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Présentation de la commune de Saint-Jacques-de-Thouars
France > Nouvelle-Aquitaine > Deux-Sèvres > Saint-Jacques-de-Thouars
Historique
Les vestiges de l'époque néolithique et gallo-romaine
Une occupation dès le néolithique est attestée par la présence de plusieurs vestiges retrouvés sur le territoire de Saint-Jacques-de-Thouars. Un monolithe en grès situé dans la partie sud-est de la commune a été déplacé à l’intersection de deux routes. Un dolmen en ruines qui conserve deux orthostats latéraux est présent au lieu-dit les Petits Bournayes. Dans la vallée du pressoir, une accumulation de silex est visible sur le versant est. Quelques objets ont également été trouvés : un biface, une arme appelée « coup-de-poing » et l’armature de flèche en silex.
En novembre 1880, lors de la construction d'une seconde voie de chemin de fer près du viaduc, des fragments de sculptures sont découverts dans la prairie du Minacle à 2 m de profondeur : une tête d’homme, une tête de cheval et un morceau du piédestal. Il semble que ces vestiges gallo-romains, proviennent d’une statue dite du « Cavalier à l’Anguipède ». Ces fragments conservés au musée Sainte-Croix de Poitiers ont aujourd'hui disparu. Par prospection aérienne, Louis-Marie Champême identifie plusieurs sites au lieudit le Rillier et un second entre les lieudits les Fijolleaux et les Ecaillères.
La création de la paroisse et son développement
La paroisse de Saint-Jacques-de-Montauban relève de la sénéchaussée de Poitiers, du bailliage de Coulonges, ressort du siège de la vicomté de Thouars et dépend du doyenné et de l’élection de Thouars. Elle est citée dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Jouin comme Monasterium Sancti Jacobi Monte Alboini juxta castrum Toarcensium vers 1038, puis Sanctus Jacobus de Toarcio en 1080, Burgum Sancti Jacobi de Thouarcio en 1319 et enfin Saint-Jacques-de-Montauban en 1698. La commune prend le nom de Saint-Jacques-de-Thouars à la fin du 19e siècle.
La terre de Monte Alboini a été achetée par Rainaud, chevalier de la cour du vicomte de Thouars à la fin du 11e siècle ou au début du 12e siècle. Il y construit une église en l’honneur de saint Jacques et de saint Jean l’évangéliste. Dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Jouin, un document de 1038 révèle qu'un accord antérieur à cette date a été passé entre le chevalier et l’abbé Gérard de Saint Jouin pour le don de la terre de Monte Alboini. Rainaud souhaite léguer la terre et l'église pour que l'abbé fonde un prieuré bénédictin. En janvier 1038, le pacte qui n’avait pas pu être signé du vivant des deux hommes pour la création du Monasterium sancti Jacobi Monte Alboini juxta castrum Toarcensium, le fut par Dodelin fils de Rainaud et l’abbé Simon, devant le vicomte de Thouars, Geoffroy II. D'après Hugues Imbert, le prieuré est incendié en 1591. Un siècle plus tard, en 1698, le prieuré Saint-Jacques-de-Montauban est mentionné en mauvais état dans le cartulaire de Saint Jouin.
Un second prieuré nommé Saint-Nicolas-du-Roc est fondé sur les coteaux de Saint-Jacques appartenant au vicomte de Thouars. Sa date de fondation n'est pas connue, mais il semble avoir été créé postérieurement à celui de Saint-Jacques. Il est mentionné en 1099 dans le chartrier de Thouars, puis il est légué à l'abbaye de Saint-Jouin au 12e siècle. Il est cité comme Ecclesia Sancti Nicolai en 1179, puis Sanctus Nicholas prope Thoarcium en 1226 dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Jouin. Sur le domaine prieural est installée une chapelle sous les vocables de saint Nicolas et de la Vierge. Le prieuré possède plusieurs biens dont les églises Notre-Dame-de-Thouars et Saint-Martin, situées dans la ville de Thouars et une ferme à Fertevault. En 1698, le prieuré Saint-Nicolas-du-Roc est mentionné dans le cartulaire de Saint-Jouin en bon état.
Le bourg s'est progressivement construit autour des deux prieurés. Il est cité en 1319 comme Burgum Sancti Jacobi de Thouarcio dans le cartulaire de la Trinité de Mauléon. En 1699, François Roger de Gaignières commande plusieurs représentations de Thouars. Le bourg, le prieuré Saint-Nicolas-du-Roc et le bac y sont représentés. Le bourg est traversé par un chemin secondaire de Saint-Jacques-de-Compostelle qui se dirige ensuite vers Bressuire et Parthenay. À la Révolution, les deux prieurés deviennent des fermes et la chapelle Saint-Nicolas est détruite.
