Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Par sa situation en zone inondable en bord de Gartempe, cette maison figure sur de nombreux plans concernant le moulin du bourg, le moulin de la Gassotte, un projet de moulin non abouti sur la rive opposée (commune de Saint-Germain) et le Vieux-Pont.

Début 1807, Jean Fruchon détruit et reconstruit un mur de soutènement le long de la Gartempe. L'adjoint au maire demande l'arrêt des travaux qui risque d'accentuer les crues dans le bourg et de menacer la solidité du pont en augmentant la pression de l'eau. Ravet, ingénieur des ponts-et-Chaussées, se déplace sur les lieux le 6 mars. Il demande l'évacuation des déblais abandonnés dans la Gartempe (rapport du 12 juillet 1807, validé par l'ingénieur en chef Olivier Duvaucelle le 15 juillet 1807 ; Archives départementales de la Vienne, 7 S 47). Le mur de soutènement borde toujours la maison et la zone située entre le vieux pont et la rue des Tanneries. Le mur sud-est de la maison figurée sur ce plan pourrait correspondre à l'épais mur situé au nord de l'actuel couloir de distribution, qui conserve une pierre d'évier qui a été découpée pour ne pas déborder sur le couloir. Il pourrait s'agir des vestiges d'une maison construite au 17e ou au 18e siècle, bien qu'aucune ouverture chanfreinée n'y ait été repérée, contrairement à d'autres maisons de la Grand'Rue.

Sur le plan cadastral de 1825, un long bâtiment est construit parallèlement à la Gartempe (parcelle n° 354, feuille E2). Le long bâtiment correspond au bâtiment situé en fond de cour au nord-est. D'après la matrice cadastrale, il appartient à Jean Fruchon.

Sur le plan d'alignement colorisé non daté [1825 ?] et sur le plan d'alignement en noir et blanc daté de 1825, elle est figurée sur le n° 1, propriété de M. Fruchon.

Les matrices cadastrales indiquent la construction d'une maison nouvelle sur cette parcelle en 1842 par Vincent Frunchon.

Son seuil est figuré sur un plan de 1856 dans l'enquête sur la construction du moulin de la Gassotte, pour vérifier qu'il ne provoquerait pas d'inondations supplémentaires en cas de crue. Elle appartient alors à Delisle (probablement à rapprocher de la famille Cuisinier-Delisle).

Sur un dessin de 1861 sont représentées deux maisons mitoyennes couvertes de toits à longs pans, la maison le plus près du pont comprend un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage à trois travées et trois lucarnes dans le comble. La maison qui lui est accolée à l'est comprend un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé à trois fenêtres ; une lucarne éclaire le pont. Les étages de soubassement sont en zone inondable.

Les matrices cadastrales mentionnent la destruction d'une tannerie appartenant à Pélagie Fruchon sur la parcelle E2 354 en 1873 (arrêt d'imposition). Il s'agit probablement de la tannerie mentionnée en 1859 comme appartenant à Robin Fruchon entre le vieux pont et la Gassotte.

Le bâtiment principal actuel, à l'angle au débouché du Vieux-Pont, a été construit sur la cour inondable figurée sur ce plan. Cette partie est toujours indiquée comme un jardin sur un plan de 1878.

La maison a été reconstruite après cette date mais avant le début du 20e siècle car les cartes postales anciennes montrent toujours la maison reconstruite.

Les dépendances en retrait de la Gartempe, derrière un mur de clôture et le jardin, pourraient correspondre aux tanneries de M. Fruchon mais ne conservent aucun élément étayant cet argument.