Église Notre-Dame

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Vaux

L'église Notre-Dame à Vaux, anciennement Vaux-en-Cormy, est attestée dès le 10e siècle. Elle est donnée en 971 par Noble Ebbon de Poitiers aux moines de l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers, pour la dotation de leur prieuré de Château-Larcher. La cure est à la nomination de l'abbé de Saint-Cyprien jusqu'à la Révolution.

L'église actuelle aurait été construite, selon R. Crozet, au 12e siècle. L'édifice roman a subi, au cours des siècles, de nombreuses réfections. Au 18e siècle, l'édifice, en piteux état, est l'objet de plusieurs campagnes de travaux. Un devis estimatif de juillet 1751 précise les restaurations nécessaires. Il faut relever la toiture, reprendre les maçonneries extérieures sous charpente, rejointoyer les murs extérieurs, consolider le clocher ; à l'intérieur, il convient de changer le pavé du sol de la nef, reblanchir les murs, rétablir la chaire, séparer le chœur de la nef par un lambris d'un mètre de hauteur environ (cf. annexe 2 sur les travaux de l´église. Note 1). Les travaux, attribués à l'entrepreneur Jacques Sichères de Couhé, sont abandonnés en 1754. Onze ans plus tard, le charpentier Imbert intervient sur le clocher mais c'est en 1785 que d'importants travaux sont mis en œuvre, suite à l'effondrement partiel de la voûte sur la chaire, le 1er janvier de la même année (A. D. Vienne. J 125). Le beffroi et la flèche du clocher sont refaits en 1786, ainsi que la voûte de la nef, la charpente, la chaire et le tabernacle ; une sacristie est construite " entre deux pilliers buttant du chœur ", contre l´élévation nord de l´abside (cf. annexe 2 sur les travaux de l´église. Note 2). Le mur intérieur nord du clocher conserve une inscription signalant sa reconstruction : " 1786 reaedificatus sum " (Dossier de recensement, DRAC/CRMH Poitou-Charentes).

La paroisse, qui fait partie de l´archiprêtré de Rom et de la châtellenie de Couhé, devient une commune en 1790.

Dans la seconde moitié du 19e siècle, l'état de l'église nécessite plusieurs interventions. En 1861, la couverture de l'édifice est refaite (cf. annexe 2 sur les travaux de l´église. Note 3). En 1875/76, une tribune est installée dans la nef, au-dessus de la porte, et en 1896 le pavage du sol est restauré. Un nouveau chemin de croix est érigé en 1901.

Une importante campagne de travaux est menée entre 1974 et 1976 pour consolider la façade qui présente d´importants désordres de maçonnerie (cf. annexe 2 sur les travaux de l´église. Note 4). En 1996, la sacristie et l´atelier attenant sont détruits pour dégager le chevet. De nouveaux travaux sont entrepris en 2000/2001 afin de traiter l'humidité qui sévit à l'intérieur de l'église du fait, d'une part, du manque d'étanchéité des maçonneries et, d'autre part, des remontées capillaires. Les murs sont rejointoyés et les parties hautes reprises ; le chœur reçoit une nouvelle charpente ; un contrefort est construit pour conforter l´élévation nord de la travée sous clocher, à l'identique de celui de l´élévation sud.

Périodes

Principale : 11e siècle (incertitude)

Principale : 12e siècle (incertitude)

Secondaire : 18e siècle

Secondaire : 19e siècle

Secondaire : 20e siècle

Dates

1786, porte la date

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

L'église Notre-Dame à Vaux s´élève au centre du village, sur une place qui domine le vallon de la Bouleure. De plan allongé, elle est composée d'ouest en est d'une nef unique à trois travées, d'une travée portant un clocher carré et d'une abside semi-circulaire plus étroites, l'une et l'autre, que la nef. La nef mesure 21 mètres de long et 5 mètres de large, la travée sous clocher 3,5 mètres de large et 4 mètres de long et l'abside a 3 mètres de large sur 4 mètres de profondeur.

L´église présente un appareil assisé en moellons équarris de calcaire et, en certains endroits, un parement en pierre de taille. Ce dernier est utilisé principalement pour le premier niveau de la façade, qui présente toutefois une reprise en moellons équarris, la base des murs gouttereaux et la partie-haute du clocher. Le chevet est recouvert d'un enduit à l'exception de l'élévation nord, restaurée après la destruction de la sacristie qui y était adossée.

À l´ouest, la façade-pignon est divisée en deux registres par une corniche à modillons sculptés reliés par une arcature portant également une sculpture.

Le premier niveau est encadré de deux contreforts peu saillants qui s'arrêtent sous la corniche et confortent les angles du mur. Au centre, ouvre le portail principal de l´église. Il est couvert d'une voussure composée d'une archivolte et de trois rouleaux légèrement brisés qui retombent sur les colonnes des piédroits dont les chapiteaux portent un décor sculpté de feuillages, d´animaux ou des scènes figurées. Les bases des deux colonnes intérieures sont également ornées de sculptures très érodées.

Le registre supérieur de la façade est éclairé d´une baie couverte en plein cintre inscrite dans une arcade à ressaut. L´arc, dont l´intrados est orné de deux tores, retombe sur deux colonnettes à chapiteau sculpté. Les impostes qui prolongent les tailloirs reçoivent l´archivolte surmontant la baie. Les rampants du pignon découvert s'achèvent par des crossettes et l'ensemble est sommé d'une croix.

