Pont tournant et site d'écluses de Marennes

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Le pont tournant et le site d'écluses de Marennes font partie des aménagements du canal de la Charente à la Seudre. Il s'agit de l'aboutissement de ce dernier et de sa connexion au canal maritime de Marennes pour rejoindre la Seudre. En 1846, une ordonnance de Louis-Philippe arrête les travaux à faire pour l’établissement d’un canal d’embranchement faisant communiquer le port de Marennes avec le canal de Brouage. Déclaré d’utilité publique, le projet conduit à plusieurs expropriations. Les travaux sont terminés en 1862.

Le site correspond à la jonction des deux canaux avec un pont tournant permettant le franchissement de la route départementale n° 3 de Marennes à la Cayenne. Une écluse permet de gérer le niveau des eaux dans les canaux et les marais alentours. Des plans dressés d'après les documents fournis par les ingénieurs des Ponts et Chaussées en 1874 indiquent l'écluse et le pont tournant en tôle à la jonction avec le canal de Marennes. Un plan type est utilisé pour tous les ponts tournants du canal de la Charente à la Seudre, qui permettent à la fois le franchissement du canal de la Charente à la Seudre et le passage des bateaux. Une maison d'éclusier est construite à proximité des ouvrages.

Plusieurs aménagements sont réalisés en lien avec le développement de l'usine Saint-Gobain dans les années 1860-1870, notamment une gare fluviale sous forme de quai maçonné au bord du canal en amont du pont. D'autre part, des travaux d'amélioration du canal maritime et du canal de la Charente à la Seudre sont déclarés d'utilité publique par décret du 6 avril 1876. Une partie des travaux consiste à construire une écluse à sas à quatre paires de portes dans le canal maritime, en aval du débouché du canal de la Charente à la Seudre, dans le but de créer une retenue alimentée par les eaux douces de la Charente. Une dérivation du canal de la Charente à la Seudre est prévue pour assurer, indépendamment de la navigation, le bon fonctionnement du service des dessèchements. Enfin, il s'agissait également d'approfondir et d'élargir la partie haute du canal maritime. Ces travaux, commencés le 5 mai 1879, sont achevés en décembre 1881.

Les éclusiers du canal maritime sont chargés de la manœuvre des écluses de dérivation, de l'écluse du canal de la Charente à la Seudre et du pont tournant établi entre les musoirs et l'écluse. Cette organisation a été arrêtée en 1882. Le service ordinaire a cédé, pour y loger les éclusiers du service maritime, la maison éclusière construite à proximité des ouvrages.

En 1902, un projet de pont tournant est dressé par l'Atelier de Creil, Daydé et Pillé afin de "donner passage par-dessus le canal de la Seudre à la route départementale de Marennes à Cayenne et à une voie de chemin de fer de 1m". Il doit permettre la navigation en s'ouvrant et en dégageant ainsi le canal. Il remplace le pont tournant existant depuis une quarantaine d'années mais en mauvais état. Des éléments de l'ancien pont sont réutilisés pour remplacer la passerelle du Lindron.

Périodes

Principale : milieu 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Les ouvrages se situent à la jonction entre le canal de la Charente à la Seudre et le canal maritime de Marennes : ils comprennent des quais maçonnés, un ancien pont tournant, une maison éclusière, un canal de dérivation, ainsi qu'une écluse à sas dans le canal maritime.

Le pont autrefois mobile qui permet de franchir le canal de la Charente à la Seudre est désormais fixe.

La dérivation du canal de la Charente à la Seudre a son axe perpendiculaire au cours de ce canal, d'une longueur de 130 mètres. Il se retourne par un arc de cercle de 20 mètres de rayon pour couper perpendiculairement la levée du canal maritime. La section est identique à celle du canal de la Charente à la Seudre, c'est-à-dire un trapèze de 5 mètres de largeur au plafond et 13 mètres de largeur en gueule. Les talus sont perreyés. Un pont permet de franchir le canal de dérivation et d'assurer la continuité du halage de long du canal de la Charente à la Seudre. Le pont est en arc de cercle de 6 mètres de rayon à l'intrados. La communication entre la dérivation et le canal maritime s'effectue au moyen de trois buses en fonte de 1m10 de diamètre qui traversent le massif de la levée rétréci par deux murs de soutènement. Les buses étaient munies, à l'aval, de clapets en bois pour empêcher la mer de pénétrer dans la dérivation. L'écoulement se faisait à marée basse par des vannes en fonte manœuvrées au moyen de vérins en fer.

L'écluse à sas a 70m40 de longueur totale entre les têtes d'amont et d'aval, 8 mètres de largeur libre dans le sas entre bajoyers, et 9m60 dans les enclaves des portes, avec murs en retour de 11 mètres de longueur chacun.

La maison d'éclusier est située au sud-est de l'ancien pont tournant, entre le canal de la Charente à la Seudre, le canal maritime et la dérivation. La maison a étage présente une façade de trois travées, donnant à l'ouest sur la route de Marennes à la Cayenne.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marennes

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Port des Seynes

Cadastre: 2024 OJ 1 (en partie non cadastré)

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