Présentation de la commune des Mathes

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1- De l'île d'Armot à la forêt de Salis

Du fait de son ancienne position en bord de mer, l'ancienne presqu'île des Mathes a probablement été occupée par l'homme dès les époques protohistoriques. Des objets tels que des silex taillés ou des poteries auraient été mis au jour ici et là, aux 19e et 20e siècles. De nombreux sites à sel (sites de production de sel par évaporation de l’eau de mer), remontant au second âge du fer (vers 200 avant J.-C.) ont été décelés sur tout le pourtour des marais doux d’Arvert et Saint-Augustin, essentiellement sur leur versant nord. D’autres devaient se trouver sur le versant sud, mais ils ont dû être engloutis par les sables.

En effet, au cours des siècles et des millénaires passés, la géographie et les paysages de la presqu’île d’Arvert en général, des Mathes en particulier, ont considérablement changé. Pour comprendre ce qu’ils étaient avant le Moyen Âge, il faut faire abstraction des marais qui s’étendent au pied du bourg des Mathes, de la forêt qui s’étire à perte de vue jusqu’à La Palmyre et à la pointe de la Coubre, et même des dunes de sable que cette forêt masque. Jusqu’au début du Moyen Âge, semble-t-il, l’océan venait jusqu’au pied des terres hautes des Mathes, d'Arvert, d'Étaules et de Saint-Augustin, où le souvenir de ports demeure dans la tradition (des ancres et des coques de navires auraient été retrouvées aux Mathes, près du coteau). La Seudre formait un delta dont les bras se perdaient entre ces îles et presqu’îles. Un cordon alluvionnaire se serait ensuite formé tout le long de cette côte, depuis la pointe Espagnole (La Tremblade) jusqu’à la pointe de Terre-Nègre (Saint-Palais-sur-Mer), comblant les deltas de la Seudre en la rejetant vers le nord et le pertuis de Maumusson. Ce cordon, en s'élargissant, aurait formé une nouvelle terre, appelée par certains géographes "île d’Armot".

Cette étendue se serait couverte d’une vaste forêt de feuillus, la forêt de Salis, mentionnée en 988 lorsque Eudes de Champagne la concède à l'abbaye de Saint-Jean-d'Angély. L'abbesse de Saintes y exerce aussi un droit de "prendre des oiseaux", de récolter les glands de chênes et d'y faire paître des troupeaux de porcs. Deux petits monastères s’établissent au sein de cette forêt : celui de la Garde et celui de la Petite Couronne. Des villages se créent, par exemple celui appelé Buze, vraisemblablement situé au nord de l’actuelle pointe de la Coubre, avec son église vouée à Notre Dame. Ce village est mentionné pour la première fois en 1122.

2- Des dunes qui marchent

En se constituant tout le long des terres hautes entre La Tremblade, les Mathes et Saint-Augustin, la nouvelle terre aurait isolé de la mer une grande étendue d’eau, formant alors trois étangs : celui de Barbareu, au pied des terres hautes des Mathes, Arvert et Étaules ; celui d'Ayguedoux ou de Bréjat, au sud des Mathes ; et celui de Buze, à l’ouest. D’abord remplis d’eau salée puis saumâtre, ces étangs ont ensuite été alimentés par l'eau douce s'écoulant des coteaux environnants. L’étang de Barbarau est mentionné en 1235 lorsque Robert de Sableuil, seigneur de Matha et d'Arvert, accorde aux religieux de l'abbaye de la Couronne, à Angoulême, le droit de construire des moulins à eau (ou à marée ?) sur cet étang, excepté dans la partie qui se trouve vers les Mathes, où il se réserve le droit d'en construire un. C’est aussi là la première mention des Mathes dans l’histoire. En 1238, le même seigneur d’Arvert concède aux religieux de la Garde le marais de "Brajado" ou de Bréjat. Celui-ci sert d’exutoire à l’étang de Barbareu, via de petits cours d’eau ou "courses", et il se déverse lui-même dans l’embouchure de la Gironde, à la baie de Bonne Anse, par un chenal.

Cette double évacuation ne va pas sans peine, d’autant qu’au 15e siècle, semble-t-il, le défrichement intensif de la forêt de Salis opéré depuis plusieurs siècles entraîne sa quasi-disparition, à l’exception d’un bois situé au sud-est : la forêt d’Arvert. Avec la forêt de Salis s’envole le principal obstacle aux vents et aux sables venus de l’ouest. Dès lors, les dunes se mettent à progresser vers l’est, engloutissant tout sur leur passage, d'où le dicton local : "les dunes marchent en Arvert". Elles recouvrent les terres au sud de l’étang de Barbareu qu'elles commencent à menacer, ainsi que l’étang de Bréjat. En 1460, l’étang de Barbarau n’est plus qu’un marais péniblement relié à celui de Bréjat, lequel est de plus en plus isolé de la mer par un cordon dunaire. En 1498, à l’occasion d’une enquête de délimitation des baronnies de Royan et d’Arvert, les habitants parlent de l'ancien étang de Bréjat, autrefois une anse "fort profonde, large et spacieuse", où les navires se réfugiaient lors des tempêtes. Au 16e siècle, les habitants n’ont plus qu’à creuser des fossés et canaux pour tenter d’exploiter l’ancien étang de Barbareu, désormais appelé marais doux (non salé) d’Arvert et Saint-Augustin. Vers 1700, l’ingénieur Claude Masse remarquera ces marais "que l’on assure avoir été autrefois baignés de la mer", "l’ancien goulet par où entrait la mer" dans l’étang de Barbareu, son "ancienne embouchure", et enfin ce qui reste de l’étang de Buze".

