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Présentation de la commune de Saint-Savin
France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saint-Savin
Historique
Archéologie
Etienne Patte (1939) mentionne des silex taillés du Paléolithique moyen en aval de Saint-Savin, sans les situer précisément, probablement dans les formations géologiques remaniées à silex résiduels au nord de la commune.
Une anse d'amphore portant la marque " PIXTAVGP ", trouvée à Saint-Savin, est conservée au musée Sainte-Croix à Poitiers (Thouvenot, Anses d'amphores..., p. 601).
Moyen-Âge
Quelques sarcophages sont conservés à Saint-Savin et pourraient provenir des abords de l'ancienne église Notre-Dame, aujourd'hui détruite : deux sont remployés dans les étages inférieurs de la fabrique du Point-du-Jour, qui appartenait à André Duchesne, agent-voyer, qui a pu les trouver sur la place voisine mais aussi lors de travaux qu'il a menés à Antigny où un cimetière paléochrétien est attesté. Un sondage archéologique préalable à un aménagement de la place a permis de mettre au jour en 1991 un sarcophage mérovingien réutilisé à l'époque médiévale et un mur qui pourrait correspondre au mur gouttereau sud de l'ancienne église. D'autres sarcophages seraient conservés dans un hôtel particulier 34, 36 place de la République.
L'abbaye de Saint-Savin a été fondée au début du 9e siècle sur le site de la découverte des sépultures de deux saints martyrs chrétiens, Savin et Cyprien, morts au 5e siècle. Fondé vers 800 sous Charlemagne, l'abbaye se développe avec Benoît d’Aniane qui installe une vingtaine de moines à la demande du roi Louis le Pieux (voir annexe, détail de Rédet, Dictionnaire topographique...). Le chartrier n'est pas conservé mais quelques documents ont pu être reconstitués (diplômes de confirmation de roi Pépin Ier en 825 et de Louis Le Bègue en 878, voir Perrault et Pon, 2009). La fortification du bourg, son tracé et l'emplacement possible du château sont discutés dans le dossier consacré aux fortifications d'agglomération de Saint-Savin. Le vieux pont de Saint-Savin est généralement daté du 12e ou du 13e siècle, un péage étant signalé en 1113, mais il est possible qu'il ait d'abord été construit à un autre emplacement (voir les dossiers du vieux pont et du bourg). Ce pont était sous le contrôle du château et non de l’abbaye de Saint-Savin.
Deux églises paroissiales étaient à la nomination de l'abbé : Notre-Dame, sur la place Notre-Dame aujourd'hui place de la République, dont la fondation a été datée du 9e ou du 10e siècle, et Saint-Hilaire, citée en 1184, 1322 et dans le pouillé de 1647 (Rédet, p. 386), non localisée.
Une chapelle Saint-Vincent (Capella Sancti Vincentii) est signalée au Mont-Saint-Savin dès 1184 ; elle est encore église paroissiale mais en mauvais état en 1807, puis détruite peu après.
Une chapelle dédiée à Saint-Eutrope devait également exister au sud du bourg, vers le Bourg-Neuf et l'actuelle rue Saint-Eutrope. Il s'agit probablement de la chapelle de Rochangouste (Rochangoût) incendiée par les protestants en 1562. Il en subsiste un modillon inséré dans la façade de l'ancien presbytère devenu ancienne trésorerie.
L'abbé de Saint-Savin était seigneur de la châtellenie (Castellania Sancti Savini, 1258, Ledain cité par Rédet), relevant du comte du Poitou (tour Maubergon à Poitiers), ayant juridiction sur les paroisses de Saint-Savin, Mont-Saint-Savin, Antigny, Saint-Germain, Nalliers, Paizay-le-Sec, Villemort et une partie de Haims. La position du château et des fortifications sont développées dans le dossier des fortifications.
Dans les hommages à Alphonse, comte de Poitiers, en 1260, de nombreux écarts de Saint-Savin sont déjà mentionnés : l'abbé, seigneur de Saint-Savin, y percevait des revenus et il est possible que de premiers bâtiments, pas nécessairement construits en dur, s'y soient trouvés (voir Rédet et annexe) : Artige (Artigia), Babousseau (Apud Boscum Bocelli), le Pin (Apud Pinum), la Rochangout (Rocha Jongeules), Siouvre (Silvana) dont le château en ruine - non daté précisément - a subsisté jusqu'au 20e siècle, et le Talu (Tallutum). En 1266, Alphonse de Poitiers refuse à l'abbé sa demande de déplacement de la synagogue, non localisée mais située à proximité de l'abbaye et un certain Bonfiz est cité en 1269 puis son fils une quarantaine d'années plus tard (voir Nahon, 1966, p. 202-205). Rappelons que la synagogue pouvait se trouver dans une maison ordinaire et que le relief en remploi dans un cartouche avec une coupe et des étoiles de David situé 24 rue Saint-Louis ne provient pas nécessairement d'une synagogue ou d'un lieu de culte juif.
Pendant la guerre de Cent Ans, l'abbaye est prise par les Français en 1369 (sur trahison d'un moine) puis reprise par le prince de Galles qui la pille en 1371. Le " fort de Saint-Savin " est gardé par Guillaume de Naillac (1371). L'impact exact de ces évènements sur les fortifications de la ville et le château aujourd'hui détruit est inconnu.
L'abbaye est restaurée à la fin du 14e siècle (flèche en pierre du clocher notamment) et au 15e siècle.
