Le mobilier de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste

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Le mobilier de l'église de Laluque sous l'Ancien Régime est connu sommairement par le procès-verbal de la visite pastorale de l'évêque de Dax Suarez d'Aulan en juillet 1739, qui signale dans le chœur "un tabernacle de bois doré avec deux ailes et une niche au-dessus, le tout assez bon", surmonté de "deux colonnes de bois, dorées, assez bonnes et propres, soutenant un rétable de bois peint fort vieux, et dont la peinture est toute ternie, de même que les quatre tableaux qui sont enchâssés dans ledit retable, qui doivent être changés". La table d'autel en pierre, peut-être médiévale, "paroit sacrée, quoique sans marque de trous de reliques". Dans le sanctuaire, du côté de l’Épître, se trouve le banc de Bernard de Neurisse, baron de Laluque (1696-1739), que l'évêque demande d'ôter en raison de "l’incommodité". Dans l'unique collatéral se trouve un autel "sur lequel il y a un mauvais tabernacle en bois peint et pourri, qu’il faudra brûler, un grand tableau au-dessus représentant Ste Barbe et autre figures". Mgr d'Aulan mentionne enfin des "ornements" et "figures gothiques" peints sur les murs et voûte du chœur (peintures redécouvertes et restaurées en 2007).

A l'exception des peintures signalées, aucun vestige de cet ensemble n'a apparemment survécu à la Révolution. Les inventaires effectués annuellement par la fabrique entre 1830 et 1840 décrivent le contenu de la sacristie et non le mobilier proprement dit. Quelques achats de meubles et d'objets sont toutefois mentionnés sous la Restauration et la monarchie de Juillet. En 1816, un devis du charpentier local Jean Bordesoule prévoit l'achat d'un nouveau maître-autel "à tombeau" en chêne accompagné de deux statues d'anges adorateurs posées sur des colonnes cannelées et d'un tableau d'autel surmonté d'un couronnement "avec un saint Jean patron de la commune" ; un lambris ("boisure") peint en bleu ciel, avec sièges de célébrant, doit entourer le chœur. Le maître-autel, cependant, n'est exécuté qu'en 1828 par le doreur Pierre Carrère, d'Hagetmau (travail reçu par le doreur dacquois Vincent Brunache aîné le 17 août). En avril de la même année, le doreur Guilhaume Lagarde de Saint-Sever livre un autel "pour la chapelle". Des ostensoir, croix "processionale", encensoir, bénitier, ornements aux couleurs liturgiques, etc., sont acquis auprès de marchands dacquois (Jeannette Dussaut) ou bayonnais (l'orfèvre Charles-Guillaume Mortet en 1833).

A partir des années 1860, le curé Pierre Lartigau (1853-1882) entreprend l'agrandissement et la rénovation complète de son église. Ces travaux, menés de 1863 à 1875 pour l'essentiel, entraînent la suppression de ce qui pouvait encore subsister du mobilier ancien et son remplacement par un ensemble homogène, en accord avec le style de l'édifice restauré. Des notables locaux offrent ainsi, en quelques années, la plus grande partie du nouveau décor, acquis en majorité à Bordeaux et à Toulouse : confessionnaux en 1871, autels et fonts baptismaux par le marbrier toulousain Barrau en 1872 et 1873, lambris et bancs de chœur, chaire à prêcher et clôture de chœur par la maison bordelaise Larroque en 1873, lustres par la fabrique lyonnaise Dumont la même année, etc. Le chemin de croix sur toile sort de la maison parisienne Chovet. La vitrerie est installée en plusieurs phases : dès 1863, l'atelier des Goussard de Condom fournit des verrières à personnages pour le chœur, qui seront en 1926 déplacées dans les collatéraux et remplacées dans le sanctuaire par de nouveaux vitraux de la maison bordelaise Delmas ; en 1891, le Bordelais Dagrant avait livré les deux roses du nouveau clocher. Le décor peint, quant à lui, est réalisé en deux ou trois campagnes, la première dans le chœur par le même Dagrant (comme peintre) et par le Bayonnais Jules Courtignon en 1873, la dernière par le Bordelais Jean-Henri Bonnet en 1897 pour la partie occidentale de la nef. Cet ensemble n'a guère été modifié depuis lors, à l'exception de l'installation dans le porche d'un monument aux morts de la Grande Guerre (avec une toile de Gaston Gélibert), de la suppression de la chaire après Vatican II et, surtout, de la redécouverte en 2007 des peintures gothiques déjà mentionnées.

