Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Des vestiges de pans de murs en moellon équarri de pierres plates disposées alternativement en opus spicatum et en appareil assisé situés en partie basse des murs gouttereaux au rez-de-chaussée attestent de la grande ancienneté de la demeure. L'emploi de ce type d'appareil (utilisé au cours d'une longue période comprise entre le Ve et le XIIe siècle), dans cette maison du bourg, doit être mis en regard avec un pan de mur en opus spicatum retrouvé dans les fondations du mur sud de la nef de l'église de Saint-Léon lors des fouilles menées en 1960 et dont la datation a pu être réduite, entre le Ve et le Xe siècle. La construction d'une maison, de même largeur que l'actuelle, pourrait donc remonter au Haut-Moyen Âge.

C'est sur cette base ancienne, à partir des vestiges de maçonneries subsistantes, que la maison fut rebâtie après la guerre de Cent Ans, à la toute fin du XVe siècle ou au tout début du XVIe. Son mur gouttereau sud présente en effet au premier étage deux fenêtres (des demi-croisées) à chanfrein droit en ébrasement - la demi-croisée à droite a été largement modifiée par la suite, sa traverse retirée, son allège abattue et son ébrasement retaillé pour l'installation d'un volet extérieur. Elle présente également un évier en meuble d'attache formant dressoir - le mur du fond a été retiré et la partie basse démolie pour créer une autre porte. La maison comprend également, au premier étage, à l'intérieur, une cheminée dont les piédroits en pierre chanfreinés pourraient remonter à la même période.

Au XVIIIe siècle, la maison fut agrandie par la construction d'un corps de logis en retour d'équerre en façade antérieure. C'est l'état que délivre en plan masse le plan cadastral de 1813 ; la maison et sa cour appartiennent alors à un certain Pierre Longueville, qui réside à Courbelle. Le corps principal de la maison a été très modifié plus récemment - la majorité des modifications que nous avons décrites datent de ce moment, notamment de l'évier et de la fenêtre, pour donner accès au logis depuis un balcon alors créé.