Pour franchir le Thouet, un pont permet dès le 11e siècle la liaison entre le faubourg de Saint-Jacques et la ville de Thouars. Il est mentionné dans une donation faite au prieuré Saint-Nicolas vers 1099, comme le pont « sancti Iacobi » dans le chartrier de Thouars. D’après Don Fonteneau, le pont dépend de l’abbaye de Saint-Jean-de-Bonneval et est administré par Rainaud, seigneur de la terre de Montauban. Il aboutit côté Thouars à une poterne, entrée secondaire de la ville médiévale de Thouars. Il est remplacé à une date indéterminée par un gué nommé Saint-James appartenant au vicomte de Thouars et cité en 1448 dans leur chartrier. Lors d'extrêmes sécheresses, les fondations sont visibles dans le lit de la rivière.
L'ère proto-industrielle
Au 18e siècle, le moulin à vent dit moulin Grollier est représenté sur la carte de Cassini comme une tour conique portant une cabane en bois et des hélices. En 1870, Hugues Imbert signale un moulin à tonnelle, mais il n’est ni représenté sur le cadastre napoléonien, ni mentionné dans les matrices cadastrales. Un lieu-dit porte cependant le nom de la Tonnelle sur le cadastre napoléonien. Le moulin a peut-être été détruit à la fin du 18e siècle. Au lieudit du Champ Rôtis, l'extraction de la pierre à ciel ouvert a servi pour les constructions de la cité médiévale de Thouars et du bourg de Saint-Jacques-de-Thouars. De grands volumes estimés à 125 000 m³ de blocs de pierre de taille ont été extraits. Entre les lieux-dits de la Tonnelle et de l’étang de Grollier, un autre lieu-dit se nomme « Le four à chaux ». Il est possible qu'un four préindustriel ait été construit et alimenté par la carrière.
À la Révolution, le gué devient propriété de l’État. Un nouveau bateau est construit en 1810, il mesure 12 m par 4 m sous les instructions de l’ingénieur en chef M. Creton.
Les 19e et 20e siècles
Au début du 19e siècle, le conseil municipal loue une pièce pour accueillir la mairie et les archives. En 1833, la commune estime que la dépense occasionnée pour la création d’une école est trop lourde. Sa proximité avec la ville de Thouars et la commune de Saint-Jean-de-Thouars est suffisante pour que les élèves puissent s’y rendre. En 1838, la commune décide finalement de louer une maison dans le bourg pour servir d'école. Le contrat de l’instituteur n’est cependant pas prolongé en 1845. Malgré plusieurs avis favorables du conseil municipal dès 1866 pour la mise en place d’une école, il faut attendre 1883 pour que la commune achète une maison et que des travaux soient opérés pour installer la mairie et l’école mixte.
L'église, rattachée à la paroisse de Saint-Laon de Thouars en 1806, est très peu utilisée pendant la 1ère moitié du 19e siècle. L'église est restaurée entre 1864 et 1867 par la commune qui récupère la propriété. Elle devient également une chapelle de secours de la paroisse de Saint-Laon. Le cimetière situé à l'ouest de l'église et mentionné dans les matrices cadastrales de 1825 n'est plus utilisé dès le début du siècle. Il est transformé en place publique. Le cimetière de Thouars se situe à une distance considérable du bourg de Saint-Jacques-de-Thouars, aussi, les habitants demandent à la municipalité, la création d'un nouveau cimetière. C'est en 1878 que le projet de translation du cimetière vers une parcelle située au nord et à 400 m du bourg est proposée.
Le bourg se développe en périphérie nord, ouest et sud avec la construction de plusieurs fermes, maisons et commerces tout au long du 19e siècle. Dès les années 1830, le bac devient insuffisant pour la circulation croissante des usagers. L’aménagement de la route royale n°138 près du château de Thouars, va accélérer la décision des conseils municipaux de Thouars et de Saint-Jacques-de-Thouars pour la construction d'un pont. En 1842, un projet de pont suspendu en fil de fer est proposé aux habitants. Lorsque le pont à péage est achevé en 1847, il faut attendre l’année suivante pour qu'il soit mis en service alors qu'il manque un tronçon de route sur le coteau de Saint-Jacques-de-Thouars. La même année, le gué en aval est supprimé. Le pont est détruit durant l’ouragan de janvier 1891 et remplacé provisoirement par un bac. Le nouvel ouvrage construit par les Établissements Cail est achevé en 1895. Avec l’arrivée du chemin de fer et de la ligne Tours – Les Sables d’Olonne, un viaduc est construit par l'entreprise M. M. Eiffel et Compagnie en 1873. En 1880, la ligne Montreuil-Bellay – Niort est aménagée. Entre 1871 et 1900, sept maisons sont construites en bordure de voie pour permettre aux gardes-barrières et aux aiguilleurs la sécurisation du passage des trains de voyageurs et de marchandises. Avec l'électrification des voies et l'automatisation des barrières au cours du 20e siècle, le métier de garde-barrière disparait et certaines maisons sont détruites. Une bifurcation est créée en 1925 pour desservir la carrière de la Gouraudière (commune de Mauzé-Thouarsais), avec la création d'un poste d’aiguillage et d’un poste téléphonique. Fin août 1944, le pont de Saint-Jacques et le viaduc sont détruits par les soldats allemands. Le viaduc est reconstruit dès 1947 et les parties du pont de Saint-Jacques sont ressoudées en 1950. Durant six années, un bateau est utilisé dans un premier temps, puis une passerelle métallique piétonne est aménagée. Une passerelle privée est construite en 1926 près du moulin de Crevant par M. Raymond pour desservir les jardins au bord du Thouet.
