Maison forte de la Tour de Bessan

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Soussans

L'histoire de ce site reste incertaine, le toponyme de Bessan existant également à Civrac, comme le souligne Léo Drouyn. De même, il semble y avoir eu confusion dans l'analyse des sources historiques entre le site de la Tour de Mons et celui de la Tour de Bessan.

La Tour de Bessan paraît construite en 1289 (seul Thierry Mauduit donne la date de 1252, sans en donner la source) par Jean Colomb, bourgeois de Bordeaux, qui est autorisé par le roi d'Angleterre Édouard Ier, duc d'Aquitaine, à construire deux maisons fortes, l'une dans la paroisse de Bomes et l'autre dans celle de Soussans. De cette époque paraissent subsister les bases de la tour, d'un appareillage différent des parties supérieures. La seigneurie de Bessan était au 14e siècle dans la juridiction de Blanquefort et appartenait encore à la famille Colomb. A la fin de ce siècle, elle passe dans la juridiction de Lamarque. Des canonnières témoignent de remaniements ou d'une reconstruction de la tour au 15e siècle.

C'est à partir de cette période que les versions diffèrent entre les historiens. Selon certains, elle aurait été confisquée à la famille Colomb par le roi d'Angleterre pour être donnée à des fidèles anglais. En 1544, la seigneurie appartenait à "Gaston de l'Isle, baron de La Brède et de Beautiran, Seigneur de l'Isle Saint Georges et de la Tour Noble de Soussans". Cette tour noble correspondrait plutôt à la Tour de Mons. Selon une autre version, en 1390, la seigneurie passe aux mains de la famille des Durafort et est élevée en baronnie en 1453 ; puis elle passe en 1461 à Bernard de Garros. En 1488, la famille de Mons en devient propriétaire et le reste jusqu'en 1740, même si quelques tractations semblent l'avoir fait passer dans d'autres mains ponctuellement. Avec le mariage de Marie-Catherine de Mons avec le fils de Montesquieu, Jean-Baptiste de Secondat, la seigneurie passe dans cette famille et y reste jusqu'en 1791, date à laquelle elle est vendue à Jean-Guillaume de Mons, marquis de Dunes.

Le site de Bessan est bien identifié sur la carte de Masse en 1724 (Tour de Bissan) et sur la carte de l'embouchure de la Garonne en 1759 (Tour de Bassan). La carte de Belleyme n'indique que le lieu-dit Bessan. Le cadastre de 1827 mentionne le lieu-dit Maunes et deux bâtiments, dont la tour carrée. En revanche, le système défensif n'est pas lisible.

Périodes

Principale : 4e quart 13e siècle

Principale : 15e siècle

Le site, aujourd'hui envahi par la végétation, est difficilement lisible. Il se composait d'une motte quadrangulaire de 35 m x 25 m et d'une hauteur de 5 m, entourée d'un fossé d'une quinzaine de mètres de large, sur ses côtés nord, est et sud. Un ruisseau aujourd'hui nommé ruisseau de la Louise, refermait et alimentait ce fossé sur le côté ouest. Si ce n'est la tour, on ne trouve plus de traces de constructions sur cette motte. Une basse-cour carrée, d'environ 70 mètres de côté, se trouvait au sud, au-delà du fossé principal. Elle était, elle aussi, cernée par un second fossé au sud, mais aucune trace n'est visible à l'est.

La tour carrée en saillie dans le grand fossé sud présente des fondations renforcées sur ses trois faces par le soutien de la motte dans laquelle elle est encastrée. Afin de stabiliser l'ensemble sur son côté le plus faible, la base est équipée de quatre contreforts massifs qui plongent dans le fossé (deux sur la face sud et deux dans les angles sud-est et sud-ouest). Leur hauteur dépasse de 2 m le niveau du sol supérieur de l'enceinte.

La tour s'élève sur quatre niveaux, au-dessus d'une cave. Les étages étaient séparés les uns des autres par des planchers. Les murs ont 1,70 m d'épaisseur ; sa largeur intérieure est de 4,63 m au premier étage. Elle était surmontée d'un chemin de ronde.

L'entrée de la tour se faisait par une porte en hauteur, au premier étage sur la face nord, à l'intérieur de l'enceinte. Elle était protégée par une bretèche située au-dessus d'elle, contrairement aux autres côtés où elles sont placées au milieu des façades. Cette porte était accessible par une passerelle en bois, appuyée sur des corbeaux, perpendiculaire à l'entrée pour la protéger des coups de béliers, et qui courait le long du mur. Elle se prolongeait certainement le long de l'enceinte, constituant ainsi le chemin de ronde de celle-ci.

De chaque côté, sur les angles nord-est et nord-ouest, des arrachements de pierres correspondent aux départs des murs de l'enceinte d'une hauteur de 4,50 m. Sur l'angle nord-est, ces arrachements ne commencent qu'à 2 m de haut ce qui laisse supposer que l'entrée sur la motte se faisait ici. Un pont en bois devait partir de la basse-cour, enjambait le fossé et aboutissait à l’enceinte en passant devant les défenses de la tour. C'est d'ailleurs de ce côté que l'on trouve le plus d'aménagements défensifs et de fenêtres, le côté ouest par lequel on accède actuellement au site étant aveugle et percé seulement d'une canonnière.

Le rez-de-chaussée est garni de meurtrières cruciformes et d'embrasures pour canons, postérieures aux meurtrières. Le premier étage, au-dessus du rez-de-chaussée, est éclairé par des fenêtres carrées munies de coussièges dans leurs embrasures ; le second l'est par des fenêtres divisées en deux par un meneau vertical ; les moulures qui les entourent sont prismatiques. Au milieu des faces du troisième étage s'avancent des bretèches sur des consoles. Un siège de latrines, placé à la même hauteur, s'avance sur la face sud.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : moellon

Toits
Étages

sous-sol, 3 étages carrés

État de conservation
  1. vestiges
  2. menacé
  3. envahi par la végétation

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Soussans

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Maunes

Cadastre: 1827 A1 296, 2009 AN 201

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