La sacristie conserve un vestiaire complet aux couleurs liturgiques, en totalité de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle, ainsi qu'un riche ensemble de pièces d'orfèvrerie acquises auprès de maisons parisiennes (P.-H. Favier, Demarquet frères, Poussielgue-Rusand) et lyonnaises (L. Guillat, Favier frères, P.-F. Dubois, L'Art catholique lyonnais).

Auteurs Auteur : Mame Alfred

Henry-Armand-Alfred Mame (Tours, 17 août 1811 - Tours, 12 avril 1893), fils d'un imprimeur lui-même issu d'une famille d'éditeurs et de libraires originaires d'Angers (maison fondée en 1778), porta à son apogée les éditions Mame, rachetées en 1980 par Desclée de Brouwer.

, imprimeur-éditeur (signature)
Auteur : Lagarde Guilhaume

Doreur à Saint-Sever (Landes), né à Saint-Sever le 16 pluviôse an VI (4 février 1798) et mort dans la même ville (rue de la Guillerie) le 1er janvier 1870 ; fils aîné de Pierre Lagarde (mort le 26 octobre 1832) et de Madeleine Bichambre (morte à Saint-Sever le 26 octobre 1858) et frère du menuisier et sculpteur Raymond Lagarde "cadet" (1803-1875). L'activité de Guilhaume Lagarde est documentée en 1826 (Rion-des-Landes),1831, 1837-1838, 1839 (Laluque) et 1861. Il épousa à Toulouzette, le 11 février 1830, Jeanne Pauline dite Apolline Despouys (Toulouzette, 19 pluviôse an IX / 8 février 1801 - Saint-Sever, 6 juin 1880), fille de Bernard Arnaud Despouys (issu d'une famille de doreurs) et de Catherine Darrieux (source : AD Landes, 4 E 282/42 et 4 E 282/53).

, doreur (attribution par source)
Auteur : Dussaut Jeanne dite Jeannette

Mlle Jeanne dite Jeannette Dussaut, marchande d'ornements à Saint-Vincent-de-Xaintes (Dax), documentée en 1837-1841 (Laluque) et 1847 (Seyresse).

, marchand (attribution par source)
Auteur : Ducos Thérèse dite Marie-Anne ou Marianne

Thérèse (prénom à l'état civil) dite Marie-Anne ou Marianne Ducos, libraire à Dax ("près la cathédrale") dans la première moitié du XIXe siècle, documentée en 1837 (Laluque) : "Vend toute sorte de papiers et autres fournitures de bureau, ainsi que des tapisseries" (étiquette publicitaire). Née à Dax le 8 octobre 1793 et morte dans la même ville le 13 février 1868 ; fille du marchand libraire Bernard Ducos (Saint-André, Ariège [sic], 1742 - Dax, 29 septembre 1814) et de Jeanne Berlon, et sœur du libraire dacquois Adrien Ducos (Dax, 17 novembre 1772 - Dax, 30 mai 1852), marié à Dax, le 14 septembre 1804, à Madeleine Elisabeth Regnacq (Dax, 26 mars 1775 - Dax, 22 décembre 1845). Thérèse / Marianne Ducos est dite "marchande libraire, célibataire, rue St-Vincent, n° 30" dans son acte de décès (AD Landes, 4 E 88/131).

, marchand (attribution par source)
Auteur : Mortet Charles-Guillaume

Orfèvre, joaillier et bijoutier bayonnais, né à Caen le 5 juin 1781 et mort à Bayonne (au 8, rue des Faures) le 22 octobre 1828, fils aîné de l'orfèvre Jean-Marie Mortet (1743-1805), officier de la Monnaie de Bayonne, et de sa première épouse Élisabeth Vautier, et neveu de l'orfèvre Charles-François Mortet ou Morlet (1753-après 1827), dont plusieurs œuvres sont conservées à Nerbis et Beylongue (Landes). Sa sœur Marguerite-Lucresse (Caen, 1777 - Bayonne, 6 juillet 1814) avait épousé le marchand orfèvre bayonnais Louis Antoine Lafont (Bayonne, 31 octobre 1782 - après 1818), fils de l'orfèvre Antoine Lafont et d'Anne Imbault. Charles-Guillaume épousa en premières noces, le 6 juin 1808 à Bayonne, Marguerite Josèphe Pillot (Bayonne, 18 janvier 1788 - avant 1833), fille de l'orfèvre d'origine rochelaise Antoine Casimir Pillot et de Marie Duchemin (fille de l'orfèvre Joseph Duchemin), dont il aura le bijoutier Louis-Martin Mortet (Bayonne, 20 juillet 1810 - après 1878). Il se remaria ensuite à Jeanne Dufieux, qui lui survécut. [Source : Geneanet et AD Pyrénées-Atlantiques, état-civil de Bayonne.] En 1808, Charles Guillaume tenait boutique au 1, place Notre-Dame à Bayonne, puis au n° 11 (au moment de la naissance de son fils Louis-Martin) ; ce dernier était actif à la même adresse.

