Ensemble du maître-autel (autel, gradin, tabernacle)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Eyres-Moncube

L'inventaire du 5 mars 1906 consécutif à la loi de Séparation et les protestations qui lui sont annexées documentent l'installation du maître-autel : "En 1879, M. Élie de Laborde, à la veille de son mariage, achète à Toulouse de ses propres deniers, chez M. Virebent sculpteur, le maître-autel pour le mettre à la disposition de l'Eglise d'Eyres." Élie de Laborde-Lassale (1851-1908), qui possédait à Eyres, avec son frère André, le château de Laféourère (édifié après 1809 par leur grand-père), épousa le 2 juillet de cette même année 1879 Marie-Louise d'Arblade de Séailles (1855-1920). C'est à cette occasion qu'il offrit, outre le nouveau maître-autel, la verrière axiale du chœur, deux croix de procession et des chandeliers, tandis que sa jeune épouse donnait un autel dédié au Sacré-Cœur (disparu). Enfin, le couple fit exécuter le décor peint du chœur, qui porte ses armes d'alliance.

Le meuble figure (du moins son tombeau) au catalogue de la célèbre fabrique toulousaine des Virebent, alors dirigée par Gaston Virebent (1837-1925), fils du fondateur. L'Album Virebent de 1890 (Toulouse, musée Paul-Dupuy) le présente sous le n° 3060, mais pourvu d'un tabernacle différent, disponible en deux variantes (pages 83 et 94), toutes deux de style néo-Renaissance plus ou moins riche (le plus élaboré est vendu 650 francs, l'autre 400 francs). Le tabernacle néo-roman qui complète de façon un peu incongrue l'autel d'Eyres est absent, en revanche, du catalogue de la fabrique. Un autre exemplaire de l'autel (avec le tabernacle néo-Renaissance "simple") est conservé en l'église Notre-Dame de Gijounet (Tarn).

Le relief de la Sainte Famille avec un ange, également catalogué à part dans l'Album (p. 154), s'inspire probablement d'une œuvre classique française du XVIIe siècle.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1879, porte la date

Auteurs Auteur : Virebent Gaston

Pascal Marie Bernard Charles Gaston Virebent, né le 27 juin 1837 à Toulouse (4 rue du Fourbastard) et mort dans son domaine de Miremont à Launaguet le 6 mars 1925 ; fils de  François Auguste Isidore Virebent (1792-1857), fondateur de la fabrique de Miremont à Launaguet, et de Jeanne Céline Miègeville (1813-1881). Marié à Toulouse, le 2 août 1869, avec  Gabrielle Marie Amélie, Valentine Roumingas (Toulouse, 26 octobre 1845 - Toulouse, 1941), fille de Paul Emile Roumingas, négociant droguiste, et de Sophie Louise Antoinette Amélie Raous, il en eut cinq enfants : Jean Paul Auguste Georges (1871-1871), Madeleine Paule Amélie Marie (1872-?), en 1901 Mme Jean-Louis Idrac,  Joseph Auguste Raymond (1874-1965), Marie Louise Pétronille Jeanne (1876-1971), en 1898 Mme René Paterac, et François Joseph Henry (1880-1963). Fils aîné d'Auguste Virebent, Gaston lui succède en 1857, assumant le titre de directeur de la manufacture à partir de 1861. Ses fils Raymond et Henry lui succédèrent à leur tour.

, fabricant de mobilier religieux (signature)
Personnalite : Laborde-Lassale Élie de

