Calice et patène (n° 3)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Tartas

Cet ensemble fut exécuté au début de sa carrière par l'orfèvre parisien Paul Brunet père (Paris, 1844-1922), actif de 1871 (insculpation du poinçon le 17 août) à 1913 (biffage du poinçon le 30 septembre), d'abord au 4, rue de la Ferronnerie, puis au 13, rue de Grenelle. Les objets, comme l'indique une inscription gravée sur le calice, furent offerts en janvier 1874, le mois de son décès, par Marie Louise Catherine de Neurisse de Laluque (Tartas, 22 avril 1781 - 26 janvier 1874), dernière des treize enfants de Pierre François Salvat, baron de Laluque (1730-1798), lieutenant-général de la sénéchaussée de Tartas sous l'Ancien Régime, et de Catherine Ursule de Chambre d'Urgons (1740-1802), elle-même sœur de l'évêque d'Orope. Demeurée célibataire, Mlle de Laluque consacra une part importante de sa fortune personnelle à des œuvres charitables, procura un presbytère à la paroisse de Tartas qui en était dépourvue et eut un rôle important dans le financement de la nouvelle église érigée de 1849 à 1856. Ses générosités lui valurent d'être inhumée par autorisation spéciale dans le porche de l'église.

Un exemplaire en tout point identique du même modèle est conservé au couvent des Sœurs du Sauveur et de la Sainte Vierge à La Souterraine dans la Creuse (réf. IM23001201), un autre avec variantes à la cathédrale Notre-Dame de Noyon (réf. IM60000213).

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1874, porte la date

Auteurs Auteur : Brunet Paul

Alfred Nicolas Paul, dit Paul Brunet père, naquit à Paris 4e (4, rue de la Ferronnerie) le 28 août 1844 et mort à Paris 7e (4, rue Monsieur) le 2 mai 1922 ; fils de Jean Nicolas Brunet (1810-après 1874), fabricant-marchand de bronzes, fondateur de la maison Brunet, et de Marguerite Françoise Nicole Pauline Cochois (1805-?). Il épousa en premières noces à Paris 4e, le 5 mai 1870, Blanche Amélie Boisgontier (Paris 8e, 17 mars 1848 - Paris 7e, 2 juillet 1874), fille de Toussaint Florentin Boisgontier, huissier près le tribunal de première instance de la Seine, et de Catherine (Artémise) Victoire Drouin-Brindossière. Le couple eut, entre autres enfants, Paul Henri Brunet fils (Paris 1er, 10 novembre 1872 - Paris, 8 février 1970), marié à Paris le 4 avril 1899 à Marie Henriette Élisabeth Mounier. Paul Brunet se remaria aux Andelys (Eure), le 8 août 1877, avec Louise Marie Eugénie Lecouturier (Les Andelys, 10 février 1856 - Paris 7e, 10 mai 1906), fille de Pierre Louis Lecouturier, avoué au tribunal des Andelys, et de Joséphine Émilie Bonnand. Sources : Archives de Paris, état civil reconstitué, V4E 472, V4E 3289, 5Mi1 635, 7D 147, 7D 174.

Orfèvre ou "fabricant d'orfèvrerie" à Paris (4, rue de la Ferronnerie, puis 13, rue de Grenelle), Paul Brunet père insculpa le 17 août 1871 un poinçon carré (garantie n° 8253) et un poinçon losangique le 27 novembre suivant (garantie n° 8278), tous deux avec les initiales PB et une mitre pour différent, qui furent biffés le 30 septembre 1913. Il racheta les modèles de la maison Alexandre et Marie Thierry lors de sa cessation d'activité en 1885 ainsi que ceux de la maison C. Picard, participa aux Expositions universelles de 1889 et 1900 et se spécialisa dans la création de chapelles épiscopales. Une carte publicitaire de la maison porte la raison sociale "Bronzes d'orfèvrerie, chasublerie P. Brunet ,13 rue de Grenelle Saint-Germain, Paris". Après sa retraite (et non sa mort comme le mentionne erronément R. Verlet), l'activité fut poursuivie par son fils qui procéda à de nouvelles insculpations les 2 et 15 octobre 1913 (garantie n° 2180 pour l'orfèvrerie et n° 2188 pour le doublé). Une nouvelle société, Brunet & Cie, comprenant Paul Brunet fils et ses sœurs Élisabeth Brunet et Mme Bidoire née Brunet, fut déclarée le 13 avril 1931 et dissoute le 13 mai 1957. Bibliographie : Remi Verlet, Dictionnaire des joailliers, bijoutiers et orfèvres en France, de 1850 à nos jours, Paris : Gallimard, L'Ecole des Arts joailliers, 2022, tome 1, p. 396-397.

, orfèvre
Personnalite : Neurisse de Laluque Marie Louise Catherine de

Marie-Louise Catherine de Neurisse de Laluque (Tartas, 22 avril 1781 - Tartas, 26 janvier 1874), dite Mlle de Laluque, dernière des treize enfants de Pierre François Salvat, baron de Laluque, lieutenant-général au sénéchal d'Albret (1730-1798), et de Catherine-Ursule de Chambre d'Urgons (1740-1804), elle-même sœur de l'évêque d'Orope.