Au sud-ouest, la pointe sableuse de la Coubre est longtemps séparée du continent par un chenal, le Barrachois, sans doute "l'entrée et chenal de la Coubre" mentionné par en 1520 par le Grand Routier de Pierre Garcie dit Ferrande. Près de là, les "montagnes qui marchent" engloutissent aussi plusieurs villages, dont celui de Notre-Dame de Buze. En 1565, dans son Antiquité de Bordeaux, l’historien Elie Vinet évoque, "au milieu de ces grandes montagnes de sable, des maisons que les gens du pays n'avaient jamais vues", et, plus loin, "un temple dedans lequel il nous fut aisé d'entrer par là où avait été autrefois le toit". En 1633, Cosme Bechet, jurisconsulte originaire des Mathes, écrit dans son Usance de Saintonge que l'église de Buze a récemment resurgi avant de disparaître à nouveau.

Vers 1700, l’ingénieur Claude Masse remarque "des vestiges de villages que le sable couvre de temps à autre" et ceux "d'une église que l'on dit avoir été proche de la pointe de la Coubre". Ces vestiges, ainsi que des pièces de monnaies des 9e-14e siècles, sont encore observés en 1942 par l’historien local André Prince, en pleine forêt, puis en 1960 sous la houlette de l'archéologue saintongeais, le chanoine Tonnelier. Parmi les éléments mis au jour, ce qui a pu être la cuve baptismale de l’église Notre-Dame de Buze est rapporté dans l’église des Mathes, où on peut toujours l’observer. En plus des multiples légendes forgées sur cette histoire, le souvenir de Notre-Dame de Buze demeure aujourd’hui dans la toponymie : il reste, à la limite entre les Mathes et La Tremblade, au nord du phare de la Coubre, le "canton de la Chapelle", une dune appelée "le Terrier de la Chapelle", le tout près du "chemin de la Chapelle".

3- Les Mathes du 16e au 18e siècle

À l'époque moderne, le territoire des Mathes présente quatre visages : des terres hautes sur lesquelles sont établis le bourg et quelques hameaux ; le marais doux ; la forêt d’Arvert, au sud-est ; et un désert de sable à perte de vue, jusqu’à la mer, à l’ouest. Ce territoire et ses ressources sont contrôlés par les seigneurs d’Arvert qui le détiennent depuis le Moyen Âge. Parmi les seigneurs puis barons d’Arvert successifs, figure le cardinal de Richelieu qui achète en 1627 une grande partie de la région, dans l’objectif, non réalisé, d’y faire creuser un canal reliant la Seudre et la Gironde. La baronnie d’Arvert passe ensuite aux ducs de Richelieu puis au duc d’Aiguillon. Il la vend en 1758 au maréchal Jean-Charles de Senecterre qui possède également Royan et Didonne. En 1789, Arvert appartient à sa petite-fille, la marquise d'Armentières. Durant la même période, la paroisse des Mathes est finalement peu concernée par les conflits et persécutions qui opposent catholiques et protestants. En effet, au milieu d’une région éminemment huguenote, la paroisse ne compte étrangement qu’une minorité de protestants, au contraire par exemple de ses voisines Arvert ou Saint-Palais.

À cette époque aussi, les habitants des Mathes vivent principalement d’agriculture et de viticulture sur les terres hautes et d’élevage dans les marais. La tradition les affuble aussi de la triste réputation de naufrageurs, responsables, par des lumières accrochées au cou de leur bestiaux, de tromper les navires et de provoquer leur naufrage sur les bancs de sable. Parmi ces naufrageurs, l’un d’eux, un sorcier du nom de Paunas, aurait pactisé avec le diable ; son souvenir reste aujourd’hui dans le nom d’une rue des Mathes, la rue de la Bête Nègre. Toujours est-il que les naufrages sont nombreux sur cette côte battue par les vents et les vagues. L’administration royale s’en inquiète et n’a de cesse d’améliorer le système de navigation dans l’embouchure tumultueuse de la Gironde. Des premières balises en bois font leur apparition à la fin du 17e siècle à la pointe de la Coubre, jusqu’à la construction d’une tour en pierre en 1785. La pointe est alors bien plus avancée vers l’ouest qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Dans l’arrière-pays, les habitants vivent aussi de l’exploitation de la forêt d’Arvert : le bois sert localement comme bois de chauffage et est vendu via le port de La Tremblade, notamment, à partir de la fin du 17e siècle, pour les besoins du port de Rochefort. En 1578, le sire de Pons, alors baron d'Arvert, autorise les habitants d'Arvert, de La Tremblade, des Mathes et d'Étaules à prélever le bois mort dans la forêt d’Arvert. Ce droit d’usage est promis à de nombreux litiges au cours des siècles suivants, tout comme celui octroyé pour le pacage des bestiaux dans le marais de Bréjat.

