Établissement de signalisation maritime n°1037/000 dit Phare des Baleines

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Clément-des-Baleines

Les premières années du 19e siècle sont marquées par une forte augmentation du trafic maritime. Le premier phare, dite Tour des Baleines, n'est plus assez efficace, sa portée est trop limitée avec un éclairage peu fiable pour assurer la sécurité des abords de la pointe des Baleines. Il est alors décidé de construire deux phares, l'un à terre à proximité de la vieille Tour, l'autre en mer sur le plateau rocheux du Haut Banc.

Le 2ème phare établi sur terre est construit entre 1849 et 1853 dans le cadre du grand programme de balisage des côtes mené par le service des Phares et Balises sous l'impulsion de l'architecte Léonce Reynaud en 1825. Le bâtiment est construit par Jean-Baptiste Mady, entrepreneur à la Rochelle sous la direction des ingénieurs Job, de Soulangy et Legros. Les dépenses se sont élevées à 281 226, 10F y compris la totalité des murs de clôture et les diverses servitudes. Le phare est construit en même temps que le phare du Haut-Banc du Nord (des Baleineaux) situé sur un écueil isolé à 1000 m en face. Ce phare, défini comme phare de premier ordre ou phare d'atterrissage, est allumé le 15 janvier 1854. Pour sa construction, un four à chaux est aménagé à l'entrée du site.

Le phare est équipé d'optiques de Fresnel qui sont toujours en service. Il fonctionne au pétrole jusqu'en 1882, date à laquelle il est doté d'une centrale de production d'énergie électrique à vapeur. Les salles des machines, au pied du phare, sont édifiées cette même année. Le feu fixe est remplacé par un feu scintillant de 4 éclats groupé de 15 secondes. En 1904, le système d'optique est remplacé par une optique double sur plateau et fonctionne avec des cuves à mercure. En 1911, le feu est renforcé. En 1928, les lampes à arc sont remplacées par des ampoules à incandescence. En 1949, il est relié au réseau électrique. En 2000, le feu est automatisé.

Le parc qui entoure le phare est aménagé en 1861 par l'architecte-paysagiste Dominique Perrier, sur une superficie d'environ 2 hectares. Il est formé de plusieurs allées sinueuses serpentant au milieu de bosquets et de pins maritimes, délimitées par des plots en pierre reliés entre eux par des barrières en bois. Il est redessiné en 1937 d'après le modèle du jardin à la Française, formant des parterres géométriques dans l'alignement du phare.

Périodes

Principale : milieu 19e siècle

Dates

1854, daté par source

Auteurs Auteur : Reynaud Léonce, ingénieur
Auteur : Soulangy Job de, ingénieur
Auteur : Legros, ingénieur
Auteur : Mady Jean Baptiste, entrepreneur

Le Phare des Baleines s’élève à l’extrémité Nord-Ouest de l’île, à proximité de la Tour des Baleines (premier phare). L’ensemble se compose de deux bâtiments parallèles, séparés par une cour. Le plus important, au Sud-Est, abrite les logis du gardien et la tour. L’autre bâtiment contient les salles des machines et les communs.Les bâtiments sont construits en pierre de taille.

Les murs sont en calcaire de Crazanne, Saint-Vaize et Le Douhet (Charente-Maritime), tandis que les soubassements, les chaînes d’encoignure, les corniches, les murettes, les escaliers, ainsi que les consoles et la balustrade de la tour, sont en granite bleu de Kersanton (Finistère). Le bâtiment le plus grand est couvert d’un toit à deux pans couvert de dalles de zinc, tandis que l’autre est couvert d’un toit à longs pans en tuile mécaniques.

Le site de 17 990 m2 possède également un blockhaus de la Seconde Guerre mondiale, un jardin et parc, entourés d’un mur d'enceinte.

Tour et logis du gardien

Extérieur

La tour, de plan octogonal à l’extérieur et circulaire à l’intérieur, atteint une hauteur de 57 mètres avec encorbellement en partie supérieure. Elle comprend un rez-de-chaussée surélevé, une haute cage d’escalier, une chambre et une terrasse sur laquelle se trouve la lanterne. Entre les deux dernières baies, une importante corniche moulurée supporte huit pilastres dont la partie supérieure s’élargit en console pour porter la terrasse en encorbellement, fermée par une balustrade ajourée de rectangles. Au centre de cette plateforme s’élève un édicule de plan octogonal couronné d’une corniche moulurée, percé à l’Est d’une petite porte et supportant la lanterne ornée à chaque angle d’une tête de lion et couronnée d’une balustrade ajourée.