Temps modernes
La configuration des hameaux semble être fixée au 15e et 16e siècles. Rédet a répertorié des mentions concernant Artige (1571), Babousseau (1403, 15o8, 1572), Bourouy (1531, 1532, 1595), le Breuil (1508, 1563), le Charrault-Jacob (1542, 1566), les Coudrières (1571), le Donné (1531), la Galmardière (1564, 1577), les Granges (1527), les Lussonnières (1572, 1573), le grand Pain (1563), le petit Pain (1572), les Quartrons (1565), Rochangout (1586, 1594), Roussac (1404, 1536), Siouvre (15o8, 1533), le Talu (1473, 1545) (voir détails en annexe).
La période des guerres de Religion est mouvementée à Saint-Savin. En 1562, les archives de l'abbaye sont détruites par les protestants menés par Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme. Les revenus de l'abbaye sont cédés en 1563 par un bail à ferme par Emery de Rochechouart, abbé commendataire, pour cinq ans et 5 500 livres par an. En 1568, la ville est prise et pillée par les protestants menés par les comtes de Choisy et de Beauvoisin et l'abbaye subit un important incendie en 1569. En 1573, la sauvegarde est accordée aux habitants de Saint-Savin par le duc d'Anjou à la demande du même abbé Emery de Rochechouart. Catherine de Médicis envoie le duc de Montpensier à la tête d’une armée pour reprendre la ville ; elle pille l’abbaye. En 1576, le duc d'Anjou ordonne au capitaine Lasalle (ligueur) de remettre l'abbaye où il tenait garnison entre les mains de l'abbé.
L'abbaye possède de nombreux biens dans le bourg (moulin, maisons et jardins), et à proximité immédiate (vignes notamment à la Rochengout), granges, tannerie (mentions au 16e siècle). Elle en tire des revenus en les mettant en fermage contre des rentes annuelles. Les habitants doivent également entretenir la place du marché, à paver, les rues, le pont.
Dans le contexte de la Ligue, les fortifications de la ville et de l'abbaye ainsi que certains bâtiments de l'abbaye sont détruits en 1591-1592 sur ordre du vicomte de la Guerche, gouverneur du Poitou, par le sieur de Champagne, prévôt des marchands de Montmorillon (Médiathèque François Mitterrand de Poitiers, manuscrit Ms 479, folio 629).
Henri de Neuchèze, baron des Francs et neveu de l’abbé commendataire, détourne une partie des revenus de l'abbaye à partir de 1611. De nombreux procès sont intentés par les religieux et les habitants, mais les arrêts le condamnant dès 1616 ne sont pas exécutés. Il est finalement arrêté en octobre 1631, même si les habitants s'opposent dans un premier temps à l'entrée du prévôt de Paris venu l'arrêter en traversant la ville à partir de la porte Notre-Dame.
En 1632, le prieur claustral de l'abbaye envoie une requête à l'évêque de Poitiers pour être autorisé à quitter Saint-Savin où la peste sévissait et à se retirer momentanément avec ses religieux à Saint-Germain ou à Antigny (Archives départementales de la Vienne, 1 H 7/1). En 1634, un arrêt du Parlement ordonne que le produit du péage des ponts de Saint-Savin appartenant à l'abbaye soit affecté à l'avenir à la réparation desdits ponts (requête dès 1626 notamment des habitants des paroisses Notre-Dame à Saint-Savin, Saint-Hilaire de Nalliers et Saint-Pierre de Béthines ; Archives départementales de la Vienne, 1 H 7/13).
Après cette période mouvementée, René Chasseloup introduit la réforme de la congrégation de Saint-Maur en 1640 et permet à l'abbaye de connaître un renouveau : restauration du clocher, nouveau mobilier, etc.
Dans le contexte de la minorité de Louis XIV et de la régence d'Anne d'Autriche à partir de 1642 puis de la Fronde (1648-1653), la ville de Saint-Savin a connu la fuite d'une grande partie des habitants et de nombreuses maisons sont détruites ainsi qu'en témoigne un document daté du 7 avril 1644 décrivant les dommages commis par les gens de guerre et notamment trois compagnons du cardinal de Mazarin : Louis Delaforest, lieutenant général en l'élection du Blanc constate l'impossibilité pour la population de Saint-Savin de payer les subsides dus à l'abbaye (Archives départementales de la Vienne, 1 H 7/13).
Un arrêt rendu par le Parlement en 1658, opposant Pierre Alagile, marchant, commis de Paul Cuisinier, fermier du droit de péage et de plaçage de la ville, appartenant aux religieux, à Charles Caillaud, juge royal de Montmorillon, expose qu'il y a quatre foires annuelles aux bœufs et autres bestiaux les 25 janvier, 11 juillet, 9 octobre et 24 novembre.
La châtellenie de Saint-Savin relève de la sénéchaussée de Montmorillon (généralité de Poitiers), mais de l'élection du Blanc et donc de la généralité de Bourges, ce qui explique notamment que tous les marchés de l'abbaye entre 1663 et 1665 sont enregistrés la généralité de Bourges (cf note 1, Rédet, p. XXIV-XXV). L'église est remeublée et l'abbaye en grande partie reconstruite : le bâtiment conventuel actuel est construit à partir de 1682 d'après les plans de François Leduc dit Toscane ; le chantier semble s'achever en 1692, date portée sur une clef de voûte.
Le démantèlement de la propriété de feu Joseph Bonamy, sieur des Meurs, receveur des tailles en l'élection du Blanc en Berry, saisie le 6 mars 1670, se heurte à un long parcours judiciaire et la mise aux enchères des biens n'a lieu qu'en 1748 : plusieurs propriétés à Saint-Savin, notamment le Grand-Breuil et ses dépendances, sont acquises par Laurent Augier de Moussac, lieutenant général civil de la sénéchaussée de Montmorillon, qui y réalise d'importants travaux (1751-1759).
