Leigné-les-Bois : présentation de la commune

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Aux origines de Leigné-les-Bois

Les premières traces de peuplement remontent à la Préhistoire, plus précisément au Magdalénien (entre - 17000 et - 12000 ans). En effet, des nucléus, grattoirs, lamelles et burins ont révélé la présence d’ateliers de taille de silex au nord de la commune, vers les Genêts et les Marineaux. Ces artefacts sont très nombreux dans les Vals de Gartempe et Creuse et doivent être replacés dans le contexte d’une « industrie lithique » qui avait pour centre de gravité la région du Grand-Pressigny et la vallée de la Creuse.

Le dolmen de la Chenaillère est aussi un vestige préhistorique. Il semble être constitué de grands blocs de pierre meulière, autrefois agencés de manière à former une table reposant sur des « piliers ». Le dolmen, alors recouvert d’un tumulus de terre ou de pierre, servit de sépultures pendant la période Néolithique, entre - 8000 et - 2000 ans.

Des vestiges antiques auraient été repérés au lieu-dit de Ambourg. À proximité d’un fossé, des fragments de tuiles et de poteries sont signalés dès 1859.

Probablement entre le 10e et le 13e siècle, une motte castrale est érigée à proximité du chemin joignant le bourg de Leigné-les-Bois à Châtellerault. Cette fortification devait assurer une sécurité relative aux habitants des alentours, qui se regroupèrent près de la Nivelle pour former le bourg de Leigné-les-Bois. La motte castrale était constituée d’un monticule de terre surmonté d’une construction, probablement en bois, destinée à surveiller les environs. Des fossés en eaux entouraient l’ensemble pour rendre le lieu plus difficile à attaquer. Ces douves étaient encore visibles sur le cadastre de 1833. À cette époque, le lieu était encore appelé « le marchais de la motte », ce qui pourrait signifier qu’elle était encore identifiable à cette époque. Pour faciliter le travail des champs, le monticule de terre a ensuite été complètement arasé et les douves en parties comblées au 19e ou au 20e siècle. Seul subsiste aujourd’hui un petit étang à l’emplacement d’un ancien fossé. À la Marotellerie, au sud de l’ancienne motte, des prospections aériennes ont révélé la présence de bâtiments, aujourd'hui disparus. Bien qu’aucun lien entre ces constructions et la motte castrale ne soit établi pour le moment, leur proximité (environ 400 mètres) doit tout de même être soulignée.

Au fil des siècles, le nom de Leigné-les-Bois a évolué à plusieurs reprises. Un premier texte, daté de 637 fait mention de Laingnacum pour désigner le village. Cependant, ce diplôme attribué à Dagobert 1er n’est pas authentique et fut probablement rédigé à une époque bien postérieure. La première mention la plus fiable date de 1093 et fait référence au village sous le nom de Lainec. D’après sa terminaison en -ec, il s’agit d’un toponyme d’origine latine. Il signifierait que le lieu était possédé par un certain Latinius, à l’époque antique ou au début du Moyen Âge. Le nom évolue ensuite en Laigné, puis Ligné au début du 14e siècle. En 1395, une source mentionne Ligné-les-Bois pour désigner le village. L’appellation Leigné-les-Bois apparaît finalement au 15e siècle.

Pendant l’Ancien Régime, le territoire de Leigné-les-Bois était partagé entre de nombreux fiefs, dont la plupart dépendaient de la baronnie de Monthoiron. Il faut citer notamment la Grande Couture, Marolles, l’Orgère, Laveau, le Bois Renou, Les Lignes, La Grand Maison, La Maison Neuve, le Breuil et les Potineaux. Le Grand-Fief-Bâtard et la Braudière étaient probablement aussi des logis appartenant à des nobles.

L’église paroissiale de Leigné-les-Bois est mentionnée pour la première fois en 1093. D’après cette source, elle dépendait de l’abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe. En effet, c’était l’abbé qui nommait le curé de Leigné-les-Bois. Avec les églises de Saint-Rémy-sur-Creuse et Chenevelles, elle fait partie des rares édifices religieux dédiés à saint Rémi dans les environs de Châtellerault. Le bâtiment présente encore des vestiges du 12e siècle sur le clocher-porche, sous la forme d’une frise et de modillons sculptés. Le reste de l’édifice a été reconstruit au 15e siècle. Endommagé lors d’une violente tempête au 17e siècle, il fut partiellement reconstruit à cette époque. Pendant l'Ancien Régime, l'église abritait des chapelles seigneuriales dépendantes des fiefs de Potineaux et des Lignes.

Dans la seconde moitié du 18e siècle, une partie des Acadiens déportés suite à la guerre de Sept Ans sont envoyés en France. Certains s'installent dans le Poitou, notamment sur les terres du marquis de Pérusse des Cars à Leigné-les-Bois. Au hameau de Champfleury, il crée une école d'agriculture pour familiariser les acadiens au défrichage des terres de brandes. Plusieurs familles, comme les Blanchard, les Naquin et les Gautrau, restent à Leigné-les-Bois, puis repartent finalement vers le Nouveau Monde en 1785.

Un nouvel élan au 19e siècle

À la Révolution, les limites des anciennes paroisses sont reprises pour créer de nouvelles communes. C'est le cas à Leigné-les-Bois, qui rejoint le canton de Pleumartin en 1801. À cette époque, plusieurs biens appartenant à la noblesse et au clergé sont nationalisés et revendus aux enchères. L'ancien presbytère, situé devant l'église, est racheté par la commune dans les années 1820 pour retrouver sa vocation d'origine. Il était autrefois entouré d'un grand mur de clôture, ouvert au sud par une porte cochère et une porte piétonne.

