Château Sénéjac

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Le Pian-Médoc

Le château de Sénéjac est le siège d'un ancien fief qui remonterait au milieu du 16e siècle. Un arrêt du Parlement de Bordeaux en 1589 mentionne un "François de Bloys, fils aîné de feu maistre Nicolas de Bloys, en son vivant, conseiller du Roy en ladite cour, et sieur de Senilhac, en médoc [...]". À la fin du 16e ou au début du 17e siècle, une campagne de construction semble s'amorcer, à laquelle il est possible de rattacher le corps d'entrée (grande baie à allèges avec motifs pendants) ainsi que le jardin, protégé par un mur de clôture en moellon avec pavillons d'angle en grand appareil et charpente à enrayure. En 1631, la "maison noble" de Sénéjac est possédée par Pierre d'Ornano, abbé de Sainte-Croix puis maître de camps du duc d'Orléans, fils du maréchal de France Alphonse d'Ornano. Ce dernier, illustre personnage sous Henri IV, aurait pu commander les travaux après les guerres de Religions, au vu de l'absence d'éléments défensifs.

Le plan de la demeure, corps de logis flanqué de deux pavillons rectangulaires, est représenté sur un tableau peint par Antoinette Baour en 1824. La peinture, vue depuis le grand vivier, montre un bâtiment qui possède quelques caractéristiques du début du 17e siècle : fenêtres à frontons triangulaires, motifs pendants au niveau de l'allège, chaînages d'angles à bossage harpé 1 sur 2.

Pour le reste du 17e siècle, aucun renseignement nous est parvenu, ni pour le début du 18e siècle. En 1746, le conseiller au Parlement de Bordeaux Joseph-Ignace de Chatard achète Sénéjac pour 52 000 livres. La famille de Chatard, endettée, est contrainte de vendre le domaine en 1792 à un neveu, Jean-Louis Baour, futur maire du Pian. Il réalise des constructions ou transformations puisque Edouard Guillon relève de nombreuses dates portées de 1805, lors de son passage en 1867 (dates qui ne sont plus visibles aujourd'hui). Cet état se retrouve sur la peinture au début du 19e siècle (fenêtres en arc segmentaire notamment).

Plusieurs propriétaires se succèdent à la suite de J.-L. Baour, jusqu'au rachat par Jacques Causse en 1855. Négociant bordelais, membre de la Société Impériale d'Acclimatation, il transforme le domaine agricole : introduction de nouvelles cultures (sorgho à sucre), terres mises en prairies à vaches et moutons, construction d'une vacherie moderne, amélioration d'autres bâtiments, servitudes... pour un montant de 2 000 francs de travaux.

L'habitation semble la même depuis 1843 : un grand corps de logis avec deux rangées de servitudes, et aménagements paysagers. En 1860, la famille De Guigné acquiert le domaine et transforme le logis : leurs armoiries avec couronne comtale au-dessus de la porte de l'avant-corps (dans le style du 17e siècle du corps de passage) en témoignent. La silhouette du bâtiment est aussi modifiée par la création d'un étage de comble avec de grandes lucarnes à fronton triangulaire, d'une tour d'angle quadrangulaire à l'est et par le surhaussement de la tour ouest. Le bâtiment bas couvert en terrasse côté cour paraît contemporain de ces agrandissements. Ces constructions ont été réalisées dans les années 1890, si l'on en croit l'édition Bordeaux et ses vins de 1898 : "Le château a été restauré et agrandit récemment". Le Supplément de 1901 montre effectivement les changements opérés par les De Guigné. Une serre a dû être ajoutée peu après, travaux contemporains de la réfection des bâtiments agricoles.

Périodes

Principale : 1er quart 19e siècle (incertitude)

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 1er quart 17e siècle

L'ensemble du domaine de Sénéjac se situe à l'est de la route qui mène à Arsac. Prolongé par ses vignes au nord et à l'ouest, un parc et une jalle au sud, il s'arrête au niveau de la route qui le sépare du hameau à l'est. il comprend un grand nombre de dépendances.

Le logis se compose d'un corps rectangulaire principal, encadré de deux pavillons, eux-mêmes flanqués d'une petite tour d'angle. Un pavillon central, légèrement décentré, forme avant-corps sur cour.

Huit travées scandent la façade principale. On note peu de décor pour les encadrements de baie hormis pour l'avant-corps, plus soigné. La porte qui lui donne accès est encadrée d'un appareillage à bossage un sur deux, avec imposte, divisée par un meneau, le tout surmonté d'un fronton enroulé interrompu par les armoiries de la famille De Guigné avec une couronne comtale. Au premier étage, une grande baie passante à fronton triangulaire et denticules rampantes, éclaire l'escalier (?). Sous la corniche de la partie droite du corps principal, court une frise d'arceaux.

L'étage de comble est percé de six lucarnes à fronton triangulaire. Devant le pavillon ouest, un bâtiment bas est couvert par un toit terrasse, avec balustres.

La tour d'angle nord est percée de plusieurs fenêtres rappelant un style néo-médiéval. La corniche est ornée de consoles moulurées. Un bâtiment bas, à trois pans, lui est accolé.

Côté jardin, le corps central est encadré par les deux pavillons, saillants sur cette façade. Le rez-de-chaussée est percé de trois fenêtres et deux portes excentrées ; une baie par étage pour les pavillons (avec fronton triangulaire pour le premier étage et les lucarnes). Le rez-de-chaussée ouvre sur une terrasse couverte faisant galerie avec carrelage à mosaïque au sol. À l'étage,les six fenêtres donnent sur une grande terrasse.

À l'angle ouest, se trouve une petite tour d'angle ou cabinet, faisant la hauteur du corps de logis, percé d'une fenêtre par niveau, le tout surmonté d'un étage à plusieurs pans éclairé par des jours verticaux, couronné d'une corniche à consoles moulurées et coiffé d'un toit polygonal.

L'ensemble de la demeure est couverte en ardoise.

Dans la cour, une fois le portail passé au nord, deux rangées de servitudes se font face. À l'ouest, le garage ou remise est encadré par différents logements (bas ou à étage) et prolongé par l'ancien passage d'entrée du château.

À l'est, un grand corps de bâtiment abritant les dépendances (chais, ancien cuvier) possède une galerie sur poteaux de bois. Perpendiculaire au chai, le nouveau cuvier donne, au sud, sur le jardin (anciennement potager) entouré d'un mur d'enceinte contre lequel s'appuient une serre et deux pavillons circulaires couverts en ardoise, aux angles nord et sud. Entre le jardin et le logis s'étend un parc paysager avec viviers et plans d'eau alimentés par une source surgissant au pied du logis. Successivement, un abreuvoir puis trois bassins s'alimentant chacun par une chute, se jettent dans la jalle au sud.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

    Revêtement : enduit partiel

  2. Revêtement : bossage

Toits
  1. ardoise
Étages

1 étage carré, étage de comble

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit en pavillon

  2. Forme de la couverture : toit polygonal

  3. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Énergies
Décors/Technique
  1. sculpture
  2. maçonnerie
Décors/Représentation
  1. Representations : armoiries

    Symboles : symbole personnel


Précision sur la représentation :

Armoiries de la famille de De Guigné : d'argent à trois maillets de gueule.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Le Pian-Médoc , Sénéjac

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Sénéjac

Cadastre: 1843 B2 324, 2012 AE 1

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