Ces droits sont notamment remis en cause dans la seconde moitié du 18e siècle, lorsque le baron d’Arvert, ses représentants et différents investisseurs, entreprennent de mieux tirer profit des marais et de la forêt. En 1751, le duc d’Aiguillon afferme ainsi à Jacques Rivière et à Daniel Chaillé de La Touche (propriétaire du Grand Logis des Mathes) "tous les pacages et terrains vagues situés au couchant de Bréjat, ainsi que les landes de Tournegand et du Ranquin, les sartières [terres basses et incultes] de l'étang de Buse, le droit de pêche dans les étangs de Bréjat et de Buse, et enfin les bois taillis et pins de la Garenne". Ce bail est renouvelé en 1762 par le maréchal de Senecterre au profit de Pierre-Jacques Ranson, marchand à Rochefort, avec l'engagement de créer deux cabanes ou granges dans le marais de Bréjat pour mieux l’exploiter. S’ensuit un procès avec les habitants d’Arvert et des Mathes, perdu par ces derniers.

À la même époque, le pouvoir royal encourage les dessèchements de marais et, le 9 août 1767, l’ensemble des personnes propriétaires des marais doux de La Tremblade, d'Arvert, des Mathes et de Saint-Augustin se réunissent pour fonder un syndicat et opérer les travaux nécessaires. Des canaux sont creusés, notamment le Grand Ecours qui prend naissance à Arvert, contourne les Mathes, traverse, en plusieurs bras, la Rivière de Cravans et va se terminer dans le chenal de La Tremblade. L’œuvre est toutefois inachevée lorsque survient la Révolution, période peu propice au bon entretien des nouveaux ouvrages.

4- Les Mathes entre deux époques : 1800-1850

La Révolution bouleverse la vie institutionnelle des Mathes. La paroisse, abolie, ne sera rétablie qu’en 1853. En 1794, la marquise d’Armentières est guillotinée et ses biens vendus comme biens nationaux. Parmi eux, la forêt d'Arvert et l'étang de Bréjat ne trouvent pas acquéreur. Un nouveau syndicat de propriétaires des marais doux est créé le 10 prairial an 6 (29 mai 1798), conformément à la loi du 4 pluviôse précédent (23 janvier) sur le dessèchement des marais. Le syndicat compte environ 700 membres dont l’assemblée annuelle fixe la contribution financière, nomme deux syndics pour la collecter, passer les marchés avec les entrepreneurs et surveiller les travaux. Deux gardes, logés dans une "baraque" à l’entrée de la forêt d’Arvert (future ferme de la Baraque, actuelle colonie de vacances d’Ivry), sont par ailleurs chargés de surveiller les marais. Il est par exemple défendu à quiconque d’approcher du bord des canaux, au risque de les faire s’ébouler, pour y pêcher ou y faire abreuver les bestiaux. Très progressivement, la tâche étant compliquée, les canaux sont créés ou remis en état, de même que les ponts et chemins ou "passes" qui traversent le marais. Ces chemins, surélevés, sont créés à l’aide de la terre excavée des fossés creusés de part et d’autre. Près du Carrefour, un des ponts rétablis ou construits à l’époque, en l’occurrence sous la passe de la Lande, porte encore aujourd’hui la date de 1808. En 1820, le marais doux étant jugé trop vaste pour être correctement géré, il sera divisé en deux syndicats différents : à l’ouest de la route menant du bourg à la forêt d’Arvert, le marais doux de La Tremblade ; à l’est, celui d’Arvert.

Le caractère stratégique de la pointe de la Coubre et la nécessité de la défendre contre les incursions des brigands ou de l’ennemi anglais, n’échappent pas aux nouvelles autorités. Dès 1793, des canons sont postés à proximité de la tour-balise de 1785. Un petit fort ou batterie y est construit en 1810, mais il ne sera d’aucune utilité lorsque les Anglais débarqueront et s’en empareront au printemps 1814. Sous l’Empire également, par arrêté préfectoral du 10 janvier 1810, la limite entre les Mathes et La Tremblade à travers les dunes est définitivement fixée en prenant l’alignement entre la tour de la Coubre et une dune, le terrier des Aspics. Cette même année 1810, l’empereur Napoléon 1er épouse l’archiduchesse Marie-Louise, et deux platanes sont plantés au sud du bourg, à la limite entre la forêt d’Arvert et les dunes, en l’honneur de l’événement. L’histoire commune des Mathes et de la famille Bonaparte connaîtra un autre épisode à l’été 1815, avec le passage clandestin de Joseph, frère de Napoléon, à la ferme des Charmettes ou de Montsouci, et au Grand Logis, avant de fuir aux États-Unis.

