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Séminaire, puis école de commerce et d'industrie, puis collège technique de garçons, actuellement lycée Albert-Claveille
Historique
Le lycée actuel occupe en partie les locaux d'un ancien séminaire. En effet, un premier séminaire diocésain est construit de 1840 à 1849, par l'architecte du département de la Dordogne, Louis Catoire (1806-1850). La décision d'édifier ce Grand séminaire intervient cependant 15 ans auparavant, puisque le 10 mars 1825, une ordonnance royale autorise la ville de Périgueux à céder à l'archevêché la jouissance d'une portion de l'ancien couvent de Sainte Claire pour y établir un "séminaire diocésain".
En 1886, un incendie détruit le bâtiment qui est reconstruit entre 1888 et 1889 par l'architecte diocésain Paul Boeswillwald (1844-1931) assisté de l'inspecteur des travaux diocésains, Alexandre Antoine Lambert (1836-? après 1908). Le campanile, au dessus de l'entrée, serait ajouté en 1892. En 1907, les séminaristes sont expulsés suite à la loi de séparation de l'église et de l'Etat. Les locaux abritent à partir de 1914 une caserne pour le 34ème régiment d'artillerie puis des logements ouvriers à partir de 1919.
En 1928, la municipalité décide d'y installer l'école pratique de commerce et d'industrie à l'occasion de son rattachement à la Direction de l'Enseignement technique. Désignée ainsi depuis 1926, cette école naît en 1910 sous l'appellation "école primaire supérieure professionnelle" et prend place à Périgueux initialement dans le Petit séminaire du quartier Saint-Georges. L'architecte-voyer de la ville, Gigaudon, est chargé du transfert dans l'ancien Grand séminaire qui doit permettre l'enseignement à 600 élèves et loger 250 internes. Ce projet entraîne de nombreux aménagements à l'intérieur de l'ancien séminaire, notamment la transformation de la chapelle en salle des fêtes, et la construction de salles de dessins, d'une infirmerie et de nouveaux ateliers sous sheds. Ces nouveaux bâtiments s'implantent le long des limites est et ouest de la parcelle. L'architecte ajoute également des douches dans la cour. L'école prend le nom d'Albert-Claveille en 1934, en l'hommage à cet ingénieur (1865-1921), originaire de Mouleydier en Dordogne, qui fut ministre des Travaux publics et des transports entre 1917 et 1920.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le bâtiment est réquisitionné pour abriter un hôpital et une caserne.
En 1952, le mur d'enceinte est remplacé par la grille en fer forgé déplacée de la gare SNCF de Périgueux.
Le 28 juin 1956, le Ministère de l’Éducation nationale donne son agrément pour que l'architecte chargé de l'extension de l'établissement, devenu entre temps "collège moderne et technique de garçons", soit Robert Lafaye (1903-1973), architecte urbaniste de la ville de Périgueux. Le maire contacte en parallèle un autre architecte, Henri Lafargue (1892-1980), et les deux architectes sont agréés. Il semble cependant que Lafaye pilote les travaux tandis que Lafargue signe les plans des installations d'éducation physique et sportive. Le projet de Lafaye comprend principalement la construction d'une barre d'externat le longs de la rue du Clos Chassaing et la reconstruction des ateliers à l'est. Des logements de fonction et une infirmerie sont également ajoutés dans les jardins face à la rue Victor-Hugo. L'intérieur du bâtiment de l'ancien Grand séminaire est à nouveau aménagé ; la chapelle devient une salle d'éducation physique. Le bâtiment des douches est rasé en 1962. L'ensemble de ces travaux sont terminées en 1965, alors que l'établissement est devenu un lycée technique (probablement en 1959) ; une dernière tranche est exécutée de 1966 à 1972 afin d'intégrer un internat de jeunes-filles pour une nouvelle section biochimie.
Entre 1991 et 1993, le lycée s'agrandit avec la construction d'une nouvelle cantine en face de la barre d'externat des années 1960 et avec la création d'un nouveau bâtiment, appelé "B", accolé aux ateliers. Ces réalisations sont l’œuvre des architectes Vincent Legand et Hélène Pécaud. La chapelle reste aménagée en salle d'éducation physique.
Mandatés en 2006, l'agence Art'Ur Architectes, avec CoCo Architecture, livre en 2010 un nouveau CDI réalisé au dessus de la cantine et la rénovation des façades de la barre d'externat. Entre 2012 et 2014, Archistudio et l'architecte Didier Griffoul restructurent le bâtiment de l'ancien Grand séminaire -la chapelle est notamment agrandie en direction de la cour- et créent de nouveaux logements en remplacement de ceux édifiés dans les années 1930 dans le prolongement de l'actuel bâtiment L.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 2e quart 19e siècle Principale : 4e quart 19e siècle Secondaire : 2e quart 20e siècle Principale : 3e quart 20e siècle Principale : 4e quart 20e siècle Principale : 1er quart 21e siècle |
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Dates |
1840, daté par source 1886, daté par source 1888, daté par source 1928, daté par source 1956, daté par source 1991, daté par source 2006, daté par source 2012, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Catoire Louis, architecte départemental (attribution par source) Auteur : Boeswillwald Paul, architecte diocésain (attribution par source, attribution par travaux historiques) Auteur : Lambert Alexandre, Antoine, architecte (attribution par source) Auteur : Gigaudon, architecte communal (attribution par source) Auteur : Lafaye Robert, architecte urbaniste (attribution par source) Auteur : Lafargue Henri, architecte (attribution par source) Auteur : Art'Ur Architectes , agence d'architecture (attribution par source) Auteur : CoCo Architecture , agence d'architecture (attribution par source) Auteur : Archistudio, agence d'architecture (attribution par source) Auteur : Griffoul Didier, architecte (attribution par source) Auteur : Legand Vincent, architecte (attribution par source) Auteur : Pécaud Hélène, architecte (attribution par source) |
Description
Le lycée est situé en centre-ville entre les rues Victor-Hugo et Clos Chassaing.