, orfèvre (attribution par source)
Auteur : Larroque Bernard

Né à Langon (Gironde) le 27 février 1817 et mort à Bordeaux en 1870 ; fils de Jean Larroque, boulanger, et d'Anne Bruygues (de Cestas) ; marié à Bordeaux, le 30 décembre 1844, avec Marie Joséphine Eudoxie Dabasse (née à Bordeaux le 23 février 1823), fille de Bertrand Dabasse, ébéniste, et de Marie-Louise Germa, et sœur de Jules Antoine Dabasse, aussi ébéniste. Au moment de son mariage, Bernard Larroque, "doreur", habitait déjà au 15, rue Boule-du-Pétal (actuelle rue Duffour-Dubergier), chez ses futurs beau-père et beau-frère ébénistes, dont il était sans doute l'associé. Il devint ensuite fabricant et marchand de mobilier et d'objets religieux (au 9, rue Duffour-Dubergier avant 1860). La maison fut reprise après sa mort par le marchand Buisson (place Pey-Berland avant 1889).

, fabricant de mobilier religieux (attribution par source)
Auteur : Lemercier et Compagnie, imprimeur (signature)
Auteur : Lemercier Rose Joseph

Prénom usuel : Joseph. Né le 29 juin 1803 à Paris, installé imprimeur-lithographe à partir du 5 juillet 1828 (au 2, rue Pierre Sarrazin, puis au 55, rue du Four Saint-Germain, enfin au 57, rue de Seine), mort en 1887. Associé de 1837 à 1843 avec Jean-François Bénard pour former la société Lemercier, Bénard et Cie. D'autres associations suivent : en 1865 avec le marchand et éditeur d'estampes Jules André Basset, en 1877 avec Lucien West, des papeteries du Marais. Son neveu Alfred Lemercier, associé depuis 1862, lui succède jusqu'en 1901 (source : École nationale des chartes, dictionnaire des imprimeurs-lithographes, http://elec.enc.sorbonne.fr/imprimeurs/node/22685).

, imprimeur, lithographe (signature)
Auteur : Desgodets L.

Éditeur à Paris (79, boulevard Saint-Germain) dans la seconde moitié du XIXe siècle.

, éditeur
Auteur : Bent Guillaume

Guillaume Jacques Marie Bent, dit Bent jeune, fabricant-marchand d'articles religieux et "brodeur-chasublier", actif au 33, rue du Taur. Né à Toulouse le 26 janvier 1808 et mort dans la même ville le 29 janvier 1885. Fils de Jean Joseph Marie Bent (1764-1832), brodeur (maison fondée à la fin du XVIIIe siècle), et de Jacquette Barateau (1767-?), brodeuse et fille du maître-brodeur Pierre Bertrand Barateau. Marié à Grenade (Haute-Garonne), le 7 octobre 1831, à Marguerite Sarrebayrouse (Grenade, 7 novembre 1810 - Toulouse, 6 février 1886), dont il eut sept enfants : Henri Charles Pierre Marguerite (1832-avant 1906), Charles Claire Louis (1833) ; Marie Danièle (1835-1899), en 1852 femme du doreur avignonnais François Michel ; Marie Philomène Guilhelmine (1837), en 1860 épouse du médecin Jean Pierre Soulé ; Jean Joseph Marguerite (1841-1916) ; Joséphine Marie Louise (1844-1844) ; Guillaume Louis Antoine (1847-1919). Les trois fils furent à leur tour fabricant-marchands d'ornements religieux (voir article Henri Bent). Source : Geneanet.

