Hôtel du Midi puis maison Cazaux, actuellement immeuble à logements

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Laruns

L'ancien hôtel du Midi est situé sur l'emplacement occupé par une cabane en planches, type de construction fruste qui accueillait depuis le 16e siècle les curistes avant les bâtiments plus confortables du 19e siècle. L'édifice apparaît dans la plupart des documents iconographiques depuis le 18e siècle sur une emprise proche de l'actuelle. Dans les années 1780, il est voisin de la cabane du Rey sur laquelle est édifié deux ans plus tard le premier établissement thermal d'envergure, dit Vieil établissement, qu'il jouxte.

La bâtisse appartient en 1813 à la veuve Jumères qui l'exploite en pension pour voyageurs, vocation qu'elle conserve durant plusieurs décennies. L'édifice actuel a probablement été construit au milieu du 19e siècle. Au début des années 1880, cette maison est propriété du pharmacien Cazaux, notable officiant déjà aux Eaux-Bonnes. Également déclaré régisseur de l'établissement de bains à cette époque, son histoire aux Eaux-Chaudes est étroitement liée aux thermes puisqu'il en est adjudicataire au côté d'Auguste Béchat, entre 1891 et 1897. C'est ce tandem qui intente un procès contre la commune parce que le curé des Eaux-Chaudes occupe un logement au sein de l'établissement thermal.

Cazaux entreprend une série d'embellissements paysagers aux alentours de l'édifice en 1884, où il obtient sans réserve l'autorisation temporaire d'installer des plantes et des arbustes d'agrément face aux thermes. En 1885, le conseil municipal délibère pour lui demander d'établir sa pharmacie aux Eaux-Chaudes avec, pour contrepartie, une indemnité de 600 francs couvrant la saison thermale. L'année suivante, c'est finalement 800 francs que la commune décide de verser au pharmacien pour l'aménagement et la gestion de son commerce dans les mêmes locaux que l'année précédente (probablement installés au sein de l'établissement thermal).

Malgré son activité médicale et comme il le fait aux Eaux-Bonnes, Cazaux continue d'héberger des voyageurs au sein de l'hôtel du Midi, qui figure parmi les pensions bourgeoises recensées entre 1890 et la Première Guerre mondiale. L'établissement, visible sur les cartes postales anciennes avec ses lucarnes en chien-assis agrémentées d'ailerons à volutes, accueille également un restaurant. L'édifice est transmis à Joseph Larrouyet, domicilié à Oloron, en 1914, puis en 1920 à la veuve Émilie Dupont, née Champenois, établie à Paris. Il devient à cette période un immeuble à logements. Suite à un violent incendie dans les années 1950, il est restauré et surélevé d'un étage. Dans les années 1960, il est investi par l'Entraide Sociale, à l'instar de la résidence Beauséjour, de l'hôtel de France et de la maison Frotté. L'empreinte de l'association est identifiable à travers l'installation d'un ascenseur et par les carrelages qu'elle fait apposer sur l'ensemble des murs des parties communes, semblables à ceux des autres édifices qu'elle exploite. Après cette brève affectation au tourisme social, la bâtisse change de propriétaire privé et renoue avec sa fonction d'immeuble à logements.

Périodes

Principale : milieu 19e siècle

Principale : 3e quart 20e siècle

Édifice le plus proche de l'établissement thermal, l'hôtel du Midi est mitoyen avec l'hôtel Baudot au sud mais présente trois façades, dont deux sur la place des Thermes. Il est aussi l'un des rares édifices de la station à être doté d'une façade sous pignon. Malgré sa capacité d'accueil que permet ses cinq niveaux, il adopte davantage l'apparence d'une grande maison plutôt que d'un immeuble à logements. Alliant le mode constructif local - moellons recouverts d'enduit, encadrements de baie en pierre de taille, couverture en ardoises pyrénéennes - et les influences de l'urbanisme du 19e siècle, il est couvert d'un toit à demi-croupe. Les façades du côté des thermes et de l'église se caractérisent par les chaînages en pierre qui délimitent les trois travées. Du côté du gave, l'élévation est agrémentée de balcons supportées par des consoles métalliques caractéristiques de la Belle Époque, qui ménagent des espaces intérieurs confortables et un panorama sur la montagne, le cours d'eau et l'établissement thermal.

La distribution, à partir de l'entrée donnant vers les thermes, est assurée par un escalier situé au cœur de l'édifice, desservent les paliers à chaque niveau qui ouvrent de part et d'autre vers deux appartements privés. La trémie de l'ascenseur est insérée au milieu de la cage de l'escalier, laissant un espace entre les repos et la cage d'ascenseur.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise
Plans

plan carré régulier

Étages

étage de soubassement, 3 étages carrés, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : demi-croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours sans jour

    Structure : en charpente

Autres organes de circulation
  1. ascenseur
Décors/Technique
  1. céramique
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement végétal


Précision sur la représentation :

Les murs des parties communes - vestibule, cage d'escalier, salles du rez-de-chaussée - sont entièrement recouverts d'un carrelage en céramique tantôt bleu, tantôt beige, avec des motifs floraux, identique à celui des autres immeubles investis par l'Entraide Sociale aux Eaux-Chaudes (hôtel de France, maison Frotté, hôtel Beauséjour) mais aussi aux Eaux-Bonnes (hôtel de la Paix, maison Bonnecaze).

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Laruns , Place des Thermes

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Eaux-Chaudes

Cadastre: 2018 BE 25

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...