Saint-Savin
Située à une quinzaine de kilomètres au nord de Montmorillon, sur la rive gauche de la Gartempe, l’actuelle commune de Saint-Savin couvre une superficie de 18,80 km². Fondée sous Charlemagne au bord de la Gartempe, sur une importante voie de circulation de Poitiers à Bourges, l’abbaye contrôlait le bourg, le pont et la plupart des hameaux. Célèbre pour ses peintures romanes, elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983. Au 19e siècle et au début du 20e siècle, les voies et les édifices publics sont renouvelés : nouvelle traversée du bourg, nouveau pont, mairie, écoles, gare, abattoir, monuments aux morts...
Carnet du patrimoine
Publié le 11 août 2025
# Vienne, Saint-Savin
# bourg, maison, hôtel particulier, ferme, écart, abbaye, église, manoir, château, peintures monumentales, moulin, abattoir, monument aux morts, pont, promenade de berge, place, rue, écart, école, collège, cimetière, fortification d’agglomération, hôtel de ville, gare
# Moyen Âge, Temps modernes, époque contemporaine
# Vallée de la Gartempe
L’abbaye et une trentaine d’édifices de la commune avaient été étudiés en 1977 dans le cadre d’un inventaire préliminaire. Dans le cadre de l’inventaire du patrimoine de la vallée de la Gartempe de Lathus à La Roche-Posay, plus de 160 édifices publics et privés et une cinquantaine d’objets ont été étudiés et sont illustrés par plus de 4000 photographies anciennes et actuelles.
La commune de Saint-Savin est située sur le seuil du Poitou, à une altitude variant de 76 m au niveau de la Gartempe à 141 m au sommet du plateau au nord de Babousseau et l'Ardillonnerie. La carrière de Valléraux, entre le bourg et Babousseau, a livré des moellons et de la pierre de taille calcaire pour les constructions à Saint-Savin et alentours. Les formations géologiques détritiques du nord de la commune sont des terres peu fertiles, autrefois occupées par des brandes. Au nord-ouest d'Artige, les grès résiduels ont été extraits au 19e siècle pour une petite production de meules à grains.
La commune de Saint-Savin est située sur le seuil du Poitou, à une altitude variant de 76 m au niveau de la Gartempe à 141 m au sommet du plateau au nord de Babousseau et l'Ardillonnerie. La carrière de Valléraux, entre le bourg et Babousseau, a livré des moellons et de la pierre de taille calcaire pour les constructions à Saint-Savin et alentours. Les formations géologiques détritiques du nord de la commune sont des terres peu fertiles, autrefois occupées par des brandes. Au nord-ouest d'Artige, les grès résiduels ont été extraits au 19e siècle pour une petite production de meules à grains.
Une abbaye médiévale prestigieuse
Quelques occupations antiques et du haut Moyen-Âge sont connues sur le territoire communal. Un monastère bénédictin est construit en bord de Gartempe sous Charlemagne, sur le site de la découverte des sépultures de deux saints martyrs chrétiens, Savin et Cyprien, morts au 5e siècle. Leurs reliques attirent de nombreux pèlerins et donations de seigneurs. Une nouvelle église est érigée entre 1040 et 1090. Surnommée la « Sixtine de l’époque romane » par André Malraux, l’église possède l’un des plus vastes ensembles de peintures romanes d’Europe, réalisé autour de 1100.
L'abbé de Saint-Savin était seigneur de la châtellenie, relevant du comte du Poitou ; c’est à ce titre qu’il percevait un péage pour le franchissement du vieux pont cité en 1113 mais probablement reconstruit au 13e siècle. La position du château est mal connue ; les fortifications, portes et murailles, sont détruites en 1591-1592, même s’il reste encore quelques éléments visibles du rempart et des tours. La châtellenie de Saint-Savin relève de la sénéchaussée de Montmorillon (généralité de Poitiers) pour la justice, mais de l'élection du Blanc et donc de la généralité de Bourges (province du Berry) pour la fiscalité et les finances.