À la chute de l’Empire, en 1814, la loi dite du Milliard des émigrés restitue leurs biens à certains anciens propriétaires nobiliaires. Tel est le cas pour Charles-Louis de Conflans, fils de la marquise d’Armentières, qui récupère la forêt d’Arvert et le marais de Bréjat, non vendus à la Révolution, le tout formant, avec des dunes, le domaine d’Arvert. En 1817, il entreprend de dessécher le marais de Bréjat pour bénéficier d'une exemption fiscale et améliorer l’exploitation de ses terres. Il fait édifier une digue le long de la mer, rétablir et améliorer deux modestes ruisseaux dont l'un se déverse dans le marais doux d'Arvert, à l'est, et l'autre dans la baie de Bonne Anse. Là, une vanne ou clapet assure l’évacuation de l’eau tout en empêchant le reflux de la mer : ce nom de "clapet" sera désormais utilisé pour désigner le lieu. Bréjat devient dès lors un vaste espace cultivé, propice à l'élevage mais aussi à la viticulture.

Parallèlement, les habitants des Mathes et d’Arvert (ceux de La Tremblade y renoncent) font reconnaître au marquis de Conflans leur droit ancestral de ramassage du bois mort et des barbes de pins dans la forêt d'Arvert. Ce droit est remis en cause lorsque le marquis vend le domaine d’Arvert, en 1835, à deux notables de Rochefort, Jean-Gustave Derussat et Arnaud Peyri.

Plusieurs procès ont lieu, des accords sont conclus puis dénoncés au cours des années 1840. Successeurs de Derussat et Peyri, Antoine Lecoq et Eugène Jourdan demandent en 1865 à renoncer à une partie de leur forêt pour la donner en pleine propriété aux municipalités des Mathes et d’Arvert, en échange de leur renoncement à leur droit d’usage sur le reste de la forêt. Après un nouveau procès, la délimitation des forêts communales d’Arvert et des Mathes est opérée en 1877.

5- Des dunes de sable à la forêt de la Coubre

Entre-temps, le visage de la commune des Mathes a commencé à changer profondément dans ses parties ouest et sud. En 1827, selon le cadastre, plus de la moitié de la commune est recouverte par les dunes de sable, ces "montagnes qui marchent" et qui ne cessent de progresser vers l’est en menaçant de tout engloutir. Les bois ne représentent encore que 15 % de la superficie communale ; en dehors des dunes, le reste est occupé par les prés et pacages dans les marais, les terres labourables et les vignes sur les terres hautes. La commune compte aussi un moulin à vent, au nord du bourg.

Concernant les dunes, l’administration des Ponts et chaussées projette de les fixer par une technique d’ensemencement de pins mise au point par Nicolas Brémontier dans les landes du Médoc dès 1786, approuvée par décret impérial du 14 décembre 1810, puis testée à Oléron en 1819. Cette méthode va être étendue au cours des décennies qui vont suivre à toutes les dunes entre Saint-Georges-de-Didonne et La Tremblade. La méthode consiste à semer des graines de pins, mélangées à des ajoncs et des genêts, en protégeant les jeunes pousses par des haies de tamaris ou des palissades en bois, et en fixant le sable à l'aide de branchages, de roseaux et de fourrage. Une fois les pousses suffisamment développées, les palissades sont réutilisées sur d'autres secteurs d'ensemencement.

Des premiers semis sont réalisés en 1824 sur les dunes de la baie de Bonne Anse, c'est-à-dire les plus à l'ouest, les plus exposées, là où des premiers bois de pins peuvent former un premier rempart pour les autres à l'est. Il s’agit aussi de préserver la tour-balise de 1785, puis le phare qui lui succède, érigé, bien plus à l’ouest, en 1830. Ces opérations ont d’abord lieu sur les dunes domaniales, appartenant à l’État, et des incitations financières sont faites à l’intention des propriétaires privés.

La délimitation entre le domaine de l’État et les propriétés privées n’est pas toujours facile et fait naître des contentieux, par exemple avec Derussat et Peyri, les nouveaux propriétaires du domaine d’Arvert. Des gardes sont désignés pour empêcher quiconque de traverser les dunes et de détériorer les semis ; l’un d’eux, Jean Boucheron, habite aux Mathes en 1827. En 1840, 148 hectares de dunes ont été ensemencés entre Saint-Palais, les Mathes et La Tremblade, chiffre qui atteint 1 341 hectares en 1862.