Le 12 octobre 1761, Jean-Baptiste Parent, demeurant à Poitiers paroisse Saint-Didier, en face des filles de Notre-Dame, ingénieur de la province de Poitou, est nommé expert laïc pour évaluer les travaux réalisés et à faire sur les biens de l'abbaye. Il dresse l'état des lieux, enregistré à la généralité de Bourges, le 5 novembre 1761 depuis l'auberge de Saint-Elloy. Il semble que les pièces relevant du civil soient authentifiées à Bourges même si les procès liés à l'affaire de l'abbé Daché sont jugés par le procureur à Poitiers, qui apparaît parmi les débiteurs, et par le conseil d'Etat.
Dans la deuxième moitié du 18e siècle, de nombreux défrichements sont signalés à Saint-Savin et Mont-Saint-Savin ou par des habitants de ces deux paroisses (voir Debien, Défrichements..., voir annexe).
Outre la Gartempe, le bourg, la route de Poitiers à Châteauroux et une route en rive gauche de la Gartempe partant du bourg de Saint-Savin vers le sud jusqu'au bourg d'Antigny, de nombreuses fermes ou hameaux sont figurés sur la carte de Cassini, soit du nord vers le sud : Talus (= le Haut ou le Bas Talus), la Galmardière, Artiges, la Gardillonnerie, les Pins (= le Grand ou le Petit Pain), Roussac, Le Breuil, la Guesserie, Lussonnière, le Petit Breuil, Souve (=Sioulvres), les Granges, les Charajacob (?), Bouroud (= Bourouy), la Grange au Rabaud, le Donné. Il n'y a pas eu de changements importants par rapport aux propriétés mentionnées antérieurement.
Du fait des nombreux procès, une documentation abondante cite des biens de l'abbaye dans le bourg. Une étude historique détaillée, impossible à réaliser dans le cadre d'un inventaire du patrimoine bâti, permettrait de reconstituer l'histoire des propriétés au moins du 17e à la fin du 18e siècle, dont certaines sont décrites.
La disette de 1786 est documentée dans les Archives départementales du Cher (C/1127) : des habitants du Mont-Saint-Savin, présentent un état des pertes et demandent des exonérations fiscales pour raison de disette de récoltes et mortalité de bestiaux auprès de l'assemblée provinciale du Berry.
A la veille de la Révolution, la foire se tient sur trois emplacements : la foire aux bœufs à l'ouest de l'abbaye sur l'actuelle place de la Libération, les chevaux, mulets, ânes et moutons dans la Grand'Rue et les autres marchandises place Notre-Dame (règlement de 1786 in Debiais, 2007, p. 241).
Administration à partir de la Révolution
En 1790, Saint-Savin est chef-lieu d'un canton du district de Montmorillon comprenant Saint-Savin, Mont-Saint-Savin, Saint-Germain, Antigny, Béthines, Haims, Paizay-le-Sec et Villemort. En 1793, deux communes sont renommées : Pont-sur-Gartempe et Mont-Saint-Savin. Pont-sur-Gartempe est chef-lieu de canton, confirmé en 1801 mais avec un territoire étendu à l'éphémère canton d'Angles-sur-l'Anglin. Le 3 floréal an II [22 avril 1794], il est toujours question de Pont-sur-Gartempe, mais dès le 25 fructidor an III [11 septembre 1795], la commune apparaît sous le nom de Saint-Savin. Le canton est stabilisé sur les communes d'Angles-sur-l'Anglin, Antigny, Béthines, La Bussière, Nalliers, Saint-Germain, Saint-Pierre-de-Maillé, Saint-Savin et Villemort. La commune de Vicq a été détachée le 25 mai 1835 du canton de Saint-Savin, arrondissement de Montmorillon, pour être réunie au canton de Pleumartin, arrondissement de Châtellerault. En tant que chef-lieu de canton, la justice de paix était rendue d'abord dans l'aile sud de l'abbaye puis dans la mairie - tribunal jusqu'à sa suppression en 1958.
Un tilleul, arbre de la Liberté, est planté à la Révolution sur la place publique (actuelle place de la Libération). Elle devient le lieu de rassemblement pour le serment des officiers de la garde nationale, la fête de l'Être suprême ou la célébration de l’anniversaire de l’exécution de Louis XVI.
En 1801, il y a toujours deux communes : Saint-Savin et Mont-Saint-Savin. En 1807, le projet de fusion des communes de Saint-Savin, Mont-Savin et Saint-Germain, en ne gardant qu'une commune et un seul cimetière, échoue (Archives départementales de la Vienne, 2 O 300/6). La commune de Saint-Savin voulait vendre les trois églises (Saint-Germain, Saint-Vincent et Notre-Dame à Saint-Savin) et cimetières pour financer la restauration de l'abbaye.
Lors de la levée en masse pour la défense de la Révolution et de ses conquêtes, 70 hommes se présentent alors que le quota minimum était de 15 hommes.
Mont-Savin est finalement absorbé par Saint-Savin en 1820. Le graphique de population tient compte des deux communes avec le total avant leur fusion. En 1859 apparaît le vocable Saint-Savin-sur-Gartempe.
Aménagements urbains au cours des 19e et de la première moitié du 20e siècles
La commune en 1825
Selon les matrices du plan cadastral de 1825, la commune compte 349 maisons imposées et un moulin dans le bourg. Si l'on additionne les superficies imposables, la commune compte alors 31,5 ha de propriétés bâties et jardins (les routes et places ne sont pas comptabilisées et ce chiffre ne peut donc pas être comparé à l'actuelle superficie artificialisée), 73 ha de terres incultes (brandes, chènevrières, carrière, fosses et autres incultes), 115,3 ha de bois, taillis et futaies, 130,1 ha de prés et pâtures, 117,8 ha de vignes et 1349,4 ha de labours. Ravagées par le phylloxéra, les vignes ont disparu avant la fin du 19e siècle et n'ont pas été replantées. Si toutes les cabanes et loges de vigneron représentées sur le plan cadastral de 1825 ne sont pas conservées, il en subsiste néanmoins quelques-unes comme aux abords du nouveau cimetière.
