Lieu de conservation : Centre de documentation du patrimoine, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, Limoges

Côte : 677.64 VER

ISBD/Commentaire :

VERLET, Pierre, FLORISOONE, Michel, HOFFMEISTER, Adolf, TABARD, François. La tapisserie, histoire et technique du XVIème au XXème siècle. Paris, Hachette réalités, 1977, 230 p.

Cet ensemble englobe la totalité des machines présentes dans les deux ateliers de tissage (tapisserie et tapis au point noué type Savonnerie) et dans le magasin de laines adjacent. Elles ne sont pas toutes en état de fonctionnement. Le cycle préparatoire au travail de tissage est réalisé dans le "magasin de réserve", plus communément appelé "magasin de laines". C'est là que sont entreposées les matières premières (laine teinte et soie), dans un local clair aux parois duquel sont aménagés, du plancher au plafond, des casiers en bois recueillant les "moches" (échantillons de laine torsadés). Dans chaque casier sont regroupées les différentes nuances, du clair au foncé, d'une même gamme de couleurs. Cette disposition facilite la recherche rapide d'une teinte déterminée. A la manufacture Hamot-Hecquet-Saint-Jean, la laine provient de Corrèze ou des filatures creusoises de Rougnat et de Felletin. Elle n'est plus teinte sur place, mais à la teinturerie artisanale Roger, située à Aubusson, rue Jean Jaurès .

Les matières premières choisies et prélevées dans ce magasin de réserve sont ensuite mises en bobines en vue de leur utilisation. Cette opération s'effectue à l'entrée du magasin, à l'emplacement où sont disposées des "grilles" ou "présentoirs", destinés à recevoir les bobines de laine. Le bobinage est exécuté à l'aide de quatre machines à bobiner : trois d'entre elles sont de simples rouets, constitués d'une roue en bois ou d'une roue pneumatique, actionnée manuellement au moyen d'une manivelle. Elles impriment, par l'intermédiaire d'une ficelle tendue, jouant le rôle d'une courroie, un mouvement de rotation à une petite poulie à gorge en métal, elle-même solidaire d'un "fuseau" en acier dans lequel la bobine, percée en son centre, peut être bloquée. L'écheveau de laine est placé sur un dévidoir composé de deux "tournettes" mobiles autour d'axes à écartement réglable permettant à l'écheveau, tendu verticalement, de se dévider. La quatrième machine à bobiner est une bobineuse électrique, en bois et métal, actionnée par un petit moteur intégré.

Pour le tissage, la laine, de grosseur variable, doit être enroulée, pour la tapisserie, sur des "flûtes" (sortes de navettes en bois tourné, aux extrémités renflées et arrondies) et, pour le tapis au point noué, sur des "broches". Ce "flûtage" s'effectue à l'aide d'une machine à arranger, composée d'un cadre en bois, sur lequel sont tendues des tringles de fer étagées. Sur ces tringles, sont enfilées les unes au-dessus des autres autant de bobines que la trame doit comporter de bouts. La laine doit être régulièrement répartie et serrée sur la flûte, de façon à n'offrir aucune aspérité lors de son passage entre les nappes de chaîne.

C'est dans le magasin de réserve que se déroulent l'assortiment et l'échantillonnage, deux phases délicates, qui précèdent la mise sur le métier du carton. Il s'agit du choix des matières premières teintes, correspondant aux différentes couleurs de ce carton. Ce travail se fait à l’œil, il exige donc une grande expérience. Après cette sélection interviennent la préparation des lisses et l'ourdissage de la chaîne (rassemblement en faisceaux d'une longueur déterminée des fils destinés à former la nappe homogène constituant l'armature de la tapisserie ou du tapis). La chaîne est ensuite montée sur le métier et fixée sur le verdillon de son ensouple arrière (tissage en basse lisse) ou haut (tissage en haute lisse).

Dans les ateliers de tissage ont été dénombrées seize machines à tisser, dont seules treize sont encore en service.

L'atelier de tissage des tapis au point noué type Savonnerie comporte un ensemble de trois métiers de haute lisse de même largeur de travail et un métier de haute lisse de plus petites dimensions, en bois et montants en fonte de fer équipés de cornières (ce dernier n'étant plus en état de marche). Dans la seconde pièce formant cet atelier de Savonnerie sont également conservés deux autres métiers de haute lisse de très grand format, partiellement démontés.

L'atelier de tissage des tapisseries présente un ensemble de dix métiers de basse lisse.