Suite à l’enquête préfectorale sur la construction des monuments aux morts, la préfecture dresse un tableau récapitulatif des situations des communes charentaises le 9 février 1920.

Pour la commune figurent les informations suivantes :

-        Population en 1914 : 620

-        Nombre de centimes communaux : 43,50

-        Valeur du centime : 36,67 francs

-        Total de la dépense nécessaire à l’érection du monument : non renseigné

-        Total des souscriptions recueillies : non renseigné

-        Montant des crédits ouverts au budget : non renseigné

-        Nature des ressources envisagées par le conseil municipal en vue de faire face à la dépense inscrite au budget : non renseigné

-        Observations : n’a encore rien décidé

Le 28 septembre 1926, le conseil municipal de Suris établit une liste des noms des militaires morts pour la France. Elle y dénombre 23 noms accompagnés de leur grade. Cette liste ne correspond pas tout à fait aux inscriptions figurant sur l'actuel monuments aux morts. Trois militaires inscrits sur le monuments aux morts ne figuraient pas dans la liste dressée en 1926 : Jean Bisserier, Daniel Rassat et Jean Sansonnet. Inversement, le nom de Martial Piroulaud (soldat) figure sur la liste mais n'apparaît pas sur le monument aux morts.

Le premier devis (retrouvé) pour la future construction du monument date du 22 mars 1954, établi par J. Masson, ingénieur T.P.E. basé à Chabanais. Le devis détaille notamment la pose d’une clôture métallique qui ne verra pas le jour. Le montant total de ce devis s’élève à 160 000 francs. Le 23 mars de la même année, l’ingénieur T.P.E. envoie au maire un devis complémentaire pour constituer un dossier pour la construction du futur monument aux morts. Le dossier contient les dessins du monument, qui correspondent à sa configuration actuelle. Les travaux devront être menés par le Service des Ponts et Chaussées.

La demande de construction du monument aux morts est réalisée auprès du préfet de la Charente, le 4 avril 1954 sous le mandat de Monsieur Deplat. Cette demande se justifie par les termes suivants : « élever aux héros français de 1914-1918 et 1939-1945 ». L’extrait du procès-verbal des délibérations du conseil municipal mentionne que les crédits dédiés à la construction du monument sont inscrits au budget de la commune.

La demande de construction du monument (devis s'élevant à 160 000 francs, plans, listes des noms à inscrire) est annexée à l'arrêté préfectoral du 12 juin 1954. Le préfet autorise le maire à ériger le monument aux morts sur la place du Bourg (article 1). L'article 2 exige que la clôture grillagée soit remplacée par une bordure plantée et la hauteur du monument aux morts se voit réduite de 0m. 26. Le préfet accepte qu'une pelouse de gazon entoure le monument ainsi qu'un grillage décoratif (« style bordure parisienne »). Le choix d'un grillage est préféré à une grille en fer forgé pour des raisons économiques. Le gros œuvre doit être réalisé en béton de ciment armé traité en granito poli avec une teinte grise marquée de blanc. Concernant la plaque commémorative, on choisit une plaque en simili-marbre noir avec une inscription en lettres dorées incrustées.

Le sous-préfet de Confolens envoie au maire de Suris cet arrêté préfectoral le 16 juin 1954.

Au final, le coût total de la construction est arrêté à la somme de 159 295 francs. Le document listant les travaux exécutés est signé par le maire de Suris le 23 août 1954, le maçon Adrien Blancheton ainsi que par l’ingénieur T.P.E du service des Ponts et Chaussées de Charente. 

Suite à une délibération du conseil du 26 janvier 1990, un aménagement est réalisé autour du monument aux morts par la Direction Départementale de l’Equipement. Le conseil municipal sollicite une subvention de l'Etat au titre de la dotation globale d'équipement (DGE).

Deux ans plus tard, deux bacs à fleurs sont installés autour du monument aux morts. Cette décision est prise lors de la séance du 23 octobre 1992 sous le mandat de Bernard Bourgault.

Le 15 novembre 2001, le conseil municipal convient d’apposer une plaque commémorative en hommage aux veuves et orphelins de guerre. Cette plaque ne figure pas sur le monument aux morts de Suris actuellement.

En 2018, deux noms sont ajoutés sur le monument aux morts, sur une plaque fixée à côté de la plaque initiale : Jean Chabernaud (adjudant) et Auguste Rivet (caporal), nés tous deux à Suris.