En 1880 (cadastre révisé), il ne reste que 179 maisons imposées et un moulin (le moulin de la Gassotte qui venait d'être reconstruit après un incendie n'était pas encore imposé).
Démographie de 1793 à nos jours
Jusqu'en 1820, l'actuelle commune de Saint-Savin se compose de Saint-Saint et Mont-Saint-Savin, qui ont respectivement 1018 et 351 habitants en 1793. La population de Saint-Savin croît régulièrement dans la première du 19e siècle, passant de 1214 habitants en 1800 à 1866 en 1856. Elle s'effondre à 1495 habitants en 1861 pour remonter jusqu'à 1735 habitants en 1886. Après un long palier un peu au-dessus de 1600 habitants jusqu'en 1911, elle perd 200 habitants au lendemain de la première Guerre mondiale (victimes de guerre et de l'épidémie de grippe mais aussi exode) alors que d'autres chefs-lieux de canton voisins, comme La Roche-Posay, voient leur population peu ou pas impactée par la guerre. La population continue depuis à décroître régulièrement et ne compte plus que 817 habitants en 2021. Son rôle de centralité (chef-lieu de canton jusqu'en 2010) ne semble pas l'avoir protégée de la désertification, la population ayant diminué de plus de la moitié par rapport au pic de 1856. Une partie de la population perdue dans la deuxième moitié du 20e siècle se retrouve probablement sur la commune voisine de Saint-Germain, qui a une politique volontariste d'aménagement de lotissements à partir de la fin des années 1960 (voir schéma comparatif).
Aménagements de la route (royale, impériale, nationale) n° 151 ; construction du pont neuf, modification du tracé de la RN 151, plans d'alignement
Le tracé de la route royale puis impériale puis nationale de Poitiers à Avallon, n° 151, emprunte la Grand'Rue pour aboutir au vieux pont. Elle est figurée sur de nombreuses cartes : carte de Cassini, planches n° 40 et 41 de la route de Poitiers au Blanc sur l'Atlas de Trudaine (réalisé entre 1745 et 1780 sur ordre de Charles Daniel Trudaine, administrateur des Ponts et Chaussées), section D, de Pezay [Paizay-le-Sec] à la limite du département de l'Indre et de la Vienne de la Carte itinéraire de la route royale de Troyes à la Rochelle [vers 1800], Carte de Saint-Savin au Blanc, par Olivier Devaucelle (éditions 1810 et 1812), Carte générale et tableau statistique des routes royales et départementales de la Vienne, 1823, etc. La notice de la carte de Cassini (Archives départementales de la Vienne, 1 S 95) précise pour la route royale n° 151 de Poitiers à Avallon " [...] à projeter [...] entre ce point [à 960 m avant l'entrée de Saint-Savin] et la limite du département laquelle est à 5665 m du pont de Saint-Savin sur la Gartempe ".
En 1814, l'ingénieur Mounier propose des aménagements de la route (alors route royale n° 171) entre Chauvigny et Saint-Savin, avec modifications du tracé et construction de 25 ponts et aqueducs, dont un nouveau pont sur la Vienne à Chauvigny et pour la commune de Saint-Savin, un aqueduc dans la vallée de Siourme (aujourd'hui Sioulvre, n° 23), un dans le vallon de Donnet (n° 24) et un après la maison de Donnet (n° 25). La section KL (profils, pentes et rampes n° 95 à 120), de 5549 m, concerne la portion du bourg de Paizay-le-Sec à l'entrée de Saint-Savin. Le tracé de la route est dressé par l'ingénieur Mounier et les rapports sont signés le 13 décembre 1814 par Olivier Duvaucelle, ingénieur en chef. Un rapport de 1824 montre que si les travaux de certaines sections n'ont pas commencé, le projet est plus avancé vers Saint-Savin et Saint-Germain :
- " de Paizay-le-Sec à l'origine des chaussées faites en avant de Saint-Savin (5778 m), le tracé et les nivellements en long et en travers sont faits, ainsi que le plan terrier ", les travaux sont donc réalisés ;
- " du commencement des anciennes chaussées à l'entrée de Saint-Savin, sur une longueur de 941 m, portion faite, pas entièrement achevée, et non entretenue " ;
- " traversée de Saint-Savin sur une longueur de 1004,50 m, le plan est levé, les alignements n'en sont pas encore étudiés " ;
- " de la fin de la traverse de Saint-Savin à la limite du département de l'Indre, sur une longueur de 5423 m, portion faite, à perfectionner sur quelques points en non entretenus " (commune de Saint-Germain).
En 1825, un plan d'alignement est dressé par M. Nerte, conducteur, en mai 1825, vu par l'ingénieur en chef (signature illisible) ; il reprend un brouillon aquarellé non signé non daté, portant des annotations de 1824 et 1825 et de nombreuses corrections. La route aborde la place du Marché (aujourd'hui place de la République) par le nord (actuelle avenue du Général-de-Gaulle), longe l'ancienne église Notre-Dame détruite. Il s'agit ensuite d'agrandir le passage à travers la Grand'Rue et faciliter l'accès des charrettes au vieux pont sur 485,65 m. L'alignement concerne également 460,27 m de la rive droite du pont à la fin du faubourg de Saint-Germain.