L'abbaye possède de nombreux biens dans le bourg (moulin, maisons et jardins, granges, tannerie, droits sur les foires et marchés), et à proximité immédiate : Artige, Babousseau, le Pin, la Rochangout, Siouvre et le Talu sont déjà cités dans les hommages à Alphonse, comte de Poitiers, en 1260. Elle en tire des revenus en les mettant en fermage contre des rentes annuelles. Les habitants doivent également entretenir la place du marché, à paver, ainsi que les rues et le pont. Jusqu’au début du 19e siècle, deux églises paroissiales existaient à Saint-Savin, construites à l’époque romane : Notre-Dame sous l’actuelle place de la République et Saint-Vincent au Mont-Saint-Savin.
L'abbaye possède de nombreux biens dans le bourg (moulin, maisons et jardins, granges, tannerie, droits sur les foires et marchés), et à proximité immédiate : Artige, Babousseau, le Pin, la Rochangout, Siouvre et le Talu sont déjà cités dans les hommages à Alphonse, comte de Poitiers, en 1260. Elle en tire des revenus en les mettant en fermage contre des rentes annuelles. Les habitants doivent également entretenir la place du marché, à paver, ainsi que les rues et le pont. Jusqu’au début du 19e siècle, deux églises paroissiales existaient à Saint-Savin, construites à l’époque romane : Notre-Dame sous l’actuelle place de la République et Saint-Vincent au Mont-Saint-Savin.
Une agglomération secouée par les évènements nationaux (14e-18e siècles)
Pendant la guerre de Cent Ans, l'abbaye est prise par les Français en 1369 puis reprise par le prince de Galles qui la pille en 1371. Elle est restaurée à la fin du 14e siècle (flèche en pierre du clocher notamment) et au 15e siècle.
De nouveaux hameaux apparaissent dans les textes aux 15e et 16e siècles : Bourouy, le Breuil, le Charrault-Jacob, les Coudrières, le Donné, la Galmardière, les Granges, les Lussonnières, le grand Pain, le petit Pain, les Quartrons et Roussac.
La période des guerres de Religion puis de la Ligue est mouvementée à Saint-Savin : destruction des archives de l'abbaye (1562), pillage de l’abbaye et de la ville (1568), incendie de l’abbaye (1569), pillage (1573), dommage des gens de guerre (1576), destruction des fortifications (1591-1592). Alors que l’abbaye pourrait se reconstruire, Henri de Neuchèze, baron des Francs et neveu de l’abbé commendataire, détourne une partie des revenus de l'abbaye entre 1611 et 1631, date à laquelle il est arrêté. La peste frappe le bourg en 1632.
Après cette période mouvementée, René Chasseloup introduit la réforme de la congrégation de Saint-Maur en 1640, mais dans le contexte de la minorité de Louis XIV et de la régence d'Anne d'Autriche à partir de 1642 puis de la Fronde (1648-1653), trois compagnons du cardinal de Mazarin commettent des exactions ; en 1644, de nombreux habitants ont fui et de nombreuses maisons sont détruites.
L'abbaye connaît enfin un renouveau avec la restauration de l’église et du pont et des commandes de mobilier entre 1663 et 1679. Le bâtiment conventuel actuel est construit à partir de 1682 d'après les plans de François Leduc dit Toscane ; le chantier semble s'achever en 1692, date portée sur une clef de voûte. Des aménagements sont réalisés au cours du 18e siècle, avec notamment la fonte de deux cloches, en 1759 et en 1764.
De nouveaux hameaux apparaissent dans les textes aux 15e et 16e siècles : Bourouy, le Breuil, le Charrault-Jacob, les Coudrières, le Donné, la Galmardière, les Granges, les Lussonnières, le grand Pain, le petit Pain, les Quartrons et Roussac.
