Château Le Prieuré

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Genès-de-Blaye

Le domaine dit du Prieuré, dont les bâtiments jouxtaient initialement l'église paroissiale, constitue un bien ecclésiastique sous l'Ancien Régime. Quelques éléments des anciennes constructions subsistent aujourd'hui encore, comme le portail d'entrée, côté village, dont un pilier est daté 1772 dans un cartouche.

Il est acquis en 1793 par un certain Gauthier qui le cède à son tour, quelques années plus tard, à un membre de la famille Olanyer (alias O'Lanyer) - attestée localement comme anciens juges royaux et notables du Blayais. Le plan cadastral de 1832 montre que les bâtiments, accolés au mur nord de l'église, se développent à cette époque sur une cour en U. Le domaine figure en 1844 dans la succession de François Louis Olanyer en faveur de ses enfants.

Une augmentation de construction est signalée en 1863 dans la matrice cadastrale au nom de Louis Olanyer, par ailleurs connu comme négociant à Bordeaux. L'édition de Bordeaux et ses vins de 1874 donne une vue des constructions existantes à cette époque : la demeure en fond de cour, d'aspect simple, est encadrée de part et d'autre d'ailes de dépendances, dont des chais et cuviers rustiques qualifiés, dans le même ouvrage, de "remarquables par leur agencement et les moyens simples et ingénieux qui y sont établis pour la manipulation et la conservation des vins". Ces dépendances viticoles au nord ont été conservées, ainsi qu'un logis, datables de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle.

Des remaniements radicaux sont opérés à partir des années 1880 : une construction nouvelle est ainsi signalée en 1882 dans le registre des augmentations de la matrice cadastrale, travaux dont témoigne un contentieux opposant entre 1886 et 1889 la commune à Louis Olanyer, ce dernier ayant condamné un accès immémorial à la sacristie de l'église. Cet épisode correspond sans doute à la mise en chantier du projet de construction d'une nouvelle demeure aux allures de villa italienne, implantée sur le rebord du plateau dominant le village, précédée d'un parc et complétée de nouvelles dépendances - dont d'importantes écuries situées à l'écart. Cette construction aurait été réalisée en 1891 sur les plans de l'architecte blayais Aurélien Nadaud, mentionné dans l'Essai sur l'arrondissement de Blaye publié en 1892 par Édouard Féret. Le registre des augmentations du cadastre indique 1893 comme date d'achèvement de cette construction nouvelle. Un dessin figurant dans l'édition de Cocks et Féret de 1898 montre l'ampleur de cette réalisation.

D'après une information orale, l'ancienne demeure et l'aile sud, autrefois attenante à l'église, auraient été détruites vers 1945 à la suite d'un incendie ; il ne subsiste plus aujourd'hui de cet ensemble qu'un logement tronqué, à l'extrémité de l'aile nord. Quelques menus travaux sont encore réalisés durant la seconde moitié du 20e siècle, comme la suppression, pour cause de vétusté, du fronton couronnant l'avant-corps central de la demeure.

Périodes

Secondaire : 3e quart 18e siècle

Secondaire : limite 18e siècle 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1772, porte la date

1891, daté par source

Auteurs Auteur : Nadaud Aurélien

Fils de Pierre Nadaud, procureur du roi près le tribunal de première instance de Blaye, et de Ninette Mourgon (COTTON DE BENNETOT Arlette. Dictionnaire des rues de Blaye, p. 50 note 1) et père de Lucien Nadaud, également architecte à Blaye.

Domicilié à Blaye, 7 rue du Monteil, dans les années 1880 (AD Gironde. 2 O 3172).

Autre orthographe rencontrée : Nadeau.

, architecte (attribution par source)

La propriété occupe le voisinage de l'église paroissiale, avec laquelle elle est mitoyenne. Le mur d'enclos est ouvert du côté du village par un portail en demi-lune, comprenant porte charretière et piétonne. Les dépendances bordent le côté nord de la cour d'entrée, plantée de feuillus. Elles se composent d'un corps de bâtiment rectangulaire en rez-de-chaussée, identifiable à un chai-cuvier par une large baie de décharge, prolongé par un petit logis à étage en surcroît. L'aile des dépendances se termine par un second logis adossé au précédent, doté d'un étage.

La demeure, implantée à l'écart, domine le site depuis le rebord du coteau. Elle est établie sur un niveau de soubassement en pierre de taille, permettant de surélever le rez-de-chaussée desservi par un escalier extérieur symétrique. Bâtie en brique pour le gros-œuvre, en calcaire pour les encadrements, les colonnes et les entablements, le corps de logis de 5 travées ordonnancées présente un avant-corps central précédé d'une colonnade en hémicycle supportant une terrasse ; cet avant-corps était autrefois couronné d'un fronton triangulaire brisé à ressauts supporté par 2 paires de colonnes adossées. De part et d'autre, le corps principal est encadré par 2 ailes en rez-de-chaussée surélevées, couronnées, elles-aussi, de frontons triangulaires. Toutes les ouvertures sont en arc plein-cintre. Le jeux de polychromie brique et pierre, le choix du vocabulaire architectural et décoratif, le traitement des abords, concourent à donner à cette demeure une allure de villa de la Renaissance italienne.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : brique

Toits
  1. tuile creuse
Étages

rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier symétrique

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : colonne


Précision sur la représentation :

Les travées sont rythmées par des colonnes toscanes adossées soutenant l'entablement régnant sur le premier niveau et celui de l'étage, surmonté d'une balustrade de couronnement.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Genès-de-Blaye

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Prieuré (le)

Cadastre: 1832 C 409, 2013 OC 583, 584, 589, 846, 1101, 1102

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