Cette même année, la conduite des opérations est reprise par l'administration des Eaux et Forêts, particulièrement par l'ingénieur Médéric de Vasselot de Régné. Le chantier connaît alors une nette accélération. En 1872, pour protéger les semis, on élève 18 kilomètres de dunes artificielles tout le long de Bonne Anse et de la Côte Sauvage, jusqu’à La Tremblade, à l'aide d'une palissade sur laquelle le sable vient se fixer. Ainsi se forment la dune de Bréjat ou du Clapet, celle du Requin et celle du Volcan, ainsi dénommée parce que le vent forme comme des panaches de sable au sommet de la dune. Pour assurer la surveillance de la nouvelle forêt de la Coubre, douze maisons forestières sont construites (par exemple celles de Bonne Anse et de La Palmyre), ainsi qu’une bouverie pour abriter les animaux d’attelage utilisés pour le transport des matériaux.

En 1874, une ligne de tramway forestier hippomobile est construite sur 28 kilomètres pour remplacer le transport par charrette. On créée aussi une école pour les enfants du personnel et ceux des rares habitants de la forêt. En 1889, 4703 hectares de dunes ont été ensemencés entre Saint-Palais, les Mathes et La Tremblade. Le succès est tel qu'un rapport sur les dunes de la Charente-Inférieure, notamment celles de la presqu'île d'Arvert, est présenté à l'Exposition universelle de 1889. Un nouveau paysage apparaît, celui d'une vaste forêt ininterrompue entre Saint-Palais et Ronce-les-Bains. Le programme de fixation des dunes sera complété dans les années 1911-1920 par des semis sur le cordon dunaire en arrière de la plage de la Grande côte et de celle du Clapet. Désormais, près des deux tiers de la commune des Mathes sont recouverts par la forêt, masquant les dunes enfin fixées.

6- Du bois, des vignes et des vagues

Ainsi mise à l’abri des sables qui la menaçaient depuis trois siècles, la commune peut envisager un meilleur avenir économique. Une différence apparaît toutefois déjà entre le nord de la commune, avec le bourg et les marais, et le sud : au nord, territoire séparé de la Gironde par l’immensité dunaire puis forestière, les habitants continuent à vivre modestement d’agriculture, d’élevage et d’artisanat. L’augmentation du niveau de vie, général en France sous le second Empire, et l’essor de la viticulture saintongeaise dans les années 1850-1880, avant la crise du phylloxéra, leur sont tout de même profitables. La population des Mathes passe de 700 habitants en 1841 à 889 en 1901. L'église est agrandie à partir des années 1850, une nouvelle mairie-école est construite en 1877.

Au sud de la commune, le domaine d’Arvert, ses bois, son marais de Bréjat et les fermes qui le bordent (la Gabrielle, la Mélanie, la Delphine, Tournegand…) sont exploités à partir de 1862 par leurs nouveaux propriétaires, Eugène Jourdan et Philippe Arnauld, auquel succède rapidement Antoine Lecoq. Le domaine, dont le siège est à la ferme de la Baraque, comprend une scierie mécanique, une résinerie et un four à chaux, à tuiles et à briques. L’affaire est reprise en 1874 par Lucien Lecoq et Léon Bellot, fils et gendre d’Antoine Lecoq. Lucien Lecoq s’installe à la Baraque et Léon Bellot dans une nouvelle ferme au bord du marais de Bréjat, bientôt appelée du nom de sa fille, Antoinette. Maires successifs des Mathes de 1881 à 1892, Lecoq et Bellot plantent des vignes le long de la route du Clapet et introduisent la culture du houblon, utilisé dans la fabrication de la bière. Un séchoir à houblon est installé à la ferme Antoinette, et la culture du houblon emploie de nombreux habitants de la commune, tout comme, plus généralement, l’exploitation de la forêt nouvellement semée : la commune compte des charpentiers, menuisiers, scieurs de long ainsi que des résiniers chargés de récolter la résine des pins ; celle-ci est ensuite transformée notamment en goudron, utilisé pour rendre étanches les coques de bateau. Il se fait aussi un important commerce de bois de chauffage, de poteaux de mine ou de pieux pour la mytiliculture. Ce tableau social et économique perdurera jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Pendant ce temps, la nature continue à poser des soucis aux aménageurs : si les dunes ont été fixées par la forêt, il n’en est pas de même pour la côte. À partir de la première moitié du 19e siècle, le trait de côte à la pointe de la Coubre connaît lui aussi une évolution rapide et cette fois-ci difficilement maîtrisable. Là, les actions de l’homme sont peu de choses face au vent et aux courants. Les vagues jettent sur le rivage toujours autant de naufragés (34 naufrages répertoriés entre 1642 et 1962, pour 127 noyés) ; des cabanes de refuge et des hangars pour abriter les débris et objets recueillis sont construits le long des plages. Puis on constate, à partir de 1850, un net recul du trait de côte à la pointe de la Coubre, qui met en danger le phare construit en 1830 pour succéder à la tour de 1785, puis le phare en bois édifié en 1859, et enfin celui, en pierre, élevé en 1895. Dans la nuit du 20 au 21 mai 1907, ce dernier, dont les bases étaient sapées par les vagues, s’écroule sur la plage arrivée jusqu’à lui. Auparavant, en 1905, on avait élevé un "nouveau" phare (encore en place de nos jours), prouesse technique de béton, en reculant sur le site de la tour de 1785 et du petit fort de 1810.