La période des guerres de Religion puis de la Ligue est mouvementée à Saint-Savin : destruction des archives de l'abbaye (1562), pillage de l’abbaye et de la ville (1568), incendie de l’abbaye (1569), pillage (1573), dommage des gens de guerre (1576), destruction des fortifications (1591-1592). Alors que l’abbaye pourrait se reconstruire, Henri de Neuchèze, baron des Francs et neveu de l’abbé commendataire, détourne une partie des revenus de l'abbaye entre 1611 et 1631, date à laquelle il est arrêté. La peste frappe le bourg en 1632.
Après cette période mouvementée, René Chasseloup introduit la réforme de la congrégation de Saint-Maur en 1640, mais dans le contexte de la minorité de Louis XIV et de la régence d'Anne d'Autriche à partir de 1642 puis de la Fronde (1648-1653), trois compagnons du cardinal de Mazarin commettent des exactions ; en 1644, de nombreux habitants ont fui et de nombreuses maisons sont détruites.
L'abbaye connaît enfin un renouveau avec la restauration de l’église et du pont et des commandes de mobilier entre 1663 et 1679. Le bâtiment conventuel actuel est construit à partir de 1682 d'après les plans de François Leduc dit Toscane ; le chantier semble s'achever en 1692, date portée sur une clef de voûte. Des aménagements sont réalisés au cours du 18e siècle, avec notamment la fonte de deux cloches, en 1759 et en 1764.
Les éléments anciens encore présents aujourd’hui dans le bâti civil sont assez rares. Il existe pourtant des indices discrets : éléments en remploi, baies couvertes d’un linteau en accolade et/ou aux piédroits chanfreinés, quelques dates portées, quelques portails comme celui de l’ancien relais de poste, deux maisons à escalier extérieur à Siouvre et, dans le bourg, derrière les façades reculées au 19e siècle, la partie postérieure des caves, des couloirs de distribution dallés, des escaliers en vis. Le démantèlement de la propriété de Joseph Bonamy, sieur des Meurs, receveur des tailles en l'élection du Blanc en Berry, saisie le 6 mars 1670, se heurte à un long parcours judiciaire et la mise aux enchères des biens n'a lieu qu'en 1748 : plusieurs propriétés à Saint-Savin, notamment le château du Grand-Breuil et ses dépendances, sont acquises par Laurent Augier de Moussac, lieutenant général civil de la sénéchaussée de Montmorillon, qui y réalise d'importants travaux (1751-1759).
De la Révolution à la Seconde Guerre mondiale
En 1790, le territoire des deux anciennes paroisses est transformé en deux communes : Saint-Savin, brièvement renommé Pont-sur-Gartempe, et Mont-Saint-Savin. Le contour du canton se stabilise en 1795. En tant que chef-lieu de canton, la justice de paix est rendue d'abord dans l'aile sud de l'abbaye puis dans la mairie, jusqu'à sa suppression en 1958. Le projet de fusion des communes de Saint-Savin, Mont-Saint-Savin et Saint-Germain, en ne gardant qu'une commune et un seul cimetière, échoue en 1807. La commune de Saint-Savin voulait vendre les trois cimetières et les trois églises, dont Saint-Germain, pourtant sur une autre commune qu’elle considérait comme son « faubourg », pour financer la restauration de l'abbaye. Saint-Germain sauve son église, mais les églises Notre-Dame et Saint-Vincent et la surface de leurs cimetières sont vendus et détruits. Un nouveau cimetière est construit à l’extérieur du bourg. La commune de Mont-Saint-Savin est finalement absorbée par Saint-Savin en 1820.
