Source Minvielle
France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Laruns
Historique
La source Minvielle émerge à environ 10 degrés dans la partie haute du bourg thermal, au départ de la promenade de la grotte des Eaux-Chaudes, à l'orée du bois d'Haouquère. Compte tenu de sa faible température, elle ne fut exploitée qu'en tant que buvette. Au moment de la réflexion relative aux nouveaux thermes conçus par Jean Latapie en 1841, elle est écartée du projet de captage des sources, tout comme celles de Baudot et de Larressec, également considérées secondaires.
L'emplacement de la source sur l'un des rares terrains plats de la station incite à de nombreux projets. En 1852 et 1854, le docteur Izarié, médecin thermal, soutient la proposition d'un dénommé Montaut, qui souhaite y aménager à ses frais un jardin anglais et installer trois chalets abritant une laiterie, un cabinet de lecture et un cabinet de vente de rafraîchissements. Il n'est pas assuré que ce commanditaire ait pu mener à terme cette initiative, mais toujours est-il qu'en 1863, le fermier livre une description très précise de la source Minvielle évoquant notamment l'existence de son pavillon "demi-polygonal" en charpente et couvert d'ardoises, lové à l'ombre de l'escarpement rocheux. Comme à la source Baudot, les baies sont libres bien que le style corresponde davantage à l'imaginaire pittoresque en vogue sous le Second Empire. A cette date, la boiserie vient d'être peinte, ce qui suggère que l'édifice aurait été bâti au début des années 1860.
Dans les années 1870, le pavillon Minvielle est évoqué pour les améliorations et réparations qu'il nécessite. En 1877, le soubassement de l'édifice est reconstruit en pierre de taille et maçonnerie à la chaux hydraulique et au mortier de chaux de Gan. Deux ans plus tard, un carrelage et des drains sont installés au sein du pavillon par Antoine Dallara, entrepreneur de travaux publics. Puis, en 1885, le cahier des charges pour l'adjudication des établissements thermaux impose au futur fermier d'aménager à ses frais le plateau en jardin anglais selon les plans et devis annexés et probablement réalisés par l'architecte départemental Émile Doyère.
L'année suivante, le conseil municipal statuant sur les usages des sources des Eaux-Chaudes impose aux curistes étrangers de consommer l'eau de la fontaine Minvielle exclusivement sur place. Les permis de boisson émis à l'attention des autres usagers limitent le transport de cette eau à un litre. En 1887, l'aménagement du plateau se poursuit par la création d'une voie le reliant à l'hôtel Abbadie, ce qui permet un raccourci considérable pour rejoindre la route nationale. La buvette continue d'être correctement fréquentée jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale, suscitant même des projets prometteurs. C'est le cas de ce contrat d'exclusivité signé avec le restaurateur Jacques Bustanoby établi à New-York qui souhaite exporter cette eau sulfurée, alcaline et moins minéralisée que les autres en Amérique du Nord et ne commande en définitive qu'une dizaine de caisses. Durant la Belle Époque, les cartes postales illustrent le pavillon avoisinant d'autres petits chalets pittoresques et une petite station météorologique au cœur du site naturel. Le petit édifice est alors composé de deux parties : la première, plus ancienne, se distinguant par ses frises de toit d'influence helvétique ; la seconde comportant une toiture de tuiles et un soubassement en briques polychromes formant des motifs géométriques. Ces matériaux relativement innovants correspondent aux pratiques constructives de l'époque. Dans les années 1930, le guide de la station édité par le docteur de Médevielle indique que les eaux de la source sont "exportées dans le monde entier".
Le projet d'aménagement paysager commandé en 1885, bel et bien exécuté, est encore visible sur les photographies aériennes produites entre 1950 et 1965 mais, malgré les arbres subsistants, il a aujourd'hui globalement disparu. Suite à une pollution microbiologique détectée en 1995, le pavillon est temporairement fermé afin de réhabiliter la source et d'y effectuer un important réaménagement en 1996. Ces travaux ont consisté en l'ouverture d'un mur pour accéder au captage, mais aussi en la mise en place d'une porte et la réfection totale du bâtiment.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 3e quart 19e siècle Principale : 4e quart 19e siècle Secondaire : 4e quart 20e siècle |
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Dates |
1877, daté par source 1885, daté par source 1996, daté par source |
Description
Le bâtiment, qui se distingue par sa forme polygonale, est implanté sur le plateau Minvielle, dans un parc arboré, au pied de la falaise et appuyé contre la roche. Son plan irrégulier s'élève en un rez-de-chaussée directement couvert d'une charpente en bois apparente et d'ardoises pyrénéennes.
Le mur de soubassement originel, encore visible à l'intérieur sur les deux parois attenantes à la falaise, est en pierre de taille locale, vraisemblablement en calcaire d'Arudy, et dominé par un mur enduit. Dans l'angle de ces deux murs subsiste un culot en pierre ayant probablement supporté autrefois la charpente originelle. Les autres élévations sont en moellons apparents. Le jeu de la toiture, s'adaptant au plan irrégulier, confère à ce petit bâtiment une dimension pittoresque, accentuée par son environnement sauvage.
La source et la cavité rocheuse d'où elle émerge sont occultées et sécurisées par une porte en fer. Deux portes d'entrée, l'une face à la source, l'autre en position latérale, permettent l'accès à l'édifice.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
en rez-de-chaussée |
Couvertures |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA64002718 |
Dossier réalisé par |
Delpech Viviane
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Pyrénées-Atlantiques |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2018 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour |
Citer ce contenu |
Source Minvielle, Dossier réalisé par Delpech Viviane, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/a233f4e7-4357-4798-946e-e900592f5eea |
Titre courant |
Source Minvielle |
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Dénomination |
établissement de bains |
Précisions sur la dénomination |
buvette |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Laruns , Plateau Minvielle
Milieu d'implantation: en écart
Lieu-dit/quartier: Eaux-Chaudes
Cadastre: 2018 BE 64