Parc de loisirs du Futuroscope

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Chasseneuil-du-Poitou

Le projet du Futuroscope est lancé en 1982 à l'initiative de René Monory, président du Conseil général de la Vienne, d'abord sous le nom de Maison du Futur, puis d'Observatoire du Futur et enfin de Futuroscope. Il s'agit alors de réunir en un même espace un parc de loisirs, tourné vers les technologies de l'image et de la communication, une aire de recherche et de formation et une zone d'activité économique, alliant de façon originale loisirs, éducation et travail. Il s'agit aussi par ce biais innovant, de redynamiser un département rural en perte de vitesse comme la Vienne. La gestion du parc est confiée à une société d'économie mixte locale dont le principal actionnaire est le Département de la Vienne. 250 hectares de terres agricoles sont acquises sur les communes de Chasseneuil-du-Poitou et de Jaunay-Clan. Le concours d'architecte est lancé en mars 1984. Denis Laming est retenu, en lui associant Pierre Tuloup. La première pierre du parc est posée le 11 décembre 1984. Le premier bâtiment sorti de terre est d'abord le Pavillon du Futuroscope, actuelle Cité du numérique, qui, avec sa sphère blanche, devient aussitôt le symbole du parc. Il est suivi en 1985 par le Kinemax, bâtiment en forme de cristal de roche qui doit accueillir le procédé Imax de projection d'images, importé des Etats-Unis. Le parc ouvre ses portes au public le 31 mai 1987. En 1989, un premier palais des congrès est construit au coeur du parc (il y reste jusqu'en 1995), tandis que prend forme l'aire d'activités pour enfants ou "Monde des Enfants". Le parc se développe beaucoup au cours des années 1990. Les nouveaux pavillons viennent les uns après les autres étendre son périmètre et accroître l'offre au public, tandis que les plus anciens actualisent leurs attractions : l'Omnimax et le Gyrotour sont construits en 1990, les premiers spectacles aquatiques ont lieu en 1991, le Tapis Magique voit le jour en 1992, le Pavillon de la Vienne en 1994, l'Imax 3D en 1996, Cyber Avenue en 1997-1998, Destination Cosmos en 2002. De mars 2000 à octobre 2002, le parc passe dans les mains du groupe d'édition Amaury, mais sans succès. En 2003, le Conseil général de la Vienne reprend le contrôle du parc et met en oeuvre un plan de renouvellement des activités offertes. La Cité du numérique ouvre en 2003 dans l'ancien Pavillon du Futuroscope. Le 27 avril 2005, le parc reçoit son 30 millionième visiteur. De nouveaux pavillons sont construits : celui de Danse avec les Robots en 2006, celui des Animaux du Futur en 2008, toujours signés par Denis Laming. Depuis 2007, des sculptures de Jean-Louis Toutain (1948-2008) ponctuent le parc. A partir de 2008, il accueille des oeuvres de "Land Art" réalisées par Pascal Catry, Gilbert Kadyszewski, Roman Gorski, Lino de Giuli, Gilles Manchevelle et Emilie Bouard. Avec 1,6 million de visiteurs en 2007, le Futuroscope est le second parc de loisirs en France. Le cap des 35 millions de visiteurs est franchi à l'été 2008.