Les assauts de la mer se font aussi sentir à l’est, le long de la plage du Clapet. Le marais de Bréjat, situé en arrière, est inondé lors de la tempête de 1876. Construite en retrait de la précédente, une nouvelle digue est emportée en 1882. Une autre lui succède, solidement fabriquée en pieux, fils de fer et enrochements. La formation d’une nouvelle dune vient de toute façon apporter la protection naturelle nécessaire. À l'ouest, à la pointe de la Coubre, la situation évolue aussi : en plus du retrait déjà observé, les cartes de la fin du 19e siècle et du début du 20e montrent la formation d'un banc de sable pointant vers le sud, commençant à fermer à l'ouest la baie de Bonne Anse. Cette flèche progresse rapidement et atteint son maximum au sud au milieu du 20e siècle. Poussée par les forts courants de l'embouchure de la Gironde, elle s'allonge ensuite vers l'est en formant un immense crochet qui commence à refermer la baie.

7- Un territoire convoité par les touristes et les militaires : 1900-1945

À la fin du 19e siècle, le développement des bains de mer dans la région de Royan commence à amener sur la côte les premiers visiteurs, même si peu encore s'aventurent au-delà de Saint-Palais-sur-Mer, vers ce qui n'est encore qu'un désert de sable puis de forêts. Le tramway forestier jusqu'ici utilisé par les Eaux et Forêts est emprunté par les touristes à partir de 1889. Venant de Saint-Palais, la ligne est prolongée vers Ronce-les-Bains en 1913. Des investisseurs font construire les premières villas autour du carrefour du Clapet, là où se croisent le tramway, la route menant au bourg des Mathes et un chemin de sable conduisant à la plage. En 1929, une colonie de vacances est créée dans l'ancienne ferme de la Baraque par la municipalité communiste d'Ivry-sur-Seine. Maire des Mathes à partir de 1923, Léon Nicolle commence à développer sa commune : l'électricité est installée sur les terres hautes en 1926, puis dans les villas du Clapet en 1935. Léon Nicolle envisage même déjà de créer une station balnéaire au Clapet...

Ces premières intentions sont arrêtées par la déclaration de guerre en 1939 puis par l'Occupation. À partir de 1942, la côte devient un immense fort de béton armé, élément majeur du Mur de l'Atlantique, formé d'une armée de blockhaus. L'armée allemande installe un hôpital au Grand Logis. En septembre 1944, lorsque se forme la Poche de Royan, la presqu'île d'Arvert est déclarée en état de siège. Des habitants des communes voisines trouvent refuge aux Mathes, commune déclarée zone neutre. De grandes croix rouges sont peintes sur l'église, la salle des fêtes et le Grand Logis, dans l'espoir de leur épargner les bombardements alliés. Après le bombardement du 5 janvier 1945 qui anéantit Royan, des blessés sont évacués dans un hôpital installé au Vivier et dans celui du Grand Logis. Le 17 février, un bombardement vise la colonie d'Ivry-sur-Seine, réquisitionnée par les Allemands.

Les 14 et 15 avril, un déluge de bombes s'abat sur la forêt et la pointe de la Coubre et leurs blockhaus. Plusieurs bombes tombent sur le bourg des Mathes et les lieux-dits proches, par exemple sur le Grand Logis, où une mère et ses trois enfants sont tués. Le 16, les blindés de la division Leclerc libèrent les Mathes. refoulant les derniers soldats allemands, au nombre de 4 000, vers la pointe de la Coubre. Au soir, après un nouveau bombardement sur les batteries allemandes de la Coubre, la colonne de chars reprend sa progression en direction du Clapet, à travers le marais de Bréjat. Là, sept soldats tombent sous les tirs ennemis ; une stèle rappelle leur mémoire. Après des combats acharnés, les Allemands capitulent le 18 ; la reddition a lieu au Clapet. Le 22, le général De Gaulle passe en revue les troupes victorieuses dans la plaine entre Arvert et les Mathes.

8- Les Mathes et La Palmyre : après 1945

Au cours des mois et années qui suivent la Libération, on procède au déminage de la forêt de la Coubre, ainsi qu'à la remise en état des équipements collectifs. Les touristes ne tardent pas à revenir sur les plages et Léon Nicolle reprend rapidement son projet de création d'une station balnéaire au Clapet. En 1956, il obtient un échange de terrains avec l’État pour créer un accès routier direct à la plage, l'avenue de l'Océan, au-delà du chemin de sable déjà existant. Les négociations sont plus longues et plus difficiles pour obtenir les terrains autour du carrefour du Clapet. C'est chose faite le 1er février 1962 : la commune des Mathes acquiert les 280 hectares qui vont lui permettre de créer une véritable ville au milieu des bois.

