Église paroissiale Sainte-Madeleine

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Castelnau-Tursan

Selon la tradition locale, l'église Sainte-Madeleine serait une fondation romane du XIe ou, plus probablement, du XIIe siècle, qui aurait pu servir de chapelle castrale au château tout proche des seigneurs de Castelnau, la plus puissante famille féodale du Tursan. L'édifice se composait originellement d'un vaisseau unique prolongé par une abside en hémicycle, dont le plan subsiste dans le bâtiment actuel. Un remaniement de la façade occidentale intervient dans la première moitié du XVIe siècle, avec la construction d'une large porte à voussure et bases prismatiques, qu'on peut rapprocher de celle de l'église voisine d'Arboucave, édifice partiellement rebâti vers 1540 avec l'aide des évêques de Tarbes Antoine (1534-1539) et Louis (1539-1549) de Castelnau, issus de la famille des seigneurs locaux.

Dans la seconde moitié du XVIe siècle et jusqu'à la Révolution, l'église, annexe de Pécorade, est comme elle propriété de l'ordre de Malte et dépend de la commanderie languedocienne d'Arzens, qui nomme à la cure. En 1569, l'édifice subit l'assaut des troupes protestantes lors de la campagne militaire de Montgommery. Le procès-verbal dit de Charles IX décrit l'église "démolie", assertion excessive mais qui signale cependant d'importantes dégradations, dont la probable destruction de la voûte qui devait couvrir le vaisseau. D'amples réparations ou reconstructions durent intervenir dans le courant du XVIIe siècle et au siècle suivant. En 1728 (selon une date portée) ou en 1752 (d'après une source écrite), le clocher-tour est reconstruit à neuf. La seconde date est la plus probable, car l'évêque Sarret de Gaujac, lors de sa visite d'août 1747, signale que "le clocher menace ruine".

La monographie paroissiale de l'abbé Foy (1887-1888) mentionne d'importants travaux réalisés en 1858 à l’initiative du curé Duran, qui modifient profondément l'aspect de l'édifice : le chœur est rebâti sur les fondations de l'abside romane, le sol de la nef est abaissé et un collatéral construit au sud dans le prolongement de l'ancienne chapelle de la Vierge. En dépit de ces remaniements, un rapport sur l'état de l'église, rédigé en 1895 par le même abbé Foy, préconise une reconstruction totale, l'édifice "menaçant ruine". Le projet, qui aurait jeté bas la totalité du bâtiment à l'exception du clocher, n'est pas réalisé, et seule la tour est restaurée par l'agent-voyer Victor Séron en 1897. L'église ne connaît par la suite que des travaux mineurs, comme l'exécution de peintures murales dans le chœur par le décorateur montois Henri Dupérier en 1933 ou une nouvelle restauration du clocher en 1977 (date portée).

Périodes

Principale : 12e siècle (détruit)

Principale : 1ère moitié 16e siècle (incertitude)

Secondaire : limite 16e siècle 17e siècle

Secondaire : 2e quart 18e siècle

Secondaire : 3e quart 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Dates

1728, porte la date

1752, daté par source

1858, daté par source

1897, daté par source

Auteurs Auteur : Séron Victor Emmanuel

Prénom usuel : Victor. Né le 23 janvier 1844 à Abergement-la-Ronce (Jura) et mort à Dax le 28 juillet 1920 ; fils du farinier et entrepreneur Pierre Séron (1812-1884) et d'Anne Martin, et frère d'Alphonse et Charles Séron, tous deux architectes. Il épouse à Dax, le 29 août 1877, la Landaise Élisabeth Clara Cazalis (Saint-Vincent-de-Xaintes, 31 décembre 1850 - Dax, 14 avril 1919), fille du charpentier Jean Cazalis et de Jeanne Justine Laborde, et sœur de l'entrepreneur Étienne Cazalis (1837-1911), dont il aura cinq fils et une fille. Qualifié d'agent-voyer d'arrondissement dans son acte de mariage, il est alors domicilié à Dax. Architecte municipal de la Ville de Dax (en poste dès avant 1881 et en 1895) et agent-voyer de l'arrondissement de Saint-Sever, il travaille aux églises de Gamarde en 1882-1887, Nassiet et Castaignos-Souslens en 1893, Aubagnan et Monségur en 1894, Eugénie-les-Bains en 1895, Castelnau-Tursan et Lagastet en 1897, Castel-Sarrazin en 1898, Buanes en 1898-1900, Banos en 1900-1901, Morganx et Saint-Aubin en 1901, Lahosse en 1902-1904, Amou en 1903 et Laurède en 1906.

, agent voyer (attribution par source)

L'église, orientée, est située à l'extrémité sud-ouest du village, à proximité du cimetière communal. Elle est construite en maçonnerie de moellon de calcaire et d'alios, avec chaînes d'angle et encadrements de baies en pierre de taille ; seuls le clocher-tour et la soubassement de la sacristie au sud (qui surplombe une forte dénivellation) sont bâtis en pierre de taille (moyen appareil irrégulier). L'édifice est composé de deux vaisseaux de quatre travées et d'égale longueur. Un clocher-porche de plan rectangulaire abrite une large porte à voussure et bases prismatiques qui introduit dans le vaisseau principal, au nord. Celui-ci ouvre à l'est sur une travée de chœur plus étroite, prolongée par une abside semi-circulaire éclairée par deux fenêtres, et au sud sur l'unique collatéral, séparé du vaisseau principal par trois piliers carrés à angles coupés. Les deux vaisseaux sont couverts de plafonds modernes en plâtre (à doucines pour le vaisseau principal) remplaçant la voûte originelle. Sur le mur occidental du vaisseau principal est installée une tribune en bois, dont l'accès se fait par un escalier en L placé dans l'angle nord-ouest. Une sacristie de plan allongé oblong est adossée au mur sud du collatéral, en surplomb sur le dénivelé de la route. Toutes les fenêtres (du XIXe siècle) sont en plein cintre. L'édifice est couvert de tuiles creuses à l'exception du clocher, couronné d'un toit en pavillon couvert d'ardoises.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

Toits
  1. tuile creuse mécanique, ardoise
Plans

plan allongé

Étages

2 vaisseaux

Couvrements
  1. lambris de couvrement
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe ronde

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

Décors/Technique
  1. vitrail (étudié)
  2. peinture (étudié)

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Castelnau-Tursan , place de l' Église

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2017 A 731

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