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Historique
Fontarabie, auparavant Fontporcher, est une ferme dont le fermier doit des terrages (une dîme en nature prélevée sur le produits de la terre) aux seigneurs de la Brulonnière. Elle est citée avec celle de la Grenaudière dans l'acte de partage de la seigneurie entre les héritiers de Pierre de Nuchèze en 1626. Cependant, une pierre en remploi dans l'appui de l'imposte portant le millésime de 1537 permet de supposer l'existence antérieure d'un logis, au 16e siècle et peut-être même avant (présence d'un arc en accolade sur le linteau d'une porte de cave à l'intérieur). Les encadrements en remploi dans les fenêtres de la façade est, chanfreinés, confirment une possible datation de la fin du 15e siècle.
Il semblerait que c'est lorsque Jacques René Mirel des Essarts devient receveur des fermes de la seigneurie de la Brulonnière, que le logis de Fontarabie, alors indiqué comme noble, devient le lieu de la recette de l'ensemble des fermes de la seigneurie, et c'est ainsi qu'il est signalé dans l'état des terres de la seigneurie rendu par Mirel des Essarts en 1742. Le plan d'ensemble, dans la seconde moitié du 18e siècle, est légèrement différent d'aujourd'hui : l'écurie, au sud de la cour, est prolongée d'une grange à façade en pignon ouvrant sur la cour, servant de grange à foin et une seconde grange à façade en pignon, dite la grange des dixmes et terrages, ferme la cour du côté nord, son pignon ouvrant vers le sud. Plusieurs procès-verbaux de visites attestent des travaux et aménagements réalisés par Jacques Mirel des Essarts dans la seconde moitié du 18e siècle, notamment le rehaussement de la cuisine située sur le pignon sud de la maison, avec création d'une chambre au-dessus et d'un escalier extérieur, aujourd'hui disparu. Un portail fermait la cour à l'ouest, percé d'une porte dite cavalière en arc en plein cintre et d'un portail d'entrée en bois à deux vantaux. Une porte se trouvait également percée dans le mur de clôture ouest à côté de la grange aux dîmes et terrages (voir annexe 1).
Après la Révolution, la maison de Fontarabie devient une des plus importantes métairies du domaine de la Brulonnière, bien que les bâtiments se soient détériorés, sans doute après le départ de Jacques Mirel des Essarts vers sa maison du bourg qu'il fait construire vers 1780. En 1809, lors de l'établissement du bail de la terre de Persac entre Omer d'Estampes, seigneur de la Brulonnière, et Louis Pierre Lauradoux Ponteil, le nouveau fermier, il est précisé que celui-ci a reçu une indemnité en raison du mauvais état de la maison de Fontarabie et qu'il devra la remettre en bon état à la fin du bail. Les granges à façade en pignon sont détruites et une nouvelle grange à façade en gouttereau est construite au nord, sans doute dans la seconde moitié du 19e siècle. Une bergerie et des toits à porcs sont également élevés du côté ouest.
René de Beaumont, un des petits-fils du vicomte Emile de la Besge, en fait le sujet d'une thèse agricole qu'il soutient et publie en 1924, où il présente un état des terres appartenant à la métairie et le plan des bâtiments (voir illustrations et annexe 2). A cette époque, la métairie comprend plus de 43 hectares, principalement en culture (33 ha), cultivés grâce à six bœufs de travail et des instruments de travail modernes. La ferme est polyvalente, permettant l'élevage de bovins, ovins et porcins, ainsi qu'une basse-cour diversifiée (oies, canards, poules) et des lapins. L'enquête de 1977 la signale encore comme exploitation agricole. L'activité a cessé peu de temps après.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : limite 15e siècle 16e siècle, 2e quart 16e siècle (incertitude) Secondaire : 2e moitié 18e siècle Secondaire : 2e moitié 19e siècle |
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Dates |
1537, porte la date |
Remplois et déplacements |
Remploi : remploi |
Description
La ferme de Fontarabie se trouve à environ 700 mètres au sud-ouest du bourg de Persac et du château de la Brulonnière, dont on a, depuis la cour, une belle perspective. Les bâtiments s'organisent autour d'une cour de plan rectangulaire, ouverte à l'ouest, au nord-est et au sud-ouest. Ils sont construits en moellons calcaires mêlés de silex, les encadrements de baies et chaînages d'angles sont majoritairement en pierre de taille. Des résidus de badigeons sur la façade sud de l'une des granges et sur certains encadrements montrent que celles-ci étaient couvertes d'un enduit de couleur sable clair et les ouvertures soulignées d'un badigeon beige très clair. Il en était sans doute de même sur l'ensemble des bâtiments.