Deux ailes sont accolées à la tour au Nord et au Sud. Chacune est divisée par deux murs de refend transversaux ménageant un couloir entre les pièces habitables. Elles comprennent un sous-sol, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un comble. A l’Ouest, une troisième aile, plus courte et sans division intérieure, comprend deux sous-sols, dont l’un est partiellement enterré, un rez-de-chaussée surélevé et un comble. Un soubassement et deux corniches relient les façades. Les ouvertures présentent un linteau en arc segmentaire et encadrement mouluré. Les trois portes sont précédées d’un escalier droit de six marches entre deux murettes. Au-dessus de la porte centrale, un bossage d’attente disposé en croix fait saillie. La façade est couronnée par une corniche que surmonte un parapet dissimulant le toit et limité par une autre corniche.

Intérieur

Le rez-de-chaussée, de plan circulaire, est recouvert d’un carrelage noir et blanc dessinant une large rosace, au centre de laquelle se trouve la date 1854. Dans les embrasures très profondes des portes, le sol est en granite. A l’Est, s’ouvre une large porte au linteau en arc segmentaire. Deux autres, plus petites, se font face au Nord et au Sud. Immédiatement à droite de la porte Sud, descend un escalier à une volée conduisant à une porte donnant accès à l’aile Ouest. Immédiatement à gauche de la porte Nord, part un escalier conduisant à la lanterne. Il se compose de 216 marches. La main-courante, en bois, est portée par une rampe en ferronnerie. La dernière marche forme palier et l’escalier est prolongé par un autre, plus petit, en métal, de 18 marches, pénétrant dans la coupole. Cette coupole déprimée repose sur une corniche moulurée et en son centre retombe une importante clef moulurée. Au-dessus de la coupole, l’escalier en fer est logé dans une petite cage en bois. Il débouche dans une chambre ronde à parquet, couverte d’une coupole segmentaire retombant sur une corniche. Les murs sont lambrissés en chêne verni. Cette chambre est éclairée par deux fenêtres en vis-à-vis. Contre le mur Nord, une alcôve est encadrée de deux placards et contient un lit. Un autre escalier en fer donne accès à l’étage supérieur portant la lanterne. La lanterne métallique BBT, de plan circulaire, a un plancher métallique renforcé par une colonne centrale à l'étage inférieur. Le premier appareil à galets a disparu. La lanterne est équipée de lampes halo 250w. Le phare est un feu à 4 éclats blancs de 15 secondes, d’une portée 27 milles.

Dans les ailes Nord et Sud, le sous-sol, voûté en berceau, sert de citerne. Au rez-de-chaussée, un couloir transversal dessert deux grandes pièces, chacune éclairée par deux fenêtres et abritant une cheminée. Dans toutes les pièces, le plafond est lambrissé et le parquet à points-de-Hongrie. Un escalier en granite, à deux volées droites et tournant à gauche, donne accès à l’étage. La distribution est identique à l’étage. Dans l’aile Ouest, le deuxième sous-sol, utilisé comme citerne, n’est accessible que par une trappe. Au premier sous-sol, une grande pièce rectangulaire présente un sol dallé et une voûte en berceau. Une porte à linteau en arc segmentaire donne accès au phare et est encadrée de deux niches en plein cintre. A l’étage, une pièce identique à sol dallé et plafond lambrissé est percée d’une fenêtre.

Salles des machines et communs

Extérieur

La salle des machines est un bâtiment rectangulaire, comprenant un soubassement et un rez-de-chaussée surélevé, accessible par un escalier extérieur. La travée centrale forme une très légère avancée, limitée par deux chaînes d’encoignure en granite, et précédée, côté Est, d’un escalier de pierre en U, à deux volées. Sous l’escalier, se trouve une petite pièce accessible par une porte, la seule à posséder un encadrement saillant en granite gris. Un bandeau sépare les deux niveaux. Une corniche moulurée couronne l’ensemble de la façade. Le bâtiment est couvert d’un toit à longs pans en tuiles mécaniques.

Intérieur

Sous l’escalier, une petite pièce communique avec une vaste citerne, voûtée en berceau. De chaque côté, se trouvent trois petites pièces voûtées en berceau. Au rez-de-chaussée, les trois pièces qui communiquent entre elles abritaient auparavant les machines. Elles sont couvertes de lambris.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. pierre en couverture, zinc en couverture, tuile mécanique
Plans

plan symétrique

Étages

sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 6 étages carrés

Couvrements
  1. coupole
Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Type de couverture : terrasse

    Forme de la couverture : toit à longs pans

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier en vis sans jour

  2. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Forme : escalier en équerre

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 54

    Unité : m


Précision sur les dimensions :

Taille

Taille générale : 54 m. Hauteur de la focale : 51, 30 m.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Clément-des-Baleines

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: le Phare

Cadastre: 1965 ZA 211, 2019 AI 3

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