Église paroissiale Notre-Dame de l'Immaculée-Conception

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Latrille

Au Moyen Âge et jusqu'à la Révolution, l'église de Latrille (autrement appelée Buros) dépendait du prieuré claustral du Mas, près d'Aire. Sans doute de fondation romane, comme le suggère son plan initial très simple à vaisseau unique prolongé par une abside en hémicycle, l'édifice fut partiellement ruiné par les troupes protestantes lors de la campagne de Montgomery en septembre 1569 (procès-verbal dit de Charles IX). Probablement restaurée dans le courant du XVIIe siècle, l'église n'est documentée qu'à partir du siècle suivant. L'évêque d'Aire François de Sarret de Gaujac, lors de sa visite d'octobre 1750, la décrit dans un état certainement très proche de celui d'origine, dépourvue de clocher et de chapelles latérales, composée d'une seule nef et d'un sanctuaire carrelés et lambrissés, couverts de plafonds "fort bas" et faiblement éclairés par de rares et étroites ouvertures ("un jour" dans le chœur à droite, deux "petits vitreaux à chassis" dans la nef). Une sacristie, percée d'un "petit jour vitré", est accolée à droite du sanctuaire. Le bâtiment, "très humide", présente en outre plusieurs désordres dans les maçonneries du "mur du bas de la nef". Sans fabrique ni revenus réguliers, la paroisse ne peut subvenir qu'aux réparations les plus urgentes.

Ce n'est que dans la seconde moitié du XIXe siècle que l'église bénéficie de travaux significatifs. Annexe de Saint-Agnet depuis le Concordat, elle est érigée en succursale par décret du 9 juillet 1870 (le projet datait de 1851). Devant le délabrement de l'édifice qui "menace ruine", une "souscription des chefs de famille" est lancée le 17 juin 1860 et fournit 2.000 francs. Un collatéral est bâti au nord du vaisseau de 1878 à 1880 par le maçon Clovis Couloumère (1846-1912), de Greaune, et le plâtrier aturin Jean Ducousso sur un dessin (daté du 8 juin 1876 et approuvé le 14 mai 1878) de l'architecte Lambras (?) d'Aire-sur-l'Adour. La sacristie, autrefois au sud, est sans doute reconstruite au nord à cette occasion, et de nouvelles fenêtres percées. Le mur occidental du vaisseau principal est couronné en 1883, par le même Couloumère, d'un pignon percé de deux baies campanaires (l'unique cloche était jusqu'alors suspendue à une poutre de la nef). L'édifice n'a subi depuis lors que des réparations d'usage, des embellissements intérieurs (pose de verrières figurées de 1925 à 1928) et, plus récemment, la réfection des lambris de couvrement en pin et du pavement en terre cuite, ainsi que le décrépissage intérieur des murs, révélant l'appareil de galets.

Périodes

Principale : 13e siècle (incertitude)

Secondaire : 17e siècle (incertitude)

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Dates

1878, daté par source

1883, daté par source

1886, daté par source

Auteurs Auteur : Lambras (?)

Architecte à Aire-sur-l'Adour dans la seconde moitié du XIXe siècle (travaux à l'église de Latrille en 1876-1880). Lecture incertaine de la signature apposée sur le devis pour Latrille. Une famille Lambras est attestée à Saint-Sever autour de 1850.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Couloumère Pierre Clovis

Pierre Clovis (prénom usuel) Couloumère, maçon et tailleur de pierre actif à Geaune (Landes). Né le 7 octobre 1846 à Geaune et mort dans la même ville le 29 novembre 1912, fils du maçon Pierre Couloumère (1807-1883) et de Jeanne Lafitte (1814-1890) ; marié le 28 janvier 1872, à Geaune, avec Jeanne Désirée Barat (Geaune, 21 juillet 1845 - Geaune, 23 août 1929), fille de Pierre Barat, cordonnier, et de Marie Espenan, dont il eut quatre enfants nés à Geaune : Marie (1873-1876), Pierre Frédéric (1876-1950), mécanicien, Jeanne (1878-1950) et Benoit (1880-1949). Source : Geneanet.

, maçon (attribution par source)
Auteur : Ducousso Jean

Plâtrier à Aire-sur-l'Adour (Landes) dans la seconde moitié du XIXe siècle.

, entrepreneur (attribution par source)

L'église, entourée par le cimetière, est un édifice à deux vaisseaux bâti en maçonnerie de galets, enduite extérieurement et récemment décapée à l'intérieur. La couverture (toit à deux versants du vaisseau, appentis du collatéral) est en tuiles creuses. Le mur occidental du vaisseau principal, raidi par deux contreforts en pierre de taille, est couronné par un pignon percé de deux baies campanaires. Ce vaisseau ouvre, au nord, sur un collatéral de même longueur par trois arcades en plein cintre (en briques) reposant sur des piliers carrés en pierre de taille calcaire. Un chœur en abside semi-circulaire, de même largeur que le vaisseau principal, est accosté au nord d'une sacristie de plan carré prolongeant le collatéral.

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