Le mobilier de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Samadet

L'actuelle église Saint-Jean n'a conservé aucun vestige du mobilier de l'ancienne église romane Saint-Jean (au lieu-dit Saint-Julien) et presque aucun de la chapelle Saint-Roch qui l'a précédée au centre du bourg. De ce dernier édifice, devenu siège de la paroisse en 1826, le mobilier est connu par la description de l'évêque Sarret de Gaujac dans le procès-verbal de sa visite de novembre 1752, qui signale notamment deux autels, dont celui de Notre-Dame dans la chapelle au bout de l'unique collatéral. Le maître-autel, placé dans un sanctuaire "fait à neuf, spacieux et bien éclairé", comportait un tabernacle "de bois sculpté et doré avec six chandeliers d'argent haché et la croix de même, le tout neuf et fort beau" et un retable également "neuf", "à deux colonnes de bois feint de marbre et dont les chapiteaux et la base sont dorés". La quasi-totalité des objets cultuels, conservés dans une sacristie, étaient en "argent haché" (ciboire, deux calices, "soleil", croix processionnelle, encensoir et navette). Si ces derniers ont probablement été confisqués et envoyés à la fonte au cours de la Révolution, on ignore le devenir du mobilier de ce mobilier de qualité, dont il ne reste presque rien dans l'édifice actuel. N'en proviennent apparemment que des fonts baptismaux en pierre, possiblement du XVIIe siècle et un coffre de fabrique peut-être antérieur à la Révolution. Postérieur au rétablisseemnt du culte est en revanche un tabernacle de marbre polychrome, qui pourrait être celui de l'un des deux autels livrés en 1814 par le marbrier italien Pierre Marie Pera - à moins qu'il ne provienne de l'autel de saint Jean fourni en 1832 par un autre Italien, Alexandre Spazzi. Les quatre cloches que possède l'église résultent toutes de la refonte d'instruments antérieurs, datant pour certains de l'Ancien Régime, ainsi de la cloche fondue en 1849 par les associés F.-D. Delestan et J. Malet (refonte d'une cloche de 1748) et de celle exécutée en 1851 par Malet seul (refonte d'une cloche non documentée, sans doute ante-révolutionnaire). Deux autres campanes, livrées en 1838 et baptisées en septembre 1839, ont été refondues respectivement par J.-B. Escoubet en 1896 et par M. Fourcade en 1959.

La quasi-totalité du mobilier et du décor actuels a été mise en place après la grande rénovation de l'édifice en 1886-1887, presque équivalente à une reconstruction. A cette date, le stucateur et marbrier de Saint-Sever Charles Spazzi (fils d'Alexandre) réalise un ensemble mobilier d'une remarquable homogénéité, comprenant trois autels et leurs compléments (socles de statues), trois clôtures liturgiques et une chaire à prêcher d'un même style néogothique. Dans le courant de la même année, le peintre-verrier clermontois Félix Gaudin livre une importante série de vingt-cinq verrières, rare exemple de sa production dans le département des Landes. Des peintures murales, réalisées vers 1890 - auxquelles le peintre montois Labat ajoute en 1950 deux scènes évangéliques -, plusieurs statues de série (acquises entre 1877 et 1930, notamment des fonderies de Tusey) et un ensemble de tableaux sur toile, dont certains attribuables au peintre Louis Anselme Longa, viennent compléter cet ensemble.

Au tournant du XXe siècle est constitué un vestiaire complet aux couleurs liturgiques, acquis à Paris (Biais Aîné), à Lyon et à Bordeaux (Noguès), complété d'un rare ornement espagnol offert durant la Grande Guerre et de nombreuses bannières de procession. La sacristie renferme aussi un ensemble d'orfèvrerie des XIXe et XXe siècles, de provenance parisienne (C.-R. Menessier, Demarquet frères) et lyonnaise (J.-M. Pernolet, Mémery et Balage, P.-F. Dubois). S'y distinguent un petit baiser de paix en argent de fabrication bordelaise (entre 1672 et 1715) et une riche chapelle en vermeil (calice, patène, ciboire et ostensoir) du Parisien A. Thierry, offerte en 1839 par Michel Xavier de Portets en guise de "bouquet de parrainage" de l'une des nouvelles cloches. S'ajoutent à ces objets en métal précieux deux reliquaires en bois doré contenant des reliques concédées par Rome à la paroisse en 1842 et 1844.