Le tracé de la route royale, puis impériale, puis nationale, de Poitiers à Avallon, n° 151, emprunte la Grand'Rue pour aboutir au vieux pont, fragilisé par les nombreuses crues de la Gartempe, et trop étroit pour des charriots de plus en plus larges. La Grand’Rue est élargie (plan d’alignement de 1825) et le vieux pont, qui a failli être emporté par la crue du 26 février 1844, est réparé. Les ponts-et-chaussées décident cependant de construire un nouveau pont, dont les travaux sont achevés en 1851, et aménagent une déviation du bourg par le sud-ouest. La rue Saint-Louis s’avère trop étroite et la rue Nationale est percée en 1862. Un nouveau plan d’alignement est décidé le long de la RN 151 en 1871. La plupart des angles de rue sont alors abattus et repris en sous-œuvre avec la mise en place de nombreux boute-roues. La Rochangout, en bord de Gartempe, sur les communes de Saint-Savin et Antigny, est aménagée en promenade de bord de berge.
Le tracé de la route royale, puis impériale, puis nationale, de Poitiers à Avallon, n° 151, emprunte la Grand'Rue pour aboutir au vieux pont, fragilisé par les nombreuses crues de la Gartempe, et trop étroit pour des charriots de plus en plus larges. La Grand’Rue est élargie (plan d’alignement de 1825) et le vieux pont, qui a failli être emporté par la crue du 26 février 1844, est réparé. Les ponts-et-chaussées décident cependant de construire un nouveau pont, dont les travaux sont achevés en 1851, et aménagent une déviation du bourg par le sud-ouest. La rue Saint-Louis s’avère trop étroite et la rue Nationale est percée en 1862. Un nouveau plan d’alignement est décidé le long de la RN 151 en 1871. La plupart des angles de rue sont alors abattus et repris en sous-œuvre avec la mise en place de nombreux boute-roues. La Rochangout, en bord de Gartempe, sur les communes de Saint-Savin et Antigny, est aménagée en promenade de bord de berge.
![Grand-Rue de la rue Claire (pompe à l'angle) à la rue des Jardins, n° impairs 29, 47 à 67, n° pairs 36, 44 à 62, plan d'alignement de Saint-Savin et Saint-Germain, non signé, non daté [vers 1825].](https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/graphQlProxy.ashx?urlgraphql=https://rna-gertrude-mediatheque-graphql-prod.atolcd.com/api/file/bfb6da69-ebeb-49ad-a66f-1355d503c229.jpg "Grand-Rue de la rue Claire (pompe à l'angle) à la rue des Jardins, n° impairs 29, 47 à 67, n° pairs 36, 44 à 62, plan d'alignement de Saint-Savin et Saint-Germain, non signé, non daté [vers 1825].")
Saint-Savin obtient la construction d’une gare sur la ligne Poitiers-Le Blanc : la section de Chauvigny à Saint-Savin est inaugurée le 28 septembre 1885 et la section de Saint-Savin au Blanc le 7 novembre 1887. La voirie est modifiée à ses abords. La voie est fermée au trafic de voyageurs en 1940, remplacé par un trajet en autocar, et progressivement au trafic de marchandises entre Jardres et Le Blanc de 1988 à 1994. Déclassée, elle a été réaménagée en " voie verte " rattachée au tronçon de Tours à Dax de l'Eurovélo ou véloroute 3 reliant l’Europe du Nord (Trondheim) à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Une gendarmerie est installée dans les bâtiments conventuels de l’ancienne abbaye et le logis de l'abbé au lendemain de la Révolution. Prosper Mérimée, après sa visite en 1835, sauve l'église de la destruction, l'inscrit en 1840 sur la première liste des monuments historiques, confie sa restauration à l'architecte Charles Joly-Leterme de 1841 à 1856 et publie en 1845 Les peintures de l'église de Saint-Savin (Vienne), avec 42 planches en couleur. En 1873, l'architecte diocésain Jean-Camille Formigé succède à Charles Joly-Leterme. L'église accueille de nouveaux autels intégrant les tables d’autel romanes et de nouveaux vitraux. La reconstruction de la flèche gothique est achevée en 1887. L'abbaye et ses peintures murales sont inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1983. Le logo national de l'inventaire général du patrimoine culturel reprend un détail de la scène de la construction de la tour de Babel, choisie dès l’origine pour représenter l’ambitieuse aventure collective de l’inventaire.