Périodes

Principale : limite 20e siècle 21e siècle

Dates

1987, daté par source

Auteurs Auteur : Laming Denis, architecte
Auteur : Tuloup Pierre, architecte

Le parc de loisirs se situe à cheval sur les communes de Chasseneuil-du-Poitou et de Jaunay-Clan. Il est constitué d'une vingtaine de bâtiments principaux, auxquels s'ajoutent des espaces d'accueil et de jeux. Ils sont séparés par des plans d'eau et des espaces verts, et sont reliés par des axes de circulation piétonne qui serpentent de l'un à l'autre en accentuant l'aspect curviligne de l'ensemble. Les bâtiments ont été conçus par l'architecte Denis Laming (né en 1950), auquel a été associé l'architecte Pierre Tuloup. Denis Laming a conçu le parc comme un ensemble cohérent et audacieux de sculptures géantes mais pas écrasantes, utilisant des formes géométriques simples et chargées de symboles, jouant aussi sur la lumière, les couleurs, les reflets, les transparences et les jeux qu'ils peuvent engendrer. En cela, il a créé une oeuvre sans équivalent. A ses débuts, le plan du parc reproduisait la forme d'une oreille "à l'écoute de l'univers". En lien avec le thème principal du parc, l'image, l'architecture des bâtiments utilise le verre et le miroir afin de créer des reflets et des changements d'apparence en fonction de la lumière. La courbe a aussi été privilégiée, non seulement pour les axes de circulation mais aussi pour la plupart des pavillons. L'attention de l'architecte s'est aussi portée sur les dimensions des bâtiments, qui devaient rester de taille humaine : chacun n'excède pas plus de 1500 mètres carrés, et certains cachent une grande partie de leur surface construite. De fait, peu après l'entrée du parc, le regard peut embrasser la quasi totalité de l'espace, et le parc propose plusieurs points de vue sur l'ensemble. Les dernières réalisations du parc mettent l'accent sur les liens entre architectures et nature "pour créer un environnement où sphères, cubes et miroirs vivent en harmonie avec l'eau, les arbres et les fleurs". Enfin les sculptures de Jean-Louis Toutain, anthropomorphes, en bronze de couleur noire, offrent au regard mais aussi au toucher des formes arrondies, douces et voluptueuses, sous différentes postures tirées de la vie quotidienne ou illustrant le « plaisir de vivre » : musiciens, acrobates, personnages en train de jouer, etc. Les autres sculptures présentées dans le parc depuis 2008, se rattachent au mouvement du Land Art : ces oeuvres éphémères, liées à la vie, à la nature, sont vouées à disparaître peu à peu sous l´effet des éléments naturels, puis à être diffusées sous forme de photographies, de vidéos, d´expositions de projets. Chaque bâtiment présente ses propres spécificités, sa propre symbolique. Lorsque l'on pénètre dans le parc, l'on avance soit vers le nord-est, par une grande passerelle ou bien à travers une aire d'activités pour enfants faite de plans d'eau et de jeux ; soit vers un premier ensemble de pavillons à l'ouest. L'un d'eux est le bâtiment le plus récent du parc : le pavillon des Animaux du Futur est construit sur une élévation d'où l'on domine tout le parc. Ses formes courbes et fluides dessinent un ovale élancé. A proximité se trouve le Pavillon de la Vienne dynamique. Sa façade est un miroir d'eau, cet élément rappelant la rivière qui a donné son nom au département. Depuis le sommet, l'eau ruisselle sur un vitrage transparent qui disparaît derrière ce rideau naturel de 672 mètres carrés. Vient ensuite, dans le même angle ouest du parc, le Planétarium : représentant une galaxie, cette spirale est surmontée d'une rampe lumineuse qui "envoie des messages de bienvenue en morse à tous les habitants de l'univers". Plus en avant dans le parc, au bord d'un premier plan d'eau, s'élève le Tapis Magique. Il s'agit, selon Denis Laming, d'un "orgue de lumière délivrant son diapason d'émotion". Il est constitué d'un assemblage de 217 tubes de 116 centimètres de diamètres, biseautés et couronnés de miroirs, comme un bouquet de fibres optiques pointés vers le ciel, symbolisant la communication avec le cosmos. Le bâtiment fait 60 mètres de haut, dont 20 sous terre. La hauteur des tubes varie entre 2 et 35 mètres. Le jour, le bâtiment se mire dans le lac et joue avec la lumière du soleil ; la nuit, il se transforme en cathédrale de lumière aux teintes verte et bleue. A l'intérieur, le visiteur découvre deux écrans superposés et séparés par un plancher de verre. En poursuivant sur le côté ouest du parc, l'Imax 3D présente sa façade de 25 mètres de haut sur 