Le projet est d'abord confié à une société concessionnaire. Elle est chargée de mener à bien l'aménagement des espaces et équipements publics, les opérations de défense de la côte contre la mer, et les ventes de terrains aux propriétaires et opérateurs immobiliers. Parmi les premiers équipements à voir le jour, l'hippodrome ouvre dès avril 1962. En faillite, la société concessionnaire est dissoute en 1964 et remplacée en 1965 par une Régie municipale. En 1966, le conseil municipal décide de rebaptiser la station du Clapet du nom, plus vendeur, de "La Palmyre". Cette appellation reprend celle d'un phare qui se trouvait avant 1945 dans la forêt, commune de Saint-Augustin ; elle est aussi une référence à la cité antique syrienne et au goût pour l'Antiquité développé par le directeur de la Régie, Claude Fricaud-Chagnaud.

Le plan d'aménagement de La Palmyre prévoit 3 000 logements, pour 12 à 15 000 habitants, ainsi que "tous les équipements nécessaires pour des vacances agréables" : club nautique, club de tennis, terrains de jeux, vastes espaces verts, centre commercial et administratif, etc. Trois quartiers sont imaginés : le Parc de la Résidence, lotissement de grand standing et à l'accès réservé à ses occupants ; le lotissement des Hameaux ; la résidence des Trémières, reconstituant un village saintongeais. À cela s'ajoutent des terrains de camping avec accès direct à la plage, l'hippodrome et un parc d'attractions, "Palmyrosa". On imagine aussi de fermer la baie de Bonne Anse pour établir un port en eau profonde, tout en préservant, dit-on, le caractère sauvage de la baie. Ce souci est aussi développé sur terre où les nouvelles constructions doivent s'intégrer dans l'environnement boisé. Il en est de même pour le zoo, fondé par Claude et Irène Caillé au printemps 1966, et qui constitue l'autre pierre angulaire de la station. Enfin, un festival de fleurs, les "Floralies", est organisé chaque printemps dans les espaces verts de la station.

Les travaux battent leur plein à partir de 1968. Les projets continuent à se multiplier, parfois très (trop ?) ambitieux : front de mer de 900 mètres de long, hôtels, cinémas, salle des congrès, aérodrome, établissement de thalassothérapie, téléphérique... La nouvelle station, bien que critiquée (on parle de "dortoir estival", déserté en hiver), constitue une manne financière dont bénéficie l'ensemble de la commune des Mathes. Grâce au triplement de ses ressources, la municipalité procède à d'importants aménagements dans et autour du bourg : agrandissement de la salle des fêtes, aménagement d'un stade, construction d'une nouvelle mairie. En 1970, 480 résidences secondaires sont recensées aux Mathes, 2 280 en 1987.

Des démêlés judiciaires, la mort accidentelle de Daniel de Monfreid, l'architecte chargé de l'aménagement du port, puis celle, en 1973, du maire Léon Nicolle, remettent toutefois en cause le développement de La Palmyre tel qu'envisagé initialement. La création du port en eaux profondes est abandonnée ; c'est la nature qui, en creusant une échancrure dans la côte, contraindra les autorités à aménager un port en 1977. La lutte contre les assauts des vagues d'une part, l'ensablement, la fermeture et l'envasement de la baie de Bonne Anse d'autre part, sont d'ailleurs des préoccupations sinon constantes des aménageurs, du moins des impératifs qui se rappellent régulièrement à eux. Digues, épis, enrochements, travaux de dragage se succèdent sur le front de mer de La Palmyre, avec plus ou moins de succès.

Dans l'arrière-pays, un important incendie, d'origine criminelle, se déclare le 20 août 1976 dans la forêt de Saint-Augustin. Poussé par le vent d'est en direction de La Palmyre, du zoo et de l'hippodrome, il dévaste 1 000 hectares et provoque la mort d'une personne. Un plan de protection de la forêt est par la suite mis en place, avec ouverture de voies pour les véhicules d'incendie, réserves d'eau enterrées, et zones d'atterrissage pour les hélicoptères de secours. La tempête de décembre 1999 sera un nouveau coup porté à la forêt, abattant ou endommageant des milliers de pins.

Au cours des années 1990-2000, le développement urbain de la commune se poursuit. Les résidences, terrains de camping et lotissements viennent s'agglomérer aux bourg, sur les terres hautes mais aussi à leurs pieds, en reliant entre eux le bourg et les anciens hameaux. Les terrains de camping et les parcs d'attractions (Luna Park s'installe en 1988) se multiplient le long de la route de la Fouasse. En 2012, la commune des Mathes compte près de 4 700 logements, dont 80 % de résidences secondaires. En 2016, elle dénombre 1 807 habitants (836 en 1968), tout en accueillant plus de 70 000 estivants chaque année. Pendant ce temps, à la pointe de la Coubre, le trait de côte continue à reculer, les sables se rapprochent du phare de 1905 et ont déjà englouti le sémaphore, détruit en 2003…

L'inventaire du patrimoine de la commune a donné lieu à la réalisation de 152 dossiers documentaires. 134 concernent le patrimoine bâti et paysager et 18 concernant les objets mobiliers. 31 éléments ont été sélectionnés pour leur intérêt historique et/ou architectural et 100 ont été repérés. Un dossier de synthèse a également été réalisé sur les maisons et les fermes de la commune ainsi que sur la station balnéaire de la Palmyre.

