Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Cette fontaine fait partie d'un ensemble d'ouvrages, conduites et fontaines, réalisés à partir de 1751 pour la distribution dans la ville de Rochefort de l'eau en provenance des sources de Fourangear, des Moines et de la Touche.

La particularité de cet édicule est d'être surmonté d'un groupe sculpté réalisé par le maître sculpteur du port L. Bourguignon, selon un devis établi par l'ingénieur de la marine Garavaque, en juin 1757. Ce devis précise que les figures seront exécutées en pierre de Saint-Vaize, sur le modèle réalisé en terre par L. Bourguignon représentant l'Océan et la Charente. La fontaine est alors dite "des Capucins".

A l'origine et telle que la montre une lithographie de Charles Mercereau des années 1850-1860, l'arche centrale était pleine, formant une niche du côté est qui abritait deux bouches d'eau. L'eau se déversait lorsque des personnes actionnaient les bras de pompes dissimulées dans le massif maçonné. L'eau était stockée dans deux réservoirs enterrés à l'ouest de la fontaine. Ces chambres rectangulaires en moellons bien appareillés, voûtées, avaient une capacité d'environ 50 mètres-cubes chacune. Elles communiquaient par des couloirs avec les piles de la fontaine qui renfermaient les corps de pompes actionnées par des leviers, dits brimbales, sur la face est des deux piles.

La fontaine fonctionne sans doute jusqu'en 1876, lorsque la construction d'un château d'eau de 2000 mètres-cubes rend moins utiles les fontaines publiques de la ville. En mars 1884, le maire passe un marché avec M. Cassaigne, entrepreneur de maçonnerie, pour la transformation et l'embellissement de la fontaine : les travaux ont pour objet la suppression de la niche et l'ouverture de l'arche centrale, avec l'installation d'une vasque et d'un bassin. La vasque est supprimée au début des années 1960 au moment du réaménagement de la place.

En 2006, le projet de création d'un nouveau bassin du côté ouest de la fontaine entraîne des travaux qui permettent la découverte des réservoirs enterrés et le système de fonctionnement de la fontaine au 18e siècle. Les travaux ont laissé la place à un bassin d'agrément rectangulaire formant miroir d'eau.