Chaire à prêcher

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Rion-des-Landes

Cette chaire, dont un détail iconographique (la figure de saint Barthélemy sur le pan axial de la cuve) prouve qu'elle fut bien exécutée pour son emplacement actuel, est l'œuvre de l'atelier des Floché, sculpteurs à Mont-de-Marsan pendant trois générations au XVIIIe siècle. Comme le précise le contrat passé le 9 janvier 1776 par Jean Floché (1734-1810) et par le menuisier Ducor avec la paroisse de Brocas-les-Forges pour la construction d'une chaire (AD Landes, dépôt 4, cité par B. Suau, 1984), ce meuble devait en effet être exécuté "sur le modèle de la chaire de Rion". Cette dernière, dont la date de réalisation n'est pas précisée, pourrait donc revenir à Jean Floché ou à son père Pierre II (1701-1769) ou encore, plus probablement, être le fruit de la collaboration du père et du fils. Les autres chaires à prêcher sorties de l'atelier familial, comme celles de Lencouacq (réf. IM40002469), de Saint-Martin-de-Noët (comm. Saint-Justin, réf. IM40002669) ou de Vielle-Soubiran (réf. IM40002717), présentent une sculpture figurée de moindre qualité que celle de Rion, qu'on peut rapprocher à meilleur escient de la chaire d'Ousse-Suzan (commune proche de Rion, réf. IM40002270), qui comporte plusieurs détails ornementaux communs (cadres chantournés des panneaux de la cuve, décor des ailerons et parcloses de l'abat-voix). Les figures des Évangélistes sur la cuve de Rion sont certainement inspirées d'estampes contemporaines, comme dans la plupart des cas cités (par exemple l'Annonciation d'après Ciro Ferri sur le meuble d'Ousse-Suzan).

Le meuble a subi en 1865 (peu de temps avant les grands travaux de rénovation de l'église) de nombreuses réfections dans le goût néogothique alors dominant, mêlé à des réminiscences néo-rocaille mieux accordées au style original du meuble (voir état de l'œuvre). Le menuisier responsable de ces ajouts est sans doute aussi l'auteur de deux sièges de célébrant visibles dans le chœur, qui présentent un décor d'arcature gothique en tout point identique à celui des escaliers de la chaire. Celle-ci est mentionnée dans l'inventaire de février 1906 sous le n° 73 : "une chaire à prêcher en chêne vieux, sculptée, escalier tournant, surmontée d'un abat-voix et sur base mobile, le tout adossé au mur où elle est fixée".

Périodes

Principale : milieu 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1865, daté par source

Auteurs Auteur : Floché Pierre II

Pierre II Floché, sculpteur et retablier à Mont-de-Marsan, né en 1701 et mort en 1769 dans cette ville ; fils de Pierre Ier Floché (1655 - 16 mai 1746) ; marié à Catherine Castandet, dont il eut trois fils : Bernard (né en 1729), sculpteur installé à Paris (paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois), Jean (1734-1810), sculpteur à Mont-de-Marsan (quartier du Bourg Neuf) et François (né en 1741), sculpteur-menuisier.

, sculpteur (attribution par analyse stylistique)
Auteur : Floché Jean

Jean Floché ou Flocher, dernier membre d'une dynastie de sculpteurs et retabliers établis à Mont-de-Marsan, fils et successeur de Pierre II Floché (1701-1769) et de Catherine Castandet et petit-fils de Pierre Ier (1656-1746). Né à Mont-de-Marsan le 20 septembre 1734 et baptisé le même jour à l'église de la Madeleine (filleul de Jean Wuanda et de Françoise Castenadet) ; mort dans la même ville le 15 avril 1810 à soixante-quinze ans. Marié le 16 juillet 1788 à Jeanne Lesfenêtres, il en eut une fille, Jeanne (1807-1811) et un fils, Bernard, qui n'embrassa pas la profession paternelle et devint instituteur.

, sculpteur (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Chaire fixe, adossée ; cuve octogonale suspendue sur culot galbé en talon droit, avec plancher en quatre planches ; deux escaliers tournants à neuf marches et rampe à arcature ajourée, débouchant à gauche et à droite dans le collatéral nord ; étroit dorsal panneauté (épousant la forme du pilier auquel il est adossé) flanqué d'ailerons et couronné d'un abat-voix octogonal. Les reliefs de la cuve (sur les cinq pans construits), chacun en une seule planche, sont sculptés dans la masse du panneau ; les ornements du culot de la cuve sont rapportés par collage, ceux de son pendentif sculptés dans la masse. Le meuble est entièrement peint couleur faux bois, sauf la colombe sur le plafond de l'abat-voix.

