Présentation de la commune de Prignac-et-Marcamps

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L'implantation humaine sur les bords de la Dordogne est attesté par plusieurs sites préhistoriques majeurs. Au pied du rocher de Marcamps, le long du ruisseau des Neuf Fonts se trouve le site dit du Trou de la Fée. François Daleau (1845-1927), archéologue de Bourg, effectua en 1874 des fouilles dans cet abri sous roche, pouvant remonter au paléolithique, et dégagea du matériel gallo-romain et une monnaie de l'Âge du bronze. Le site archéologique de Pair-Non-Pair a été découvert le 6 mars 1881, également par François Daleau. Plusieurs périodes d'occupation ont été identifiées, du Moustérien (-80000 ans) au Gravetien (-25000 ans). Y ont été découvertes des gravures pariétales datées de -30000 ans.

Des vestiges antiques ont été retrouvés dans plusieurs secteurs de la commune : Cazelle, Cabireau, Grand-Jour, les Grand' Vignes, le Pantier Neuf, Pourcaude, ainsi qu'un ancien chemin traversant le marais de Prignac dans le sens est-ouest.

L'église Saint-Michel de Marcamps était une annexe de Saint-Pierre de Prignac relevant de l'abbaye Saint-Vincent de Bourg. L'église a peut-être été fondée au 12e siècle, associée à un château établi sur ce promontoire rocheux. La chapelle castrale serait devenue église paroissiale, demeurant toutefois simple annexe de Prignac jusqu'au 18e siècle. Des vestiges médiévaux sont aussi conservés aux absides des églises de Prignac et de Cazelle. L'église de Prignac correspond à un ancien prieuré augustin de l'abbaye Saint-Vincent de Bourg, dont la fondation est peut-être antérieure au 12e siècle. Le chevet de l'église présente quelques éléments caractéristiques du 12e siècle (appareillage, modillons, colonnes engagées). La paroisse Sanctus Felix de Cazelis est mentionnée dans un compte de l'archiprêtré de Bourg de 1398. L'architecture du chevet et les éléments sculptés conservés permettent de dater l'édifice du 12e siècle. A noter également, la chapelle de la Lurzine, prieuré bénédictin de l'abbaye de Masdion (Charente-Maritime), attesté au 13e siècle (1281) et dont la fondation semble remonter à la seconde moitié du 12e siècle.

En 1331, Arnaut Guilhem de Grissac reçoit l’autorisation d'Édouard III de construire une maison forte dans la paroisse de Cazelles, sur les premières croupes dominant l’estuaire. Jehan de Pis est dit écuyer et seigneur de Grissac en 1524. La maison noble de Grissac est mentionnée dans un acte de 1540, détenue en partie par Charles Achard, au nom de son épouse Marie de Pys. Selon Jacques Gardelles, un château aurait été construit en 1652 pour Louis Montalier. Quant au château de Grand-Jour, la demeure aurait été édifiée en 1763 selon la notice de l’édition de 1893 de Bordeaux et ses vins. La propriété est alors certainement entre les mains de la famille Villatelle, puis à la famille Lavergne-Peyredoule par les successions de Jeanne Villatelle, veuve de Monsieur Descalette, de Jeanne Marie Villatelle, veuve de Charles de Callières, et de Marguerite Villatelle, veuve de Monsieur Lavergne-Peyredoule.

La commune est remarquable par l'exploitation ancienne de carrières de pierre, probablement depuis l'Antiquité. Les carrières situées en amont de Bourg (La Lustre, Tauriac, Marcamps, Saint-Laurent d’Arce) produisent des pierres dures exploitées en blocs de grande dimension. La rivière du Moron et la Dordogne étaient utilisées pour le transport.

Cette rivière revêt une importance toute particulière, considérée comme la limite linguistique entre la langue d'oc et la langue d'oïl.

Sous l'Ancien Régime, Saint-Michel de Marcamps constitue une annexe de la paroisse Saint-Pierre de Prignac. En 1803-1804 (an XII), la paroisse de Cazelles est rattachée à celle de Prignac formant la commune de Prignac-et-Cazelles. En 1824, Prignac et Marcamps sont réunies pour le culte à l'église de Cazelle. A cette époque, la population est de 210 habitants à Prignac, 180 à Cazelles et 425 à Marcamps.

En 1865, une estimation des deux absides de Prignac et Cazelle est réalisée par l'architecte Hosteing, chargé par ailleurs du projet de construction d'une nouvelle église. Le curé Eugène Amé s'en porte acquéreur : celle de Cazelles est convertie en sépulture pour sa famille, celle de Prignac devient la chapelle privée de la famille Castanet. Cette même année, Pierre Castanet aîné et Elisabeth Deporte son épouse, propriétaires du Château Grand Jour, font don à la commune d’un terrain pour y construire une église et un presbytère. L'église est construite au lieu-dit du Plantier Neuf et les travaux de gros-oeuvre sont achevés en 1871. 

Dans les années 1840, un projet de dessèchement du marais du Moron est proposé : des travaux sur la rivière qui s'envase sont nécessaires pour y maintenir navigation et commerce. Il faut attendre les années 1860-1870 pour que des travaux soient finalement entrepris. Un décret impérial (15 mai-4 juin 1869) déclare le Moron navigable par bateaux entre son embouchure dans la Dordogne et le pont du Moron.