![Lettre de Prosper Mérimée à l'abbé Lebrun, 21 septembre [vers 1870], p. 1.](https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/graphQlProxy.ashx?urlgraphql=https://rna-gertrude-mediatheque-graphql-prod.atolcd.com/api/file/379d470b-5e0e-4545-a7bf-7f9c6336e819.jpg "Lettre de Prosper Mérimée à l'abbé Lebrun, 21 septembre [vers 1870], p. 1.")
Lourdement endettée par les travaux de restauration de l'église abbatiale qui durent de 1860 à 1880 environ, la commune doit rembourser les emprunts et ne peut plus réaliser d'investissement pendant de nombreuses années.
En dehors des professions médicales, commerciales et artisanales, dont une tannerie, la plupart des activités sont repoussées en périphérie du bourg : nouveau moulin à la Gassotte construit grâce aux investissements de la famille Fruchon (1856-1857, détruit par un incendie en novembre 1876 et reconstruit à partir de 1877), abattoir communal (1883, 1943), beurrerie coopérative (1901).
L'ancienne aile sud de l'abbaye, aujourd'hui disparue, abritait la mairie et le tribunal d'instance. L'école de garçons se trouvait dans des bâtiments loués. L'école de filles confessionnelle est installée dans une maison louée, reconstruite par la commune en 1864, puis elle devient laïque en 1887. Une nouvelle école de garçons est construite en 1887-1888 (actuel centre communal d'action sociale). L'éclairage public électrique est assuré dans la commune dès 1892 grâce au baron Demarçay, député-maire de la commune, et à l’ingénieur Léon Édoux. Les campagnes sont électrifiées entre 1930 et 1938. André Duchesne, agent-voyer cantonal, dresse les plans du nouvel hôtel de ville, à l'emplacement de la halle couverte, en 1911. La construction est en grande partie réalisée en 1913 et achevée en 1914.
En tant que chef-lieu de canton, la commune fait ériger en 1911 un monument aux morts de 1870-1871. Une usine de la Pierre plastique du Poitou, entreprise poitevine qui a construit le monument aux morts et produisait des parpaings en mâchefer issu des usines à gaz, s'implante près de la gare en 1912. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le monument aux morts est érigé en 1922. Quelques maisons sont construites sur la place de la République : l’agent-voyer André Duchesne érige la villa du Point-du-Jour et sa fabrique. En 1939, près de 300 habitants évacués de la commune Creutzwald en Moselle sont évacués à Saint-Savin.
En dehors des professions médicales, commerciales et artisanales, dont une tannerie, la plupart des activités sont repoussées en périphérie du bourg : nouveau moulin à la Gassotte construit grâce aux investissements de la famille Fruchon (1856-1857, détruit par un incendie en novembre 1876 et reconstruit à partir de 1877), abattoir communal (1883, 1943), beurrerie coopérative (1901).
L'ancienne aile sud de l'abbaye, aujourd'hui disparue, abritait la mairie et le tribunal d'instance. L'école de garçons se trouvait dans des bâtiments loués. L'école de filles confessionnelle est installée dans une maison louée, reconstruite par la commune en 1864, puis elle devient laïque en 1887. Une nouvelle école de garçons est construite en 1887-1888 (actuel centre communal d'action sociale). L'éclairage public électrique est assuré dans la commune dès 1892 grâce au baron Demarçay, député-maire de la commune, et à l’ingénieur Léon Édoux. Les campagnes sont électrifiées entre 1930 et 1938. André Duchesne, agent-voyer cantonal, dresse les plans du nouvel hôtel de ville, à l'emplacement de la halle couverte, en 1911. La construction est en grande partie réalisée en 1913 et achevée en 1914.