En 1832, il reste 110 m à paver dans la traversée de Saint-Savin (Grand'Rue ?). Les travaux sont confiés en juillet 1834 à Jean Chaumont, terrassier habitant à Saint-Savin, qui s'engage à effectuer les travaux en quatre mois.
La route est empierrée de Paizay-le-Sec à Saint-Savin (" entre la métairie de Molle et les vieilles chaussées de Saint-Savin " sur une longueur totale de 12945,88 m), avec construction d'aqueducs et rectifications du tracé, entre 1835 (adjudication des travaux à Benjamin Gont le 21 février 1835) et 1838 suivant les plans et profils de l'ingénieur Favre-Rollin. Les travaux sont définitivement réceptionnés le 1er octobre 1838 pour un montant total de 88 107,44 francs.
La crue exceptionnelle de la Gartempe du 26 février 1844 a dépassé de près de 3 m son niveau d'étiage ordinaire. Les Ponts-et-Chaussées dressent des plans du pont avec les niveaux de cette crue pour le réparer et envisagent la construction d'un nouveau pont.
L'ordonnance royale du 8 novembre 1844 ordonne le déclassement de la route n° 151 aux abords de Saint-Savin et Saint-Germain. La direction des Ponts-et-Chaussées cède alors le plan d'alignement à la commune de Saint-Savin.
Alors que le pont neuf est en projet, Grissot de Passy, ingénieur ordinaire, dresse en 1846 des plans pour la restauration du vieux pont, la modification de l'accès par le nord de la commune et l'entrée au nord-ouest du bourg, élargir le passage par l'actuelle rue Saint-Louis ou percer une nouvelle rue (l'actuelle rue Nationale). Il dresse un plan d'alignement le 30 mars 1850 avec quelques modifications en 1851 (nouveau métré daté du 1er mars 1851).
Le marché pour la construction du nouveau pont est adjugé à Lebec, entrepreneur à Poitiers, en 1849 ; les travaux sont achevés fin décembre 1851 et le pont est ouvert à la circulation en 1852. Le contournement de l'entrée du bourg par le sud (tracé actuel) se dessine alors.
Grissot de Passy dresse un nouveau plan d'alignement le 30 mars 1850, puis en novembre 1851 ajuste le tracé de la nouvelle traversée (actuelle rue Nationale). Le projet se heurte à l'opposition des riverains et la rue Saint-Louis est utilisée pour traverser le bourg jusqu'à l'expropriation des terrains en 1852 et l'ouverture de l'actuelle rue Nationale en 1862 (pour plus de détails, voir le dossier " bourg de Saint-Savin ").
Le plan d'alignement le long de la RN 151 est arrêté le 27 septembre 1871.
Une loi du 5 juillet 1881 ordonne la réfection des routes et chemins. Le Conseil général de la Vienne dresse des lors chaque année un tableau d'avancement des travaux. Les accès à la ville de Saint-Savin par les différentes routes font ainsi l'objet d'un état détaillé des chefs de service du département en 1883 : route nationale 151 de Poitiers à Avallon, par Chauvigny et Saint-Savin, chemins de grande communication n" 16 (Montmorillon à Saint-Savin), n° 28 (de Saint-Savin à Châtellerault), n° 29 (de Saint-Savin à Angles), n° 31 (de la Trimouille à Saint-Savin), n° 35 (de Saint-Savin à Lussac-les-Châteaux), chemins d'intérêt commun n° 73 (de Saint-Savin à Vicq), n° 74 (de Saint-Savin à Mérigny). Le programme de gros entretien se poursuit les années suivantes.
Arrivée de la voie ferrée et gare (1883-1886)
Dans les années 1860, la commune de Saint-Savin s'était prononcée pour un passage de la voie ferrée Poitiers-Limoges par Chauvigny, mais le tracé retenu passe par Montmorillon. Finalement, elle obtient une gare sur la ligne Poitiers-Le Blanc (construction entre 1883 et 1886). La section de Chauvigny à Saint-Savin est inaugurée le 28 septembre 1885 et la section de Saint-Savin au Blanc le 7 novembre 1887. La construction de la gare au nord du bourg entraîne une modification de la trame urbaine aux abords de celle-ci et un déplacement du pôle d'activités économiques, hors commerces, aux abords de celle-ci. Une usine de la Pierre plastique du Poitou, produisant parpaings en mâchefer issu des usines à gaz, s'implante près de la gare en 1912 puis l'usine Aubade en 1963.
Faute d'approvisionnement en charbon, la ligne a été fermée au service des voyageurs pendant la Seconde Guerre mondiale entre Mignaloux-Nouaillé et le Blanc, à partir du 27 mai 1940. Le service de Poitiers à Châteauroux est assuré par un autocar.
Le service des marchandises a disparu progressivement entre Jardres et Le Blanc de 1988 à 1994. La ligne a été déclassée de Jardres à Saint-Aigny-Le Blanc le 10 novembre 1993.
Entre Fleix, à 8 km à l'ouest de Saint-Savin, et Le Blanc, l'ancienne voie ferrée constitue une " voie verte " rattachée au tronçon de Tours à Dax de l'Eurovélo ou véloroute 3 reliant l’Europe du Nord (Trondheim) à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Les lignes de transport en autocar de Châtellerault à Saint-Savin et de Montmorillon à Saint-Savin sont renouvelées par le conseil général en 1913 mais n'existent plus aujourd'hui.
Restauration de l'abbaye
Lourdement endettée par les lourds travaux de restauration de l'église abbatiale qui s'achèvent de 1860 à 1880 environ, la commune doit rembourser les emprunts et ne peut plus réaliser d'investissement pendant de nombreuses années.
