Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Après avoir participé à la création des Salines de Dax aux côtés de Maxwell-Lyte, l'ingénieur Alphonse-Frédéric Richard est écarté et remplacé par son camarade de promotion, l'ingénieur Maurice Franck. Très investi depuis des années dans les recherches de sel dans le sous-sol landais, Richard se lance dans un sondage le 9 juillet 1870 au Boudigot, quelques mètres à l'est de l'usine des salines, mais néanmoins en dehors de la concession de la compagnie. Henri Durrieu, président du conseil d’administrations des salines, crie à la concurrence déloyale au moment où Richard dépose sa demande de concession auprès du préfet. En 1871 est créée la Société lorraine des salines et mines de sel gemme du Boudigot. D'après Victor Raulin (statistique géologique et agronomique du département des Landes), il semble que le puits ait été rapidement noyé. Un autre est alors foncé en 1872.

La société connaît certainement d'importantes difficultés puisqu'aucune concession n'est accordée avant 1931. Cette autorisation fait suite à plusieurs sondages réalisés par des associations travaillant sur des périmètres différent. La Société minière du Sud-Ouest, représentée par Georges Eymard, découvre à cette occasion la potasse à Dax et obtient la concession le 25 juin 1931. La concession recouvre en partie les communes de Dax, Narrosse, Saugnacq-et-Cambran, Mimbaste, Pouillon, Benesse-lès-Dax, Saint-Pandelon et Seyresse. Afin de ne pas concurrencer les salines voisines, la société n'est pas autorisée à exploiter le chlorure de sodium. Un nouveau sondage descendu à 877 mètres révèle 3 couches de potasses puis 3 couches de magnésie. Le premier minerai est recherché dans l'agriculture (engrais) et le second dans l'industrie chimique. La société des mines de Potasse et de Magnésie du Boudigot est créée en 1938. Il s'agit alors du seul lieu d'extraction de magnésie de France et le deuxième pour la potasse (avec les mines d'Alsace). Dans un article sur "les Potasses landaises" paru dans le Bulletin Économique et Financier du Sémaphore (21 janvier 1938), il est précisé : "si ces travaux sont menés avec toute la célérité désirable, les puits de 800 mètres seront creusés en moins de deux ans et, en supposant qu'il faille une année encore pour installer les usines qu'on ne pourra décemment commencer qu'après la reconnaissance d'un tonnage exploitable, on devrait, dès le début de 1941, commencer à livrer des potasses landaises à l'agriculture du Sud-Ouest."

La mine du Boudigot emploie jusqu'à 500 personnes. Pendant la guerre, l'usine participe activement à la résistance en cachant notamment des soldats anglais dans les galeries.

Le 30 avril 1957, la société interrompt sa production pour se consacrer aux travaux de recherches. Le 3 mars 1958, une inondation interrompt cette prospection : L'usine cesse sont activité en 1959 faute de rentabilité. En 1960, le puits est remblayé et cédé à l'usine voisine des Salines. Aujourd'hui, il ne reste plus rien du puits ni des bâtiments.