Église paroissiale Saint-Pierre

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Souprosse

La monographie du curé Jean Dupouy, qui compulsa vers 1888 les archives alors conservées de la paroisse (à partir de 1614), fournit quelques indications sur les édifices qui ont précédé l'église actuelle. L'ancienne église paroissiale Saint-Pierre, peut-être de fondation romane, était située au lieu-dit du même nom, à l'écart du bourg sur la route menant à Tartas. Cet édifice modeste devait comporter une abside semi-circulaire et un vaisseau unique flanqué de deux ou trois chapelles latérales (l'église possédait en effet quatre autels, dédiés au saint titulaire, à la Vierge, aux saints Antoine et Roch). Un second édifice religieux très peu documenté, la chapelle Notre-Dame, érigée au centre du bourg, servait apparemment de chapelle domestique aux abbés bénédictins de Saint-Sever, barons de Souprosse : le célèbre Père Antoine Anselme, abbé de 1699 à 1737, y aurait dit la messe lors de ses fréquents séjours à sa maison des champs.

Selon l'abbé Dupouy, après la désaffectation de l'église Saint-Pierre à la veille de la Révolution (sans doute en 1785) et sa destruction au début du XIXe siècle, le culte fut transféré dans la chapelle du bourg, où il demeura pendant un demi-siècle. Cependant, l'insuffisance du bâtiment se fit très vite sentir et au moins trois projets de construction nouvelle virent le jour dans les années 1850. Du premier, anonyme mais daté du mois de novembre 1850, les plans non exécutés sont conservés aux Archives nationales. Le deuxième (qui se confond peut-être avec le premier) fut, aux dires de l'abbé Dupouy, proposé spontanément peu après 1855 par l'architecte parisien Louis-Auguste Boileau (auteur, entre autres réalisations, des églises Sainte-Eugénie-Sainte-Cécile à Paris IXe, Notre-Dame-du-Faubourg à Rochefort et Saint-Paul de Montluçon). Bien qu'il s'élevât à la somme raisonnable de 64.000 francs, il fut néanmoins rejeté par la municipalité, qui lui préféra le projet soumis par l'architecte départemental (et diocésain) Jules Sibien (1822-1881). Le plan adopté, la première pierre fut posée le 12 janvier 1860 et les travaux aussitôt commencés par l'entrepreneur Mouliets, de Mugron, sous la direction de l'agent-voyer départemental François Sibien (1814-1861) - frère aîné de Jules, parti pour Paris - puis, après sa mort prématurée, par le nouvel architecte départemental Alexandre Ozanne (1828-1888). Cependant, les travaux durent s'interrompre dès la fin de l'année, des désordres s'étant déclarés en raison du sol trop meuble (un ancien cimetière selon l'abbé Dupouy) et de la faiblesse des fondations. Une fois celles-ci consolidées, le chantier put reprendre au printemps 1863 et s'achever au bout d'un an et demi (datée portée 1864 sur une clef de voûte du chœur). L'église fut bénite par l'évêque Epivent le 18 octobre 1864. Le manque de ressources empêcha toutefois la construction de la flèche du clocher qui, en dépit de plusieurs tentatives ultérieures (en 1888 notamment), ne fut jamais réalisée.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1860, daté par source

Auteurs Auteur : Sibien Jean Antoine Jules

Prénom usuel : Jules. Né à Nancy le 1er mai 1822, mort à Paris 8e (21, boulevard des Batignolles) le 4 décembre 1881. Élève de Labrouste, beau-frère de Dupuy, chef de division au ministère de l'Intérieur ; agent en chef, puis architecte du département des Landes jusqu'en 1859 (remplacé par Alexandre Ozanne) ; architecte diocésain d'Aire-sur-l'Adour à partir du 15 mai 1849 ; architecte de la Ville de Paris ; démissionne pour raison de santé le 26 octobre 1880 et accède à l'honorariat le 1er novembre suivant (J.-M. Leniaud, Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle) ; dit "architecte de la ville de Paris en retraite" dans son acte de décès. Fils de Claude François Sibien (1787-1840) et de Marguerite Bonheur (1793-1857), il épousa à Paris, le 3 mars 1851, Marie Léonie Deforge (1830-1882), dont il eut trois enfants. Il était le frère cadet de Nicolas François Louis Joseph Sibien (1814-1860), deuxième Prix de Rome d'architecture, architecte agent-voyer en chef du département des Landes, dont la fille Joséphine (1842-1896) épousa à Mont-de-Marsan en 1861 l'architecte landais Urbain Dupouy (1830-1890). Leur fils Jules-François Dupouy (1863-1893), petit-neveu de Jules Sibien, fut en 1890 le successeur d'Érasme Maumen comme architecte départemental des Landes.