Eclairage public, électrification de la commune
L'éclairage public électrique est assuré dans la commune dès 1892 grâce au baron Demarçay, député-maire de la commune, et Léon Édoux. La production est concédée pour 15 ans à la compagnie Wells et Cie, boulevard Chasseigne à Poitiers, qui installe le matériel nécessaire dans le moulin de la Promenade, mais la commune oublie de demander l'autorisation aux services des Ponts-et-Chaussées et est sommée par le préfet de se mettre en règle en 1893 en fournissant des documents manquant de la part d'Eugène Wells, ingénieur mécanicien.
En 1909, le conseil général de la Vienne fait installer par C. Joyeux, électricien à Poitiers, quatre postes dits " Niagara électrique ", composés de rubans conducteurs, pour lutter contre la grêle et la foudre. L'un d'entre eux est mis en place sur la face nord-est de la flèche de l'église et relié à la Gartempe.
Les campagnes sont électrifiées entre 1930 et 1938.
Nouveaux équipements urbains, services publics
Pendant la majeure partie du 19e siècle, la gendarmerie est installée dans les bâtiments conventuels et le logis de l'abbé. Dans l'ancienne aile sud aujourd'hui disparue se trouvaient la mairie et le tribunal d'instance. L'école de garçons se trouve dans des bâtiments loués. L'école de filles confessionnelle est installée dans une maison louée, reconstruite par la commune en 1864 puis elle devient laïque en 1887. Une nouvelle école de garçons est construite en 1887-1888 (actuel centre communal d'action sociale).
André Duchesne, agent-voyer cantonal, dresse les plans du nouvel hôtel de ville en 1911 à construire à l'emplacement de la halle couverte. La construction est en grande partie réalisée en 1913 et achevée en 1914.
En 1916, la commune participe au paiement de la moitié du loyer de deux réfugiés belges (Jacobs et Mollemans, total 175 francs inscrits au budget).
Foires et marchés
Le revenu des foires et marchés représente une part non négligeable du revenu communale. Ainsi, en 1810, les droits de place représentent 400 francs et les droits de patente 64,80 francs, sur un budget de 565,50 francs, le reste étant couvert par les impôts directs (centimes sur les contributions foncières, personnelles et mobilières).
A la fin du 19e siècle, les foires ont lieu le 1er vendredi de chaque mois et le marché chaque vendredi. En 1914, une foire aux chevaux est ajoutée le 23 août. Des assemblées villageoises se sont aussi réunies le jour de l'Ascension et le 3e dimanche d'octobre.
En 2024, le marché se tient toujours sur la place de la Libération tous les vendredis matins et la foire le 1er vendredi matin de chaque mois.
Vignes
Jusqu'à la crise du phylloxéra, la vigne couvre les coteaux de Saint-Savin. De nombreuses cabanes de vigneron sont figurées sur le plan cadastral de 1825, dont les matrices signalent presque 118 ha de vignes. En 1869, le prêtre Rigaud décrit sa paroisse avec " ses riantes et douces vallées, ces coteaux couronnés de vignes, ces plaines jaunissant sous la moisson ".
Autres activités économiques
En dehors des professions médicales, commerciales et artisanales, la plupart des activités sont repoussées en périphérie du bourg : nouveau moulin à la Gassotte (1856-1857, détruit par un incendie en novembre 1876 et reconstruit à partir de 1877), abattoir (1883, 1943).
Il a existé à Saint-Savin un four à chaux artisanal exploitant le calcaire local (Mourier, 1989, p. 37). Il n'est pas localisé sur la carte géologique.
En 1859, Robin Fruchon est propriétaire d'une tannerie à Saint-Savin entre le vieux pont et la Gassotte. Les matrices cadastrales mentionnent la destruction d'une tannerie appartenant à Pélagie Fruchon sur la parcelle E2 354 en 1873 (aujourd'hui maison 2 Grand'Rue près du vieux pont).
Beurrerie
La société laitière Toulait, à la Gassotte, fabriquait du beurre et du camembert marque « le Savinois », ainsi que la marque de camembert « la Flèche ».
Lavoirs, lingerie
Au moins deux zones de berges étaient sommairement aménagées en lavoir et zone d'épandage de linge : la première en amont du moulin, la deuxième de part et d'autre du vieux pont.
Carrières
Pour la construction de la gare, le cahier des charges précise que les moellons piqués et la pierre de taille dure proviennent des carrières du Breuil à Chauvigny, de Valéraux [Vallerault] près de Saint-Savin et de Tournat (Tournac) commune d'Antigny.
La carrière de Valléraux, entre le bourg et Babousseau, a livré des moellons et de la pierre de taille (calcaires graveleux et oolithiques du Bathonien) pour les constructions à Saint-Savin et alentours.
Au nord-ouest d'Artiges, une carrière a servi à la production de pierre à meule à grains.
La carte géologique mentionne 6 carrières fermées. Quatre carrières aujourd'hui comblées de matériaux au sud de la commune, ont servi dans la deuxième moitié du 19e siècle aux travaux de construction de la voie ferrée, du pont neuf et de la nouvelle traversée de Saint-Savin avec son contournement ouest et ont également été exploitées pour la construction des maisons ; la formation géologique de l'une d'entre elle a pu être observée : il s'agit de calcaires sublithographiques (biopelmicrites) contenant débris de charophytes et des ostracodes. Le toponyme Les Perrières témoigne de l'exploitation de deux carrières, et deux autres au sud du chemin, sur la commune d'Antigny.
