Hippodrome du Pont-Long

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Naissance de l'hippodrome, 1842  

L’arrivée de la colonie anglaise à Pau dans les années 1840 favorise de nouvelles pratiques sociales, culturelles et sportives. La société d’encouragement des Basses-Pyrénées pour l’élève du cheval est fondée en 1839 sous la présidence du comte Pierre de Saint-Cricq. Cette dernière lutte activement pour la construction d’un hippodrome sur les terres béarnaises. Un temps programmée à Billère, la demande de construction est faite à la Ville de Pau, alors propriétaire des terrains du Pont-Long. Le conseil municipal veut exploiter ces terres, agricoles et landes peu praticables, et décide de les louer au conseil départemental, dont la société d’encouragement dépend. L’hippodrome est construit en 1842 sur 38 hectares et 41 ares. Pour éviter la concurrence avec les autres communes, les courses de Pau se déroulent en janvier et en février, ce qui est toujours le cas aujourd’hui.  

Les premières tribunes en bois sont élevées sous la direction de l’entreprise Bournac, la société d’encouragement en est le maître d’ouvrage et finance les travaux. Le plus grand agrément pour le confort des spectateurs est de pouvoir suivre visuellement la totalité de la course des chevaux. Les tribunes sont donc placées proches des pistes et en hauteur. Les premières tribunes sont construites en bois. L’hippodrome s’étend alors sur 38 hectares et 41 ares. Les pistes font au début 2000 mètres, ce sont des pistes uniquement faites pour le galop et les obstacles sont ensuite intégrés. Une photographie de 1863 permet d’identifier les tribunes en bois. On peut y voir une tribune principale construite avec un 1er niveau permettant possiblement de prendre les paris des courses. Au 2e niveau des spectateurs sont installés et ont une vue panoramique sur les pistes.  La toiture en bois arbore le drapeau français. En arrière, de part et d’autre de la tribune principale on a des tribunes plus modestes avec un soubassement en bois, des barrières métalliques et une toiture métallique. En avant de ces trois tribunes, une tribune d’honneur en bois de petite taille permet d’accueillir les spectateurs les plus prestigieux. 

Une piste d’entraînement est construite en 1847 à la demande de la société d’encouragement qui voit en l’hippodrome l’opportunité d’accroître les bénéfices économiques et touristiques pour la ville ainsi que l’occasion de développer la race chevaline dans le département. L’hippodrome reçoit plusieurs fois par an, notamment lors des meetings d’hivers, des courses de galop et d’obstacle. La saison des courses prédomine en hiver et quelques meetings ont lieu au printemps. En 1855, dans un rapport annuel, la société d’encouragement indique leurs difficultés financières car il y a peu de nouvelles adhésions et les spectateurs perdent de l’intérêt dans les sports hippiques.   

 Deuxième état, 1875 

La municipalité, consciente des retombées économiques de l’hippodrome, réfléchit à adapter ses équipements en conséquence. Louis Alexandre Sers lègue à la ville la somme de 40000 francs pour la création d’une œuvre d’utilité durable. La municipalité achète les terrains de M. Da Veiga en 1885, au nord-ouest de l’hippodrome du Pont-Long. On projette de construite des pistes d’entraînements profitables à l’élevage du cheval et aux courses hippiques. La société d’encouragement demande la création de nouvelles tribunes, plus confortables et modernes. Les premières tribunes, trop vétustes et dangereuses sont alors détruites. L’architecte Lucien Cottet est mobilisé par la ville de Pau pour reconstruire de nouvelles tribunes qui voient le jour en 1875. Elles se situent au sud des pistes de courses. De plan rectangulaire, elles sont réparties sur trois niveaux. Le premier niveau permet d’accueillir les spectateurs et de prendre les paris. Le deuxième niveau est doté d’une passerelle qui relie les deux tours de contrôle et permet aux spectateurs de profiter de la vue, avant de rejoindre les tribunes. À l’avant du deuxième niveau, les tribunes possèdent des gradins. Un garde-corps en fer forgé entoure les tribunes et sécurise les spectateurs. Ce niveau est soutenu par des piliers en métal qui soutiennent également le troisième niveau. Caractérisé par son toit plat, ce dernier accueille également des spectateurs à ciel ouvert. Les tribunes sont construites sur quatre travées entourées de deux tours de contrôle dotées d’un auvent. Ses tours sont couronnées par un épi de faîtage. Les matériaux utilisés sont principalement la pierre de taille et la brique. L’architecte joue avec les matériaux pour crée un effet de calepinage multipliant l’aspect décoratif des tribunes. La toiture est dotée d’un versant fermé d'une ferronnerie ouvragée.

