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Centre de Secours et caserne de Saint-Éloi (détruits et reconstruits)
Historique
En septembre 1977, pour pallier l'insuffisance du centre de secours de Pont-Achard (voir dossier IA86015082), la création d'un deuxième centre à l'est de l'agglomération de Poitiers est évoquée lors d'une réunion du conseil d'administration du corps des sapeurs-pompiers. L'acquisition des terrains, placés en réservation pour service public depuis décembre 1978, est votée en septembre 1980. Le permis de construire est accordé le 23 août 1982, et les travaux, dirigés par l'architecte Lionel BLEUSET, sont déclarés achevés le 4 juin 1985.
La principale évolution que connaît le centre par la suite est l'ajout d'un terrain et d'un pavillon d'exercice sur un emplacement prévu à l'origine pour des logements. Installés en partenariat avec EDF-GDF et la Régie d'Électricité de la Vienne (aujourd'hui SORÉGIES), ils sont inaugurés en 1996.
Les sapeurs-pompiers emménagent en septembre 2020 dans de nouveaux locaux construits sur la même parcelle, et l'édifice est détruit durant l'automne 2020.
Détail de l'historique
Description
Le centre de secours de Saint-Éloi se trouve à l'est de Poitiers, dans le quartier du même nom. Il se compose de trois corps de bâtiment. Au rez-de-chaussée du premier, au sud-est de l'édifice, se trouvent le central opérationnel et la partie vie (chambres, sanitaires et foyer). À l'étage se trouve la partie administrative (bureaux et salle de réunion). Le deuxième corps de bâtiment, au centre, est constitué par une vaste remise, dotée de 20 portes sectionnelles installées sur ses élévations sud-ouest et nord-ouest. Le troisième corps de bâtiment enfin, au nord-ouest, a une vocation technique et logistique (magasins, ateliers d'entretien des engins, tuyaux et équipements individuels).
L'édifice est complété par plusieurs aires en extérieur. La première, au nord-ouest de la parcelle, accueille les installations de lavage des véhicules, d'approvisionnement en carburant et de séchage des tuyaux, ainsi qu'une fosse en eau destinée à tester les pompes d'aspiration des engins. La deuxième, au sud-ouest, accueille des terrains de jeux et de sport, et la troisième à l'est, un pavillon et un terrain d'exercice.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan régulier |
Étages |
1 étage carré, sous-sol |
Couvertures |
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Informations complémentaires
Présentation
L'histoire du centre de secours de Saint-Éloi à Poitiers est représentative des changements intervenus depuis les années 1980 dans la manière d'envisager la vie de caserne et l'organisation des secours.
Sa création s'impose face à plusieurs enjeux quand le projet est lancé en 1981. Le nombre d'interventions s'élève à 4695, soit presque trois fois plus qu'au moment de la construction du centre de Pont-Achard (voir dossier IA86015082) à la fin des années 1960. Celui-ci est donc devenu insuffisant, puisque dans le même temps les effectifs ont augmenté - 33 pompiers professionnels en 1968, 58 en 1981 - de même que le matériel à remiser. L'est de l'agglomération étant en pleine expansion, il faut pouvoir assurer la protection des nouveaux quartiers, ainsi que de la tour Jean Bernard du CHU, nouvellement construite et classée Immeuble de Grande Hauteur, ce qui rend obligatoire la présence d'un centre de secours à moins de 3 km. Trois sites sont pressentis, tous le long de la rocade entre les quartiers des Couronneries et de la Gibauderie, avant que ne soit finalement retenu le lieu-dit Le Chiron-Poulet, dans le quartier de Saint-Éloi.
L'architecte Lionel BLEUSET, qui a déjà construit le centre d'instruction des sapeurs-pompiers de Limoges, est retenu pour réaliser l'édifice. Son projet, visé en 1982 par Jacques SANTROT, alors maire de Poitiers et président du District, est modifié au mois de juillet suivant sous l'impulsion de Christian JOUVIN, chef de corps des sapeurs-pompiers.