Au fond de la cour à l'est s'élève le logis sur un sous-sol et un étage carré, en trois travées d'ouvertures alignées. La charpente à chevron formant ferme est couverte de tuiles plates et le grenier aéré par des jours triangulaires percés dans la toiture. Il est flanqué au nord et au sud par deux bâtiments en rez-de-chaussée et comble à surcroît, équipés chacun d'une cheminée. Celui situé sur le pignon sud a également une pierre d'évier saillante de la façade ouest, il s'agissait sans doute de l'ancienne cuisine du manoir, transformée en cuisine des porcs sur le plan de 1924 (voir illustrations et annexe). Au nord, c'était la boulangerie avec le four à pain. Un poulailler et des clapiers s'y adossent, prolongeant le bâtiment dans cette direction. La porte d'entrée de la façade ouest, à deux vantaux, est décorée d'un encadrement mouluré à tore et cavet et surmontée d'un imposte. La pierre formant le linteau de la porte est gravée dans sa partie supérieure (appui de l'imposte) d'une inscription latine et du millésime 1537 (voir ci-dessous). Sur la façade est, les ouvertures centrales présentent également des encadrements chanfreinés, bien que les fenêtres à petit bois soient postérieures (18e siècle). A l'intérieur, un vestibule central dessert les salles de part et d'autre. Sur la porte d'accès à la cave voûtée, on peut voir un arc en accolade avec peut-être ce qu'il reste d'un ancien blason en son centre. Deux pièces conservent une cheminée adossée, à piédroits en forme de colonnettes.
Fermant le côté sud de la cour s'élève une écurie avec grenier au-dessus, éclairé par deux jours. Le toit à croupes est couvert de tuiles creuses. Les linteaux des ouvertures sont en bois. De l'autre côté au nord, s'élève une grange-étable à façade en gouttereau, percée d'une porte charretière, trois portes d'étable à deux vantaux et une baie fenière. La protection des ouvertures est assurée par des volets en bois et des barreaux métalliques sont encore visibles sur les fenêtres du premier niveau. Le toit à deux pans est récemment couvert de tuiles creuses et c'est sur la façade sud de ce bâtiment qu'on voit le mieux les résidus d'enduit et de badigeon coloré. A l'ouest, la cour était fermée par un mur (au nord-ouest) devant lequel se trouvait le fumier, un toit à porcs (couvert de tuiles plates) et, de l'autre côté de l'entrée, une bergerie et porcherie dans le prolongement vers le sud. La porcherie est partiellement détruite, mais on peut voir encore la cour d'ébats à l'avant. La bergerie est couverte de fibrociment. Un portail venait fermer cet accès à la cour, on voit les traces d'un pilier appuyé au pignon sud du toit à porcs et les vestiges de fixations métalliques.
Dans la cour, à l'angle sud-ouest de la maison se trouve un puits à margelle circulaire. Le mécanisme à tambour a disparu mais il reste la structure métallique qui le supportait.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
ensemble régulier |
Étages |
1 étage carré |
Élévations extérieures |
élévation à travées |
Couvertures |
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Escaliers |
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Typologie |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Inscription gravée sur une pierre en remploi servant de pierre d'appui de l'imposte et de linteau de la porte d'entrée de la façade ouest : HIC SITUS EST PARVUS QUI MUSIS SANCTA RELI[CTUS] JURA SEQUENS DURA MORTE NECATUS O[BIIT] Cette inscription a été traduite par Robert Favreau en 1977 : "C'est ici que repose un jeune homme adonné aux Muses, observateur des saintes lois/ Il mourut frappé par une mort cruelle". Millésime gravé à côté : 1537 |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA00046861 |
Dossier réalisé par |
Renaud Madeleine
Favreau Myriam Chercheuse à l'inventaire du patrimoine depuis 2018. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Arrondissement de Montmorillon |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
1977 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Manoir de Fontarabie, actuellement maison, Dossier réalisé par Renaud Madeleine, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/20339f0e-7e12-4fbf-a21b-e92b5fde7585 |
Titre courant |
Manoir de Fontarabie, actuellement maison |
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Dénomination |
manoir |
Appellation |
de Fontarabie |
Destination |
maison |
Parties constituantes non étudiées |
cour grange étable écurie toit à porcs puits |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Persac
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Fontarabie
Cadastre: 1811 T 514, 2022 CM 101