La ville loue les terrains du domaine de Sers à la société du trotting-club et des tribunes primitives sont construites en 1891. L’hippodrome de Pau ne possédant pas de piste de trot, le trotting-club en demande à la Ville de Pau la création au nord-ouest des pistes existantes du domaine de Sers. Cette demande est acceptée en 1897 et la piste est construite en 1902.  Le domaine se munit de plusieurs équipements : boxes à chevaux, tribunes, pistes plates de haies et steeple-chase et maison de garde. Les tribunes de Lucien Cottet sont modifiées en 1927, deux travées à l'ouest sont rajoutées à l’ensemble, entraînant ainsi la destruction d’une tour ; elles sont détruites entièrement en 1965 car jugées dangereuses. 

La société d’encouragement commande la construction d’un stand de tir aux pigeons en 1904. L’architecte chargé de le réaliser est Jules Antoine Noutary, la ville de Pau choisit l’entreprise Bournac pour construire les tribunes du tir aux pigeons.  En 1906 elle obtient la concession d’un terrain communal à l’est du paddock actuel sur une largeur de 30 mètres entre la piste de plat et la piste d’entraînement. En 1923, une entrée pour les piétons entre la route nationale de Bordeaux et l’entrée de la pelouse est aménagée. L’architecte commandité, Jules Antoine Noutary, prévoit un ensemble situé à l’est de l’hippodrome. Il est livré en 1912. Les plans de l’architecte montrent un bâtiment rectangulaire accueillant le public, un restaurant, le pigeonnier et un salon. En avant de ce pavillon, le terrain de tir aux pigeons est délimité par des drapeaux. La destruction de ce bâtiment n’est pas mentionnée dans les archives. Pourtant, les activités de tir aux pigeons cessent à Pau en 1964. 

Troisième état, 1965 

En 1965, la ville de Pau prévoit une nouvelle campagne d’aménagement de l’hippodrome. Les architectes commandités sont M. Lizero et M. Brunis. Ces derniers axent les travaux autour de plusieurs lots ; bloc sanitaire et vétérinaire, 50 stalles, 15 boxes, piste sablée et espaces verts, pavillon du régisseur, lisses et protection. Le coût du projet s’élève à 750 000 francs. Pour financer les travaux la commune emprunte 600 000 francs à la caisse régionale de crédit agricole, à rembourser sur 15 ans. Les tribunes sont construites en béton et on peut encore les observer aujourd’hui. Cette même année la commune décide d’aménager le paddock et le rond de détente. Ce dernier est conçu dans un premier temps comme une promenade. Les spectateurs peuvent y circuler et les chevaux y sont également présentés avant le départ des courses. Construit en demi-cercle, il est placé à droite des tribunes et se termine avant les boxes. La société d’encouragement loue encore les locaux de l’hippodrome et renouvelle le bail tous les dix ans, la société choisit de transformer ce dernier en bail emphytéotique en 1966. Entre 1961 et 1985, les terrains du domaine de Sers sont cédés à la société d’encouragement des Pyrénées-Atlantiques, liant définitivement l’hippodrome au domaine de Sers. 

Quatrième état, 1999 

La ville de Pau sous l’impulsion d’André Labarrère mène une campagne de travaux en 1999. La maîtrise d’œuvre est effectué par le service des industries agro-alimentaires et des équipements industriels du département des Pyrénées-Atlantiques. Les entrepreneurs Pontacq et Pardo sont chargés de plusieurs lots, menuiserie, électricité, charpente et peinture. De plus, une piste de plat est créée autour de la piste d’obstacles.   

Le développement de l’hippodrome qui en augmentant l’influence du meeting d’hiver et en étendant l’activité aux courses de plat fera de PAU une ville-phare de galop et fera profiter le Béarn des retombées économiques et touristiques induites par le rayonnement accru du pôle hippique Palois” Extrait des registres des délibérations du conseil municipal, séance du jeudi 28 janvier 1999.  

Dans les années 2000 ce quartier de la ville de Pau devient un vrai lieu de rassemblement pour les sportifs comme les spectateurs. En 2006, une dernière campagne de rénovation est engagée. Celle-ci consiste à aménager l’intérieur avec un espace de restauration, un bar et deux salons pour les propriétaires et les professionnels des courses. Les tribunes sont également agrandies et comptent maintenant 2500 places. Depuis, aucune modification n’a été faite sur le bâtiment principal de l’hippodrome du Pont-Long.   