Le chemin de fer reliant Saint-André-de-Cubzac et Blaye traverse la commune dans la seconde moitié du 19e siècle, avec plusieurs projets sur le tracé. Le franchissement du Moron, notamment, pose question. Un pont métallique est établi en 1885-1886 en aval du pont du Moron prolongé par une rampe jusqu'à la gare de Tauriac. La ligne fonctionne jusqu'en 1954. Il ne reste plus de traces de ce pont, visible sur une carte postale ancienne.

En 1888-1892, une mairie-école de garçons est construite au nord des vestiges de l'église de Prignac, le long de la route principale. L'autre pôle de développement du village se trouve au hameau de Plumet, où la commune de Marcamps implante en 1881 une école de filles.

Depuis le 27 février 1965, la commune de Marcamps est rattachée à celle de Prignac-et-Cazelles, l'ensemble formant Prignac-et-Marcamps.

Dans les années 1980, des lotissements de maisons individuelles se développent (aux Lurzines, autour de l’église, à Plumet). De nombreuses constructions sont en cours en 2021, notamment un lotissement en face de la mairie ou bien dans le secteur du ruisseau des Neuf Fonts.

Depuis 2014, un plan de prévention des risques de mouvements de terrain (PPRMT) a été établi pour les communes de Bayon-sur--Gironde, Bourg, Gauriac, Prignac-et-Marcamps, Saint-Seurin-de-Bourg, Tauriac et Villeneuve.

Plusieurs sites sont protégés pour leur qualité environnementale : la vallée et les palus du Moron constitue un Site d'Importance Communautaire (SIC/pSIC) depuis mai 2002, compris dans une zone NATURA 2000. Le site est également ZNIEFF I, ainsi que les anciennes carrières de de Saint-Laurent d'Arce et de Marcamps.

119 dossiers documentaires documentaires ont été réalisés. Parmi ceux-ci, 48 éléments ont été sélectionnés : châteaux, maisons, fermes, etc, qui se distinguent par leur qualité architecturale ou leur histoire ; plusieurs concernent également des hameaux afin de restituer l'organisation du bâti sur le territoire, avec notamment l'ancien bourg de Marcamps.

Plusieurs dossiers collectifs ont été réalisés afin de mettre en évidence les caractéristiques de certaines familles d'édifices : les maisons et les fermes, les chais et les cuviers, les moulins ; mais également pour mettre en évidence l'histoire des carrières et le patrimoine lié à l'eau (puits, lavoirs) ou un patrimoine plus modeste et plus fragile (croix de chemin, cabanes).

La commune de Prignac-et-Marcamps se situe dans le canton de Bourg. Elle se trouve à 6 km de Bourg et de Saint-André-de-Cubzac. Elle est traversée par la route départementale RD 669. Elle s'étend sur une surface de 10,3 km². le point culminant (43 m NGF) se trouve à Plantier-Neuf.

La commune est composée de trois anciennes communes réunies aux 19e et 20e siècles : Prignac, Cazelle et Marcamps. La mémoire de ces trois entités est encore en partie conservée dans les vestiges des trois anciennes églises : Saint-Felix de Cazelle, Saint-Pierre de Prignac et Saint-Michel de Marcamps. La nouvelle église construite au Plantier Neuf, à l'écart, ne parvient pas à créer un centre dans cette commune recomposée, au bâti diffus et éclaté.

On distingue trois ensembles paysagers principaux : au sud, les zones de palus bordant la Dordogne ; au centre, les coteaux accidentés alternant parcelles viticoles, carrières et urbanisation ; au nord, la zone de marais du Moron. A noter également les vallons et le coteau calcaire autour du bourg de Marcamps. Dans ce secteur, la topographie est particulièrement accidentée avec une alternance de vallons et de points en hauteur (Jolias, Bonnefon). Se lit également dans cette zone l'activité des carriers avec les sites d'exploitation à ciel ouvert.

Des digues sont aménagées en bordure de fleuve. La Dordogne comporte une servitude de marche pied, sur chaque berge, limitée à 3,25 m. Cette largeur se mesure à partir de la limite du domaine public fluvial. Les propriétaires ne peuvent sur cet espace ni planter d'arbres, ni se clore. Cette servitude qui est destinée à l'accès à la rive, son entretien et sa surveillance, n'est utilisée que par les agents des services de la police des eaux et de la pêche. Elle n'est pas ouverte au public. Les pêcheurs bénéficient pour leur part d'une servitude de 1,50 m de large sur chaque rive pour la pratique de leur loisir.

Le Moron prend sa source à près de soixante mètres d’altitude sur le plateau de Saint-Savin, au lieu-dit Le Petit Moron. Il rejoint la Dordogne à Prignac-et-Marcamps, après avoir parcouru 24,5 km et traversé dix communes et trois cantons. Sa vallée est classée zone Natura 2000 depuis avril 2002 et est protégée en raison de la présence possible du vison d’Europe et de la loutre. Il forme la limite avec les communes voisines de Tauriac et Bourg.

Au sud du village se développe un large espace viticole. Les vignes colonisent les versants du coteau, mais également des parcelles en bordure du fleuve. Les sites de Grissac et de Grand-Jour marquent nettement le paysage avec leur demeure, leurs dépendances et leurs jardins. De grandes parcelles sont également plantées en maïs. Quelques parcelles boisées (peupleraies) se trouvent à proximité des berges. La production viticole appartient aux AOC Côte de Bourg et Bordeaux.

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