La fonction du centre et son usage sont revus : il n'est plus considéré comme secondaire mais comme complémentaire par rapport au centre de Pont-Achard, chacun ayant en charge un secteur défini de l'agglomération.
La construction de la fosse de plongée est abandonnée, de même que celle de la tour d'exercice et de séchage, cette dernière faisant double emploi avec celle de Pont-Achard. Interrogé en 2020 sur ce sujet, le commandant REDONNET, chef du centre de Saint-Éloi, a indiqué également que ce type d'infrastructure peut entraîner un phénomène de routine et d'habitude dangereux. Les exercices sur sites véritables, correspondant mieux à la réalité, sont aujourd'hui préférés. La fonction de séchage des tuyaux peut de plus être remplie par un dispositif au sol.
Les logements sont également abandonnés. Ils permettent un accès rapide des personnels en cas d'alerte, mais de manière générale, il se fait jour à l'époque une préférence pour l'accession à la propriété, qui épargne aux familles le sentiment de "vivre en caserne". Si les archives parlent à ce sujet exclusivement des "épouses", la féminisation de la profession est en marche. Elle est prise en compte dans le programme des travaux, qui fait mention de chambres et de sanitaires adaptés, mais omet l'installation de vestiaires mixtes et c'est un angle de la remise qui sera dédié à cet usage.
Le centre se voit en revanche doté, grâce au report des crédits alloués à l'origine aux infrastructures abandonnées, d'un central opérationnel communs aux deux centres et particulièrement innovant au moment de son inauguration. Ses équipements analogiques et électroniques répondent aux besoins de réception, de sélection, d'enregistrement des appels et de répartition des alertes dans les locaux et les logements des sapeurs-pompiers. Un dispositif permet également de surveiller les lignes directes des établissements à risques. Suffisamment grand, le local peut en outre recevoir de grands panneaux muraux portant des cartes et des plans. Ce central opérationnel constitue la véritable particularité du centre, jusqu'à ce que de nouvelles évolutions n'entraînent en 1996 le transfert des demandes de secours au Centre de Traitement des Appels du SDIS de la Vienne, situé à Chasseneuil-du-Poitou.
L'édifice, que les sapeurs-pompiers quittent le 12 septembre 2020 au profit d'un nouveau centre de secours construit sur la même parcelle, est détruit entre le 9 novembre et le 18 décembre 2020. Ce remplacement s'inscrit dans une réorganisation complète du système de défense contre les incendies, et un autre centre voit également le jour dans ce cadre à l'ouest de l'agglomération. Situé dans le quartier de la Blaiserie, il remplace celui de Pont-Achard désaffecté en septembre 2020.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA86014108 |
Dossier réalisé par |
Rezé Charles
Chargé d'inventaire du patrimoine au sein de la Direction de la Coordination Culture - Patrimoine de Grand Poitiers, entré en fonction le 1er juillet 2019. Hilaireau Sylvie En 2020, était agente des Archives Départementales de la Vienne (Cheffe de projet fonctionnel archivage électronique). |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Grand Poitiers Communauté urbaine |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2020 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Grand Poitiers Communauté urbaine, (c) SDIS 86, (c) Conseil départemental de la Vienne |
Citer ce contenu |
Centre de Secours et caserne de Saint-Éloi (détruits et reconstruits), Dossier réalisé par Rezé Charles, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Grand Poitiers Communauté urbaine, (c) SDIS 86, (c) Conseil départemental de la Vienne, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/1d7c0c87-c00b-429a-ad7f-4ee376f042cc |
Titre courant |
Centre de Secours et caserne de Saint-Éloi (détruits et reconstruits) |
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Dénomination |
caserne |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Poitiers , 144 route de Bignoux
Milieu d'implantation: en ville
Lieu-dit/quartier: Le Chiron Poulet
Cadastre: 2020 IL 198