Presbytère, actuellement bibliothèque municipale

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Le presbytère avant le milieu du 19e siècle

Avant sa reconstruction et celle de l'église, le presbytère se trouvait déjà à cet endroit. Le plan cadastral de 1812 le situe toutefois un peu plus à l'ouest, dans le jardin actuel, et il est non pas perpendiculaire mais parallèle à la rue. Il est alors composé de deux propriétés : la partie est (parcelle 180) appartient à Alexis Thioux, marchand, époux de Louise Victoire Texier, et la partie ouest (parcelle 181) à sa belle-soeur, Félicité Texier, épouse de Bernard Soulier, qui y demeure. Tous en ont hérité, par moitiés indivises, de leurs parents et beaux-parents, Augustin Texier (décédé en 1792) et Jeanne Antoinette Béquet (nièce par sa mère de Clément Texier, notable de La Ronde et acteur du dessèchement des marais de Boëre).

Les 13 mai et 2 octobre 1816, le conseil municipal constate qu'il manque un logement pour le curé de Taugon-La Ronde lorsqu'il vient à La Ronde, et décide alors d'acheter une partie de l'ancien presbytère. Le 7 mai 1817, la commune achète donc à Alexis Thioux sa moitié indivise dans l'ancien presbytère qui compte au total quatre chambres basses avec greniers au-dessus, une petite écurie, un toit à poules, un toit à cochons, des latrines, une cour et un jardin. Mais l'indivision avec les époux Soulier suscite en 1821 un contentieux lorsqu'il est question d'effectuer des réparations au bâtiment. Celui-ci est encore en mauvais état en 1835 lorsqu'il est question qu'un curé soit affecté à l'église de La Ronde, indépendamment de Taugon. Une collecte auprès des paroissiens permet de rassembler 900 francs pour payer l'intervention de Jean Gaignet, charpentier.

La reconstruction du presbytère dans les années 1850

En 1848, alors que la commune vient d'être séparée de celle de Taugon, la nouvelle municipalité de La Ronde envisage de reconstruire l'église mais aussi le presbytère, agrandi par la même occasion, opération qui serait financée en prenant la moitié des revenus provenant de la ferme des marais communaux. Le 4 juillet 1849, M. Sennelier, instituteur communal, établit un plan des lieux, superposant le parcellaire et le projet d'église et de presbytère. Il s'agit alors de construire le nouveau presbytère, toujours parallèlement à la rue, un peu en arrière, au nord-ouest de l'ancien ; l'église serait perpendiculaire au nouveau presbytère et à la rue (à l'emplacement de l'actuel 41 rue de l'Eglise). Le projet d'église et de presbytère est confié à l'architecte rochelais Ernest Massiou, qui présente ses plans.

Pour ce qui concerne le presbytère, ils sont jugés trop imprécis. Confirmant la nécessité de reconstruire le bâtiment, l'ancien étant impossible à restaurer, Massiou rend un nouveau projet le 26 février 1850. Mais les vifs débats autour du projet d'église s'enlisent, sans compter que Charles Pichot, propriétaire de l'autre moitié indivise du presbytère (où il tient un cabaret) tout comme de l'emplacement envisagé pour l'église, refuse de les céder, nécessitant une procédure d'expropriation. En avril 1853, le conseil municipal ajourne la reconstruction du presbytère tout en confirmant sa volonté de reconstruire l'église. Le 24 janvier 1854, un nouveau rapport de Massiou explique que le presbytère tombe en ruines. Jouxtant un cabaret bruyant (celui de Charles Pichot), il est par ailleurs trop petit, le curé ne disposant que d'une pièce servant à la fois de chambre de cabinet d'étude et de salle à manger. Il faut attendre le 6 juin 1855 pour qu'un décret impérial déclare d'utilité publique la reconstruction de l'église et du presbytère, ordonnant par ailleurs l'expropriation de Charles Pichot à défaut d'accord. Celui-ci finit par céder et vendre son bien à la commune le 25 juillet 1855.