Catégories

menuiserie, sculpture

Structures
  1. plan, octogonal
Matériaux
  1. Matériau principal : chêne

    Techniques : mouluré petit cadre, décor en bas relief, décor dans la masse, décor rapporté, tourné, ciré, faux bois

  2. Matériau principal : bois fruitier

    Techniques : décor en bas relief, décor dans la masse, ciré

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 500

    Précision sur la mesure : hauteur totale approximative


Précision sur les dimensions :

Cuve avec son culot : h = 196,5 ; culot seul : h = 100,5 ; dorsal : h = 154 ; la = 92 ; escalier : pr = 58 ; abat-voix : h = 150 environ.

Iconographie
  1. Caractère général : cycle thématique

    Thèmes : Les Evangélistes, Le Tétramorphe, saint Barthélemy apôtre, Saint-Esprit, colombe

  2. Caractère général : ornementation

    Thèmes : cartouche rocaille, lambrequin, angelot, aileron, feuille d'acanthe, pot à feu, vigne, volute, fleur de lys, couronne, croix, gloire


Précision sur l'iconographie :

Décor de la cuve : reliefs sur les cinq pans construits, dans des encadrements à moulures cintrées et échancrées, de gauche à droite : saint Matthieu et l'ange (dans un intérieur, avec table et fauteuil), saint Jean et l'aigle (dans le désert de Patmos), saint Barthélemy (titulaire de l'église de Rion, seule figure debout sur des nuées, le couteau de son martyre à la main), saint Luc et le bœuf (dans un paysage de bord de mer), saint Marc et le lion (avec table et escabeau, mais dans un paysage rocheux). Panneaux à moulures identiques, mais non figurés, sur les deux portillons. Frises de canaux et d'olives sur la traverse supérieure de la cuve ; course de laurier à fleurettes régnant sur la moulure inférieure et se prolongeant sur le limon des deux escaliers ; sous cette moulure, une frise de lambrequins en arcature trilobée néogothique ; cartouches rocaille ovales encadrés de volutes rapportés sur les pans du culot ; coquilles rocaille, volutes d'acanthe et bague perlée sur le pendentif du culot ; chutes de feuilles sur les joints angulaires du culot.

Décor de l'escalier : arcature néogothique ajourée sur la rampe ; pomme lisse à culot feuillagé en amortissement du départ.

Décor du dorsal : panneaux à moulures chantournées petit cadre sur le pan médian ; entrelacs à piastres et palmes sur les parcloses latérales, sommées d'une tête d'ange aux ailes croisées ; grande palme, rocailles et chutes de fleurs sur les ailerons en volute.

Décor de l'abat-voix : colombe du Saint-Esprit en ronde bosse, fixée au centre du plafond dans un panneau octogonal orné de rinceaux en bas relief ; branches de vigne avec grappes de raisin en bas relief sur sept pans de l'abat-voix, angelot aux ailes déployées entre deux rinceaux sur le pan axial, frise de denticules sous la corniche ; pots à feu godronnés (demi-relief, revers plat) en amortissement aux angles de la corniche, entourant des panneaux ajourés avec cartouche rocaille (gravé d'un motif en "ouïe de violon") entouré de volutes feuillagées ; huit volutes affrontées supportant un motif d'amortissement composé d'un socle godronné et cannelé portant une grande fleur de lys héraldique "à trois dimensions" sommée d'une couronne royale crucifère à huit arceaux et cercle fleurdelisé.

État de conservation
  • partie remplacée
  • remaniement

Le meuble a subi en 1865 une importante réfection dans le goût néogothique (mêlé de quelques éléments néo-rocaille mieux accordés au style original du meuble) qui a affecté près des deux tiers de ses éléments : remplacement des deux escaliers (mais avec remploi de la course de laurier qui règne sur les limons et se prolonge sur la cuve) ; réfection presque totale de la cuve (avec remploi des panneaux à reliefs figurés et, peut-être, des cartouches rocaille du culot) et de l'abat-voix (avec remploi de plusieurs éléments du couronnement, volutes, lys et couronne royale, pots à feu, mais non des panneaux d'amortissement ajourés, gravés d'ornements "en ouïe de violon" XIXe). Seul le dorsal semble avoir été conservé sans remaniement.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Rion-des-Landes , place des Droits-de-l'Homme

Milieu d'implantation: en village

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