Élie de Laborde-Lassale, né au château de Laféourère à Eyres-Moncube (Landes) le 19 septembre 1851 et mort le 17 avril 1908 ; fils cadet de Jean Gratien Théodore de Laborde-Lassale (1812-1852) et de Marie Josèphe Alicie de Cès-Caupenne (1818-1885) ; frère d'Élisabeth, Mme de Saint-Légier de La Sausaye (1840-1901), d'Anna de Laborde (1842-?), de Marie-Victoire, baronne de Saint-Palais (1843-1875), et d'André de Laborde (1846-1924), maire d'Eyres-Moncube. Épouse à Toulouse (civilement) le 2 juillet 1879 et à Eyres-Moncube (religieusement) Marie-Louise d'Arblade de Séailles (Toulouse, 11 décembre 1855 - Saint-Sever, 13 septembre 1920), fille d'Edmond Laurent Henri, baron d'Arblade de Séailles, et de Marie Rose Henriette de Fumel, dont il eut trois enfants : Marie de Laborde-Lassale, comtesse Molinier (1880-1942), Jehan de Laborde (1883-1966, époux en 1914 d'Henriette Dufau de Felzins) et Béatrice (1892-1970).

, commanditaire, donateur (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Le meuble, entièrement en terre cuite peinte en blanc (à l'exception de la porte du tabernacle, en bois), est posé sur un degré moderne à deux marches en ciment et carreaux de céramique (plate-forme). Le tombeau d'autel parallélépipédique présente un décor moulé en totalité ; il est adossé à un massif postérieur flanqué de deux piédestaux rapportés, au décor identique à celui du tombeau. L'autel est associé à un gradin droit et à un tabernacle d'un style différent. L'armoire eucharistique architecturée est encastrée par un second gradin à trois redents et sommée d'une petite exposition carrée.

Catégories

céramique, sculpture

Structures
  1. plan, rectangulaire
  2. élévation, droit
  3. colonne, 2
  4. pilastre, 6
Matériaux
  1. Matériau principal : terre cuite

    Techniques : moulé, décor en bas relief, décor dans la masse, décor en haut relief, décor rapporté, peint, monochrome

  2. Matériau principal : bois

    Techniques : peint, faux bois

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 183

    Précision sur la mesure : hauteur totale approximative

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 210

    Précision sur la mesure : largeur totale


Précision sur les dimensions :

Autel : h = 100 ; la = 210 ; pr = 56. Gradin : h = 11. Tabernacle : h = 83 ; la = 60.

Iconographie
  1. Thèmes : Sainte Famille, ange, Salvator mundi

  2. Caractère général : ornementation

    Thèmes : console, feuille d'acanthe, guirlande, angelot, plis en serviette, ove, rinceau


Précision sur l'iconographie :

Le tombeau d'autel, d'inspiration éclectique, mêle des emprunts aux styles classiques (relief central, frises) et Renaissance (consoles) avec des réminiscences du gothique tardif (plis en serviette). Le grand bas-relief de la face représente la Sainte Famille accompagnée d'un ange enfant (la Vierge, Joseph et l'ange, figurés à mi-corps, regardent l'Enfant Jésus étendu sur la paille et soutenu par sa mère). Le cadre du panneau est orné de canaux et d'acanthes en agrafe aux angles. De part et d'autre, deux motifs de plis en serviette. Aux angles du tombeau sont placés de larges pilastres ou consoles en volutes, décorés de grandes feuilles d'acanthe, de guirlandes de raisins et d'épis de blé, et sommés d'un angelot ; ce décor est répété sur les deux piédestaux qui flanquent l'autel. Une frise d'acanthes orne la traverse inférieure en doucine du tombeau, une frise d'oves et dards la moulure supérieure, et des gouttes le cavet sous la table d'autel.

Le gradin est décoré d'un treillage en relief. Le décor du tabernacle est de style néo-roman : porte ornée d'une croix métallique (moderne), inscrite dans une façade d'église à colonnes, voussure cintrée à rouleaux, tympan sculpté d'un Salvator mundi en buste, gâble aigu à motifs de losanges, couronnement crénelé. Des rinceaux romans à palmettes, épis de "maïs" et bagues perlées en relief sur fond de quadrillage losangé gravé décorent les redents du gradin supérieur.

État de conservation
  • repeint

L'ensemble du meuble a été recouvert d'une épaisse couche de peinture blanche qui empâte les reliefs.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Eyres-Moncube

Milieu d'implantation: en village

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