L'affaire n'est pourtant pas terminée. Le 25 janvier 1856, Massiou présente son devis pour un nouveau presbytère, désormais conçu perpendiculairement à la rue, pour relier celle-ci à l'église. Ce premier projet envisage un corps de bâtiment central à un étage, encadré par deux ailes en rez-de-chaussée (une remise d'un côté, une écurie de l'autre). Le 9 mars 1856, l'adjudication des travaux de l'église et du presbytère est infructueuse. On s'accorde alors avec Jean-Baptiste Billard, entrepreneur à Nuaillé-d'Aunis. En novembre 1856, Massiou réfléchit pourtant toujours aux plans du futur presbytère, tout comme à ceux de l'église. Le 12 mai 1857, il présente un devis complémentaire, puis de nouveaux plans les 25 juin et 25 décembre, pour surélever le bâtiment au-dessus des deux ailes latérales initialement envisagées, et créer une cave sous la cuisine et la salle à manger, laquelle sera accessible par une échelle de meunier. Le 26 août 1858, un autre devis complémentaire est établi pour construire les murs de clôture du jardin et de la cour, aménager un puits et construire des servitudes. Les travaux de l'église et du presbytère sont enfin réceptionnés le 1er juillet 1859.

Le presbytère au 20e siècle

A la suite de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat de 1905, et à partir de 1907, le presbytère est loué par la commune aux curés successifs. Un plan des lieux établi par le curé Bonin le 29 avril 1910, à l'occasion de l'installation de l'éclairage au gaz, montre la disposition du rez-de-chaussée du bâtiment, soit, du nord au sud : un couloir et une bibliothèque, avec porte donnant dans l'église, puis un bureau, une salle à manger, un vestibule avec escalier, une cuisine et enfin une écurie. Un couloir court, côté est, derrière le bureau, la salle à manger, l'escalier et la cuisine. Dans la cour à l'arrière, à l'est, se trouvent un hangar (le long de la rue) et une serre, adossée à l'église. A côté de la porte centrale, côté jardin, une plaque rappelle aujourd'hui que la commune de La Ronde fut comprise dans la Poche de La Rochelle en 1944-1945.

A partir de la fin des années 1960, le presbytère n'est plus utilisé pour loger le curé. Repris par la commune, le bâtiment accueille le siège du Parc naturel régional du Marais poitevin d'avril 1982 à avril 2000. Renonçant à le vendre, la commune le fait rénover en 2009 pour y installer la bibliothèque municipale et des locaux associatifs.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1859, daté par source

Auteurs Auteur : Massiou Ernest

Neveu de l'architecte Antoine Brossard, lui-même architecte départemental de la Charente-Inférieure à partir de 1851, et architecte diocésain jusqu'en 1901 (source : Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle, elec.enc.sorbonne.fr ; Comité des travaux historiques et scientifiques, http://cths.fr/an/savant.php?id=125626).

, architecte (attribution par source)

L'ancien presbytère est accolé à l'église. Le corps principal de bâtiment, en retour d'équerre au sud de cette dernière, s'élève au fond d'un jardin délimité par un mur de clôture qu'interrompent un portail à l'ouest et une porte piétonne couverte au sud. Une remise occupe l'angle sud-ouest du jardin. Sous un toit à croupes que souligne une corniche moulurée, le corps principal de bâtiment comprend un étage. Sa façade, marquée par un bandeau d'appui, présente cinq travées d'ouvertures réparties symétriquement autour de la porte centrale. La corniche et le bandeau se prolongent sur le mur pignon sud puis sur le mur gouttereau est, où l'on retrouve cinq travées d'ouvertures.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , La Ronde , 43 rue de l'Eglise

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 1812 B 180, 181, 1867 B 348, 349, 350, 2021 B 107

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