Église paroissiale Sainte-Anne

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Saint-Agnet

Les premières mentions de la paroisse de Saint-Agnet sont en relation avec le culte rendu à la mère de la Vierge, sainte Anne, qui aurait donné son nom à la localité. Un petit sanctuaire était érigé dans l'enceinte de la "métairie noble de Sainte Anne", propriété des familles successivement à la tête de la seigneurie de Saint-Agnet (les Talazac au XVIe siècle, les Pargues au XVIIe et les Cloche au XVIIIe). Le 22 octobre 1756, Dominique de Cloche vend la métairie à Pierre (de) Miressou, d'Aire-sur-l'Adour, qui donne son nom au domaine. La chapelle votive Sainte-Anne, objet d'un pèlerinage et d'une procession annuelle, fait office, malgré son statut indécis, de lieu de culte paroissial. Le caractère privé de l'édifice permet d'y maintenir le service religieux pendant la Révolution. Le défaut d'entretien entraîne cependant la ruine progressive de la chapelle.

Près de deux décennies après la mort de Jean-Baptiste Miressou (1746-1813), maire de Saint-Agnet, sa sœur vend vers 1830 le domaine à l'abbé Thomas d'Araguad (1788-après 1846), prêtre espagnol installé en 1825 dans les Landes et curé de la paroisse voisine de Miramont depuis 1829. En janvier 1841, d'Araguad obtient son transfert à la cure de Saint-Agnet, avec Sarron et Latrille pour annexes. Devant la menace d'interdiction de la chapelle vétuste par l'évêque Lannéluc, le curé entreprend à ses frais la construction d'une nouvelle église sur un terrain en bordure de la route de Pau, en face du portail d'entrée de sa propriété de Miressou - raison pour laquelle l'édifice n'est pas canoniquement orienté, mais tourné vers l'ouest. Les travaux, visités par Mgr Lannéluc, ne sont pas terminés en 1846, date à laquelle l'abbé d'Araguad, dénoncé par le maire de Sarron, est expulsé pour cause d'activisme au bénéfice des carlistes espagnols réfugiés en France. Le 8 juin 1846, peu avant son départ, il revend son domaine à José Puig y Alsubide (1823-1914), compositeur et organiste d'origine espagnole. Celui-ci se charge de la poursuite des travaux de l'église, achevés tardivement après avoir sollicité un secours de l'État (selon la tradition familiale, par l'entremise de son ami Costantino Nigra, chargé d'affaires en 1859 puis premier ambassadeur d'Italie en France de 1861 à 1876). Ces travaux pourraient correspondre à ceux, signalés sans précision comme des "réparations", effectués par l'entrepreneur local Pierre Brun sous la direction de l'agent voyer Pierre Lafargue, de Geaune, et dont le procès-verbal de réception date du 14 mars 1860 - mais il pourrait aussi s'agir de travaux à l'ancienne église Sainte-Anne.

Après l'abandon définitif de l'ancien lieu de culte, le groupe sculpté de Sainte Anne trinitaire qui surmontait son autel est déposé dans un petit oratoire à l'intérieur de la maison de Miressou, avant d'être placé dans la nouvelle église paroissiale plusieurs décennies plus tard.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle

Dates

1846, daté par source

Auteurs Personnalite : D'Araguad Thomas

Thomas d'Araguad, parfois nommé Aragoad Martinez et, en France, Thomas Araignad. Prêtre né en Espagne le 12 mai 1788, il quitte son pays natal en 1825 pour s'installer en France, dans les Landes, où il est nommé dès octobre 1825 desservant de Saint-Maurice (canton de Grenade-sur-l'Adour). L'année suivante, une ordonnance royale (2 avril 1826) autorise l'évêque d'Aire Le Pappe de Trévern à employer dans son diocèse onze prêtres espagnols, parmi lesquels D'Araguad. Ne parlant pas encore le français, il est transféré le 1er juillet 1827 à Saint-Justin (canton de Roquefort) en remplacement de l'Espagnol Falcon, nommé à Poudenx. Dès janvier 1828, le nouveau desservant de Saint-Justin est Patrice Martinez. Le 30 juin 1829, il passe à Miramont en remplacement de l'abbé Larrieu décédé (une cloche fondue en 1830 à Miramont porte son nom), avant d'être transféré une dernière fois à Saint-Agnet en janvier 1841, où il reconstruit l'église à ses frais et demeure jusqu'en 1846. A cette date, il est expulsé de France comme activiste carliste, malgré les protestations de l'évêque François Lannéluc qui atteste que D'Araguad "remplit avec honneur depuis 24 ans res fonctions sacerdotales dans [s]on diocèse". On perd sa trace après 1847 (la cure de Saint-Agnet est alors vacante). Recherches : abbé Dominique Bop (comm. écrite, mai 2023).

, commanditaire (attribution par source)
Auteur : Brun Pierre

Pierre Brun, entrepreneur dans le Tursan (Landes) au milieu du XIXe siècle. Né à Vergoignan (Gers) le 25 décembre 1811 et mort à Aire-sur-l'Adour le 1er mai 1892, fils de Pierre Brun et de Marie Lafitte. Ex-militaire au 72e régiment de ligne, il épouse à Saint-Agnet, le 29 mars 1849, Marie Bourdet (Sarron-Saint-Agnet, 8 brumaire XI [30 octobre 1802] - Aire-sur-l'Adour, 12 mai 1887), fille de Pierre Bourdet et de Jeanne Dupouy (AD Landes, 4 E 247/4-9).

, entrepreneur (attribution par source)

L'édifice, de construction homogène, est érigé au bord de la route d'Aire à Pau. Non orienté, il est bâti en maçonnerie de galets roulés en épis et noyés dans un mortier, à l'exception des encadrements de baies et des piliers de la nef, en pierre de taille appareillée, et des voûtes, en briques. La couverture est en tuiles creuses mécaniques : toit à longs pans sur la nef (collatéraux inclus), croupe ronde sur l'abside, toit à deux pans sur la sacristie. La façade antérieure, dont le pignon est couronné d'un clocher-mur à deux baies campanaires, est percée d'une porte à chambranle et corniche moulurés, ornée de triglyphes. Celle-ci ouvre, par l'intermédiaire d’un vestibule, sur un vaisseau central de trois travées, séparé de deux collatéraux de même longueur par des grandes arcades en plein cintre reposant sur des piliers de section rectangulaire. La nef est prolongée par un chœur en abside semi-circulaire, de même largeur, épaulé d’une sacristie oblongue à gauche. Les trois vaisseaux sont couverts de voutes en berceau plein cintre, le chœur d’un cul-de-four, le tout en plâtre sur âme de brique. L'appareil de galets, entièrement enduit à l'extérieur, a été partiellement dégagé à l'intérieur des collatéraux.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : galet

    Revêtement : enduit partiel

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : brique

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse mécanique
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte en berceau plein-cintre
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe ronde

  2. Forme de la couverture : toit à deux pans

État de conservation
  1. bon état
Décors/Technique
  1. vitrail (étudié)
  2. peinture
Décors/Représentation

Précision sur la représentation :

Inscription moderne peinte sur un bandeau au sommet du mur sur le pourtour du chœur : ANNE LA SAINTE MERE DE MARIE AÏEULE DU CHRIST.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Saint-Agnet

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2022 ZC 44

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