Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Le château :

La période de construction du château fort de Dax n'est pas connue précisément. S'il était communément admis que le château était le siège de la vicomté de Dax depuis sa création à la fin du 10e siècle, de nombreux historiens ont noté qu'il n'est fait aucune mention de cet édifice avant la seconde moitié du 13e siècle. La description donnée Dufourcet (l'Aquitaine historique...) et Gardelle (Les châteaux forts de Dax et de Bayonne...) de la Tour Mirande et de la grande salle semblent confirmer cette datation. D'après Dufourcet, le château est en partie reconstruit à la fin du 14e ou au début du 15e siècle puis restauré en 1462 par la volonté de Louis XI. En 1610, le donjon est abaissé de 8 mètres. Sous l'Ancien régime, il est la résidence des gouverneurs de la ville et des marquis de Poyanne (d'où le nom de la place Poyanne autrefois située devant le château) et possède encore de riches appartements. En 1822, il est complètement modifié pour servir de caserne ce qui explique la description de Dufourcet : "un monument sans caractère, composé de pièces disparates". Dans la continuité du déclassement de la ville comme place forte en 1804, le château est rendu à la municipalité en 1888 puis détruit en 1891 pour laisser place à un nouveau complexe thermal.

Dax-Salin-Thermal :

En 1890, sous l'impulsion du maire Raphaël Milliès-Lacroix, est fondée la société Dax-Salin-Thermal dans le but de créer un établissement thermal spécialisé dans les traitements à l'eau salée. La première pierre est posée par le président Sadi Carnot le 24 mai 1891 et l'établissement ouvre ses portes en avril 1894. Le projet, comprenant des thermes et un casino, est réalisé par l'architecte toulousain Pierre Esquié en collaboration avec le sculpteur Labatut et le décorateur Jubin.

Le Splendid :

Dans les années 1920, l'essoufflement de la station thermale, avec ses établissements vieillissants et ses équipements désuets, conduit la municipalité et les investisseurs à imaginer un plan de modernisation. En 1926, Eugène Milliès-Lacroix, alors conseiller municipal, crée la Société Immobilière et Fermière des Eaux thermales et minérales de Dax (S.I.F.E.D.) afin de réunir les établissement thermaux sous une même administration, celle-ci remplace DST.

Milliès-Lacroix sollicite l'architecte parisien André Granet pour la réalisation d'un ensemble thermal colossal. Les premiers croquis sont réalisés dès 1925 (archives de l'IFA). Le projet initial est ambitieux : 3 grands hôtels totalisant 1000 chambres et 2 casinos. Finalement, c'est le tandem hôtel Splendid et Atrium-Casino qui sera retenu. Plus modeste en superficie (200 chambres), il s'agit d'un ensemble en béton armé de pur style Art déco.

Le Splendid est inauguré en 1929. De même que pour l'Atrium-casino, ouvert en 1928, Granet collabore avec son camarade de promotion bordelais Roger Expert et les architectes dacquois Albert Pomade et Jean Prunetti pour la décoration et le pilotage à distance du chantier. L'exécution des travaux est confiée à l'entrepreneur rouennais Alfred Chouard, concessionnaire du béton Hennebique. Le mur de lumière et le lustre du grand hall, pièces maîtresses du décor, sont réalisés par les verriers parisiens Genet & Michon, le mobilier par l'ensemblier Victor Courtray (Biarritz).

La SIFED vit durement la crise de 1930. Malgré une reprise à l'après-guerre, la société n'a pas su moderniser ses équipements et connaît de grosses difficultés. Ainsi, en 1968, la ville rachète les biens de la SIFED et crée la Compagnie Thermale de Dax (société d'économie mixte dans laquelle la ville est majoritaire) et lui confie la gestion des thermes. A cette occasion, 63 chambres du Splendid sont remises à neuf et modernisées, la terrasse est refaite ainsi que l'office et la salle à manger, le chauffage central au gaz est installé.

Entre 1995 et 1998, d'importantes restaurations suivent la protection du Splendid au titre des monuments historiques (en 1991). Cependant, la Compagnie thermale déficitaire est contrainte fermer le Splendid le 31 mai 2013 alors que les traitements thermaux avaient déjà cessés quelques années plus tôt.

En 2016 débute un ambitieux projet de réhabilitation comprenant la rénovation des parties protégées et la réfection complète du reste de l'édifice. Les travaux sont dirigés par les architectes Sandrine Forais et Thomas Cestia. L'activité thermale est définitivement abandonnée au profit d'un spa. L'établissement, exploité par le groupe Vacances Bleues, rouvre ses portes en avril 2018.