Deuxième Guerre mondiale et accueil des Mosellans
En 1939, 1 119 habitants de Creutzwald en Moselle sont évacués à Saint-Savin et répartis sur les communes voisines (Antigny, Lathus, Angles-sur-Anglin, Béthines, Nalliers, Saint-Germain, Saint-Pierre de Maillé, Lussac les Châteaux, Vicq-sur-Gartempe, La Trimouille...). Les registres d'évacués à Saint-Savin comportent 299 noms.
Le 10 août 1940, le maire fait connaître au sous-préfet de Montmorillon faisant fonction de préfet de la Vienne non occupée ses priorités pour l'aménagement de sa commune :
- travaux de salubrité : fosses d'aisance, adduction d'eau chez les particuliers, réfection et construction de caniveaux dans les rues du bourg, dévasage et aménagement des rives de la Gartempe, achèvement des travaux de reconstruction de l'abattoir ;
- travaux d'utilité publique : construction d'un lavoir municipal, agrandissement de l'école de filles (entente possible avec Saint-Germain) ;
- travaux intéressant l'éducation physique et la jeunesse : construction d'un terrain de sport communal et d'un stand de tir à la carabine, aménagement d'une baignade sur la Gartempe avec cabines, plein d'eau, plongeoir.
La délégation spéciale de Saint-Savin (qui remplace le conseil municipal) charge le 20 juin 1942 le génie rural à Châteauroux de réaliser les études préalables pour l'adduction d'eau potable.
Les aménagements de la commune dans la 2e moitié du 20e siècle
En 1947, la salle des fêtes est fermée pour raison de sécurité.
Alimentation en eau potable et assainissement
L'alimentation en eau potable du hameau de Siouvres est réalisée en 1946-1948. Un forage d'eau potable existe au sud de Mont-Saint-Savin.
Le lotissement de la Gassotte est constitué en 1955 et les lots sont progressivement vendus jusqu'en 1960 après deux phases de viabilisation. L'assainissement de la commune est complété en 1962 pour les rues des Bans, du Château, des Tuileries, des Halles, du Carroir, du Point-du-Jour, la Grand'Rue, la place de la Libération, la route de Nalliers dans le quartier de la Gassotte dans le prolongement du lotissement, l'ancienne route de Poitiers et la RN 151, selon les plans de Pierre Sailhan, ingénieur des Ponts-et-Chaussées, subdivisionnaire de Chauvigny. Les travaux sont adjugés à Guy Poupart, entrepreneur à Moings (Charente-Maritime). En décembre 1963, l'inspecteur d'académie donne un avis favorable à la construction d'un groupe scolaire de huit classes, rendu urgent par le fait que l'usine Aubade emploie alors 40 ouvrières mais en prévoit 120 en 1964, ce développement étant accompagné par l'aménagement d'un lotissement de 40 habitations, dont dix sont déjà édifiées.
La commune se dote d'un plan sommaire d'urbanisme, rédigé par F. de Villiers, architecte, en mai 1966. Parmi les équipements à créer, ce document mentionne le collège de 12 classes et propose un terrain de 1,5 ha et la création d'un nouveau cimetière.
D'abord hébergé dans des préfabriqués sur le site du groupe scolaire, le collège Prosper Mérimée ouvre dans ses nouveaux locaux près du stade en 1973. En 2022, il accueillait 213 élèves.
Des équipements sportifs sont construits : stade à l'ouest et piscine au bord du bourg.
Le bâtiment conventuel oriental est classé parmi les monuments historiques en 1974. Les bâtiments ont été restaurés entre 1977 et 1997 pour accueillir le Centre international d'art mural (CIAM), devenu aujourd'hui un centre d'interprétation des peintures murales. La gendarmerie est installée dans de nouveaux locaux près du stade. L'abbaye et ses peintures murales sont inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1983.*
L’ancien abattoir accueille centre de secours puis les ateliers municipaux et la société laitière Toulait ferme ses portes en décembre 1984.
Les armoiries de l'abbaye (D'azur, à une palme d'or et un coutelas d'argent, la poignée d'or posée en sautoir, cantonnée de trois fleurs de lys d'or, avec un E couronné en chef, le tout timbré d'une crosse et d'une mitre et entouré de deux palmes de sinople) sont reprises dans les armoiries actuelles de la commune en enlevant les symboles religieux : le E est désormais couronné. La palme et le coutelas renvoient au martyr de saint Savin et saint Savinien.
Le moulin de l'abbaye est vendu aux enchères en 1933 et le moulin de la Gassotte est aménagé en camping par la commune dans les années 1960.
Description
Géologie et géographie
La commune de Saint-Savin est située sur la rive gauche de la Gartempe, à une quinzaine de kilomètres au nord de Montmorillon. Elle est limitrophe à l'est, sur la rive droite de la rivière, de la commune de Saint-Germain, au nord de Nalliers et La Bussière, à l'ouest de Paizay-le-Sec et au sud d'Antigny.
L'altitude de la commune varie de 76,58 m au niveau de la Gartempe à 141,89 m au sommet du plateau au nord de Babousseau et l'Ardillonnerie.
La commune de Saint-Savin appartient à l'entité paysagère des plaines du Haut-Poitou.
La commune est située sur le seuil du Poitou, sur un plateau calcaire du jurassique localement recouvert de formations argilo-sableuses. Autour d'Artiges et de la Galmidière, les formations géologiques présentent un faciès mixte détritique à silex et galets de quartz (Cm-pQs), alors que plus au nord, autour du Haut-Talus et au sud de la commune de Nalliers, est observée une formation à silex remaniée (Cm-pS). Ces deux formations sont des terres peu fertiles, autrefois occupées par des brandes. Les basse et moyenne terrasses de la Gartempe sont constituées de sables et graviers alluvionnaires qui ont été exploités comme liants et pour la fabrication des mortiers. Au nord de la commune, la haute terrasse de la vallée de la Gartempe, qui domine la rivière de 35 à 45 m, est constituée de sables argileux très rubéfiés à galets de quartz pouvant atteindre une quinzaine de centimètres et quelques galets de roches cristallines charriés par la rivière depuis la zone granitique que l'on trouve au plus près à une trentaine de kilomètres au sud, sur la commune de Lathus-Saint-Rémy.