, fabricant marchand (attribution par source)
Auteur : Bordesoule Jean

Deux frères charpentiers portant le même nom de Jean Bordesoule ou Bordessoule, tous deux fils d'Étienne Bordesoule (1757-1805) - l'aîné issu de son premier mariage avec Catherine Batbedat (1756-1795), le cadet, de sa seconde union avec Agne Labertit (morte après 1831) - furent actifs à Laluque (Landes) dans la première moitié du XIXe siècle. L'un des deux ("Jean Bordesoule"), certainement l'aîné (il se qualifie de "maître-charpentier") signe un devis estimatif pour des réparations à l'église de Laluque en juillet 1816.

Jean Bordesoule ou Bordessoule l'aîné, maître-charpentier, né le 17 février 1784 à Lesperon et mort à Laluque le 31 mai 1848. Marié en premières noces à Laluque, le 20 mai 1806, avec Anne Dupouy ou Despouys (Morcenx, 4 septembre 1788 - Laluque, 7 septembre 1831), fille de Jean Dupouy (mort le 23 mai 1806), tailleur à Rion, et d'Agne Laviole, dont il eut deux fils : Étienne (1810-1871) et Jean (1813-1890), charpentier. Remarié à Laluque le 7 novembre 1832 avec Marie Salles (Herm, 9 septembre 1796 - Laluque, Rion-des-Landes, 12 juillet 1836), fille d'Arnaud Salles et de Marie Dupin, et veuve de Michel Lalanne (Saint-Vincent-de-Paul, 20 janvier 1792 - id., 8 mars 1830). Marié pour la troisième fois à Rion-des-Landes, le 15 novembre 1839, avec Catherine Callède (Rion, 10 mars 1801 - Laluque, 18 mars 1872), fille de Mathieu Callède et d'Anne Callède, qui lui survécut. Le patronyme est orthographié "Bordesoule" dans l'acte du mariage de Jean, "Bordessoule" dans celui de son décès. Sources : AD Landes, 4 E 142/1-3 et 4 E 142/4-10.

Jean Bordesoule ou Bordessoule le cadet, charpentier, né à Laluque le 31 octobre 1797 et mort dans la même commune le 8 octobre 1863. Marié en premières noces à Laluque, le 21 novembre 1815, avec Bertranne Dupouy ou Despouys (Rion, 1791 - Laluque, 7 mars 1831), fille de Jean Dupouy et d'Agne Laviole, et sœur cadette de la première femme du frère aîné de Jean. Remarié à Laluque le 20 septembre 1831 avec Catherine Moracin (Taller, 19 germinal an VI / 8 avril 1798 - Laluque, 16 décembre 1832), fille de Jean Moracin et de Jeanne Dupin. Marié en troisièmes noces à Laluque, le 30 juillet 1834, avec Marie Lannegrand (Laluque, 7 mars 1810 - Laluque, 24 septembre 1871), fille de Pierre Lannegrand et de Catherine Cassen, dont au moins cinq enfants : Jean (1835), Pierre (1839-1921), résinier, et Jean (1842-1883), Catherine (1844), Jeanne (1847) et Mathieu (1850). Jean Bordesoule ou Bordessoule (orthographe de son acte de décès) est qualifié de charpentier lors de son premier mariage en 1815, mais de charron en 1833 à son deuxième mariage, en 1835 (naissance de son fils Jean) et 1843, et de cultivateur au moment de sa mort.

, charpentier (attribution par source)
Auteur : Carrère Pierre

Pierre Carrère, doreur et sculpteur à Hagetmau (Landes). Né à Hagetmau en 1784 et mort dans la même ville le 29 juin 1838 à 54 ans ; fils de Bernard Carrère et de Marthe Fedinsieu ; marié à Jeanne Delli. Qualifié de sculpteur en 1817 et 1822 dans des actes comme témoin de naissances, de doreur en 1828 (fourniture d'un autel à l'église de Laluque). Sans doute oncle de Jean-Baptiste Carrère, doreur (né à Hagetmau le 20 septembre 1807), fils du menuisier Jean Carrère et de Marie Lamarque, marié à Marie Malby (Malbi), dont un fils, Pierre Carrère, "peintre" (Hagetmau, 30 mai 1845 - Hagetmau, 2 janvier 1880), marié à Marie Gachibat.

, doreur (attribution par source)

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