaies.

Située sur un point haut du département, elle dispose d'un relief plus ou moins varié, où le point le plus bas se situe au niveau du bourg, avec 108 mètres d'altitude. Le point le plus haut, qui culmine à 145 mètres, se trouve au nord du bourg, au lieu-dit la Tuilerie, où étaient établis d'anciens moulins à vent et une tuilerie.

Le bourg est doté d'un cours d'eau, le Naudin, qui alimentait autrefois une grande mare établie au centre du bourg. Cette dernière a été comblée puis transformée en place publique au cours du 20e siècle.

L'habitat à Romazières

Le bourg de Romazières a conservé une construction de la fin du Moyen-Age (15e et 16e siècles), presque intégralement conservée, il s'agit d'une ancienne auberge ou relais de poste situé en centre bourg. En général, ces édifices sont identifiables notamment grâce à des fenêtres à meneaux ou des ouvertures sculptées d'accolades et parfois des décors plus recherchés. Cette particularité distingue le bourg du reste des Vals de Saintonge, où les maisons de cette période et de ce style sont très rares.

Comme partout en Vals de Saintonge, une grande partie des habitations a été remaniée ou reconstruite au 19e siècle. Les maisons du 19e siècle sont généralement identifiables à leurs ouvertures à linteaux droits et feuillures, souvent réparties en travées, et aux décors saintongeais récurrents (double génoise dans la 1ère moitié du 19e siècle, solin, bandeau et corniche dans la 2e moitié du 19e siècle).

Par sa structure, le bourg s'apparente aux villages dit en étoile, qui se caractérise par son réseau viaire dont les rues convergent vers un îlot central. L'organisation du bâti est moyennement dense, l'homogénéité se faisant par la continuité du bâti le long des voies.

Excepté un exemple, les logements de Romazières accusent une certaine simplicité. De manière générale, le moellon enduit et la tuile creuse en couverture constituent la base de l'architecture locale. En effet, ces matériaux se retrouvent sur un très grand nombre de maisons de la commune. Toutefois, et plus particulièrement dans le bourg, l'emploi de l'ardoise en couverture est représenté. On note une maison avec ce type de matériau.

Les principales typologies utilisées pour classer l'habitat de la commune sont la maison saintongeaise et la cellule charentaise. La première est une habitation plus vaste, souvent avec un étage habitable voire un comble à surcroît en plus, une façade à plusieurs travées et des décors davantage présents. La deuxième est un logement de dimensions réduites, comportant généralement une pièce unique en rez-de-chaussée surmontée d'un comble à surcroît autrefois réservé au stockage des grains, et dont les façades comptent une, deux voire aucune travée et peu ou pas de décors.

La décoration des façades est tout aussi sobre. Les principaux décors, typiques de la région, sont le solin (partie légèrement saillante à la base d'une façade), le bandeau (bande horizontale marquant les niveaux), la double génoise (deux rangées de tuile décoratives au sommet d'une façade) et la corniche (surplomb mouluré au sommet d'une façade).

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