Sa façade principale se déploie face à des jardins donnant sur la rue Victor-Hugo. Ce bâtiment, désigné "I" est dédié aujourd'hui à l'internat et à l'administration. Doté d'un plan en E, il possède quatre étages carrés dont un étage en surcroit dans le corps principal, parallèle à la rue. Il s'agit d'une élévation à travées, en pierre de taille, couvert d'un toit en ardoises, à la Mansart sur le corps principal et à longs pans à croupe pour les deux ailes en retour d'équerre et l'aile centrale. Cette dernière, initialement occupée par la chapelle est reconvertie aujourd'hui en salle polyvalente. Les baies sont à linteaux droit, le toit est souligné par une corniche à modillons et l'ensemble arbore une grande sobriété. Seule l'entrée a été particulièrement travaillée, avec un porche imitant l'ordre dorique et à l'étage, l'ordre ionique. Au dessus, deux colonnes doriques encadrent une horloge et un fronton couronne le tout au centre duquel est sculptée une croix. Enfin, il faut noter l'existence d'une charpente métallique datant de 1888 d'après l'architecte Didier Griffoul, peut-être installée suite à l'incendie dont fut victime le bâtiment en 1886.
L'actuel bâtiment AB arbore sur la rue Victor-Hugo sa façade des années 1960, sous la forme d'une élévation à travée à deux étages carrés en béton armé et parement en pierre au rez-de-chaussée, en moellons équarris à assises irrégulières. Il se prolonge vers le nord par les ateliers élevés en béton armé, sous sheds. Au bout des ateliers, face à la rue du Clos Chassaing, vient s'insérer un bâtiment de plan carré en béton à trois étages carrés et toit terrasse. Une barre similaire est venue en plus s'accoler aux ateliers sur leur versant ouest.
Le long de la rue du Clos Chassaing, s'élève la barre d'externat des années 1960 à trois étages carrés. Érigée en béton armé, avec un toit en ardoises à longs pans et à croupe, l'élévation est aujourd'hui dotée de façades rénovées avec des panneaux de trespa blancs (stratifié), protégées des rayonnements rasants par des panneaux verticaux perforés posés transversalement aux surfaces vitrées. Au centre de la cour, le CDI, construit sur le toit terrasse de la cantine a entraîné l'homogénéisation de l'ensemble, sur le modèle de la façade précédemment décrite. Le Centre de Documentation règne sur un piédestal au milieu de la cour. Sa toiture en casquette vient reposer sur une ligne périphérique de poteaux très fins.
Le long de la limite ouest de la parcelle se trouvent trois logements, en forme de cube, construits en béton et parés de panneaux de trespa [probable] blancs ; dans leur prolongement vers le sud est implanté à priori le dernier bâtiment (L) représentant la période des années 1930 : de plan rectangulaire, c'est une élévation à travées, probablement en parpaings de béton enduits et dotée d'un toit en ardoises à longs pans et à croupes.
Au sein du jardin en façade, on trouve, de part et d'autre de l'entrée, deux pavillons d'un étage à toit à longs pans à croupe en ardoises, probablement du XIXe siècle, prolongés à l'est par des ateliers et à l'ouest par un garage. Enfin, deux bâtiments, symétriques par rapport à l'axe d'entrée, sont conçus en béton, avec un étage et toit terrasse. Celui de l'est abrite l'infirmerie et celui de l'ouest des logements.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan rectangulaire régulier |
Étages |
4 étages carrés |
Élévations extérieures |
élévation à travées |
Couvertures |
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Informations complémentaires
1% AN a verifier
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA24005002 |
Dossier réalisé par |
Maison-Soulard Laetitia
Lycéens - PEAC Dans le cadre d'un partenariat avec le rectorat de Bordeaux, au sein d'un "Parcours d’Éducation Artistique et Culturelle" (PEAC), les lycéens enquêtent sur l'histoire et le patrimoine de leur lycée. Ils sont donc mentionnés comme contributeurs "enquêteurs" lorsqu'ils ont apportés des éléments à un dossier sur leur lycée. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Nouvelle-Aquitaine |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2017 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Séminaire, puis école de commerce et d'industrie, puis collège technique de garçons, actuellement lycée Albert-Claveille, Dossier réalisé par Maison-Soulard Laetitia, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/fb457015-4a23-4f12-af39-3a976e08318f |
Titre courant |
Séminaire, puis école de commerce et d'industrie, puis collège technique de garçons, actuellement lycée Albert-Claveille |
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Dénomination |
séminaire école professionnelle collège lycée |
Précisions sur la dénomination |
école de commerce et d'industrie , collège technique de garçons |
Appellation |
Lycée Albert-Claveille |
Destination |
caserne logement d'ouvriers |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Périgueux , 80 rue Victor-Hugo
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 2017 AR 125