Présentation de la commune de Saint-Ciers-sur-Gironde

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Les terres en retrait de l'estuaire, à l'écart des marais, sont occupées depuis l'Antiquité, comme en témoignent les découvertes archéologiques de monnaies et de poteries, ainsi qu'une borne routière sur la voie de Saintes à Bordeaux (conservée au musée d'Aquitaine). Au Moyen Age, l'abbaye bénédictine de Baignes, dans le diocèse de Saintes, fonde un prieuré à Saint-Ciers-Lalande. Au cours du 16e siècle, le roi François Ier, qui détient par sa mère Louise de Savoie les terres et la seigneurie de Vitrezay, établit à Saint-Ciers-Lalande quatre foires par an et un marché par semaine. Sous l'Ancien Régime, la localité est à la tête de la juridiction royale du Vitrezay.

Au 17e siècle, les marais bordant l'estuaire sont asséchés, comme ceux de Braud-et-Saint-Louis, et sont partagés entre les deux localités. Les terres des marais sont mises en culture et une église paroissiale, appelée Saint-Simon de Cardonnat, y est édifiée. Au sud, une chapelle dédiée à Saint-Fiacre est également attestée sous l'Ancien Régime, mais elle est détruite au moment de la Révolution, alors que l'église Saint-Simon est ruinée.

Au début du 19e siècle, la commune prospère grâce à aux revenus issus de l'élevage et de l'agriculture, principalement des céréales, comme le froment et le seigle. Jusqu'à 7 moulins à eau et à vent existent dans le territoire communal, avant de disparaître progressivement dans la seconde moitié du siècle. Les chais repérés indiquent par ailleurs une production de vins et de cognac, certes marginale par rapport aux principaux terroirs viticoles du Blayais, mais en pleine croissance : la Statistique générale de la Gironde de 1874 indique que la viticulture a pris dans le canton de Saint-Ciers-Lalande "un grand développement, et à presque triplé en trente ans".

L'essor économique important dans le contexte florissant du Second Empire et de la IIIe République, à partir des années 1860, permet à la commune, sous l'égide du maire Alcée Froin, d'engager un important projet de restauration de l'église, de construire un nouveau presbytère, une mairie-école, un prétoire de la justice de paix, de transférer le cimetière selon les plans de l'architecte François-Aimé Manizan et de déplacer le champ de foire. Dans ce même élan, le port des Callonges est aménagé et mieux desservi pour améliorer les échanges commerciaux. A cela vient s'ajouter, à la fin du 19e siècle, la voie ferrée dite "du Blayais", dont la gare de Saint-Ciers construite en 1888 devient le terminus, reliée à la ville par une nouvelle avenue. Plusieurs hôtels existent à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, dont l'hôtel Chaumet à l'angle de l'avenue de la Gare (actuel Crédit Agricole). Parallèlement, un autre projet de ligne ferroviaire voit le jour avec la création d'une ligne de tramway faisant la jonction de la gare de Saint-Ciers avec les Charentes par Saint-Bonnet. Celle-ci cesse de fonctionner dans les années 1930, alors que l'activité de la ligne du Blayais est maintenue jusqu'aux années 1970.

Dès 1853, le conseil municipal avait délibéré pour changer le nom de la commune, mais la modification n'est toutefois effective qu'en novembre 1902 : Saint-Ciers-Lalande devient désormais Saint-Ciers-sur-Gironde. Le début du 20e siècle est un moment de crise pour la commune, en lien notamment avec les modifications législatives sur l'appellation Cognac ; Saint-Ciers-sur-Gironde ne produit plus que du vin d'appellation "premières côtes de Blaye". La population communale, assez constante autour de 2 800 habitants au cours du 19e siècle, et culminant à près de 3 000 habitants en 1846, décrocher fortement au début du 20e siècle, pour descendre à environ 2 000 habitants au recensement de 1975.

A la fin de ces années 1970, la commune bénéficie d'un regain économique consécutif à l'établissement de la centrale nucléaire dans la commune voisine de Braud-et-Saint-Louis. La reprise démographique est très marquée, puisque la population communale avoisine de nouveau les 3 000 habitants dans les années 1980. En découle la construction en périphérie du bourg de différents lotissements : Petit-Village, les Pins, les Chauvrelles, Pagnolet, les Vignes etc. destinés à accueillir les employés et les cadres. La commune se dote en parallèle d'une caserne de gendarmerie, de pompiers, d'écoles maternelles, d'un stade d'honneur et d'un collège. Enfin, au cours des années 1990 et 2000, d'importants travaux de réaménagement du port des Callonges sont réalisés dans une perspective de développement touristique de l'estuaire. Une médiathèque est créée dans le bourg en 2004, apportant, dans un territoire très marqué par le bâti du 19e siècle, une ponctuation de modernité architecturale.

336 dossiers d'inventaire concernant des ensembles (ville, hameaux), des familles architecturales (les maisons et les fermes, les chais et cuviers, les granges-étables, les moulins, les lavoirs et puits...), des édifices individuels, publics ou privés, ont été réalisés sur la commune de Saint-Ciers-sur-Gironde. Sur ce chiffre, 282 dossiers correspondent à des édifices repérés, et 48 à des oeuvres étudiées.

La commune est située à environ 70 km au nord de Bordeaux, au confins du département de la Gironde avec la Charente-Maritime. Elle est bornée au nord par Saint-Palais, à l'est par Saint-Caprais et Saint-Aubin, au sud par Braud-et-Saint-Louis et à l'ouest par la Gironde. Le territoire communal est composé d'une vaste zone de marais d'environ 16 km², représentent presque un tiers de la superficie totale de la commune qui est d'environ 38 km². Le bourg est complété de nombreux écarts : les Ferrés, les Babinots, les Bureaux, les Martineaux, le Pas-de-Gourbeuil, le Pas-d'Ozelle etc.

Le sol est riche et varié, composé : à l'ouest, des plaines basses de marais desséchés ; à l'est, des plaines hautes, ondulée avec des terres argilo-sableuses et quelques secteurs sablo-graveleux ; au nord-est, des terres argilo-calcaires ; au sud, des terres constituées de sables tourbeux.

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