Le cimetière du bourg se trouvait auparavant à proximité de l’église paroissiale. Dès l’année 1810, la population se plaint des mauvaises odeurs dégagées par les tombes. De plus, les corps en décomposition commencent à souiller l’eau des puits des habitations alentours. Il faut attendre l’année 1848 pour qu’une parcelle de terre soit achetée à l’ouest du bourg, vers la route des Vaux, et que les sépultures soient transférées à leur emplacement actuel.

Au 19e siècle, la municipalité décide de créer une école primaire dans le bourg. Une maison au nord de la place de l'église est achetée en 1854 pour y installer la salle de classe et le logement de l'instituteur. Il s'agit officiellement d'une école mixte mais elle est surtout fréquentée par les garçons. Vingt ans plus tard, la Commune souhaite créer une école pour chaque sexe. L’école de filles serait installée dans le bourg, dans l’ancienne école mixte, alors qu’un nouvel emplacement devait être trouvé pour l’école de garçons. Pour cela, la municipalité opte pour le logis de la Braudière, situé à l’ouest du bourg. Une fois le bâtiment racheté, il est réaménagé par l’architecte châtelleraudais Charles Carmejeanne.

La seconde moitié du 19e siècle est une période de désenclavement pour la commune de Leigné-les-Bois. En 1865, la route conduisant à Coussay-les-Bois est améliorée. L’arrivée du chemin de fer en 1891 a aussi grandement favorisé les échanges. Pour faciliter la circulation des marchandises, la station de Leigné-les-Bois dispose d’une grande halle, prolongeant le débarcadère. Elle fait bien moins de bénéfices que les gares des communes voisines plus peuplées, comme à Pleumartin et à La Roche-Posay, qui voyaient passer plus de voyageurs et de marchandises. Après la construction de la station, un hôtel est construit à proximité. Il permet aux voyageurs de se reposer à leur arrivée, sans avoir à rejoindre le bourg, éloigné d’environ 1,5 km de la gare.

La population communale connaît un pic de 801 habitants en 1851. Dans la seconde moitié du siècle, elle va progressivement décliner pour atteindre 648 habitants en 1896. Cette baisse graduelle est pourtant moins prononcée que dans les autres communes des Vals de Gartempe et Creuse, hormis Pleumartin et La Roche-Posay. La majorité des habitants de la commune sont concentrés dans le bourg. Ils pratiquent des activités variées, liées à l’artisanat. Ainsi, en 1856, le bourg et le bas-bourg sont habités par des couturières (quatre), des maçons (trois), des cordonniers (trois), des maréchaux-ferrants (deux) et des sabotiers (deux). Un débitant de tabac, métier rarement rencontré à la campagne à cette époque, est aussi recensé.

La commune de Leigné-les-Bois, située dans le canton de Châtellerault-3, a rejoint la Communauté d’Agglomération de Grand Châtellerault le 1er janvier 2017. En 2016, elle comptait 587 habitants répartis sur 29,97 km², ce qui équivaut à une densité de population de 19,6 habitants au km². Située dans la partie ouest des Vals de Gartempe et Creuse, elle est entourée par les communes de Coussay-les-Bois au nord, La Roche-Posay et Pleumartin à l’est, Chenevelles au sud et Senillé-Saint-Sauveur à l’ouest.

Malgré son nom, Leigné-les-Bois présente peu de zones boisées. Elles sont concentrées dans la partie nord de la commune, vers les hameaux de Laveau, des Maillards, de la Petite et de la Grande Jarrie et des Marineaux. Elles se trouvent aussi, dans une moindre mesure, dans l’ouest, vers l’Orgère et la Renoterie. La forêt de la Chenaillère, au nord-ouest du bourg, est un autre espace boisé. Elle est située au nord-ouest du bourg.

Leigné-les-Bois présente un relief relativement peu prononcé. En effet, les lits de petits cours d’eau, prenant leurs sources dans l’ouest de la commune, forment de légères dépressions. Ces ruisseaux se rejoignent au nord du bourg, vers le hameau de Laveau, pour former un cours d’eau plus conséquent. Il se jette ensuite dans la Luire, au sud du bourg de Coussay-les-Bois. La Nivelle, un autre affluent de la Luire, est l'un des ruisseaux les plus importants de Leigné-les-Bois. Il prend sa source vers le hameau des Chaumes et, comme la plupart des ruisseaux de la commune, il s'écoule du sud vers le nord. Il alimente plusieurs fontaines, en particulier la fontaine Saint-Rémi, dont la qualité des eaux en a fait un lieu de pèlerinage. C'est aussi le cas de la fontaine Saint-Laurent de Maleray, qui pouvait, d'après la tradition locale, tantôt soigner les fièvres, tantôt protéger la terre des sécheresses. La Méchante Fontaine, au nord-ouest du bourg, est une autre fontaine connue des habitants de la commune. Elle traverse la forêt de la Chenaillère et se jette dans la Nivelle au nord du bourg.

Quelques étangs ont aussi été creusés à partir de la seconde moitié du 20e siècle. Ils sont particulièrement présents dans la partie nord-ouest de Leigné-les-Bois, aux Maillards, à la Protière, aux Marineaux et à la Navelière.

Le sous-sol est constitué de calcaire dur et de silex de couleur brune, dit "du Grand Pressigny". Ces pierres se retrouvent très souvent dans les constructions sous forme de moellons grossièrement équarris.

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