Palais de justice, aujourd'hui immeuble à logements

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Dax

Le présidial de Dax est créé en 1551. Les présidiaux sont des tribunaux créés à cette date par Henri II pour juger les affaires de moyenne importance et alléger les parlements. Dès lors, la ville accueille un grand nombre d'hommes de loi qui sont les commanditaires de remarquables hôtels particuliers et tiennent également les rennes de la municipalité. Le tribunal se situe peut-être à cet emplacement dès l'origine. En tous les cas, il apparaît sur la carte du siège présidial par de Classun en 1638. Cependant, ce document situe "Le Palais" plus à l'ouest, sur la place de la cathédrale. Le plan étant très schématique, on peut estimer qu'il se situait à l'emplacement connu du palais de justice au 19e siècle. De plus, aucune mention de changement de lieu n'apparaît jusqu'en 1790 où le tribunal est transféré à l'ancien couvent des Cordeliers. En 1814, , il est transféré à l'ancien couvent des Barnabites (d'après Dufourcet) et aurait été brièvement établi à l'hôtel Darricau entre 1822 et 1824 (réf. IA40002303) (POSHA). Finalement, il retrouve son ancien emplacement rue Saint-Vincent en 1824. À cette date, des travaux d'aménagement sont réalisés : toiture, latrines, cloisonnement, carrelage, un nouvel escalier, enduit à la chaux, etc. Les travaux sont dirigés par l'architecte voyer de la ville de Henri-Nicolas de Caupenne et exécutés par l'entrepreneur Joseph Ducasse.

Les devis nous apprennent que l'escalier rampe sur rampe était ouvert sur une galerie. Il s'agit du seul escalier en pierre Ancien Régime repéré à ce jour à Dax. La cage d'escalier comporte plusieurs arcs-diaphragmes signifiant peut-être la présence d'un couvrement voûté derrière le plafond actuel.

L'emprunte d'une tour circulaire est toujours visible, côté cour, à l'angle sud-ouest.

L'immeuble apparaît en bleu sur le cadastre napoléonien de 1825. En 1854, le nouveau palais de justice est construit (rue des Fusillés) et l'immeuble rue Saint-Vincent est vendu en 1858 à Raphaël Milliès-Lacroix, futur maire de Dax. Il sera connu à partir de cette époque sous le nom de maison Milliès-Lacroix, famille de marchands de tissu. Le rez-de-chaussée est alors aménagé en vaste magasin. Au centre, l'entrée de l'immeuble est alors marquée par une grande porte avec entablement à triglyphes, corniche et un grand cartouche (porte détruite). Les écuries de la maison se trouvaient au nord de la parcelle avec un accès au n°42 rue Cazade. La maison appartient à la même famille au moins jusqu'en 1971.

L'immeuble est aujourd'hui divisé en plusieurs appartements.

Périodes

Principale : 16e siècle, 17e siècle (incertitude)

Principale : 2e quart 19e siècle

Principale : 2e moitié 19e siècle

Auteurs Auteur : Caupenne de Saint-Pée Henri-Nicolas de

Henri-Nicolas de Caupenne d'Amou, dit le chevalier de Saint-Pée, puis le chevalier de Caupenne (Bayonne, 16 septembre 1759 - Dax, 14 mai 1838), dernier fils du marquis Jean-Baptiste d'Amou et de Marie Charlotte de Menou. Officier, émigré en Espagne en 1793, rentré en France en 1813, commandant du château de Dax d'août 1814 à 1815, directeur des travaux de la ville de Dax (avec le titre d'architecte-voyer ou d'ingénieur-voyer) de septembre 1818 à 1830 environ.

Réf. bibliographique : CAUPENNE Régis de. "Henri-Nicolas de Caupenne (1759-1838), chevalier de Saint-Pée, ingénieur voyer de la ville de Dax et inventeur méconnu". Bulletin de la Société de Borda, 470, 2003, p. 127-142.

, architecte voyer (attribution par source)
Personnalite : Milliès-Lacroix Raphaël Jacques Joseph

Né le 4 décembre 1850 à Dax, mort le 12 décembre 1941 à Candresse. Fils de Joseph Eugène Milliès-Lacroix (1809-1856), négociant et artiste peintre. Il fut marchand de tissus en gros, maire de Dax (1887-1894 puis 1895-1899), sénateur des Landes et ministre des Colonies. Son fils Eugène (1876-1961) fut également sénateur-maire de Dax.

, propriétaire (attribution par source)

L'immeuble est composé de plusieurs corps non homogènes dont un corps principal rectangulaire parallèle à la rue Saint-Vincent, un corps rectangulaire à l'arrière occupé par la cage d'escalier, un corps perpendiculaire aux précédents et un corps en retour par rapport à ce dernier. L'ancienne cour est bâtie en rez-de-chaussée. Façade principale à 5 travées, 3 étages carrés (le dernier moins haut), baies en arc segmentaire, balconnets en fer forgé au deux premiers étages, garde-corps au dernier niveau. Façade quadrillée par des chaînes dans l'alignement baies.

L'entrée a été modifiée. Elle donne sur un couloir puis un vestibule pour aboutir à la cage d'escalier. Celui-ci est un escalier rampe sur rampe en pierre avec main courante en pierre au 2 premiers niveaux.

En 1825 le tribunal s'organise comme suit :

- Rez-de-chaussée : une cuisine, trois chambres (appartement du concierge), deux buchers, deux remises, une cour avec latrines.

- 1er étage : salle du greffe, trois appartements côté rue, trois chambres côté cour dont une pour les archives

- 2e étage : salle d'instance, salle de réunion

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse
Étages

3 étages carrés

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours sans jour

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : tête


Précision sur la représentation :

Chacun des 15 linteaux est orné d'un visage central, tous différents.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Dax , 31 rue Saint-Vincent

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2017 AE 342, 1825 A2 411

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