, donateur
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Style néogothique. Calice : pied hexalobé à redents et bâte à frise ajourée, tige à six pans, nœud torique, fausse-coupe rapportée ; faux filigranes fondus sur le pied, le nœud et la fausse-coupe (qu'ils constituent en totalité) ; médaillons quadrilobés émaillés sur le pied, le nœud et la fausse-coupe, bandeau émaillé sur la coupe ; décor ciselé gravé sur la tige ; tous les fonds amatis. Patène : ombilic saillant avec plaque circulaire en émail entourée d'une bordure perlée soudée. Objets conservés dans une boîte de calice (coffret) en bois recouvert de cuir noir, garnie intérieurement de velours violet et de soie moirée violette.

Catégories

orfèvrerie

Structures
  1. plan, polylobé
Matériaux
  1. Matériau principal : argent

    Techniques : repoussé, ciselé au trait, ciselé au mat, fondu, doré, émail cloisonné

  2. Matériau principal : verre transparent

    Mise en oeuvre : décor, coloré, bleu, violet

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 26

    Précision sur la mesure : hauteur du calice

  2. Type de mesure : d

    Valeur : 10.9

    Précision sur la mesure : diamètre de la coupe du calice

  3. Type de mesure : d

    Valeur : 16.1

    Précision sur la mesure : diamètre du pied du calice

  4. Type de mesure : d

    Valeur : 17

    Précision sur la mesure : diamètre de la patène

Iconographie
  1. Caractère général : cycle narratif

    Thèmes : eucharistie, la Manne, Multiplication des pains, Cène

  2. Caractère général : cycle narratif

    Thèmes : Annonciation, Nativité, Calvaire

  3. Caractère général : ornementation

    Thèmes : rinceau, grappe, quadrilobe, cabochon, filigrane, perle

  4. Thèmes : Agneau mystique, étendard


Précision sur l'iconographie :

Le calice, à l'exception de sa coupe, est presque entièrement couvert de motifs de rinceaux et d'entrelacs en faux filigranes fondus, incluant des grappes de raisin, des feuilles et des fleurettes, des cabochons de verre coloré violet (pied et fausse-coupe) ou des perles de pâte de verre bleu ciel (nœud). Des médaillons en émail cloisonné à fond bleu roi se détachent sur ce fond de résille. Sur le pied, trois médaillons quadrilobés à angles aigus, à motifs de quadrilobes crucifères, de feuilles vertes et de trèfles, alternent avec trois médaillons historiés représentant trois mystères de la vie du Christ et de la Vierge, deux joyeux (l'Annonciation et la Nativité) et un douloureux (la Crucifixion). Sur la fausse-coupe, trois autres médaillons émaillés quadrilobés figurent trois scènes (l'une biblique, les deux autres évangéliques) en rapport avec l'Eucharistie : la récolte de la Manne sous l'égide de Moïse, la Multiplication des pains par le Christ et l'institution de l'Eucharistie pendant la Cène. Quatre boutons émaillés quadrilobés à motifs de quartefeuilles ornent le nœud. Les pans de la tige sont décorés de petits panneaux rectangulaires gravés alternativement de fleurs de lys héraldiques et de tiges fleuries et feuillues. La bâte du pied est repercée d'une frise de fleurs quadrifoliées. La coupe est décorée (en contradiction avec la règle liturgique) d'un bandeau émaillé bleu roi bordé de blanc portant une inscription latine (voir inscriptions).

La patène porte un large médaillon émaillé : l'Agneau de Dieu vexillifère, debout sur une terrasse herbue, portant l'étendard marqué de l'alpha et de l'oméga et du monogramme christique XP, est entouré d'un cercle rouge brique chargé d'une inscription latine (voir inscriptions), lui-même inscrit dans un second cercle blanc et vert à motifs d'imbrications.

Inscriptions et marques
  • poinçon de fabricant
  • garantie gros ouvrages 1er titre Paris 1838-1973
  • inscription concernant le donateur, gravé, peint
  • date, gravé, peint
  • inscription concernant l'iconographie

Poinçons sur le pied et la coupe du calice et sur la patène. Poinçon de fabricant : P B, une mitre (losange horizontal).

Inscription concernant le donateur et date (gravées et soulignées de noir sous le pied du calice, sur le bord) : DONNÉ A L'ÉGLISE DE TARTAS PAR MLLE MIE LSE NEURISSE DE LALUQUE JANVIER 1874.

Inscriptions concernant l'iconographie (émaillées, en lettres pseudo-onciales) : HIC EST ENIM CALIX SANGUINIS MEI (sur le bandeau de la coupe du calice) ; AGNUS DEI PANIS VIVUS (sur le cercle rouge entourant l'Agneau de Dieu sur la patène).

État de conservation
  • bon état

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Tartas , place Saint-Martin

Milieu d'implantation: en ville

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