Maison
France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion
Historique
Les vestiges médiévaux se limitent au mur ouest de ces deux édifices, qui est constitué par l'enceinte. Entre deux contreforts plats qui datent de la période de construction du mur de ville (tournant du 12e et du 13e siècle), la portion concernée est marquée par une nette reprise qui monte de fond jusqu'au parapet du chemin de ronde, datable du 14e siècle par des caractéristiques de mise en ouvre communes à d'autres portions de reprise comportant des éléments plus significatifs, tel que des archères à croix pattée.
La demeure actuelle est donc composée deux constructions distinctes. L'unité la plus ancienne est celle qui jouxtait la porte de ville. Le couvrement cintré de toutes ses fenêtres et la forme de l'encadrement de sa porte principale indique une construction du dernier quart du 18e siècle. La porte de garage actuelle a été remaniée au 20e siècle. Le chaînage en attente de l'angle nord est toujours visible, malgré la construction mitoyenne qui a été construite probablement au tournant du 18e et du 19e siècle, puisqu'elle est déjà présente sur le plan de 1810. A la fin du 20e siècle, les deux unités ont été réaménagées par la commune qui en est propriétaire pour les transformer en logement locatif. Dans les années 1730, Julien de Serezac, chanoine de Saint-Emilion, était devenu propriétaire de toute la partie comprise entre le logis de Malet et les parcelles qui appartenaient à Coste, procureur ; ce dernier possédait, en 1741 " une place vide de maison à côté de la tour et guérite de la porte Saint-Martin ", qui correspond à l'unité cad. 432. En 1798, la demeure est construite, ainsi décrite : "une maison composée de plusieurs chambres basses et hautes, grenier au-dessus, cave en dessous avec un terrain vide au nord d'icelle" : la deuxième unité n'était donc pas encore bâtie, mais elle apparait dès 1810, où les deux constructions sont encore distinctes du point de vu cadastral. La réunion des deux constructions s'est produite entre 1810 et 1845 puisque le plan de cette date, s'il figure encore le refend qui les sépare, les regroupe désormais sous un même numéro. C'est aussi dans cette période que la partie de fossé adjacente a été clôturée, pour constituer un jardinet privatif surélevé, comme le montre une carte postale ancienne. Cet aménagement, qui semble consécutif à la destruction de la porte Saint-Martin en 1844, concerne aussi les autres propriétés longeant l'enceinte sur sa portion sud-ouest comprise entre la collégiale et la porte Sainte-Marie. La construction adossée à la paroi extérieure de l'enceinte que des empochements de chevrons signalent, est plus ancienne, puisqu'elle ne figure sur aucun de deux plans du 19e siècle.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : limite 12e siècle 13e siècle Principale : 2e moitié 18e siècle Principale : limite 18e siècle 19e siècle Secondaire : 14e siècle Secondaire : 20e siècle |
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Description
L'unité la plus ancienne, contiguë à la porte Saint-Martin, présente une façade en pierre de taille très sobre. Toutes les fenêtres étaient couvertes d'un linteau appareillé cintré (le couvrement de celles du rez-de-chaussée a été rectifié, mais le cintre est conservé au-dessus du linteau droit actuel). La porte d'entrée est surmontée d'une corniche moulurée et d'un oculus. Une corniche en pierre profilée couronne le tout. La maison mitoyenne au nord-est est de facture beaucoup plus simple, avec une simple porte quadrangulaire au rez-de-chaussée surmontée d'une fenêtre également quadrangulaire.
De l'extérieur, rien ne permet d'affirmer que l'enceinte abritait à son revers une habitation : le parement extérieur ne comporte aucune trace de fente de jour ou d'un quelconque aménagement domestique. Les ouvertures qui ajourent la muraille ne sont pas antérieures à la principale phase de construction des deux unités d'habitations que comprend la parcelle, soit la fin du 18e siècle. Toutefois, les fenêtres de l'étage en particulier peuvent avoir remplacé des baies plus étroites, mais notons qu'à cette hauteur, qui correspond à l'étage, les fenêtres conservées ailleurs sont des baies géminées, non des fentes de jour, réservées en ce cas au niveau du rez-de-chaussée. Il faut noter en outre qu'une grande partie du parement de ce mur a été reprise après coup, entre les deux contreforts plats, reprise qui semble contemporaine de l'établissement du chemin de ronde crénelé, datable de la seconde moitié du 14e siècle. Enfin, l'extrémité sud du mur, à proximité de l'ancienne porte Saint-Martin est oblitérée par un glacis probablement rapporté après la destruction de la porte.
A l'intérieur, c'est justement au revers de ce glacis qu'une niche couverte d'un arc plein cintre est encore accessible au rez-de-chaussée. Seuls les claveaux, bien extradossés mais de faible épaisseur, sont apparents, tout le reste de la maçonnerie étant dissimulé par un enduit de ciment, ce qui ne permet pas de certifier que cet aménagement soit médiéval. Au même niveau, un placard mural à feuillure existe dans la cuisine actuelle, mais rien ne permet d'en évaluer l'ancienneté. A l'étage, une petite salle de bain a été ménagée dans l'épaisseur du mur, mais là encore, la maçonnerie étant entièrement dissimulée par des revêtements, il n'est pas possible en l'état de déterminer si cet aménagement est récent ou s'il a pris place dans un dispositif plus ancien. Dans les combles, aucun élément susceptible d'alimenter l'hypothèse qu'une habitation ait pu exister au moment de la construction de l'enceinte n'a été identifié. L'arase de cette dernière est bien visible sur la moitié sud de la portion correspondant à la maison la plus ancienne. Sur le pignon sud, un collage de maçonnerie doit être signalé : la moitié est présente quatre assises de grand appareil régulier qui doivent correspondre à la face latérale nord de la porte Saint-Martin, le revers montrant un arrachement de maçonnerie probablement consécutif à l'élargissement du passage de l'ancienne porte. En légère avancée, la partie ouest du mur est composée d'assises de moyen appareil moins régulières de facture similaire au parement extérieur et qui témoigne du remontage complet de cette partie après la démolition de la porte médiévale.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
1 étage carré |
Couvertures |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA33010234 |
Dossier réalisé par |
Marin Agnès
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Saint-Emilion (commune) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2011 |
Copyrights |
(c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Maison, Dossier réalisé par Marin Agnès, (c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/1f92f44d-d50c-4d5a-a7cb-5c52b15a5ed9 |
Titre courant |
Maison |
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Dénomination |
maison |
Statut |
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Protection |
Site, secteur ou zone de protection : secteur sauvegardé |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , 7 rue des Anciennes-Ecoles
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Ville haute
Cadastre: 1845 C 768, 2010 AP 476