En mai 1910, le conseil municipal vote pour la construction d’un lavoir sur un terrain communal au lieu-dit du Bac. Aujourd’hui, ce lavoir n’existe plus. En 1925, la société « La Joyeuse » est créée par des saint Jacquais et installée dans le bourg. Elle est toujours en fonction. À la même époque, trois épiceries, un marchand de biens et une boulangerie sont en fonction dans le bourg. Le dernier commerce, la boulangerie, rue Baillergeau, a fermé en 2013. À partir des années 1970, le bourg a connu au sud et à l'ouest un développement urbain avec la construction de nombreuses maisons. Une nouvelle mairie et une salle des fêtes ont été construites en 1988 et 1889. En 2020, une école ITEP (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique) est installée dans l'ancienne école communale fermée en 2018.
Description
La commune de Saint-Jacques-de-Thouars se développe sur une surface de 5,55 km² et présente en 2022 une population de 423 habitants. Elle possède deux limites géographiques : le Thouet au nord avec la ville de Thouars et la vallée du Pressoir à l'ouest avec la commune de Sainte-Radegonde (commune déléguée de Thouars). Au sud-ouest, elle jouxte la commune de Mauzé-Thouarsais et à l'est la commune de Saint-Jean-de-Thouars.
Son territoire est formé par une plaine calcaire agricole dont le relief est creusé par plusieurs vallées. Celle du ruisseau de l'Etang Grollier traverse le centre du territoire et se jette dans le Thouet au nord. À l'ouest, le paysage vallonné et constitué de bocages, débouche sur la vallée du Pressoir. Le site est protégé par trois espaces. Le site inscrit de la vallée dit "Cascade de la Gouraudière ou du Pommier et partie du ruisseau de Coulonges en amont", s'étend sur 16,78 hectares depuis le 6 décembre 1932. Un Espace Naturel Sauvegardé créé vers 2013, il préserve environ 350 espèces végétales dont la Gagée de Bohème. Il bénéficie également depuis 2025 d'une Réserve naturelle régionale. La partie nord de la commune longe le lit de la rivière le Thouet. La partie dont le relief est le moins accidenté permet la mise en place de parcelles de jardin au bord du Thouet. Vers l'est, le paysage est escarpé. L'érosion du calcaire laisse place au sol schisteux. Le site inscrit dit du « Château de Thouars et ses abords » s'étend à l'ouest depuis le viaduc Eiffel sur les communes de Thouars et Saint-Jacques-de-Thouars jusqu'aux jardins ouvriers situés à l'est sur la commune de Saint-Jean-de-Thouars. Il a été créé le 25 avril 1974. Enfin, une ENS est créée en 2013 sur le coteau des Petits Sablons.
L'habitat se concentre dans le bourg, à l'exception de quelques maisons de garde-barrières construites le long de la ligne de chemin de fer. Les maisons et fermes sont construites sur le coteau sud-est faisant face à la ville de Thouars. Le bourg est traversé par une rue principale qui constitue l'axe structurant du bourg. Plusieurs carrefours desservent les rues étroites et les venelles sinueuses connectées à la rue principale. Dans certains carrefours étroits, les chaînages d'angles des bâtiments sont incurvés et sans pierre de taille. Certaines places ont été agrandies grâce à la déconstruction de bâtiments. Les bâtiments s'adaptent au dénivelé du coteau, ce qui permet la création de caves semi-enterrées. Certaines sont creusées dans la roche calcaire. Aucune galerie souterraine n'a été vue. Les habitations sont en moellon ou en petits et moyens appareils de calcaire et enduits partiellement. Les toits sont principalement en tuile canal. Certaines maisons dites de vignerons ont été identifiées. Elles présentent un rez-de-chaussée surélevé accessible par un escalier droit en maçonnerie accolé au gouttereau et couvert d'un auvent.
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'aire d'étude, aire d'étude |
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Référence du dossier |
IA79014771 |
Dossier réalisé par |
Douski Laetitia
Chargée d’Études à la Communauté de communes du Thouarsais de 2019 à |
Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2020 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté de communes du Thouarsais |
Citer ce contenu |
Présentation de la commune de Saint-Jacques-de-Thouars, Dossier réalisé par Douski Laetitia, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté de communes du Thouarsais, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/99dabd8a-a1fb-4c05-a82c-2086a4436911 |
Titre courant |
Présentation de la commune de Saint-Jacques-de-Thouars |
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