, architecte diocésain (attribution par source)
Auteur : Sibien Nicolas François Louis Joseph

Prénom usuel : François. Deuxième prix de Rome d'architecture, architecte-agent-voyer en chef du département des Landes. Né à Paris 3e le 26 mai 1814 et mort à Mont-de-Marsan le 25 novembre 1860 ; fils aîné de Claude François Sibien (1787-1840) et de Marguerite Bonheur (1793-1857), et frère aîné de Jules Sibien (1822-1881), architecte départemental et diocésain des Landes, puis de la Ville de Paris. François Sibien épousa à Paris 1er, le 31 décembre 1838, Agathe François Egérie Calixte Dupuy (Avignon, 13 octobre 1817 - Mont-de-Marsan, 22 octobre 1855), fille d'Antoine François Dupuy, juge près le tribunal de première instance d'Avignon, et de Françoise Catherine Esprite Pical, dont il eut cinq enfants : Joséphine Marie Françoise (1842-1896), Jeanne Françoise Marie (1844-1939), religieuse aux Filles de la Charité de Reuilly, Léon Charles Marie Adolphe (1846-1932), capitaine au 11e de ligne à Montauban, Jean Nicolas Léon (1848-1906), capitaine de la Territoriale, et Marie Françoise Rosalie Marguerite (1850-1920), en 1894 Mme Raymond Benjamin Labarthe. La fille aîné de François Sibien, Joséphine, épousa à Mont-de-Marsan en 1861 l'architecte landais Jean Urbain Dupouy (1830-1890). Leur fils Jules-François Dupouy (1863-1893), petit-neveu de Jules Sibien, fut en 1890 le successeur d'Érasme Maumen comme architecte départemental des Landes.

, agent voyer (attribution par source)
Auteur : Ozanne Alexandre

Né à Bonneboscq (Calvados) le 21 novembre 1828, mort à Dax le 18 novembre 1888 et inhumé au cimetière Saint-Pierre de cette ville. Ingénieur civil, architecte départemental des Landes de 1859 à 1879. Fils de Célestin Ozanne (1797-1870) et de Florentine Prévost (1805-1881) ; marié en premières noces, le 28 avril 1857 à Bordeaux, avec Jeanne Mathilde Brousse († Bordeaux, 17 juillet 1858) ; marié en secondes noces, le 25 février 1862 à Dax, avec Anne Clary Mène (Dax, 12 avril 1831 - Dax, 11 mars 1924), fille de Pierre Paul Mène (1792-1866), notaire, et de Marie Amélie Bonnecaze (1797-1877). Il eut du premier lit une fille, Mathilde Isabelle Jeanne (1858-1929), Mme Eugène Levassor, du second lit deux autres filles, Marie Amélie Célestine (1863-1942), épouse en 1890 d'Eugène Louis Joseph Deschamps, sous-commissaire de la Marine, et Joséphine Anne Marguerite (1864-1954).

, architecte départemental (attribution par source)
Auteur : Mouliets

Entrepreneur à Mugron (Landes) dans la seconde moitié du XIXe siècle. Adjudicataire des travaux de construction de l'église Saint-Pierre de Souprosse en 1860, il dut résilier son entreprise par suite de malfaçons et quitta Mugron pour éviter des poursuites judiciaires.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)

L'édifice de style néogothique, orienté sud-ouest / nord-est, est construit en pierre calcaire de Montfort-en-Chalosse pour les murs en moellon de la nef, du transept et du chœur, en pierre de taille (sans doute de Mugron) pour le clocher et ses tourelles, les bases, socles et chaînes d'angle, et en pierre d'Angoulême pour la sculpture ornementale (chapiteaux, culots, clefs de voûte). Il est couvert de tuiles mécaniques à l'exception des toits à quatre versants des tourelles d'escalier et du clocher, respectivement en pierre et en ardoises (la flèche prévue ne fut jamais exécutée). L'ensemble des élévations extérieures est raidi par des contreforts talutés, complétés par des arcs-boutants le long des murs gouttereaux de la nef, rendus nécessaires par l'instabilité du terrain (voir historique).

Le massif occidental est constitué par un clocher-porche hors-œuvre à quatre niveaux, flanqué de deux tourelles d'escalier à pans coupés ; au premier niveau, une tribune ouvre sur le vaisseau principal. Le plan en croix latine comporte trois vaisseaux de trois travées communiquant par des grandes-arcades en tiers-point (deux par travée) reposant alternativement sur des piliers carrés et sur des colonnes à chapiteau feuillagé. Des fenêtres hautes sont percées dans les murs gouttereaux du vaisseau central. La nef ouvre à l'est sur un transept saillant à croisée carrée. Celle-ci est prolongée par un chœur profond à trois travées droites et abside à trois pans ; de part et d'autre, dans le prolongement des bas-côtés et des bras du transept, deux chapelles carrées flanquent le chœur. Dans l'angle rentrant formé par ces chapelles et par le chœur se logent une sacristie (au sud) et une réserve (au nord). L'intérieur est voûté de croisées d'arêtes retombant sur les dosserets des piliers dans le vaisseau central, sur des pilastres dans les collatéraux et le transept. Seul le chœur est voûté d'ogives retombant sur des culots sculptés. Toutes les fenêtres sont des lancettes en arc brisé, à l'exception des deux roses polylobées des bras du transept et des oculi circulaires en partie haute du chœur. Les sols sont recouverts de ciment poli.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : ciment

Toits
  1. tuile plate mécanique, pierre en couverture, ardoise
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte d'ogives voûte d'arêtes
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe polygonale

  2. Forme de la couverture : appentis

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

État de conservation
  1. bon état
Décors/Technique
  1. sculpture (étudié)
  2. vitrail (étudié)

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Souprosse , place de l'Église

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2017 V 149

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...