Une nouvelle piste de plat est conçue en 2006, en fibersand, un sable de dune mélangé à des fibres. C’est la première piste en France qui utilise ce nouveau matériau permettant d’assurer la sécurité des chevaux ainsi que des cavaliers. Elle est rénovée en 2019 par l’entreprise Martin Collins.

 

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle (daté par source)

Principale : 3e quart 19e siècle (daté par source)

Principale : 3e quart 20e siècle (daté par source)

Principale : limite 20e siècle 21e siècle (daté par source)

Dates

1842, daté par source

1875, daté par source

1965, daté par source

1999, daté par source

Auteurs Auteur : Cottet Lucien

Architecte, membre de l'Académie nationale ; conseiller municipal de Pau et fondateur du journal L'Impartial des Basses-Pyrénées.

Très nombreuses réalisations attribuées par le Dictionnaire biographique des Basses-Pyrénées, différentes sources, signature portée et étude comparative. Pau : église orthodoxe, noviciat et chapelle jésuites rue Montpensier, Dames de Saint-Maur (Pau et Marseille), chapelle et couvent des Réparatrices, Galeries modernes, 17-19 rue Samonzet, chalet Cottet et villa Alberta rue Pasteur, 10 rue Carnot... Cauterets : nombreuses constructions (hôtels et grand magasin) boulevard Latapie-Flurin.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Noutary Jules-Antoine

Architecte à Pau (14, rue Valéry-Meunier), ancien élève de l'école des Beaux-Arts. Père de l'architecte départemental Fernand Noutary.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Lizero Eugène

Architecte à Paris, il est l'un des principaux architectes des champs de courses en France (dont celui de Cagnes-sur-Mer en 1950-1956, et ceux de Saint-Cloud, Maisons-Laffitte et Auteuil), et l'auteur également de la plupart des immeubles de logements construits à Cannes (Alpes-Maritimes), sa ville natale, dans les années 1950-1970.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Brunis Pierre, architecte (attribution par source)

L’actuel hippodrome du Pont-Long s’étend sur 40 hectares, possède 110 boxes et 12 stalles. Il peut être découpé en trois parties : une partie administrative et d’accueil du public, une partie de pistes de plat et d’obstacles et une partie réservée aux chevaux et à leur présentation. Les tribunes actuelles sont composées de 10 travées et s’élèvent sur quatre niveaux. Les matériaux utilisés sont le béton et le métal. Le premier niveau est fait pour l’accueil des visiteurs et l’enregistrement des paris. Ce niveau est également réservé aux spectateurs qui s’installent pour assister aux courses. Le deuxième niveau accueille des bureaux administratifs. Le troisième niveau héberge un restaurant et le quatrième niveau est réservé pour des salles de contrôle mais également des salons privatifs pour des spectateurs prestigieux. La toiture plate est en métal et n’accueille plus de spectateurs. La piste de plat de 400 m fait le tour des pistes d’obstacles intérieures. La piste de plat est faite uniquement pour le galop et l’entraînement tandis que trois types de courses d’obstacles existent : le steeple-chase, le cross-country et la course de haies. Les obstacles présents sur les pistes sont : des open ditch, un talus landais, un talus breton et un fence irlandais.  

C’est la première piste en France qui utilise ce nouveau matériau permettant d’assurer la sécurité des chevaux ainsi que des cavaliers.

Le domaine de Sers s’étend aujourd’hui sur 70 hectares et 500 chevaux sont présents à l’année pour s’entraîner. Une passerelle uniquement accessible par les cavaliers et leurs chevaux est mise en place dans les années 2000 reliant physiquement le domaine de Sers et l’hippodrome.  

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

Toits
  1. acier en couverture
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

5 étages carrés

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

Autres organes de circulation
  1. ascenseur
Dimensions
  1. Type de mesure : l

    Valeur : 77

    Unité : m

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 33

    Unité : m

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Pau , 462 boulevard Cami-Salié

Milieu d'implantation: isolé

Cadastre: 2004 AH 0047-0049 ; 0098 ; 0200 ; 0201 ; 0203 ; 0205 ; 0240 ; 0242 ; 0244 ; 0246 ; 0249 ; 0252 ; 0254 ; 0256 ; 0258 ; 0260-0263 ; 0273 ; 0275 ; 0277 ; 0279 ; 0281 ; 0289

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