Hippodrome de Monplaisir
France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Gère-Bélesten
Historique
L'hippodrome constitue, dans les villes de villégiature au 19e siècle, un équipement de loisirs indispensable. Le site d'Eaux-Bonnes étant trop exigu, il est décidé d'en construire un à une dizaine de kilomètres sur un site plat facilement aménageable, dans le quartier de Monplaisir à Gère-Bélesten. D'après les articles relatant l'activité de l'hippodrome dans la presse locale, il avait été aménagé en 1875 au moment où fut fondée la société de courses hippiques des Eaux-Bonnes. Cette solution est sans doute provisoire dès l'origine, car, seulement trois ans plus tard, en 1878, les inconvénients de la distance sont déjà pointés du doigt, en particulier par les touristes qui rechignent à parcourir autant de kilomètres dans la montagne pour assister aux courses de chevaux. La presse suggère alors au conseil municipal d'Eaux-Bonnes d'implanter cet équipement près de la cascade d'Iscoo où se trouve une plaine qui pourrait accueillir aussi bien les fêtes sportives que culturelles liées à la station. Mais ce projet ne verra pas le jour.
Dans les années 1870 et 1880, les courses organisées à l'hippodrome de Monplaisir prennent l'allure de grandes fêtes sportives similaires à celles organisées dans les stations balnéaires et climatiques à la mode où se presse la haute société. Le programme et les évènements en sont régulièrement publiés et relatés avec force détails dans la presse locale durant la saison thermale. On y distribue entre autres un "prix d'encouragement" et le Prix Monplaisir récompensant le vainqueur des courses de haies, mais aussi le Prix des Cascades et le Grand Prix d'Eaux-Bonnes consistant en deux courses planes de vitesse.
Cette succursale de la station thermale était entretenue par la commune d'Eaux-Bonnes qui, par exemple en 1881, y engagea plus de 7.000 francs de dépenses pour le renforcement des tribunes et des clôtures. Ce sont d'ailleurs, autant que possible, des artisans d'Eaux-Bonnes qui interviennent sur le chantier, tels l'entrepreneur de travaux Charles Courrèges et le routier Thomas Gaytérou. Les travaux sont en revanche exécutés sous la direction de l'architecte départemental Pierre Gabarret qui rédige et signe les mémoires financiers.
Les registres de dépenses des bâtiments communaux et fêtes publiques d'Eaux-Bonnes, notamment pour les années 1881 et 1882, renseignent précisément sur le mode constructif de l'hippodrome. Pour la construction des tribunes, l'entrepreneur fournit de la maçonnerie à chaux et du sable, ainsi que du bois de charpente de sapin, du chêne sec raboté, des planchers et des solives en sapin. Ce sont d'ailleurs ses employés qui s'affairent principalement sur le chantier. Des équerres en fer mais aussi des boulons et des pentures sont fournis par le négociant Béchat, les métaux se répandant profusément au 19e siècle avec l'expansion industrielle. Pour compléter l'équipement, des chaises sont louées, notamment en 1882, auprès de la famille Berdou. Cette année-là, Thomas Gaytérou assure la livraison de 30 sapins pour les deux bords de la piste. Douze paquets de treillis pour les clôtures sont également livrés depuis Pau.
Le quincaillier Henry Dabadie exécute, pour sa part, 120 mètres de clôture en fil de fer et laine de châtaignier. Les quantités de peintures utilisées par le peintre Capdevielle de Louvie-Juzon donnent une idée des importantes dimensions des tribunes découvertes, puisque 135 mètres carrés de peinture à deux couches y sont utilisés. Après la saison thermale, en septembre, intervient généralement un nivellement de la piste, l'arrosage des terres et des améliorations en vue de la saison suivante, comme l'élargissement de la piste de chevaux et la fabrication des obstacles, réalisés par le cultivateur local Sacaze Loustau.
Les frais relatifs à l'hippodrome figurent dans les registres de dépenses des bâtiments communaux et des fêtes publiques de la station. On remarque ainsi qu'en 1882, le produit des entrées fixées entre 2 et 8 francs, atteignait 639 francs, soit une fréquentation de seulement deux cent cinquante personnes environ, tandis que les subventions communales atteignaient 3000 francs. Le total des dépenses, notamment des prix octroyés aux vainqueurs, était trop élevé, ce qui nécessitait des crédits, effectués au sein du budget des fêtes publiques. La faible rentabilité de cette activité explique en définitive son caractère éphémère. L'hippodrome a totalement disparu, y compris de la mémoire collective, pour laisser place à des terres cultivables et des lotissements après la Seconde Guerre mondiale.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 4e quart 19e siècle (détruit) |
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Dates |
1875, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Courrèges Charles, entrepreneur (attribution par source) Auteur : Gabarret Pierre, architecte communal (attribution par source) |
Description
Le centre hippique se composait d'une piste, de tribunes couvertes et découvertes pour le public et d'une tribune supplémentaire réservée aux juges. L'hippodrome a totalement disparu, son emplacement étant de nos jours occupé par des terres cultivables et des lotissements.
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Gère-Bélesten
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Quartier Montplaisir
Cadastre: 2018 000 AE 01 66-161 (Implanté entre la route nationale et le cours d'eau, l'hippodrome pouvait également s'étendre sur des parcelles désormais loties.)