Château Dauzac

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Labarde

Les premières mentions de Dauzac remonteraient au 16e siècle. Au 17e siècle, le "Bourdieu de Dauzac" appartient à Jean Cousseau, procureur au parlement de Bordeaux, puis passe entre les mains du négociant Pierre Drouillard en 1685. Ce dernier transforme la propriété qui est en mauvais état et fait bâtir la maison de maître actuelle en la dotant de bâtiments d´exploitation dont : chai, cuvier, grange, bâtiment pour le paysan. De plus, une cour, un jardin, des vignes de palus et des prés composent désormais le domaine qui est entouré par un mur.

A partir de 1708, Dauzac est soumis à des problèmes de succession et c´est finalement Élisabeth Drouillard, épouse de Thomas-Michel Lynch, qui en devient propriétaire en 1740. Selon deux actes notariaux, de 1754 et 1759, la demeure est composée de chambres, d´une cuisine et d´un vestibule, le tout sur trois niveaux dont un étage de comble. Les bâtiments viticoles, situés dans le prolongement de la maison, sont de vastes constructions : le chai, d'une contenance de cent tonneaux, sert également à loger les domestiques. Le plan cadastral de 1826 confirme cette disposition : le logis, construit sur un plan en U flanqué de deux ailes en retour d´équerre, est prolongé par un bâtiment à l´est.

Le fils de Thomas-Michel, Jean-Baptiste, devenu propriétaire à son tour en 1783 se consacre au vignoble familial jusqu´à son décès en 1836 ; le vin est classé au rang de "Cinquième Cru" en 1855. Huit ans plus tard, Dauzac devient la propriété de Nathaniel (III) Johnston, membre d´une grande famille de négociants écossaise et, en 1870, de son fils Nathaniel (IV), ancien élève de polytechnique et de l´École des Mines de Paris, qui met toutes ses idées progressistes au service du vignoble. Se chargeant de la commercialisation, il délègue tous ses pouvoirs sur le terrain à un régisseur de confiance, Ernest David, avec lequel il travaille en étroite collaboration durant de longues années. Avec l'aide d'Alexis Millardet, professeur de botanique à la faculté des Sciences de Bordeaux, le domaine devient le théâtre de nombreuses innovations vinicoles : la "bouillie bordelaise" est créée afin de combattre le mildiou et un des tout premiers engins de pulvérisation est mis en place. En 1914, le décès de Nathaniel (IV) met fin à cette aventure et la première guerre mondiale engendre des difficultés économiques auxquelles les héritiers ne peuvent faire face.

Le domaine ne connaît une renaissance qu´à partir de 1978 lors de son rachat par le Groupement Foncier Félix Chatellier et Fils : le vignoble est restructuré et une cuverie en inox vient remplacer les anciennes cuves en béton. En 1989, la MAIF devient acquéreur de la majorité des parts de la société et modernise la propriété. La demeure est modifiée : une extension à l´arrière est rajoutée et les ailes sont détruites. Les chais, également détruits, sont reconstruits à l´emplacement d´anciens bâtiments situés au nord de la propriété et visibles sur le cadastre de 1826. Le cuvier est refait en 2004. Récemment, une tour ronde a été édifiée à l´extrémité nord de la façade antérieure afin de donner une symétrie avec l´extrémité sud dotée également d´une tour, constituant la partie ancienne de l´édifice.

Périodes

Principale : 4e quart 17e siècle

Principale : 19e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Principale : 18e siècle

Auteurs Personnalite : Drouillard Pierre, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : Lynch Jean-Baptiste, propriétaire (attribution par source)
Personnalite : Johnston Nathaniel IV, propriétaire (attribution par source)

Le domaine est situé à l'est de Labarde, proche des limites communales de Macau et en bordure de route. Entouré d´un parc et fermé à l´ouest par un mur de clôture, Dauzac est composé au sud du château et au nord de bâtiments construits récemment abritant le chai et le cuvier.

Adoptant une forme en U, la demeure, recouverte d´un enduit dans sa quasi-totalité, est orientée au sud-ouest. La façade antérieure, donnant sur un espace arboré, est scandée de cinq travées séparées par une jambe à bossage, sur deux niveaux. La travée centrale, en léger ressaut, est coiffée d´un toit en pavillon brisé en ardoise ouvert par une lucarne ornée d´ailerons à volutes et surmontée d´un fronton curviligne. Les ouvertures du rez-de-chaussée sont sommées d´un larmier, ainsi que la baie centrale du premier étage.

La façade postérieure est composée d´une aile en rez-de-chaussée rythmée de cinq travées et terminée par une terrasse. Le second niveau, donnant sur cette terrasse, est percé de quatre ouvertures ; la travée centrale présente une baie aveugle sommée d´une corniche et surmontée de la toiture brisée en ardoise ouverte également par une lucarne. Cette façade est flanquée de chaque côté de petites ailes en retour percées d´une porte. Le pignon ouest présente à son angle nord une tour ronde construite en pierre de taille ; une seconde tour, accolée au pignon est de l´édifice, a été récemment rajoutée. A proximité du château, accolée au mur de clôture du domaine, se trouve une ancienne boulangerie à l´intérieur de laquelle est conservé un four en brique prenant toute la largeur du mur. La marque du fabricant y est encore lisible : J. MOUSSEAU / BREVETÉ SGDG / BORDEAUX (voir four de cette même marque à Bayon-sur-Gironde). L´ancienne entrée du domaine est située à proximité de cette boulangerie : elle est composée d´un portail encadré par de hauts piliers et flanqué de petits pavillons insérés dans le mur de clôture et couverts d'ardoise. Au nord du domaine, les bâtiments abritant le chai et le cuvier sont récents et la façade principale est bâtie dans un style néoclassique : un porche couvert soutenu par neuf piliers est surmonté d´un fronton triangulaire mentionnant CHATEAU DAUZAC. A l´intérieur, les cuves en inox sont installées de part et d´autre d´une allée centrale et une salle de dégustation offre une vue sur l´ensemble du chai. Une plaque à l'entrée du domaine et en bordure de route rend hommage à Ernest David et Alexis Millardet.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Labarde , 1 avenue Johnston

Cadastre: 1826 B 228 à 230, 2009 A2 812

Localiser ce document