Maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion

Cette portion de l'enceinte orientale, située immédiatement au sud de l'emprise du couvent des Cordeliers, est ruinée depuis bien longtemps comme l'attestent les cadastres et dessins anciens qui ne figurent plus aucune construction à l'exception du mur d'enceinte lui-même qui a conservé la majeure partie de son élévation. Le mur roman en grand appareil subsiste en partie mais il présente d'importantes reprises effectuées au 14e siècle et caractérisées, entre autres, par la présence de consoles de mâchicoulis et un parement en moyen appareil. Une maison récente adossée à l'enceinte masque aujourd'hui une partie du mur mais c'est surtout la végétation, recouvrant presque toute la face externe, qui rend l'étude difficile et fragilise un peu plus ce mur. Seule une carte postale du début du 20e siècle ainsi que des dessins de Piganeau datant de 1882 permettent aujourd'hui d'analyser ce côté.

Les quelques éléments visibles sur la parcelle cad. 40, trop ténus pour former un dossier à part entière, sont présentés ici.

Périodes

Principale : limite 12e siècle 13e siècle

Principale : 14e siècle

Cette portion d'enceinte, longue d'une trentaine de mètres, devait abriter plusieurs maisons mais l'absence d'ouverture ainsi que les nombreuses reprises ne permettent pas d'en déterminer le nombre avec précision. Les seuls indices sont la présence de pilastres, d'un probable exutoire de latrines dans les carrières situées en-dessous et deux possibles arrachements d'anciens refends qui nécessiteraient d'être confirmés. Ce mur présente trois à quatre coutures nettes qui témoignent d'importantes reconstructions. Les parties les plus anciennes, caractérisées par un parement de pierres de taille en grand appareil, datent de la fin du 12e siècle ou du début du siècle suivant. L'autre grande phase présente des assises de moyen appareil et surtout les restes de portions de mâchicoulis qui situent sa construction dans le courant du 14e siècle.

Au nord, le mur est tronqué au niveau de la parcelle cad. 36 qui correspondait à la limite sud du couvent des Cordeliers. Les quelques mètres encore en place, à cheval sur la parcelle cad. 38, présentent un parement de grand appareil et englobent un fin pilastre implanté approximativement en limite de parcelle cadastrale. Bien que restauré, le parement semble filer de part et d'autre de ce pilastre. Toute la partie plus au sud, soit l'ensemble de la parcelle cad. 38, est aujourd'hui masquée par le lierre mais peut être étudiée grâce à un dessin de Piganeau et surtout à une photographie antérieure à la rénovation des parements. Cette dernière fait apparaitre de nettes ruptures dans l'alignement des assises qui délimitent un secteur long d'une dizaine de mètres et dont la partie centrale est renforcée par un large pilastre peu épais et reposant sur un double ressauts. De chaque côté de ce pilastre, cinq consoles sont implantées au niveau du chemin de ronde et ne semblent pas avoir concerné un secteur plus important. Au revers du mur, un autre pilastre semblable à celui qui vient d'être décrit, et implanté en vis-à-vis de ce dernier, devait permettre à ce niveau d'élargir le chemin de ronde d'une quarantaine de centimètres (20 cm de chaque côté). Il semble s'agir là d'un dispositif défensif "renforcé" sur un mur fort dépourvu de zone de flanquement. Sur la face intérieure, cette zone de reprise concerne toute la partie contre laquelle est adossée la maison ce qui n'en facilite pas l'analyse. Le parement roman semble conservé sur la partie basse, la reprise ne concernerait de ce côté que la partie supérieure du mur. Au dessus de la toiture de la maison, au nord du pilastre, la trace d'un arrachement large d'une cinquantaine de centimètres pourrait indiquer la présence d'un ancien refend, à moins qu'il ne s'agisse des restes du conduit d'une petite cheminée.

A l'angle sud de la maison apparait une couture à partir de laquelle commence une courte portion de mur (environ 5 à 6 m de long) qui s'étend jusqu'au nord de la parcelle cad. 39. Le parement en grand appareil, très soigné, est là aussi roman ; seule la partie haute a été reconstruite. Les restes du chemin de ronde consistent ici en quelques dalles qui formaient une petite corniche côté intérieur, et les deux premières assises du parapet. Au niveau des carrières ouvrant dans le fossé, c'est sous ce secteur qu'apparaît un exutoire de latrines, peut-être aménagé dans un ancien silo.

Au nord de la parcelle cad. 39, un collage délimite un nouveau pan de mur et semble conserver la trace d'un chaînage avec un refend disparu. Ce pan de mur est implanté légèrement en avant des murs mitoyens et son parement est d'un module plus grand que ces derniers. A mi-hauteur, quatre corbeaux ont été insérés après coup, le plus au nord étant situé une demi-assise au-dessus des autres. Subsistent aussi des traces d'empochements qui témoignent de plusieurs planchers successifs. Côté fossé, ce secteur est doté d'un fin pilastre.

En limite avec la parcelle cad. 40, une grande couture oblique marque le départ d'une dernière portion de mur, conservée sur quelques mètres, elle aussi caractérisée par un parement de grand appareil soigneusement assisé et également renforcée par un pilastre (entièrement rénové). Le mur d'enceinte est ensuite arasé à hauteur du sol côté ville mais ses bases sont encore visibles depuis le fossé. Subsistent ainsi les deux premières assises d'un autre pilastre au sud duquel une tourelle polygonale, probablement moderne, a été plaquée contre le mur d'enceinte. Plus au sud, en direction de la porte Brunet, l'escarpe rocheuse du fossé est entièrement maçonnée et présente un beau parement régulier, sans aucun doute médiéval.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Mise en oeuvre : moyen appareil

Toits
État de conservation
  1. vestiges

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , impasse des Cordeliers

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: Ville haute

Cadastre: 1845 C 199, 200, 2010 AP 38, 39

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...