La commune des Mathes présente sur l'embouchure de la Gironde une façade longue de près de 8 kilomètres. Son territoire s'enfonce sur environ 6,5 kilomètres à l'intérieur des terres, et couvre 3 438 hectares. Elle est ainsi non seulement la commune la plus septentrionale de la rive saintongeaise de l'estuaire de la Gironde, mais aussi la plus étendue.

La géographie et les paysages de la commune des Mathes offrent plusieurs aspects. En allant de la côte vers l'arrière-pays, le premier élément est constitué par la baie de Bonne Anse qui couvre plus de 700 hectares. Formée depuis un siècle seulement, elle est délimitée à l'ouest et au sud par une longue langue de sable (aujourd'hui plus de 5 kilomètres) qui prend naissance à la pointe de la Coubre. Cette langue de sable, quasi désertique, s'épaissit et se végétalise à l'ouest, et, au contraire, s'affine au sud et à l'est. La baie se ferme, s'envase et s'ensable toujours davantage, sans que l'on sache si ces caractéristiques seront les mêmes dans les décennies à venir, eu égard aux évolutions rapides du rivage sous l'effet des courants. Même à marée haute, les vases et la végétation basse s'installent de plus en plus au fond de la baie, le long de l'ancienne dune du Volcan et près du phare de la Coubre. Vers l'embouchure de la baie, des chenaux aux contours là aussi très changeants alimentent le port de La Palmyre et les installations ostréicoles.

La station balnéaire de La Palmyre s'est développée sur la rive nord-est de la baie, au-delà d'un cordon dunaire. Ses quartiers résidentiels et commerçants, ainsi que son zoo, se sont développés de part et d'autre de la grande route reliant l'agglomération royannaise à la pointe de la Coubre. Les bâtiments se sont intégrés au boisement préexistant, ce qui confère à la station un aspect très végétalisé, malgré la relative densité du bâti. Au-delà, vers le nord et vers le bourg, un premier marais succède immédiatement aux habitations. Le marais de Bréjat, ancien étang côtier, est coupé en deux par l'avenue des Mathes qui relie le bourg et La Palmyre. Il est occupé, dans sa partie est, par l'hippodrome et, dans sa partie ouest, par des prés où paissent chevaux et bovins.

Tout autour de La Palmyre et de Bréjat, depuis la pointe de la Coubre jusqu'à la Fouasse, à la colonie d'Ivry et à la maison forestière de La Palmyre, la forêt couvre au total plus de la moitié du territoire communal. Une grande partie, à l'ouest, est rattachée à la forêt domaniale de la Coubre, tandis qu'à l'est s'étendent la forêt domaniale de Saint-Augustin-les Mathes et la petite forêt communale d'Arvert. Immense étendue verte traversée de longues allées forestières et d'anciens chemins, cette forêt est constituée pour l'essentiel de pins et de chênes verts. Elle recouvre les dunes de sable qui formaient jusqu'au 19e siècle un vaste désert et qui affleurent encore ici ou là. Ces dunes forment un relief parfois très accentué, culminant à 40 mètres d'altitude à la limite entre les Mathes et La Tremblade.

Ces anciennes dunes de sable, poussées par les vents d'ouest et désormais recouvertes par la forêt, se sont arrêtées en bordure des marais doux (non salés) qui, depuis La Tremblade jusqu'à Arvert, Étaules et Saint-Augustin, enveloppent l'ancienne presqu'île des Mathes. Ponctués de quelques fermes, ces marais sont traversés par des canaux et fossés qui en assurent le drainage, en particulier par le plus important, le Grand Ecours. À l'ouest, vers la Rivière de Cravans, Portebroc et le Carrefour, l'espace est ponctué d'étangs. L'élevage de chevaux et de bovins partage l'espace avec la céréaliculture.

Le dernier élément constitutif des paysages de la commune est formé par les terres hautes de l'ancienne presqu'île des Mathes. C'est là que se sont implantés le bourg et les principaux lieux-dits et hameaux. L'espace se répartit entre l'urbanisation, les bois (par exemple au nord du Grand Logis ou au sud de Cravans), les champs et les vignes. Ces dernières sont les derniers témoins du passé viticole de la commune. Au nord, une route traverse une plaine pour relier l'ancienne presqu'île des Mathes à celle d'Arvert, au-delà de laquelle s'étend la vallée de la Seudre.

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