Cet ensemble est demeuré à peu près intact jusqu'à la fin du XXe siècle. En 1993-1994, une rénovation intérieure, si elle conserve la quasi-intégralité du mobilier, supprime les peintures murales de 1890 et de 1950, ainsi que les tableaux "nazaréens" qui ornaient le vestibule et les collatéraux. Les statues de série, accolées jusqu'alors aux piliers de la nef et du chœur, sont déposées dans les bas-côtés et l'entrée.

Auteurs Auteur : Pera Pierre Marie

Stucateur d'origine italienne, né Pietro Maria Pera à Albavilla près de Côme le 25 février 1787, mort à Mont-de-Marsan (Landes) le 22 janvier 1847, ville où il s'était installé dans le premier quart du XIXe siècle. Il travailla à Samadet en 1814 (maître-autel), à Roquefort en 1823 pour un mobilier complet (en association avec Codini) et à Mugron en 1835 pour le décor stuqué du chœur. Fils d'Antonio Pera et de Maria Villeriga, il épousa à Mont-de-Marsan, le 15 mai 1835, Maria Paulina Gaggera (Gênes, 1783 - Mont-de-Marsan, 1852), fille d'Andrea Gaggera et de Maria Caterina Prioni. Maria Paulina avait eu hors mariage deux enfants du sergent bordelais Louis Despiau (1779-1824) ; son fils Louis Étienne dit Despiau (1807-1883), plâtrier et stucateur comme son beau-père, fut le grand-père paternel du célèbre sculpteur Charles Despiau (1874-1946). Source : site Geneanet. L'acte de décès de "Pierre Marie Péra" le dit né à "Alpicelle (Sardaigne)", sans doute une erreur de transcription du nom "Albavilla".

, fabricant de mobilier religieux (attribution par source)
Auteur : Labat

Peintre-décorateur à Hagetmau (Landes) au milieu du XXe siècle (travaille à l'église de Samadet en 1950). Père du peintre Jean-Luc Labat (né à Hagetmau en 1961).

, peintre (attribution par source)
Auteur : Mame Alfred et fils

Maison d'édition à Tours (voir Mame Alfred).

, imprimeur-éditeur
Auteur : Mayoux et Lachnitt Frères

Maison d'édition à Paris (26, rue des Francs-Bourgeois) dans la seconde moitié du XIXe siècle. Mayoux était auparavant associé à Honoré ("Mayoux Honoré et Compagnie").

, éditeur (signature)
Auteur : Favier frères

La maison Favier fut fondée à Lyon en 1824. Le poinçon F F au soleil rayonnant fut insculpé une première fois en 1851, puis réinsculpé le 23 septembre 1927 et biffé en 1976.

, orfèvre
Auteur : Charles Favier et Cie

Fabrique d'orfèvrerie et de bronzes fondée par Charles-Marie Favier (1864-1941), de la famille lyonnaise de ce nom, avec son frère Marie-Michel et leur cousin Auguste Favier ; poinçon insculpé le 23 septembre 1927, biffé en 1976. Maison dirigée par Charles-Marie de 1929 à sa mort en 1941, puis par son fils Georges Jean-Baptiste Joseph (1900-1973) associé à ses frères et sœurs, Michelle Branciard (1896-1984), Étienne (1900-1981), Auguste (1904-1974) et Suzalie Aymé (1907-2002). La maison adopte la raison sociale "Orfèvrerie et Bronzes Ch. Favier" de 1972 à 1976.

, orfèvre

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