La Gartempe borde la commune à l'est. Elle est franchie par deux ponts, un médiéval et l'autre construit au milieu du 19e siècle, un viaduc de chemin de fer et anciennement plusieurs gués (gué de la Croix Ronde près du bourg, gué de Roussac). Ses crues ont pu être historiquement importantes, le vieux pont a failli être emporté par la crue du 26 février 1844 qui dépassé de près de 3 m son niveau d'étiage ordinaire.
Les rives de la Gartempe dans le bourg de Saint-Savin, l'ensemble de la commune de Saint-Germain et la Rochangout sur la commune d'Antigny ont été inscrits au titre des sites par arrêté du 21 février 1944.
La commune ne comprend pas de zone national d'intérêt faunistique et floristique, mais la protection de l'abbaye au patrimoine mondial de l'UNESCO engendre une protection de fait de ses abords.
Le territoire communal
D'une superficie de 1 868 ha, le territoire est densément urbanisé dans le bourg ancien et son extension nord, l'ancien hameau de la Gassotte, et ne compte que deux gros hameau, Sioulvres ou Siouvre, à environ 2,5 km à l'est-nord-est du bourg, et Roussac, à 2 km au nord du bourg, les autres écarts étant constitués de quelques maisons et fermes.
Le bourg de Saint-Savin se développe sur un territoire relativement limité, à l'est du territoire. La partie urbanisée est contrainte par la RD 951 (ancienne RN 151, successivement route royale, impériale et nationale 151 de Poitiers à Avallon dans les documents du 19e siècle), la Gartempe à l'est, l'ancienne voie ferrée à l'ouest, une ligne de crêtes au sud et la rue des Grandes Murailles au nord. Dès le début du 19e siècle, le hameau de la Gassotte, au nord, se développe jusqu'à se retrouver contigu du bourg. Il s'y trouve l'école élémentaire, un lotissement, un moulin réaménagé en camping, une piscine. L'entrée de Saint-Savin par l'ouest jusqu'à la route de Leignes. et la promenade au sud du moulin de la Promenade (la Rochengout, la Vigne-aux-Moines) sont rattachés à la commune d'Antigny. Sur la rive opposée, et jusqu'au milieu du 19e siècle, le bourg de Saint-Germain est souvent qualifié de " faubourg " de Saint-Savin. Les parties rurales se situent à l'est de la commune.
En 2021, la population était de 860 habitants, soit une densité moyenne de 46 habitants par km2. En 2020, 124,31 ha sont artificialisés (bâti, voies, zones industrielles et commerciales). La commune est peu boisée (290,43 ha de bois et espaces semi-naturels), la plus grande partie de la superficie boisée se concentre sur les vallées sèches de l'Eguillon et des Vallereaux, au nord de la commune. Les terres agricoles se développent sur 1445,46 ha mais ne représentaient plus que 9 emplois sur la commune en 2023, avec une superficie moyenne de 121,3 ha par exploitation. La Gartempe occupe 8,73 ha de la superficie communale.
Pour l'Insee, la commune de Saint-Savin appartient au bassin de vie du Blanc et à la zone d'emploi de Poitiers mais hors zone d'attraction des aires urbaines. En 1968, la commune comptait soit 529 logements, soit 440 résidences principales, 48 résidences secondaires et logements occasionnels et 41 logements vacants. En 2021, la commune compte 661 logements, soit 461 résidences principales, 87 résidences secondaires et logements occasionnels et 113 logements vacants. En 2021, la commune comptait 817 habitants, et 235 emplois dont 105 pour les commerces et services et 73 pour l'administration publique, l'enseignement, la santé et l'action sociale (voir graphique pour la répartition).
Au-delà de la voie ferrée se sont implantés une usine (ex-Aubade), une zone commerciale et d'activité, la gendarmerie, le stade.
La zone d'activité de la Croix de Pierre occupe une superficie de 2,6 ha, dont 0,6 ha disponibles en 2018.
La presque totalité des hameaux et fermes isolées est mentionnée sous l'Ancien Régime. Il s'y trouve alors trois châteaux ou manoirs : à Sioulvres (Siouvre), aujourd'hui détruit, au Grand-Breuil, reconstruit en 1661-1668 et agrandi entre 1775et 1791, et au Mont-Saint-Savin, reconstruit en 1882-1884.
Parmi les hameaux cités au 16e siècle, le Charrault-Jacob, propriété de l'abbaye qui se situait près du bourg, a disparu. Les autres existent toujours. Les deux gros hameaux de Sioulvres ou Siouvre et de Roussac s'agrandissent sur leur périphérie aux 19e et dans la première moitié du 20e siècle. Les autres hameaux sont constitués de quelques fermes - de deux à cinq - regroupées. Quelques fermes sont totalement isolées.
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'aire d'étude, communal |
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Référence du dossier |
IA86007616 |
Dossier réalisé par |
Dujardin Véronique
Chercheur, service Patrimoine et Inventaire |
Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2016 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté de communes des Vals de Gartempe et Creuse |
Citer ce contenu |
Présentation de la commune de Saint-Savin, Dossier réalisé par Dujardin Véronique, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté de communes des Vals de Gartempe et Creuse, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/21d41642-20fd-4a76-be13-cba1ff1bdedc |
Titre courant |
Présentation de la commune de Saint-Savin |
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