Historique
Avant la Révolution, le manoir de Mondon était un fief de moyenne justice dépendant de la baronnie de Mirebeau. Sa date de fondation est inconnue mais il est signalé dans les sources dès 1376, époque à laquelle il appartient à Huguet Poitevin. Plusieurs familles de seigneurs se succèdent ensuite à la tête de la seigneurie jusqu'à la Révolution : Desbans vers 1500, de Mallemouche aux 16e et 17e siècles, de Beauregard au 17e siècle (aussi seigneurs de la Poquetière et la Durandière) et Charlet jusqu'au 18e siècle.
Aux abords du manoir, le cadastre communal de 1826 signale la présence de deux constructions aujourd'hui disparues : un pigeonnier de plan circulaire et une petite tour à proximité du logis. À cette époque, Mondon fait partie des nombreuses propriétés de Joseph Marie Louis Frotier, marquis de la Messelière. En 1840, le manoir échoit à son beau-fils, Victor Maurice Blandin de Chalain, originaire d'une famille noble franc-comtoise. Son fils, Gustave, hérite de la propriété à partir de 1870. En 1891, il y fait construire un pavillon. Le domaine est racheté en 1913 par Alphonse Plault, cultivateur à Thurageau, qui fait détruire le pavillon l'année suivante. En 1923, la propriété passe à son fils, Arthur Alphonse Plault, juge de paix qui exerça notamment à Dangé-Saint-Romain et Neuville-de-Poitou. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint la Résistance dans le réseau Louis-Renard mais il est arrêté et déporté à Buckenwald où il meurt en 1945. La médaille de l'Ordre de la Libération lui est décernée à titre posthume en 1947.
Aujourd'hui, le logis conserve des dispositions anciennes, en particulier un sous-sol médiéval, qui pourrait dater du 13e siècle. Sur l'élévation sud-est, deux vestiges de croisées sont identifiables. Elles datent de la fin du 15e ou du début du 16e siècle. Cependant, le logis et la ferme ont subi plusieurs remaniements récents. D'après des dessins d'Henri Frotier de la Messelière, le domaine était accessible par un portail flanqué d'une échauguette. Il aurait été détruit vers 1890. La cheminée du rez-de-chaussée semble avoir été modifiée au 19e siècle. Plus récemment encore, la cheminée de l'étage du logis a été supprimée il y a une vingtaine d'années. D'après la tradition orale, une forge existait au sud-ouest de la propriété mais elle a été détruite. D'après le traitement des ouvertures de la ferme, celle-ci a été remaniée après les années 1950. Son escalier extérieur a aussi fait l'objet de modifications.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 13e siècle (incertitude) Principale : limite 15e siècle 16e siècle Secondaire : 4e quart 19e siècle (daté par source) (détruit) Secondaire : 2e moitié 20e siècle (daté par tradition orale) |
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Description
La propriété est située au sud-ouest de Doussay, à la limite de la commune de Chouppes. L'ensemble comprend un logis noble indépendant et une ferme dont les bâtiments forment un plan en L.
Le logis :
Il est principalement construit en moellons de grisons et s'élève sur quatre niveaux, sous-sol compris. Il présente un toit à croupes couvert de tuiles mécaniques. En de nombreux points, les maçonneries sont maintenues par des tirants métalliques.
L'angle ouest présente des pierres d'attente et une chaîne en pierre de taille calcaire. À proximité, deux portes hautes, partiellement murées, sont alignées verticalement. Ces éléments laissent penser qu'un escalier en vis demi-hors-œuvre était présent à cet endroit et a été supprimé.
L'élévation sud-est présente une travée d'ouverture constituée de deux croisées superposées et décorées de chambranles à crossettes. La croisée du rez-de-chaussée a été transformée en porte et son appui saillant a été supprimé. La plate-bande couvrant l'ouverture a été évidée afin d'y loger un linteau en bois. La croisée de l'étage est en grande partie murée par une maçonnerie de petites moellons calcaire aux assises régulières. La traverse en pierre a été remplacée par une pièce de bois. À droite de cette travée, au rez-de-chaussée, se trouve une ouverture verticale de forme rectangulaire. Il s'agissait d'une petite ouverture carrée, aux bords chanfreinés, qui a été visiblement agrandie par le bas. Sur cette élévation, à l'étage, un appareil en arrête de poisson est visible à proximité de l'angle oriental.
Le sous-sol est accessible sur l'élévation nord-ouest par une porte couverte d'un arc en plein cintre. Un escalier droit en pierre conduit à une salle voûtée en berceau brisé. Maçonnée en moellon de grisons, elle possède trois arcs doubleaux en pierre de taille calcaire. La porte du rez-de-chaussée est située sur l'élévation sud-est, à la place de l'ancienne croisée. Cette dernière prend place, à l'intérieur, dans une arrière-voussure segmentaire. La salle est munie d'une cheminée et couverte d'un plafond en " bousillis ", c'est-à-dire avec du torchis entre les solives. Le sol est constitué de dalles calcaire. L'escalier menant à l'étage se situe dans une partie indépendante, accessible par une porte sur le mur sud-ouest.
La ferme :
Les bâtiments sont disposés en L et sont couverts de tôle ondulée. Sur l'aile orientale, le logement est flanqué de deux étables. Des pierres de parement à bossage rustique sont visibles autour des ouvertures et en chaînage. L'accès au comble à surcroît se fait par un escalier extérieur couvert d'un auvent, appelé anciennement "balet". L'étable située à l'extrémité sud conserve une lucarne pendante.
L'aile occidentale comprend un alignement de hangars agricoles.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan rectangulaire régulier |
Étages |
sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît |
Couvrements |
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Couvertures |
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Escaliers |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Le décor sculpté est cantonné à l'élévation sud-est, où les croisées sont munies de chambranles à crossettes. Sur cette même élévation, des assises de grisons sont disposées en arrête-de-poisson. |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA86009778 |
Dossier réalisé par |
Maturi Paul
Chercheur associé à la Communauté de Communes des Vals de Gartempe et Creuse (2015-2016), puis à la Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault (2017-2024). |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2022 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault |
Citer ce contenu |
Manoir de Mondon, Dossier réalisé par Maturi Paul, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/b597e3e8-62e6-49c8-8dde-f40271d0fc06 |
Titre courant |
Manoir de Mondon |
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Dénomination |
manoir |
Parties constituantes non étudiées |
ferme hangar grange cour |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Doussay
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Mondon
Cadastre: 1826 E 335, 326 (E 335 : logis, dépendances et tourelle. E 336 : fuie.), 2017 ZZ 34, 35, 36, 37