35 de large. Telle un écran de projection, elle masque l'arrière du bâtiment qui rappelle alors le soufflet d'une chambre noire. Les panneaux de verre de la façade reflètent les mouvements des visiteurs et les lumières changeantes du parc. Au centre, une immense concavité circulaire fait penser à une lentille optique. Déformant la surface plane de la façade, elle renvoie un reflet inversé du ciel et de la terre. En bas à droite, une sphère de 6 mètres de diamètre semble sortir de l'écran, telle une planète. Sa convexité s'oppose à la concavité de la lentille, créant le mouvement. Selon les propos de Denis Laming, "la sphère instaure une profondeur de champ et recrée ainsi les conditions d'une vision en relief". Ainsi cette façade-écran annonce ce qui se déroule à l'intérieur du bâtiment : l'illusion du relief. Une passerelle sépare cette première partie du parc de la suivante. Elle permet d'abord de dominer le théâtre ouvert, où se déroulent des spectacles d'eau et d'images, le lac qui lui sert de scène, et le Kinemax qui s'y reflètent. Le Kinemax est un immense cristal de roche semblant jaillir du sol par une force tellurique : il est le symbole de l'intelligence et de la perfection de la nature, tout en permettant un rapprochement avec le processus cinématographique : "La nature ordonne les molécules de cristaux comme la lumière les faisceaux de photons à travers la pellicule", selon Denis Laming. Les parois, pointées vers le ciel, sont inclinées à 60 %. Elles sont constituées de 3000 plaques, soit 4250 mètres carrés au total. Les vitres semi-réfléchissantes sont doublées d'un émail gris-bleu qui donne au bâtiment sa teinte particulière et permet un jeu de reflets changeants, entre le ciel et le lac qui s'étend au pied. "La façade se comporte donc elle-même comme un colossal écran, mais un écran brisé en mille facettes, où s'écrit l'histoire instantanée du parc". Au-dessus du théâtre ouvert, au nord-ouest du parc, se trouvent plusieurs pavillons dont la Gyrotour qui permet de s'élever pour dominer le parc, et la "Goutte d'eau". Suspendue au-dessus du sol, pure par ses formes, elle semble tournoyer sur elle-même, évoquant ainsi "les mutliples circuits de la communication". L'association entre ses lignes courbes et celles, rectilignes, du bâtiment auquel elle est accrochée, créée aussi le mouvement. Plus à l'est, après le Kinemax, apparaît l'un des bâtiments les plus emblématiques du parc, également le plus ancien : la Cité du numérique, autrefois Pavillon du Futuroscope. Il est placé au sommet d'une colline et domine ainsi le parc. Longtemps symbole du parc, il comprend une sphère de 17 mètres de diamètre, en polyester armé, qui représente le lever du soleil, signe d'espoir. Elle repose sur un prisme, symbole de mutations, dont les proportions ont été calculées en fonction du nombre d'or. L'hypoténuse du prisme est légèrement bombée de manière à corriger l'effet d'écrasement que créerait la sphère. La verrière s'étend sur 1200 mètres carrés, et culmine à 27 mètres. Elle est constituée par deux surfaces parallèles supportées par une charpente métallique. Au-delà, en limite nord-est du parc, se trouve un dernier groupe de bâtiments. Complètement au nord, un pavillon mêle un hypercube et un cylindre, évoquant "la conjonction de multiples univers emboîtés". Le cube symbolise une quatrième dimension physique ; le cylindre représente le spectacle, le cirque, le cinéma, la mise en scène de l'imaginaire. Vient ensuite le pavillon de Danse avec les Robots. A son tour, il présente une forme géométrique simple et sculpturale qui crée le mouvement par le jeu des reflets et des transparences. Recouvertes de vitrages inclinés semi-réfléchissant, ses façades réfléchissent à la fois la végétation extérieure et les projections intérieures. Enfin, à l'extrémité nord-est du parc, se trouve l'Omnimax.Ce bâtiment est conçu comme une météorite tombée du ciel, encastrée dans le sol. Symbolisant l'alliance entre l'esprit et la matière, il allie un cube, une sphère et la lumière du soleil qui passe à travers la verrière, laquelle reflète en même temps ce qui l'entoure.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

  2. Matériau du gros oeuvre : matériau synthétique en gros oeuvre

  3. Matériau du gros oeuvre : métal

  4. Matériau du gros oeuvre : verre

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Chasseneuil-du-Poitou

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: le Futuroscope

Cadastre: 2007 BE

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