Les sculptures du portail, de la corniche et de la baie sont détaillées dans l´annexe 1 consacrée au décor sculpté roman.

Les murs gouttereaux de la nef, dépourvus de décor, sont épaulés par trois contreforts plats et, à leur extrémité orientale, par un épais contrefort. Chaque travée est ajourée d´une baie couverte en plein cintre ouverte au nu du mur. Au nord, l´encadrement harpé des baies a été restauré et le mur des deux dernières travées présente des traces de reprise au niveau des fenêtres. Un corbeau fait saillie dans la troisième travée et deux autres sont également présents dans la troisième travée de l´élévation sud. La corniche des deux murs a été reprise, ainsi que le toit à longs pans en tuile mécanique qui couvre la nef.

Prolongeant la nef à l´est, s´élève en renfoncement la travée sous clocher. Les murs nord et sud sont éclairés d´une baie couverte en plein cintre. Au sud, a été aménagée une porte rectangulaire dont le seuil est en contrebas par rapport à la place du fait de la déclivité du terrain. Le clocher est ajouré au sud et à l´est d´une petite baie en plein cintre ; la porte de la chambre des cloches, accessible par une échelle métallique extérieure, a été aménagée dans le mur nord. Une corniche à modillons non sculptés couronne le clocher qui est coiffé d'un toit en pavillon couvert en ardoise.

Le chevet, composé d´une simple abside, succède à la travée sous clocher. Les jonctions nord et sud de la travée et de l´abside sont appuyées d'un épais contrefort ; celui du nord a été édifié en 2000/2001. L´abside est éclairée au sud d'une baie en plein cintre et, à l'est, d'une haute baie géminée en plein cintre qu'encadrent deux contreforts peu saillants. Au nord, une petite ouverture carrée remplace la porte qui communiquait avec la sacristie, détruite en 1996. La couverture en tuile plate du toit à croupe ronde et la corniche du chevet ont été refaites en 2000/2001.

L'intérieur de l'église est très sobre. La nef, qui compte trois travées, est couverte d'une voûte en berceau plein cintre soutenue par trois arcs doubleaux retombant sur les pilastres engagés des murs gouttereaux ; une corniche chanfreinée couronne les murs. La voûte a été reprise à la fin du 18e siècle, après son effondrement partiel. L'éclairage du vaisseau provient des baies en plein cintre des murs gouttereaux, trois de chaque côté, et de la fenêtre ouverte au-dessus du portail occidental. Le revers du mur ouest a été doublé par un arc de décharge montant jusqu’à la baie. La maçonnerie est interrompue par l'appui taluté de la baie, dont l´obliquité est très accentuée. L´appui a peut-être été repris. Une tribune en bois a été installée contre ce mur ouest en 1875/1976.

Un arc triomphal marque le passage entre la nef et la travée sous clocher, cette dernière étant moins large que le vaisseau. L´élévation ouest de l´arc triomphal est éclairée d´une petite ouverture rectangulaire ouvrant sur la nef.

La travée, qui est éclairée par deux baies, est couverte d'une coupole polygonale à oculus portée par des pendentifs à deux gradins. La voûte est construite en moellons équarris et l´oculus est peint en bleu. Elle repose sur les quatre piliers engagés de la travée ; les supports sont couronnés d´une imposte, les élévations nord et sud des piles occidentales ayant été agrémentées, au deux tiers de la hauteur, d´une seconde imposte. Les murs nord et sud de la travée ont été doublés intérieurement d'une haute arcade en plein cintre ; au nord, l´arcade recouvre partiellement l´arc de la baie, ce qui permet de supposer un aménagement postérieur au percement des baies.

De la travée sous clocher, on accède au chœur par quatre marches. Il est composé d'une simple abside couverte d'une voûte en cul-de-four. Il est largement éclairé par une baie couverte en plein cintre percée dans l´élévation sud et, dans l´axe, par une haute baie géminée en plein cintre.

Le décor intérieur de l´église est très sobre. Dans la nef, la voûte est couverte d´un faux-appareil sur enduit et les murs gouttereaux ont reçu un badigeon blanc ; une litre funéraire règne à mi-hauteur du mur sud. Quelques vestiges d´un décor peint sont visibles sur le mur en retour est de la nef ; un homme en buste y est encore identifiable. Le cul-de-four de l´abside est peint d´un ciel bleu étoilé et l´oculus de la coupole est souligné d´un cercle bleu cerné par deux filets rouges.

Une petite niche couverte d'un arc brisé a été aménagée dans le mur sud de la dernière travée de la nef ouvrant sur la travée sous clocher. Une dalle sculptée, représentant un religieux en position d´orant, est posée dans la deuxième travée de la nef, contre le mur nord.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : moellon

  4. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile plate, tuile mécanique, ardoise
Plans

plan allongé

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. cul-de-four coupole en pendentifs voûte en berceau plein-cintre
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

  3. Partie de toit : croupe ronde

Décors/Technique
  1. peinture
  2. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Vaux

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1837 A2 797, 2010 A 403

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