En tant que chef-lieu de canton, la commune fait ériger en 1911 un monument aux morts de 1870-1871. Une usine de la Pierre plastique du Poitou, entreprise poitevine qui a construit le monument aux morts et produisait des parpaings en mâchefer issu des usines à gaz, s'implante près de la gare en 1912. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le monument aux morts est érigé en 1922. Quelques maisons sont construites sur la place de la République : l’agent-voyer André Duchesne érige la villa du Point-du-Jour et sa fabrique. En 1939, près de 300 habitants évacués de la commune Creutzwald en Moselle sont évacués à Saint-Savin.
Les aménagements de la commune dans la seconde moitié du 20e siècle
Avec le baby-boom, l’arrivée de nouveaux habitants dans le lotissement de la Gassotte (1955-1960), l’installation de l’usine Aubade (1963) et les réformes de l’enseignement secondaire, la commune se dote d’un nouveau groupe scolaire (1962-1969), puis d’un collège pour les enfants du canton (1973), ainsi que d’équipements sportifs (stade, piscine). Le moulin de l'abbaye avait été vendu aux enchères en 1933 et le moulin de la Gassotte est aménagé en camping par la commune dans les années 1960. La gendarmerie quitte l’abbaye en 1971. Le bâtiment conventuel oriental est classé parmi les monuments historiques en 1974. Les bâtiments sont restaurés entre 1977 et 1997 pour accueillir le Centre international d'art mural (CIAM), devenu aujourd'hui un centre d'interprétation des peintures murales. L’ancien abattoir accueille le centre de secours, puis les ateliers municipaux. La société laitière Toulait, qui produisait du beurre, du camembert sous les marques « le Savinois » et « la Flèche », de la caséine et des fromages de chèvre, ferme ses portes en décembre 1984.
Auteure : Véronique Dujardin
Bibliographie
- Archives départementales de la Vienne, notamment 1 H 7/7 (abbaye de Saint-Savin), 2 O 300 et 601 W 806-809 (administration communale), AD86 4 P 5224-5260 et 4 P 3189-3194, 4590-4592 plan cadastral de 1825 et matrices ; 1 S et 2 S (travaux publics), 5 S (voie ferrée)
- BOURGEOIS, Luc, FAVREAU, Robert et RICHARD, Christian, Du Gué-de-Sciaux à Saint-Savin-sur-Gartempe. Dans Bourgeois, Luc. Dir. Les petites villes du Haut-Poitou de l'Antiquité au Moyen Âge : formes et monuments. Volume 1 : Bressuire, Brioux-sur-Boutonne, Loudun, Montmorillon, Saint-Savin-sur-Gartempe, Thouars. Chauvigny : Association des Publications Chauvinoises, 2000. Augustin - 2.6.11 (Build: 633)
- DEBIAIS Frédéric (Rédacteur), DEBIAIS Frédéric (Illustrateur). Ces messieurs de Saint-Savin, l'abbaye royale de Saint-Savin de 1769 à 1790 (Vienne, France). Chauvigny : Association des Publications chauvinoises, 2007. 525 p. : ill. en noir et en coul. ; 31 cm.. Mémoire [de la Société de recherches archéologiques de Chauvigny], XXVIII ; ISSN 1159-8646. Liste des sources et bibliographie p. 443-509.. Augustin - 2.6.11 (Build: 633)
- FAVREAU Robert (Directeur de publication), JEANNEAU François, RIOU Yves-Jean et al. Saint-Savin : l'abbaye et ses peintures murales. S.l. : CPPPC, 240 p. 1999 : ill. ; 27 cm.. Bibliographie. Index.. Augustin - 2.6.11 (Build: 633)
- RIOU Yves-Jean (Rédacteur), DESSERT Eric (Photographe), JOLY Jean-Pierre (Photographe) et al. Abbaye de Saint-Savin : Vienne. S.l. : Inventaire général des monuments et richesses artistisques de la France. Région Poitou-Charentes, 1984. 64 p. : ill. ; 30 cm.. (Images du patrimoine). Augustin - 2.6.11 (Build: 633)